_Ma chérie ? Tu vas bien ?

Sice déglutit et hocha la tête avant de pousser son chariot vers le mur de briques. Elle ferma les yeux au dernier moment, au cas où. Rien d’anormal ne se passa, aussi rouvrit-elle les yeux. Le Poudlard Express se tenait devant elle. Elle ouvrit la bouche, ébahie. Elle n’avait jamais vu de train d’aussi près. Puis elle avisa la marée de monde autour d’elle. Sice n’avait jamais aimé la foule.
Elle faillit se faire percuter par son frère et ses parents, mais elle se déplaça à temps.

_Sice ? Il est bientôt l’heure, l’avertit sa mère. Ton père et moi allons ranger tes bagages. On revient très vite.

Une fois leurs parents partis, le frère de Sice la prit dans ses bras. Elle plongea le nez dans son manteau. Puis son frère l’écarta doucement de lui. Cinq adolescents chahutaient devant eux. Ils étaient très bruyants.
Sice frôla la main de son frère pour se rassurer. Ce dernier contempla les grands yeux roses de sa petite sœur. Elle semblait au bord des larmes.

_Eh ! T’en fais pas p’tite sœur, ça va bien se passer ! Tu verras, Poudlard est super !
Sice se tortilla d’un pied sur l’autre.
_Tu n’y es jamais allé. Comment pourrais-tu savoir ?, se risqua-t-elle à demander, se rappelant que c’était un sujet sensible pour Elias.

Elias poussa un soupir et attrapa sa sœur par les épaules.

_Je n’y suis jamais allé, c’est vrai. Mais papa et maman nous en ont beaucoup parlé. Et je suis sûr qu’ils ont raison.

La petite fille hocha la tête et son regard dériva sur le quai. Il était rempli d’une foule de familles de sorciers. Des familles unies, heureuses. Elle secoua la tête pour chasser les pensées négatives qui menaçaient de poindre.

_Sice ! Elias ! C’est l’heure !

Ils se retournèrent vers leurs parents. Sice serra son père dans ses bras. Ses yeux cerclés de lunettes étaient brillants de larmes. Mais à la différence de celles de la petite fille, c’était des larmes de joie. Duncan Rosewhite avait été soulagé de voir que sa fille cadette n’était pas un Cracmol comme son frère, tout comme leur mère. Celle-ci embrassa sa fille et lui essuya ses larmes.

_Sois forte mon cœur. Pour nous. Maintenant, vas-y.

Sice prit une grande inspiration, avant de se diriger vers l’une des portes du train. Elle ne se retourna pas, car elle savait que si elle le faisait, tout son courage volerait en éclat. Elle grimpa dans le train à la suite d’un jeune garçon et fut bousculée. Le jeune garçon se retourna et la contempla. A ses traits, elle devina qu’il était en deuxième année. Il lui fit un grand sourire, qu’elle lui rendit aussitôt.

_Moi c’est Jekyll, et toi ?
_Sice.

Elle se fit de nouveau bousculer et elle s’écarta du passage. Jetant un coup d’œil derrière son épaule, elle vit sa famille lui faire un signe d’au revoir. Elle agita la main. Le train s’ébranla et Sice les regarda jusqu’à ce qu’ils disparaissent eu détour d’un virage.