Léonie est comme toutes les enfants de son âge : rêveuse et naïve. Par chance, elle n'a pas connu les déboires que certains ont déjà du affronter à son âge, et ce grâce à la tour d'ivoire dans laquelle ses parents l'ont confinée. Elle est de ces enfants uniques qui ne connaissent la chaleur d'une famille nombreuse et la camaraderie joyeuse des jeunes années. Il manque dans ses yeux la lueur de l'insouciance si touchante à 11 ans. Elle a le regard de ces femmes ayant grandi trop vite sous le poids d'une éducation un peu trop exigeante pour une si jeune âme. Elle voudrait être à l'image de sa mère, une femme brillante dans sa carrière de journaliste, mais peu maternelle qui voit en Léonie la jeune femme qu'elle devra devenir et non l'enfant qu'elle est. Elle admire son père, érudit et historien de la magie qui parcourt le monde des sorciers, de continent en continent, pour échanger des termes savants et des anecdotes de personnages inconnus à l'esprit de Léonie. L'enfant est souvent seule, mais le calme et la réflexion n'apparaissent à son esprit qu'un champ de possibilité sans fin : curieuse d'un futur pour lequel elle se montre trop impatiente, à lire les vies de grands sorciers qu'elle aimerait imiter. Elle aimerait tout apprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre. Seuls ses grands yeux bruns sur son visage enfantin la trahissent, malgré une apparence qu'elle veut irréprochable, la fraîcheur de ses jeunes années la rend encore maladroite et discrète.