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21 avr. 2018, 18:28
De nouveau seule  Solo 
01/09/2041
Solenn tenait la main de sa mère fermement, comme une petite fille perdue au milieu de toutes ces personnes qui arpentaient le pavé, hélant d'autres personnes, bousculant d'autres personnes, embrassant d'autres personnes, interagissant beaucoup trop entre personnes. Le sentiment de la rousse s'apparentait plus à une peur démesurée de quitter tout ce qu'elle avait connu qu'à une joie intense de connaître Poudlard. De toute façon, pour elle, ça ne lui signifiait rien Poudlard. Juste un pou et du lard, rien de plus. Mais sa mère semblait tellement heureuse qu'elle parte faire ses études là-bas qu'il ne lui ait jamais venu en tête l'idée de dire "non". C'est trop dur de dire "non" à sa mère lorsqu'elle paraît si fière et si heureuse pour vous. On peut pas dire "non", on ne peut qu'acquiescer. Alors, maintenant, elle se retrouvait là, au milieu de hiboux, de crapauds, et elle avait même aperçu un balai, qu'un enfant visiblement de son âge essayait de cacher sous sa cape. Ah oui, ça aussi, des capes. Tout l'univers des sorcières vertes au long nez, avec une pustule juste sur le bout. Au moins, ces personnes n'étaient pas vertes. Déjà ça. Sa mère, un sourire béat, se pencha vers elle, ses cheveux bouclés fraîchement coupés pour l'occasion caressant la joue de sa fille, et lui glissa en français, d'une voix presque inaudible :

-Ça me ramène tellement de souvenirs, putain... Oups, punaise... 

La femme regarda alors dans les yeux de la rousse d'une façon très étrange, comme si elle passait au scanner sa fille. *Ça doit pas être très agréable en plus*. Alors, Solenn sourit de toutes ses dents, pour que sa mère ait au moins l'illusion que tout allait bien, que sa fille allait entrer dans ce train, se faire PLEEEEIN de nouveaux petits amis, passer les meilleurs années de sa vie, et lui dire, tout à la fin : "merci maman". Mais là, la bouche de Solenn servait juste à sourire, sourire et encore sourire, pour convaincre sa mère de l'emmener aux pays des fous, dont, apparemment, elle faisait partie. *Pas au courant moi* Alors, Abigail sourit à son tour et continua de parler :

-Tu vas voir, c'est génial. Les meilleurs années de ma vie. Non, non tu as raison, non, bien sûr que non, tu ne faisais pas partie de ma vie, rectifia-t-elle avec un sourire d'excuse après que Solenn lui ait fait "le regard-de-la-mort-qui-tue"

Soudain, une blanche fumée sortit et s'étira, pour venir envelopper les personnes près du train. Le Tchou-tchou retentit, et, soudain, une vague de nervosité emplit Solenn. La respiration sifflante, elle se tourna vers sa mère, les yeux rempli de terreur. 

-Maman, j'ai peur ! hurla-t-elle, la gorge sifflante à cause de son asthme

En voyant cela, toute la confiance d'Abigail disparut, et des larmes vinrent s’asseoir sur sa paupière inférieure. La bouche tremblante, elle caressa la joue de sa fille, l'embrassa sur les deux joues, puis sur le front, puis sur les deux joues, et lui murmura à l'oreille :

-Tout va bien se passer, j'en suis sûre.

Alors, Solenn prit sa valise, et s'avança vers la machine monstrueuse prénommé "Le Poudlard Express", nom plus qu'explicite. Elle se retourna vers sa mère après avoir monté sa valise, et celle-ci lui fit coucou, en souriant. Ou plutôt, en essayant de sourire. Une petite famille passa devant la vue de sa mère, et rompit ce moment au bon moment, car une petite queue commençait déjà à se former devant la rousse. Solenn se retourna, et, avec des larmes silencieuses sur les joues, progressa dans le petit couloir, sa valise lui tapant le tibia, s'accrochant aux portes encore ouvertes. Il lui fallait maintenant trouver une place seule, où elle pourrait ruminer sa tristesse, et lire tranquillement.

FIN

Isaac, parcourant les montagnes, avec un pagne dans son sac
septième année rp • filière tronc commun • #9A4002