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26 août 2018, 15:18
Et la magie prit vie !  Privé 
Privé : Franz Suisei


L'air était frais en ce premier jour de septembre. Ohiana pressait le pas avec sa mère au milieu des Londoniens. Mairenn Prsar, la mère de la jeune fille, avait l'habitude de ces mouvements de foule et de cette agitation matinale. Bien que basée en Irlande, l'entreprise de paysagisme où elle travaillait était régulièrement sollicitée dans les grandes villas de Londres. Pas plus tard que le mois dernier, elle avait travaillé sur des plans de restructuration d'un riche entrepreneur qui souhaitait transformer son jardin en "jardin à la française".
Alors que le feu passait au vert, elle agrippa fermement sa fille par la main.


- Ne tardons pas. Tu es en avance mais trouver ce fameux quai risque d'être plus compliqué que prévu. Mieux vaut que tu aies du temps devant toi.

Ohiana répondit par un hochement de tête au sourire chaleureux que lui offrait sa mère. Cette dernière avait toujours été une femme pleine d'énergie qui anticipait le moindre imprévu. C'était l'un de ces traits de caractère qui savait rassurer son entourage.

Suivant le train rythmé de sa mère, Ohiana en profitait pour jeter des coups d'oeil à l'environnement. Elle n'était jamais venue à Londres. Pour y accéder, elle avait prit l'avion une semaine plus tôt. Sa mère avait profité de l'occasion pour passer prendre des nouvelles d'anciens clients (qui avaient peut être à nouveau besoin de ses services, qui sait). Elle avait donc fait ses achats sur le chemin de Traverse seule. Heureusement qu'elle avait rencontré d'autres élèves avec qui elle avait pu échanger pour faire ses achats. Mais là, elle allait de nouveau devoir se débrouiller au milieu de ce qui se tenait face à elle. La gare de King's Cross...

La foule se pressait entre les deux piliers d'entrée. Un peu plus loin, elle apercevait les quais. Elle se souleva sur la pointe des pieds pour voir si d'autres enfants avaient l'air d'être et bien... Un peu comme elle. A la recherche d'un quai qui n'existait peut être même pas. Le quai 9 3/4. Comment allait-elle faire pour le trouver ?


- Bon et bien je te laisse là ma chérie. Je suis tellement désolée de ne pas pouvoir rester plus longtemps avec toi. Ce satané Monsieur Pierce est un très gros client et est... très... exigeant pour rester polie. Il va encore menacer de changer de boite parce que je suis arrivée 30 min en retard.
- J'espère que tu n'auras pas de problème à cause de moi.
- Oh non, bien sûr que non. Tu n'es absolument pas la cause de problème. C'est cet homme le problème ! Mais ne parlons plus de lui sinon je vais devenir vulgaire.

Ohiana se mit à rire. Sa mère tentait désepéremment de ne pas montrer à quel point cela l'énervait. Et elle n'avait jamais été très douée pour y arriver.

- Ça va aller ? Tu vas t'en sortir ?
- Oui ne t'inquiète pas. J'ai bien réussi à faire mes courses spéciales sorcières alors trouver un quai invisible ça sera du gâteau ! Je n'aurais qu'à demander mon chemin jusqu'à ce que je tombe sur la bonne personne. Même si entre temps, une dizaine d'autres penseront que je suis folle.

Elle se mordit la lèvre à l'énoncé de ce mot. Folle. Le terme était très mal choisit... Elle s'en voulait déjà d'avoir pris tant de légèreté sur ce sujet. Et un énormement pincement au coeur la saisit instantanément. Sa mère la regarda tendrement et la prit dans ses bras.

- Tu n'es pas folle. Tu es juste une jeune fille un peu en avance sur son temps et qui va faire ses premières classes dans une prestigieuse école. Ne pense pas à ça. Je suis sûre que tu t'en sortira très bien !

Mairenn ressera fort son étreinte sur sa fille, puis elle l'embrassa afin de lui dire au revoir. Ohiana prit fermement sa valise et s'éloigna tout en faisant des grands signes d’au-revoir à sa mère.

- Je vous écrirai à papa et toi pour vous dire à quoi ressemble ma nouvelle école !
- On espère bien ! Bon courage Ohiana !

Mairenn disparut alors au milieu de la foule. Ohiana se retrouva seule face à son billet. Voie 9 3/4. Elle se dirigea vers les voies 9 et 10 en longeant les murs de brique de la gare. Plusieurs trains étaient déjà à quai, mais aucun ne mentionnait le nom de "Poudlard Express". Elle se demandait à quoi elle reconnaitrait qu'elle était dans le bon. Si elle se trompait, elle raterait sûrement son unique chance de devenir une vraie sorcière. Elle secoua rapidement la tête pour chasser cette idée de son esprit. Si rapidement que, sans le faire exprès, elle envoya comme un coup de fouet ses longs cheveux roux dans la tête d'un jeune garçon qui était juste derrière elle. Elle entendit son cri de surprise et se retourna pour s'excuser.

- Je suis sincèrement désolée ! Je ne vous avais pas vu. J'espère que je ne vous ai pas fait mal.

Elle se stoppa net. Ses yeux bleus profonds regardèrent intensément le jeune garçon qui se tenait devant elle. Des cheveux d'un blond si clair qu'ils se rapprochaient du blanc et des yeux vairons. Elle l'avait déjà vu, elle en était certaine. Où, elle ne s'en rappelait pas. Certaines personnes à côté de lui lui revenaient également en mémoire. Voyant qu'il ne lui semblait pas particulièrement hostile après ce coup de fouet ardent, elle osa alors cette fameuse phrase si bizarre.

- Est-ce que vous ne sauriez pas où se trouve le quai 9 3/4 par hasard ?

16 sept. 2018, 15:38
Et la magie prit vie !  Privé 
                 La rentrée... La deuxième pour Franz, donc rien d'inquiétant ! Enfin, si... La ponctualité. Elle est primordiale, surtout lorsque l'on veut attraper un train. Mais chez les Suisei, du moins pour la gente masculine, elle n'était pas de mise... Il faut dire que son père, un peu farfelu, vivait hors du temps, et il n'était pas rare qu'il arrive à un rendez-vous avec plusieurs jours de retard. Franz se souvient très bien de la fois où, dormant chez un ami moldu, il dut y passer la semaine car son père n'avait tout simplement pas fait attention aux jours qui passaient...
                  Enfin, ce ne serait pas un problème pour prendre le Poudlard Express car, contre toute attente, sa sœur Laoise avait décidé de les accompagner. Plus pour visiter le Londres moldu et faire semblant d'être une citadine que pour dire au revoir à son petit frère, mais il n'en reste pas moins qu'avec son caractère en acier trempé -calqué sur celui de sa mère- il serait impossible à la petite famille d'être en retard. Ils arrivèrent donc à Londres plusieurs heures avant le départ, par transplanage d'escorte. Franz, qui avait déjà transplané avec son oncle plusieurs fois, était habitué et ne sentit quasiment rien pendant le voyage. Mais sa grande sœur, quant à elle, voyageait ainsi pour la première fois, et les moldus ont l'estomac fragile... Ce qui fit beaucoup rire le jeune garçon, voire un peu trop car dès qu'elle fut remise, Laoise lui flanqua un coup de poing dans l'estomac qui le plia cinq minutes durant... Leur père lui, était déjà en train d'admirer la vitrine d'un magasin de bricolage, imaginant de nouvelles expériences avec du nouveau matériel -il était un scientifique quelque peu expérimental, et ne créé que des choses qui le faisait rire mais n'était pas à proprement parler utiles- il n'avait donc que faire des chamailleries de ses enfants.

           Un peu trop en avance, ils prirent le temps de se promener un peu et croisèrent quelques passants dans cette heure matinale, passants qui regardèrent Franz d'un air surpris. Parfois condescendant, parfois attendri, car je jeune homme avait déjà revêtu sa robe de sorcier et son déguisement était un peu en avance par rapport à Halloween... Il n'en avait que faire, et, grâce à son jeune âge, il ne choquait pas outre mesure. Mais dans quelques années il lui faudra songer à être plus discret pour ne pas avoir de problèmes avec le ministère de la magie. D'autant plus qu'il était en train de répéter la gestuelle de certains sortilèges avec sa baguette magique...

-Papa, dis, comment on fait l'imperium ?
-Franz ! Je t'ai déjà dit de ne pas m'embêter avec la magie, tu demanderas à tes professeurs.

              Son père, bien que sorcier, répugnait, pour de nombreuses raisons qui lui appartiennent, à utiliser la magie. Il détourna donc la conversation et entraîna ses enfants dans un pub pour boire un café/bière en attendant le Poudlard Express. Après deux cafés, Franz eut trop d'énergie pour rester en place -et il faut savoir qu'il n'a, en temps général, pas besoin de café pour courir et sauter partout- et décida de partir à la gare. Son père n'ayant pas fini, et voulant savourer ces instants de tranquillité avant de passer la journée à faire du shopping avec sa fille, demanda à Franz si cela ne le dérangeait pas d'y aller seul. Question rhétorique : il avait déjà sa valise en main et avait commencé à se diriger vers la sortie. Il leur fit un signe de la main et les salua :

-Merci p'pa ! J't'aime ! A plus Laoise, pas la peine de t'acheter trop de fringues, tu resteras moche !

             Il fit un clin d’œil et partit en courant avant que sa sœur ne puisse le rattraper et lui filer une sacrée correction. Franz avait passé plus d'une semaine à se promener dans Londres seul durant l'été et connaissait donc la route par cœur. Grâce à cela, il ne se perdit que deux fois et retrouva son chemin. Arrivé à la gare, beaucoup trop en avance, il s'assit sur sa valise et ouvrit son ouvrage sur les dragons. Il l'avait lu une dizaine de fois mais ne s'en lassait pas. Pris dans sa lecture, il ne comprit pas comment depuis sa position assise il se retrouva allongé sur le sol.

-Ça t'apprendras à dire que je suis moche l'avorton !
-Laoise !
-Désolée p'pa...
-Allez, donne lui ce pour quoi on est revenu !

Laoise tendit la main à son frère pour le relever et lui plaqua une liasse de lettres contre le torse.

-Tiens, c'était à tonton, prends les ou on les brûle.
-Euh merci, répondit Franz.

            Il ne savait pas trop si à ce moment sa sœur était gentille ou non, et il n'en avait cure, tout ce qui l'intéressait à ce moment étaient ces lettres. Il ne connaissait pas beaucoup son oncle, ne savait quoi en penser, et espérait en apprendre plus. Obnubilé par la liasse, il fit quelques pas sans regarder devant lui et se fit gifler par quelque chose.

-Arrête Laoise ! s'énerva Franz, puis, levant la tête il vit une jeune fille à la chevelure rousse et comprit qu'elle était la fautive. Pardon, j'ai cru que c'était ma sœur... Non, non, pas de problèmes, ça va, merci. bredouilla-t-il.

            La fillette le dévisageait, plaquant son regard sur le sien, comme s'il était une curiosité de la nature. Puis, lorsqu'elle lui demanda où était la voie du Poudlard Express, il comprit que sa tenue l'avait trahi et expliquait son regard insistant. Se sentant bien plus à l'aise, Franz plongea dans ses yeux bleus et théâtralement, lui répondit :

-Mademoiselle, si vous voulez me suivre ?

Il fit une légère révérence puis se tourna vers sa famille et leur dit un rapide au revoir de la main.

-Donc toi aussi tu es sorcière ? Première fois que tu vas au château ? En fait, c'est assez simple pour trouver le Poudlard Express, viens je te montre !

               Il tira la jeune fille par la main, la serrant suffisamment fort pour qu'elle ne lâche pas et fonça en direction des barrières situées entre la voie 9 et la voie 10. Accélérant la course, il ne lui laissa d'autres choix que de se les prendre en pleine figure, fort heureusement, pas de dysfonctionnement magique, ils les traversèrent et se retrouvèrent devant la grande locomotive rouge et noire, fumante à souhait, prête à emmener les centaines d'élèves sorciers.

-Voilà ! Nous y sommes ! En fait, moi c'est Franz, Franz Suisei ! Tu connais du monde ? Si tu veux on peut faire le trajet ensemble ! Tu vas aller dans quelle maison ?

Sans trop lui laisser le temps de répondre, tel un gentleman, il s'empara de sa valise et commença à la traîner le long du quai, sans trop savoir où ils allaient monter.

Je ne t'aime pas trop.