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03 mars 2020, 18:08
 Manchester  À la Pyrrhus  solo 
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12 février 2045, 22h
Manchester


•••


Il avait retrouvé sa trace. Ça n’avait pas été sans peine, loin de là. Du temps, beaucoup de temps avait été demandé, et des efforts, énormément d’efforts. Des nuits sans dormir, des journées sans se reposer à toujours poursuivre les traces que Jacob pouvait laisser derrière lui. Et tout cela en maintenant son poste de manteau noir, à présent engagé dans le deuxième corps de l’armée de la grande et prestigieuse armée noire. Malgré l’épuisement et le manque de temps, malgré la frustration et le découragement, Thomas n’avait jamais abandonné... et après dix mois de recherche, il avait enfin localiser son petit frère.

Manchester. Cela n’étonnait pas vraiment Thomas, Jacob était un garçon intelligent qui avait préféré vivre caché par le déni des Moldus plutôt que sous les feux de leurs armes dans une ville hostile aux sorciers. Thomas était fière de lui, fière de cet homme qu’était devenu Jacob. Il lui dirait lorsqu’il l’aurait dans ses bras.
Que lui avait dit la jolie sorcière du pub, déjà ? La cinquième rue après le Manchester Museum, puis troisième ruelle à droite, oui c’était cela. Dans un pub sorcier entre deux escaliers. Un endroit bien caché, en somme. Jacob semblait y travailler, d’après ... Melinda, Balinda ? Jacob allait avoir une surprise en voyant son frère débarqué, avec tout l’effort qu’il se donnait pour lui échapper. Les frères allaient avoir des choses à se dire. Ce serait difficile, Thomas en avait conscience... mais c’était nécessaire.

Le manteau noir s’engouffra dans cette troisième ruelle sombre comme un fond de poche, les rayons de lune parvenait à peine à dessiner les éléments, les rares éléments. Thomas ne prendrait pas le risque de sortir sa baguette pour s’offrir une meilleure visibilité, c’était risqué, une porte pouvait s’ouvrir et un Moldu pourrait le voir. Quand bien même les Mancuniens ne croyaient pas à l’existence de la magie, il serait idiot de les asticoter.
Thomas s’avança dans la ruelle, le bruit de ses pas frappant contre les murs de béton qui l’encadraient. Il regardait à droite, à gauche, espérant y voir les deux escaliers qui lui indiqueraient la présence de ce fameux pub. C’est à ce moment que la pluie décida de tomber en un rideau, sans prévenir de son armée. Thomas grimaçait alors que coulait dans son dos une eau glaciale. C’était une bien mauvaise soirée pour ne pas porter son uniforme, son manteau et son chapeau l’auraient protégé. Tant pis, il se réchaufferait au pub.

Il les apercevait enfin ces fameux escaliers, là, au fond de la ruelle. Thomas s’activa pour les rejoindre, espérant qu’aucune des deux portes ne s’ouvre. Entre les deux escaliers, avait dit la sorcière, le pub se trouvaient entre les deux escaliers. Thomas observa le mur, s’en approcha même pour chercher une ouverture magique. Il n’y avait rien. Il tapota son doigt dessus, dégageant quelques impulsions magiques, mais rien ne se produisit non plus. C’était étrange. Le pub était-il pub fermé ce soir ? Celle qui lui avait donné les informations sur Jacob lui avait pourtant dit qu’il était ouvert tous les soirs. Ce n’était pas normal.

Quelque chose s’appuya sur sa nuque. C’était froid, tellement froid que ses poils se soulevèrent. Le corps de Thomas se raidit comme si sur son échine venait de s’abattre un coup de fouet. Le fracas de la pluie sur le bitume l’avait rendu sourd aux bruits de pas des éventuels passants de la ruelle. Quel bleu. Il aurait dû faire attention.

« Tu es borné, n’est-ce-pas Thomas ? »
Dernière modification par Alice Sangblanc le 01 mai 2020, 07:14, modifié 2 fois.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

03 mars 2020, 23:48
 Manchester  À la Pyrrhus  solo 
Voilà des mois qu’il n’avait pas entendu cette voix, toujours si calme et apaisée. Cette voix qui avait choqué contre la sienne lors de leur dernier échange, il y a devant de longs mois. Encore ce soir, Jacob semblait calme mais apaisé... certainement pas. Qu’avait-il posé sur sa nuque ? Thomas craignait de le savoir.

«  On se quitte dans un salon chauffé par le feu de la cheminée pour se retrouver dans une ruelle poisseuse sous la pluie ? C’est paradoxal.
- Pas plus paradoxal que le chasseur qui se fait piéger par le gibier. »

Thomas n’aimait pas cette réponse, ni ce ton froid qui n’allait pas à son petit frère. C’était curieux. Il s’agissait de Jacob, mais c’était comme si ce n’était pas vraiment lui, comme si quelque chose avait changé.

« Je comprends pas, Jacob. A quoi ça mène tout ça ? Tu m’as piégé, c’était un très joli coup, mais ça rime à quoi ? »

Thomas amorça un mouvement sur le côté pour se retourner mais Jacob affirma son appui dans la nuque de son frère. Il s’arrêta avant d’avoir pivoté, leva une main en signe de capitulation. Jacob était sur la défensive, ça crevait les yeux, ça crevait le cœur de Thomas. Son frère le craignait-il, désormais ?

«  Pourquoi est-ce que tu me traques ? »

Une traque, voilà le nom cruel que son petit frère donnait à une recherche désespérée et inquiète. Thomas en resta muet de surprise. Cette réponse lui confirmait également que Jacob se cachait de lui, c’était cela qui lui faisait plus mal encore. Jamais Thomas ne fera de mal à sa chaire, à son sang, mais Jacob semblait l’avoir oublié.

« Nous pouvons parler autrement que comme cela ?  demanda Thomas en soufflant. Je suis venu ici pour te voir, pas pour t’attaquer comme tu sembles le croire.
- Tu ne réponds pas à ma question. Elle est pourtant simple.
- Je ne te traque pas, pour commencer. Je voulais juste savoir où est ce que tu étais, si tu allais bien.
- Tu te donnes beaucoup de mal pour cela.
- Autant que toi pour te cacher. »

D’un geste vif, Thomas pivota en envoyant son bras dans ce que son frère tenait contre sa nuque. L’arme à balle qu’il avait vu au poing de nombreux Moldus glissa plus loin. De cœur, les frères brandirent leur baguette qui se choquèrent l’une contre l’autre. Enfin, Thomas pouvait poser ses yeux sur son frère.
Mais son frère n’était plus vraiment lui désormais. Ses cheveux blancs immaculés avaient prit une couleur noire comme le plumage d’un corbeau. Ils étaient ruisselants d’une eau grisâtre qui perlaient les long de son corps et de ses joues. Ses yeux, en revanche, n’avaient pas changé, ils étaient toujours fin et argenté malgré la faible luminosité. Si ils avaient été différents, jamais Thomas n’aurait reconnu son jeune frère. Son jeune frère si doux, si aimable, si gentil.
Ce qu’il avait été un jour n’était plus. Le garçon qu’il avait connu avait changé d’une terrible façon.

Sixième année RP - 741B47
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04 mars 2020, 13:39
 Manchester  À la Pyrrhus  solo 
Thomas n’en revenait pas. Son frère avait utilisé une arme Moldue pour le tenir en joue. Il avait préparé un plan titanesque pour l’attirer dans cette ruelle, mais pourquoi ? Tout semblait préparé à la moindre seconde, jusqu’à la pluie qui s’était abattue sur lui au premier pas posé dans la ruelle. Tout était prévu.

« - Tu brandis ta baguette drôlement vite pour quelqu’un qui dit ne pas vouloir m’attaquer, rétorqua Jacob, ses yeux dans ceux de son frère.
- À quoi est-ce que tu joues, Jacob ?
- Je ne joue pas. »

Le bras de Thomas restait tendu, sa baguette appuyée contre celle de son frère. Menacer ainsi son frère était invraisemblable et contre nature, mais pour autant il n’a baisserait pas son bras : Thomas avait la nette impression d’être en danger.
Ça ne pouvait pas être Jacob, ce n’était pas possible. Jamais il n’aurait menacé Thomas, c’était un garçon pacifiste qui restait bien loin de ce qui pouvait conduire à de la violence, en témoignait ses années à Poudlard et ses choix d’orientation. Ce qu’il faisait aujourd’hui n’avait pas le moindre sens. Cet homme aux cheveux noirs ne pouvait pas être son petit frère.

« - Qu’est-ce qu’on fait ici ? Tu t’ai donné du mal pour m’amener où tu voulais. Tu m’as baladé dans tout le pays, tu as demandé à une fille qui était exactement mon type de femme de me mentir pour me coincer ici.
- Ce n’est pas difficile de te mener en bateau, il suffit d’agiter une paire de seins devant tes yeux.
- Je veux savoir ce que nous faisons ici ! »

Sa voix retentissait dans la ruelle, de chœur avec le fracas de la pluie. Ses boucles blanches coulaient le long de ses joues, il détestait cela. Plus encore, il détestait voir son frère demeuré immobile et silencieux, occupé à seulement le regarder comme on jetterait un regard agacé et moralisateur à un enfant trop bruyant.

« - Arrête de me chercher, répondit enfin Jacob.
- Alors dis moi ce que tu fais, que j’arrête de m’inquiéter.
- C’est Alice qui incarne la curiosité en général, pas toi.
- On pourrait en parler d’Alice !
- Oui, mais on ne va pas le faire.
- Elle a besoin de toi, tu ne peux pas resté caché comme un repris de justice.
- Alice a besoin que quelqu’un retrouve notre père. »

Cette phrase arracha un sourire satisfait à Thomas, alors que le regard de Jacob s’obscurcissait. C’était un faible réconfort que d’avoir soutiré cette information à son frère, car la vérité venait à la charge et frappa Thomas en plein cœur. Son sourire s’éteignit, le regard de Jacob reprenait de son éclat. Le bras de Thomas retomba le long de son corps, abattu.

« - Ça y est, tu as compris ?
- Tu as rejoins la résistance pour sortir Père de prison ?
- Pas que pour cela.
- Jacob, c’est une très mauvaise idée. Le gouvernement est intransigeant avec les opposants, même avec la guerre que les Moldus nous ont déclarés. Par Merlin, mais qu’est-ce qui t’as pris ! »

Ce n’était pas possible, Jacob n’était pourtant pas un imbécile ! Il devait comprendre les enjeux de ses choix politiques. Il risquait de finir à Azkaban ou d’être abattu comme un chien au détour d’une ruelle désaffectée. Thomas savait quelle sorte de sorciers abritaient les rangs de l’Armée Noire, des sorciers qui ne feraient aucun traitement de faveur à l’enfant qu’était encore Jacob.
« Accio pistolet » articula Jacob en désignant de sa baguette l’arme qui avait glissé au sol. L’instant suivant, elle revint à sa main, son canon orienté vers Thomas. Il ne levait plus sa baguette, observait seulement son frère avec incompréhension et à présent, une pointe d’hostilité.

« - Maintenant que les choses sont claires, tu vas rentrer d’où tu viens et cessez de me chercher.
- Rentre avec moi. Mère te trouvera une bonne place dans la Citadelle où tu ne feras de mal à personne. Ensemble nous ferons sortir Père, et légalement. 
- Je ne mettrai pas un pied à la Citadelle si ce n’est pour faire sauter le bâtiment. Que Mère soit dedans ou non. »

Dans une impulsion furieuse, Thomas avala la distance qui le séparait de son frère. Le canon de son arme vint choquer contre sa poitrine, mais il ne chercha nullement à s’en soustraire. La colère qu’il ressentait envoyait valsé l’inquiétude qu’il avait pour cette arme contre lui.

« - Alors tu tuerais ta propre mère pour tes idéaux politiques idiots ? C’est ça, Jacob ? Tu en es arrivé à un tel extrême ? Et ensuite c’est nous que l’on appelle monstre ? 
- Une femme renverse le gouvernement en place et jette ton père en prison, tu la rejoins immédiatement. Mais quand il est question de protéger ta mère qui aurait elle même conduit Père à Azkaban, tu montres les crocs. Tu es difficile à suivre. 
- Arrête immédiatement de me prendre de haut, et baisse cette arme. Elle n’a rien à faire dans ta main. Tu es un sorcier.
- C’est plus efficace qu’une baguette. C’est plus ... radical. »

Ces derniers mots eurent l’effet d’un coup de marteau sur le clou qu’était sa colère. Sa baguette dans sa main, il l’appuya sur le ventre de son frère et prononça un « Repulso » silencieux. Aussitôt Jacob fut éjecté à quelques mètres pour retomber lourdement dans un bruit d’éclaboussure.

« Cesse de te comporter comme un gamin qui découvre pour la première fois qu’il possède une queue, et bats toi comme un homme, un vrai. »

Son regard posé sur Jacob qui peinait à retrouver son souffle était désagréable. Thomas ne voulait pas le blesser, mais il ne pouvait décemment pas laisser son frère continuer à être dangereux pour lui et pour les autres. C’était son rôle d’ainé.

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04 mars 2020, 18:19
 Manchester  À la Pyrrhus  solo 
Thomas tenait sa baguette le long de sa hanche, prêt à s’en servir de nouveau si Jacob l’attaquait. Il se roulait sur le dos, sa main sur sa poitrine à la recherche de son souffle. Le choc avait été brutal, mais il était mérité. Jacob y réfléchirait à deux fois avant de devenir insolent.
Non, ce n’était pas son insolence qui lui avait valu ce sort en plein dans les côtes. C’était ses mots, ces menaces à l’encontre de sa mère. Il se moquait d’en venir à tuer celle qui lui avait donné la vie, qui s’était levé chaque nuit pour le porter à son sein malgré l’épuisement, qui avait consacré une partie de sa vie à son éducation. Il insultait la seule femme qui jamais ne lui tournerait le dos.

«  Relève toi. » lança Thomas en s’approchant à pas mesuré, sa baguette tournant entre ses doigts. «  Tu fais une piètre recrue pour la Résistance si tu n’es pas fichu d’encaisser un ridicule petit Repulso. »

Jacob ne se relevait pas, se tortillait au sol en grondant. Le choc avait peut-être été trop violent. Inquiet, Thomas rejoint son frère, sa baguette tendue dans sa main. Son dos, il lui avait brisé. Et il n’avait pas de Poussos sur lui.
Il entreprit de plier genou pour rejoindre son frère mais Jacob se mit à bouger tout en crachant «  Repulso ! ». Le sort frappa en plein dans le ventre de Thomas qui retomba lourdement sur ses fesses un peu plus loin sur le bitume trempée. Le damné. Le fourbe !
Déjà sur ses pieds, Jacob glissa son arme dans son dos avant de brandir à nouveau sa baguette. Il l’agita rapidement, si bien que Thomas ne parvint pas à deviner de quel sort il s’agissait, et une lumière scintillante jailli. D’un coup de la sienne, Thomas dévia le sort qui frappa de plein fouet le mur d’à côté.

Le visage de Jacob ne montrait rien, pas la moindre expression furieuse. De sa main, il ramena ses cheveux suintant d’eau noire en arrière. Thomas se releva, tout endolori. Cette fois, ils ne jouaient plus, l’un comme l’autre.

« - Pour la dernière fois, pars sans te retourner, exigea Jacob, sa baguette contre sa hanche.
- Je te ramène à la maison.
- Quelle maison ? L’appartement que tu partageais avec ta folle et sa sœur ? Le domaine que Mère a transformé en maison de passe ? »

Thomas s’étonna de voir son frère aussi informé de la situation de sa famille. Comment savait-il que Carry avait vécu à l’appartement ? Pour ce qui était de Mère, elle cachait pourtant bien ses visites, devenues plus que régulières il était vrai. Comment diable savait-il cela ?

« - Tu nous observes ? interrogea Thomas, que l’insulte faite à sa mère rendait mécontent.
- Peu importe. »

A nouveau, Jacob agita sa baguette et lança un sortilège informulé à son frère. « Protego ! [/color]» Le sort fut dévié, et un morceau de mur s’effrita.
Cette fois, ç’en était trop.

« - Tes enfantillages ont assez duré Jacob. A présent tu te rends, sans faire d’histoire.
- Voyez vous ça, c’est le manteau noir qui parle à présent.
- Ne m’oblige pas à utiliser la force. »

Pour toute réponse, Jacob eu l’insolence de renvoyer un autre sort. Thomas fit un pas de côté pour en éviter le feu, et brandir sa propre baguette, dirigée sur la poitrine de son frère.

«  Stupéfix. »

Les étincelles rouges qui avaient fusé du bout de la baguette de Thomas touchèrent leur cible dans un grand bruit. L’instant d’après, le corps de Jacob s’écrasa à terre en aspergeant les autours de la pluie amoncelée. Les gouttes cessèrent de s’écraser sur son crâne. Ce n’était donc pas une pluie naturelle, mais un sortilège. Jacob était malin.

«  Je t’avais prévenu. » soupira Thomas en rejoignant Jacob, inerte. «  Mais comme d’habitude, tu n’écoutes pas ce que te dis ton grand frère. »

Il prit un temps pour observer Jacob, sans un mot. Les événements avaient détruits les Sangblanc. La famille avait explosé en fragments. Père était en prison, Mère cherchait à acquérir toujours un peu plus de pouvoir, Alice subissait lourdement la folie des autres, Jacob voyait en sa famille un ennemi et Thomas... Thomas... il se débattait, enchevêtré dans une boue visqueuse dans laquelle on le noyait à chaque pas qu’il pensait faire. Il fallait qu’il en sorte, mais à quel prix ?

Sa main vint se poser sur la poitrine de son frère et, son esprit dirigé sur son appartement à Glasgow, il transplana. Jacob ne se mettrait plus en danger tant qu’il serait là pour veiller sur lui.


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