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17 juin 2016, 21:56
La Tour des Hypocrites  PV 
Les doigts pâles, rêches, glacés et tremblants de Joy glissaient sur la rampe du Tower Bridge. Elle faisait claquer ses ongles sur le métal dans des cliquètements insupportables, suivant le rythme des convulsions de sa jambe droite. De sa voix grave et un peu rauque, elle chantait une chanson d'un ton très bas, les yeux fixés sur le fleuve qui s'étendant à perte de vue, face à elle. Ses yeux bleus ne regardaient pas l'eau dont les vagues soupiraient faiblement, pas plus que ses oreilles glacées n'écoutaient les murmures apaisants de la Tamise. Son esprit ainsi que ses sens avaient vagabondé dans ses souvenirs, ceux qu'elle ne partagerait pour rien au monde.

Elle se revoyait en train de courir dans une forêt, les rayons de soleil venant la taquiner, tandis qu'elle offrait ses dernières ressources à une course poursuite épuisante. À quelques mètres d'elle, Hazel Brown hurlait que Joy « ne la rattraperait jamais », qu'elle allait « encore perdre le pari », qu'il fallait « vraiment que tu te mettes au sport, Jo', et heureusement que tes capacités intellectuelles rattrapent ta vitesse d'escargot ! ». La petite fille blonde s'était arrêtée, morte de fatigue, et s'était adossée à un arbre pour reprendre son souffle tandis qu'elle essayait d'expliquer à sa meilleure amie qu'elle ferait mieux de ne pas trop faire la maline. Elle lui avait raconté que l'orgueil avait toujours un prix, espérant que ça ferait taire les moqueries de son amie. C'était mal la connaître ; Hazel Brown avait répliqué que les prétentieux ne se rendaient pas compte qu'ils payaient un quelconque prix. Joy avait fait claquer sa langue sur son palais sans rien répondre, puis elle s'était dirigée vers la jeune fille aux cheveux noirs d'une grande enjambée ; sans que son amie n'ait rien vu venir, la jeune Wedenjack venait officiellement de remporter le jeu.

Joy ouvrit ses paupières, qu'elle avait inconsciemment fermé. Il était aux alentours de dix-sept heures mais la journée avait été rude ; une brise venait taquiner la peau de Joy, qui frissonnait à chaque rafale de vent glaciale. Elle était vêtue d'une robe blanche plutôt sobre, à bretelles, qui lui arrivait aux genoux et qu'elle aurait volontiers transformée en pyjama douillet, si elle l'avait pu. Un gilet de laine, pas très chaud, blanc également, venait recouvrir son dos et son arrière-bras. Elle détestait cet accoutrement, elle détestait l'air innocent qu'il lui donnait, elle détestait la mine épanouie que sa sœur prenait dès qu'elle la voyait en robe et elle détestait que ses parents l'aient obligée à porter un tel déguisement. Selon eux, l'occasion était suffisamment rare pour qu'elle fasse un effort.

L'événement en question n'était ni un mariage, ni un enterrement heureux, ni un départ inopiné, ni un voyage sous les mille lueurs de la lune. Il s'agissait simplement d'une balade en famille, dans la capitale de la belle Angleterre. Puisque les Wedenjack résidaient en Écosse, leurs visites à Londres n'étaient pas de coutume. Alors, lorsqu'ils y faisaient une virée, ses parents mettaient le paquet ; ils préparaient minutieusement leur emploi du temps, répétaient à leurs deux filles qu'il n'y aurait ni disputes, ni chichis, ni plaintes, et partaient leur acheter une robe pour qu'elles soient présentables dans le restaurant dans le luxe où ils diraient le dîner, le soir. Joy, pour se moquer de l'attitude rigide de ses parents, acquiesçait en faisant le garde-à-vous mais ça ne les amusait pas ; tant pis.

Elle était désormais accoudée sur la rampe du Tower Bridge et un soupir, fréquente démonstration de sa lassitude, s'échappa de ses lèvres un peu bleutées. Elle détacha son regard des eaux calmes et le porta sur sa famille, qui se tenait à quelques mètres d'elle. Ils discutaient d'un sujet qu'elle devinait sérieux. Ils étaient apparemment ravis de grelotter en poireautant sur ce pont. Elle n'avait pas envie de les rejoindre. Parfois, la solitude s'imposait d'elle-même. À nouveau plongée dans ses pensées, la jeune Serdaigle ne remarqua pas tout de suite le jeune garçon qui accourait vers elle... jusqu'à ce qu'il la percute de plein fouet. Sous le choc, la jeune fille recula de deux pas, ce qui eut pour effet de faire légèrement voleter sa robe. Un peu étonnée, elle cligna des yeux, resserra son châle autour de son cou, courbant ainsi les épaules. Le jeune garçon, qui avait apparemment des origines hindoues, semblait légèrement gêné et n'avait pas l'air de savoir quoi dire. Joy s'approcha de lui, un sourire bienfaisant aux lèvres, puis elle s'accroupit face à lui et l'interrogea ;


« Ça va ? Je ne t'ai pas fait mal ? J'suis désolée, j'étais un peu dans la lune, j't'avais pas vu arriver. »

Elle frissonna, maudissant tous les gens qui avaient la chance de porter des vêtements chauds, et elle renchérit :

« Ils sont où, tes parents ? »

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.

03 juil. 2016, 21:53
La Tour des Hypocrites  PV 
Cela faisait longtemps que Shanti n’avait pas passe une journée dans le Londres moldu… La première année était ravie de cette sortie en famille, qui amenait un peu de calme chez elle. L’air frais faisait toujours du bien, après tout, il apaisait les âmes. Du moins, elle tentait de s’en persuader. En effet, depuis son retour de Poudlard, quelques tensions étaient apparues, entre sa mère et elle. Elles étaient légères mais Shanti en avait peur. Auparavant, elle ne se disputait jamais avec ses parents. Elle n’était pas du genre à faire des caprices, car bien qu’on lui cédait quasiment toujours ce qu’elle demandait, elle était plutôt raisonnable. Son père lui avait dit de ne pas s’en faire, que c’était simplement la distance qui avait fait cela et que tout s’arrangerait, au fil des jours. Mais la Gryffondor n’en était pas sure… Elle aimait sa mère, mais ces temps-ci, elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait un besoin de la contredire. Pas ouvertement, non, elle n’avait pas, ou du moins pas encore, ce cran-là. Mais c’était bien le problème… entre la mère et la fille, il y avait de plus en plus de non-dit et quoiqu’en dise Arjun, c’était cela qui créer les tensions. Et ainsi, un cercle vicieux prenait forme au sein de la famille Sadhan.

Shanti prit une grande inspiration, alors qu’elle faisait quelques pas sur le Tower Bridge. Au loin, un marchand de glace s’était installé et Shanti pouvait déjà entendre son frère en demander une. Ah tiens, qu’est-ce qu’elle disait… La voix de Rohan retentissait derrière elle :


« Maman ? On peut avoir une glace, dis ? »

Shanti se retourna vivement à l’entente du pronom « on ». Elle vit Ashna hésiter puis acquiescer. Un petit sourire gamin s’étira sur ces lèvres. Cool ! Arjun s’exclama alors :

« Shanti tu veux bien emmener ton frère s’il te plait ? Je viens d’apercevoir un banc, ta mère et moi allons-nous asseoir quelques instants. Voici de l’argent, achetez-vous une glace et rejoignez-nous, d’accord ? »

La jeune fille saisit la main de son petit frère et s’élança d’un pas rapide dans la foule, en direction du marchand de glace. Déjà, une longue queue s’étendait… Shanti soupira. Elle ne tenait pas particulièrement a cette glace mais visiblement Rohan si. Elle esquissa une moue résignée. Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour son petit frère… Arrives devant le marchand de glace, les deux enfants se placèrent dans la queue et commencèrent à discuter avec nonchalance, attendant leur tour. Mais tout à coup, Rohan poussa un petit cri d’horreur. Mi-inquiète, mi-exaspérée, Shanti lui demanda ce qui se passait. Ce à quoi il répondit qu’il avait fait tomber une figurine quelque part, par terre. Shanti se passa une main sur le visage, lasse. Son frère allait se faire tuer ! Elle commença alors à scruter le sol, tandis qu’il en faisait de même. Lorsqu’elle l’aperçut finalement, ils étaient presque arrivés au bout de la file.

« Rohan, regarde à droite ! T’as vu ta figurine ? Bien. Va la chercher et attends-moi près du banc d’en face. Je prends les glaces et je te rejoins dans deux minutes d’accord ? »

Le garçonnet hocha la tête, la gorge nouée. Cette figurine avait couté chère… Shanti, quant à elle, le regarde s’éloigner d’un air inquiet. Si son père savait qu’elle laissait son frère déambuler sans surveillance, elle allait se faire massacrer. Mais Rohan allait encore plus se faire massacrer s’il perdait cette figurine. Surtout que leur mère l’avait défendu de l’emporter avec lui, et qu’il l’avait fait quand même. La jeune fille d’onze ans soupira.

En relevant la tête, elle réalisa que c’était à son tour de commander. Distraitement, elle demanda deux glaces au chocolat, paya et se saisit de la nourriture. Elle n’avait plus qu’à rejoindre Rohan, lui donner sa glace et ils retourneraient près de leurs parents comme si de rien n’était. Sauf que… Rohan semblait parler avec quelqu’un. La sorcière sentit son cœur s’accélérer. La personne lui donnait un air de déjà-vu mais de loin, impossible de distinguer qui c’était. D’un pas rapide, elle marcha le plus rapidement possible en direction de son frère et manqua de tomber à la renverse en reconnaissant Joy Wedenjack. Sérieusement ? Il avait fallu que Rohan tombe sur elle ? Elle gémit. Qu’était-elle censée faire ?

La gamine inspira profondément et parcourut les quelques mètres qui la séparaient de Joy et de Rohan. La Serdaigle venait de lui demander où se trouvaient ses parents. D’une voix plutôt neutre, bien qu’un peu agacée, elle s’exclama, coupant son frère :


« Rohan ! Depuis quand tu parles aux inconnus ? »

Elle tourna la tête en direction de son « ennemie » et poursuivit :

« Joy. Etonnant de te croiser ici. Je te présente mon petit frère. Quant à nos parents, ils ne sont pas loin, mais merci de t’en inquiéter. »

Elle avait fini sa phrase sur un ton ironique, sans le vouloir. Merlin savait comment l’Ecossaise allait réagir.

09 juil. 2016, 00:02
La Tour des Hypocrites  PV 
Le Tower Bridge, au même titre que le Big Ben, le London Eye ou Hyde Park, était un de ces éléments phares de Londres. Il était de ces endroits dits « incontournables » que les touristes voulaient absolument visiter. Pas parce qu'ils étaient majestueux, splendides, originaux, intéressants, non ; simplement parce qu'ils étaient connus. Si vous faites un voyage à Londres, la première question qu'on vous posera à votre retour sera celle-ci ; « Alors, t'as vu le Big Ben ? Le musée de Madame Tussauds ? » Et toi, tu voudrais pouvoir répondre oui, parce que c'est la classe. Peu de gens continuent à barboter sur les lumières tamisées de la ville le soir, sur la beauté d'un soleil couchant, sur l'odeur enivrante des coins reculés de cette célèbre capitale. Londres n'est qu'un exemple ; vous pouvez retrouver le même phénomène avec Paris (« j'espère que t'as été admirer la Tour Eiffel de nuit, hein ? », avec la Toscane (« t'as pris une photo de la Tour de Pise, rassure-moi ? »), et avec plein d'autres villes grouillantes de l'agitation des touristes.

Quoiqu'on puisse en dire, Joy n'était pas tant impressionnée que ça par le Tower Bridge. Après tout, ce n'était qu'un pont surplombant la Tamise. D'ailleurs, la jeune fille portait bien plus d'attention au fleuve qu'au monument. Le ruissellement apaisant de l'eau était un son qu'elle se délectait d'écouter ; il avait le don de la plonger dans une espèce de transe bienfaisante. Le coulis régulier de l'eau la faisait rêver, en quelque sorte ; il suffisait qu'elle ferme les yeux pour qu'elle voyage dans ses souvenirs. Les moments qu'elle chérissait le plus, cependant, c'était quand son imagination la berçait dans de lointaines contrées. Elle était en train de s'évader quand un marchand de glaces eut cru bon de s'installer à proximité d'elle, rameutant ainsi tous les gosses piailleurs et avides du rafraichissement qu'il leur proposait. Joy ne put s'empêcher de jeter un regard profondément agacé et hautain à la caravane de ce marchand. À cause de lui, des enfants s'étaient approchés de la jeune Wedenjack qui, étonnamment, se sentait à nouveau agoraphobe.

Joy avait longuement vécu avec ce mépris de la foule, et plus précisément des personnes qui la composaient. Poudlard avait été son miracle ; il lui avait faire comprendre que tous les gens n'étaient pas profondément mauvais et détestables. En sentant l'énervement la gagner à la vue de cette ribambelle de gamins, Joy se répéta ce qu'elle avait maintes fois ressassé lors de ses premières semaines à Poudlard : « Les gens ne sont pas tous méchants, stupides ou bons à rien ; certains d'entre eux sont exceptionnels et ne te veulent aucun mal. Les détester sans raison valable te rend plus agaçante qu'eux. » C'était au cours de ces tergiversations que le garçon l'avait heurtée. Au lieu de s'emporter contre lui, elle lui avait gentiment demandé où étaient ses parents dans le but de le ramener à eux. Il venait d'ouvrir la bouche pour répondre quand une voix désagréable sonna aux oreilles de Joy.


« Rohan ! Depuis quand tu parles aux inconnus ? »

L'Écossaise n'avait pas eu besoin de regarder son interlocutrice pour deviner qu'il s'agissait de Shanti Sadhan. Tout en se relevant, elle laissa échapper un petit rire profondément moqueur qui avait pour but de courroucer la Gryffondor. Joy savait pertinemment que ce rire dont elle avait le secret en énervait plus d'un, et elle en profitait.

« Joy, fit Sadhan. La jeune fille blonde aurait aimé que l'hindoue s'arrête là. Après tout, une simple énonciation venimeuse de son prénom aurait amplement suffi à Joy, qui avait déjà envie de claquer sa « camarade ». Étonnant de te croiser ici. Je te présente mon petit frère. Quant à nos parents, ils ne sont pas loin, mais merci de t’en inquiéter. »

En entendant ces paroles doucereuses, la cadette Wedenjack répliqua du tac au tac :

« De rien, ironisa-t-elle. Il faut bien que quelqu'un se soucie d'lui, puisque même sa sœur ne semble pas s'en préoccuper... »

Joy ne savait pas trop quoi faire ; elle hésitait entre lancer une nouvelle pique acerbe à la Gryffondor ou s'éloigner des enfants Sadhan. En tant que Serdaigle fière des valeurs de sa maison, elle s'apprêtait à choisir la deuxième option, nettement plus sage, mais elle n'eut pas le temps de faire un pas qu'elle vit avec horreur que sa famille s'approchait d'eux. Elle aurait voulu éviter que ses parents et sa sœur les rejoigne, mais c'était trop tard. Sa mère, déjà, serrait solennellement la main de Shanti.

« Bonjour ! Je suis Diana Wedenjack, la maman de Joy. »

Le ton de Diana était étonnamment aimable ; d'habitude, elle était nettement plus réservée à l'égard des individus qu'elle ne connaissait pas. Joy savait pourquoi elle agissait de cette façon : c'était parce qu'elle pensait, à tort, que sa fille était en train de sympathiser avec Shanti Sadhan. Quant à Stephan et à Evelyn, respectivement le père et la sœur de Joy, ils semblaient n'être ici que parce qu'ils y avaient été forcés. Sans aucun doute, la jeune Serdaigle était la personne la plus sociable de la famille Wedenjack. Stephan se contenta d'hocher la tête pour saluer Sadhan, tandis que Evelyn ne lui portait pas une once d'attention, préférant observer les agitations des enfants qui savouraient leurs glaces.

« Tu es une amie de Joy ?, continua Diana. »

Les relations qu'entretenait la Serdaigle avec les élèves de Poudlard intéressaient particulièrement sa mère, qui avait trop souffert de la voir introvertie. En plus, Joy lui avait confié avoir eu quelques accrochages avec certains élèves, ce que Diana tenait absolument à rectifier. Avant que celle-ci n'ait pu se faire d'illusions, la jeune fille rétorqua :

« Non. C'est Shanti Sadhan, elle est à Poudlard. T'sais, c'est... la fille que j'aime pas trop, fit-elle en haussant les épaules, n'ayant trouvé de meilleurs termes pour désigner leur relation conflictuelle. »

Diana fronça les sourcils, ce qui lui donnait un air particulièrement sévère ; à cet instant, aucune personne sensée et saine d'esprit n'aurait voulu la contrarier.

« Mmh... Peux-tu me présenter tes parents, je te prie ? Je serais enchantée de faire leur connaissance. »

Ne vous y trompez pas ; la mère de l'aiglonne n'avait nulle intention de sermonner les parents de Sadhan. Au contraire, elle comptait certainement tisser des liens avec eux pour obliger sa fille à se rapprocher de cette Gryffondor. Et ça, songea Joy, ça n'allait pas le faire du tout.

Les gens du pays pensent que la vie est belle ici. La vie est belle, oui, mais quand on la rêve.

24 oct. 2016, 12:54
La Tour des Hypocrites  PV 
« De rien. Il faut bien que quelqu'un se soucie d'lui, puisque même sa sœur ne semble pas s'en préoccuper... »

Ça commençait bien. Shanti sentit son visage se fermer et son regard devint noir. Joy ne manquait pas de repartie, il fallait bien l’avouer. Mais elle avait tout faux. Se rendant compte qu’elle avait toujours deux glaces dans la main, elle donna la sienne a son frère. Alors qu’elle allait lui dire de la suivre, ne souhaitant pas rester plus longtemps auprès de sa camarade, une femme rousse apparut, suivie d’un homme et d’une jeune fille. La famille Wedenjack, donc. Elle lui serra la main, et par politesse Shanti lui sourit. D’accord, elle n’aimait pas Joy, mais ce n’était pas une raison pour envoyer balader ses parents.

« Bonjour ! Je suis Diana Wedenjack, la maman de Joy. Tu es une amie de Joy ? »

Shanti sentit son rythme cardiaque augmenter doucement. Qu’était-elle censée répondre a cela ? Elle était bien loin d’être amie avec la Serdaigle.

« Non. C'est Shanti Sadhan, elle est à Poudlard. T'sais, c'est... la fille que j'aime pas trop. »

La Gryffondor leva les yeux au ciel, devant ce manque de tact flagrant. C’en était presque vexant, mais malgré sa grande susceptibilité, la jeune hindoue avait toujours eu le mérite de pouvoir ignorer les remarques des gens à qui elle ne tenait pas. Après tout, pourquoi être blessée par les propos d’une personne que l’on n’aimait pas, ou qui nous indifférait ? La Gryffondor jeta un œil à son frère, qui ne semblait pas être particulièrement à l’aise. En même temps, le pauvre, il était entouré d’inconnu… La voix de la mère de Joy se fit alors de nouveau entendre, car elle souhaitait rencontrer Ashna et Arjun. Vu la tête de Joy, cela ne la ravissait pas. Un sourire aux lèvres, Shanti s’exclama, pleine de bonne humeur :

« Bien entendu madame, venez, ils ne sont pas loin ! »

Elle n’avait même pas eu besoin de feindre cette bonne humeur, car savoir que Joy était celle qui souffrait le plus de cette situation lui faisait déjà bien rire. Elle se mit donc à marcher, Rohan a cote d’elle, la famille Wedenjack derrière. Quelques mètres plus tard, ils se trouvaient devant le banc ou Arjun et Ashna les attendaient. D’une voix neutre, Shanti dit :

« Maman, papa, je vous présente Joy et ses parents. »

Immédiatement, Rohan courut se mettre près de leur père, tandis que celui-ci fronçait les sourcils en entendant le prénom que Shanti venait de prononcer. Au manoir, tout le monde était au courant des différents entre les deux jeunes filles et bien que ses parents n’approuvassent pas vraiment, ils n’en avaient pas fait toute un montage. Ashna fut celle qui se ressaisit la première, en s’exclamant :

« Je suis enchantée de vous rencontrer ! Je suis Ashna et voici mon mari, Arjun. »

Ses yeux glissèrent vers Joy et elle continua :

« Vous avez une jolie petite fille ! »

Shanti, elle, continua de sourire poliment, bien qu’au fond, un mélange d’amusement et d’agacement prenait place. Amusement, car elle se mettait à la place de Joy, et agacement, car elle aurait mille et une fois préférée ne pas tomber sur elle. Mais bon, elle ne pouvait rien faire à présent, juste jouer le jeu.


Reducio
Desolee de cet affreux retard :sweatingbullets: N'hesite pas a me le dire, si quelque chose ne va pas :)