D'aussi loin qu'une mémoire puisse remonter, tout le monde vous dirait que Alaric Ford était un petit garçon étrange. Non pas par son statut, car il était particulièrement fier d'être un sorcier, mais par son attitude et son comportement. Il était très timide, et il ne parlait pas beaucoup. Il se mettait souvent à l'écart de tout, et il détestait par-dessus tout se mélanger aux autres. Observer, c'est tout ce qu'il aimait faire. Il observait le monde qui l'entourait, et se plaisait à imaginer qu'elle était la vie des personnes qu'il croisait. Sa mère, qui était calme, douce et un peu simpliste, le laissait à ses bouquins et ses rêveries, ce qui signifiait pour elle sans aucun doute que son fils adoré était plus intelligent que les autres enfants de son âge. Quant à son père, il avait une seule et unique obsession : que son fils devienne le meilleur sorcier que ce monde ait jamais porté. Pour ce faire, à chaque échec, une correction de taille s'imposait, quitte à utiliser la violence pour qu'il comprenne. Plus Alaric grandissait, plus il se renfermait et plus sa détermination grandissait. Il voulait prouver à son père qu'il pouvait réussir, peu importe ce qu'il devrait faire pour y arriver.

L'être (au sens d'existence quotidienne, comme on dit) ne détermine pas la conscience, c'est la conscience qui détermine l'être.