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AVATAR
 
Aurélie Laframboise
Statut :
Sang-Mélé
Nationalité :
Écossaise
Résidence :
East Linton, Écosse
Fonction :
Première année, Poufsouffle
Baguette :
26,4 cm en bois d’érable et plume de phénix
Je suis la fille de deux moldus. Mon père était un criminel en fuite ; c'est du moins ainsi que ma mère m'a toujours présentée la chose. Les soirs où elle était en veine d'élan maternel elle m'expliquait, en chuchutant, que papa avait fait partie d'un groupe bien particulier de personne. C'était l'une de ces personnes qui, à une époque, voulaient faire trembler le pays commettant divers crimes (meutre, vole d'information, trafique, etc..). Lorsque ma mère me racontait cela, je n'étais pas très âgée et ses idées levaient dans mon imagination de gamine des images de mon père en train de soutirer des informations à coup de nounours en peluche.

Mon père – j'ignore quel nom il portait alors – avait fui le pays quelques minutes avant que les autorités ne lui mettent la main au collet. À partir de là, il s'était fondu dans la nature sauvage, les déserts glacés, là où aucune autorité n'aurait le cran de venir le chercher. Pour plusieurs raisons, non seulement, il n'était pas mauvais physiquement, mais il avait un talent qui l'aida énormément : c'était un grimpeur hors pair, un alpiniste de première force. Pour survivre, il devint guide de haute montagne et s'en alla exercer son métier au bout du monde. Il se faisait payer fort cher pour traîner des hommes influents au sommet des montages, juste pour que lesdites personnes aient la fierté d'avoirs escaladés une montagne. 

Ma mère, Eugénie Laframboise, le rencontra lors d'une excursion, elle ce maria avec et alla habiter en bordure de la frontière. Elle commençait à avoir un nom dans la communauté des artistes. Elle écrivait des contes pour enfants qu'elle illustrait elle-même. C'était une remarquable dessinatrice, mais qui vivait hors du réel, dans un monde peuplé, de nains, de fées, de licornes, et autres sucreries qui m'enchantaient lorsque j'étais une petite fille. Elle avait peint sur les murs de son bureau une fresque représentant un paysage des châteaux féodaux où des légions de gnomes s'affrontaient en un combat incertain. Assez curieusement, cet univers imaginaire semblait avoir pour elle plus de consistances que celui au sein duquel elle se mouvait. Je l'ai vue pleurer lorsqu'elle se voyait contrainte de faire mourir l'un de ses personnages, et cela alors même qu'elle accordait une attention distraite aux accidents dont j'étais victime (chute, jambe cassée, pneumonie, et j'en passe). C'était assez étrange pour une fillette, d'être en concurrence avec des individus n'existant que sur le papier. Souvent, je me glissais dans son atelier pour observer mes ennemis dont les visages me narguaient au centre des feuilles punaisées sur la table à dessin. Je devais lutter contre l'envie de les barbouiller de peinture noire. Je n'ai jamais osé, bien sûr. Mon instinct me disait qu'un tel acte plongerait ma mère dans l'hystérie, voire la démence, et qu'elle n'hésiterait pas une seconde à me balancer au fond du puits.

Je n'avais pas confiance en elle. Elle était d'humeur trop changeante. Deux femmes l'habitaient, deux copropriétaires irréconciliables : la bonne fée, et la sorcière. Au fil des heures, et sans qu'on sache pourquoi, elle devenait l'une ou l'autre, et le paradis devenait un vrai cauchemar. C'était assez déstabilisant. Je crois qu'elle se laissait posséder par ses personnages, sans même en avoir conscience. Bonne fée, elle répandait douceur et tendresse ; sorcière, elle devenait méchante, injuste, acre et intolérante. Penchée sur la planche à dessin. Il ne fallait jamais la déranger lorsqu'elle travaillait dans l'atelier. Penchée sur la planche à dessin, elle entrait en transe. La maison aurait brûlé qu'elle ne l'aurait jamais remarqué. Peu à peu, j'ai appris à subsister en marge, sans me faire repérer, en passagère clandestine de ma propre demeure.

Jusqu'au jour ou j'ai reçu ma lettre de poudlard. Tout bascula a ce moment.