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04 juil. 2018, 18:16
 Solo  Glace brûlante  RPG++ 
Début Juillet 2043

La gare était vidée depuis longtemps, seuls quelques agents de sécurité -des Aurors ?- arpentaient le quai. T elle, elle restait là, pantelante et totalement invisible pour le monde. Elle avait lâché ses bagages depuis bien longtemps déjà et ils traînaient sur le sol. Solenn était partie, comme Redose et tous les autres mais, elle, elle ne voulait pas. Quitter la gare signifiait accepter que ses parents les aient abandonné, son frère et elle. Arthur avait été placé chez des amis de la famille, elle savait qu'il y serait bien, même si elle devait accepter de ne le revoir qu'à Poudlard. Elle devait le laisser partir. Ainsi allait la vie. Elle aurait dû être heureuse. Elle était enfin libérée de cette famille malsaine. Mais elle n'y arrivait pas. C'était triste et ça lui crevait le cœur mais elle devait passer à autre chose. Même après toutes ces années, elle avait gardé un peu de l'espoir qui lui disait qu'elle finirait par être aimée. L'espoir était mort aujourd'hui. Ses parents ne l'avaient jamais aimé, ils s'étaient contentés de lui apprendre ce qu'ils ne pouvaient pas faire à son frère. Elle avait apprit  jouer du violon et du piano car Arthur ne voulait pas. Elle avait toujours été le plan B. Celui que l'on peut abandonner sans regrets si le plan A marchait. Juste une solution de secours. Elle n'avait été que ça. Et le pire c'est qu'elle y était tellement habituée qu'elle ne savait même plus quand quelqu'un s’intéressait à elle et pas au plan B qu'elle représentait trop souvent. Ça lui avait déréglé le cœur, comme une boussole à côté d'un objet en fer. C'était à peine si elle savait ressentir des choses. Avec son masque en place, elle oubliait même comment faire alors elle restait froide. Glacée. S'occuper d'un enfant, ce n'était pas seulement lui acheter à manger et lui offrir un toit. Un gosse, ce n'était pas une poupée en porcelaine avec qui on pouvait s'amuser et la jeter quand elle serait devenue inutile. Une petite fille, ce n'était pas un objet. Et ses parents ne l'avaient jamais compris. Le fils était aimé. Ils avaient tout l'air d'une belle petite famille. Mais la fantôme de cette si parfaite famille s’appelait Cassiopée. Et elle avait tout gâché. Mais le pire, c'est qu'elle en était fière. 

«  -Miss, vous devriez partir. Deux personnes semblent vous attendre à l'entrée.

Elle se laissa traîner, n'ayant même plus la force de se battre pour garder sa vie d'avant. C'était foutu, tout avait disparu, comme l'étincelle d'espoir. Comme une flamme sur laquelle on aurait soufflé. Envolée parmi les cendres d'un passé malade. D'un passé pourris comme une pomme oubliée sur une table. Bouffée par les bactéries. Pourris, puant. C'était don passé, tout ça. Un passé dégoûtant. Comme elle s'y attendait, c'était bien Loïk et Samuel qui poireautaient devant le mur. Ses nouveaux parents. Et elle avait peur de ça. Ils semblaient heureux de la voir, mais elle ne se faisait pas d'illusions. Ils finirait par se lassez d'elle, par l'abandonner comme tous les autres avant eux. Et elle ne parvenait même pas à leur en vouloir. L'Auror serra la main des deux autres adultes.

  -Merci de nous l'avoir ramené. Loïk serra chaleureusement la main tendue de l'autre.

Ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas entendu leur voix, elle avait envie de leur sauter dans les bras,  pourtant elle ne le fit pas. Maudite fierté à toujours vouloir paraître forte. Elle était faible, pourtant elle le savait et elle s'en foutait.

  -Sûrement auriez-vous attendu encore longtemps, sur ce, au revoir Messieurs, Mademoiselle. »

Ils étaient seuls. Elle avait peur. Ses yeux se fermèrent très fort, elle voulait retourner à Poudlard. Elle n'aurait jamais dû quitter le train. Ce n'est pas le fait qu’elle ne reverrait plus ses parents qui la blessait le plus, elle s'était habituée à cette idée pendant le voyage. Non. C’était le fait qu'on lui avait caché tout ça. Quatre ans de procédure et ils étaient tous au courant, sauf elle. Et elle prenait ça pour une trahison. Elle était sûre que Loïk lui faisait confiance, qu'il ne la mettrait pas à l'écart comme l'avait fait ses parents mais, manifestement, elle s'était trompée et ça faisait mal. Elle avait prié Merlin pour que ses nouveaux gardiens soient différents. Elle croyait connaître les deux autres. Et ils commençaient très mal. Quatre ans. C'était bas de lui avoir caché ça. On lui dictait sa vie encore une fois. Comme une marionnette. Elle n'était pas un objet qu'on pouvait gentiment se prêter. Elle n'était qu'un gosse. Loïk s'approcha et elle se tendit. Qu'allait-il faire ? Lui donner des ordres comme ses parents l'avaient fait ? Il enroula ses bras autour de ses épaules et lui déposa un baiser sur le front. Une embrassade ?

«  -Je suis désolé. Je ne pouvais rien te dire, je n'en avais pas le droit. Je suis tellement désolé. Je t'aime Cassiopée, et je ne vais pas t'abandonner. Jamais.

Il pleurait, son épaule était mouillée mais elle s'en fichait. Elle se fichait de pleins de choses. Les bras ballants, elle fixait un point blanc dans les mains de Samuel qui attendait derrière. Un Lys. Il s'avança et entoura son mari et sa désormais fille de ses bras fins. La fleur trouva rapidement sa place dans les cheveux de la petite Serpentard. Une larme, encore une autre. Puis un torrent. Ils la serraient fort. D'une étreinte possessive. Elle ne sut jamais si c'était les nerfs qui lâchaient ou si c'était l'émotion d'avoir enfin des parents, des vrais, ou en tout cas deux personnes qui y ressemblaient, mais elle pleura de tout son soûl. Sûrement qu'elle finirait par se dessécher mais elle pleurait. Parce que c'était la seule chose qu'elle pouvait faire. Laisser tomber son masque quelques heures, car c'était trop dur de continuer à le soulever avec ses petits bras. Les épaules secoués de sanglots, sa voix était enrouée mais ça ne l'empêcha pas de parler d''une voix sifflante. Comme un serpent.

  -Je suis pas une grande. J'ai peur. Pourquoi c'est toujours moi ?

La prise se raffermie et elle remarqua une goûte qui roulait sur la joue de Samuel.

  -Chaque personne doit passer des épreuves avant d'aller au paradis. Toi, elles sont terminées. Tu vas enfin pouvoir être une petite fille joyeuse.

Il ne comprend pas. Elle ne veut pas changer, elle s'aime comme ça. Pourquoi personne ne l'accepte au naturel ? Elle est faible, tellement faible. Elle crie des mots incompréhensibles, elle frappe, pousse, cour. Elle veut s'enfuir, loin, très loin. Là où personne ne lui fera jamais de mal. Elle est hystérique, griffe mord. Un animal blessé, et ça lui fait peur. A-t-elle un trouble mental ? Tellement probable. Ses jambes lâchent, elle tombe au sol comme une enveloppe sans vie. Ses bras touchent le sol et sa tête roule sur ses épaules. Elle en a marre. Se battre, c'est fini. Elle le fera plus. Les passants la regarde comme si elle était folle tandis qu'elle pleurait. Peu-être avaient-ils raison ? Une bête.

  -Vous comprenez rien ! Arrêtez de me cacher des choses ! J'en ai marre ! Un sanglot coupe le dernier mot. Je vous déteste tous ! 

Elle se serait attendu à tout. À des cris, à des coups ou à un abandon dans les règles de l'art ? À tout, sauf à ça. Samuel se baissa, la prit dans ses bras et la souleva du sol alors que Cassiopée entourait ses jambes autour des hanches de l'adulte en sanglotant doucement, la tête nichée dans le cou de l'adulte. Loïk lui prit la main et caressa de son pouce  le dos de celle-ci en les conduisant à une voiture. Il monta à l'avant et son compagnon le fit  l'arrière, le petit corps de la brune dans les bras.

  -Tu es une courageuse petite fille et c'est normal d'être perdue et d'avoir peur. Nous serons toujours là pour toi. Tu es notre précieuse petite fille, rien ne nous empêchera de t'aimer très fort.

Et personne ne répondit aux douces paroles du professeur en université. Tout simplement car il n'y avait plus rien à dire. Les gestes parlaient plus que les mots. Et cette main rassurante qui faisait des cercles dans son dos était sans aucun doute devenue une partie son pilier. Elle en avait pleins. Solenn, l'art, et maintenant cette main. Elle avait envie d'aller mieux, vraiment, alors quand la voiture démarra sous les promesses d'avenir, les miettes de son masque qui se désagrégeait ,e la dérangeaient même pas. Au final, elle était plutôt contente de le laisser partir. Pour la première fois depuis longtemps ses bras le na démangeaient pas. Elle avait oublié cette sensation depuis longtemps. Être en paix. Elle en rêvait depuis six ans. Et c'était enfin arrivé.

Le cœur qui bat.


Elle vivait. Elle le faisait vraiment, sans l'aide de ses amies. Rien qu'avec ces trois personnes.

Cassiopée Lily Malory.


On pouvait dire ce qu'on voulait, maintenant, elle avait des parents. Des vrais.

Loïk Heryos – Samuel Flin.

Dieu qu'elle les aimait. 

Moi ? Je n'fume pas, je n'bois pas, mais je M.L. Chacun son truc.
Mascotte Officielle des Crochets d'Argents, laissez passer s'il vous plait.