Tante Lysia marchait à un rythme soutenu entre les badauds qui s'amoncelaient de-ci delà entre les quais. Notre destination se trouvait entre la voie 9 et la voie 10. Elle m'avait prévenu que si nous nous perdions dans la foule, c'est la qu'elle m'attendrait. J'étais donc a peu près rassuré, mais la foule compacte devant nous faisait monter mon stress.



Fort heureusement, nous avions un allié précieux : un chariot. De taille respectable, il était surtout doté un large pupitre en haut et en bas. Un peu comme dans les magasins de bricolage. Les gens s'écartaient en nous voyant passer avec l'engin, certain même regardaient le pupitre du bas avec effroi, imaginant sûrement la douleur d'une cheville percutée le chariot.



La main sur mon épaule, Tante Lysia me guidait. Nous n'avions pas de gare si immense par chez nous, mais je connaissais assez bien les foules : Le jour de marché à Cadboll, c'était à celui qui arriverait le premier. J'avais donc une petite expérience des coups d'épaules et de coudes dans les côtes. Mais ici, avec le chariot, il fallait user de minutie pour passer d'un quai à l'autre.



D'autant que mon chariot n'était pas vide, loin de là ! Quatre valise, les une plus remplie que les autres, mes livres de cours, mes robes, et mes chaudron. Seule la baguette manquait, elle était dans ma poche intérieure. J'avais ha^te de l'utiliser mais Tante Lysia m'avait averti que je risquais une renvoi définitif de Poudlard si je m'en servais en dehors de l'enceinte de l'école. Je contenais donc mon désir, mais je me promettais d'essayer tout de même sitôt arrivé à l'école.



Après une demi-heure de bataille acharnée dans la foule,  nous parvînmes à destination.



" - Tu vas respirer un grand coup, Josh" Tante Lysia avait parlé avec un ton grave, j'eus un peu peur de la suite. "Et tu vas foncer dans ce mur, juste là, sans t'arrêter !"



Je manquais un battement de coeur.



"Pardon ?"



"Ne me force pas à répéter au milieu de Moldu ! Tu as parfaitement compris, cours et ne t'arrête pas !"



Elle me prit par les épaule et me poussa fortement contre l'épais mur de pierre. Je lui faisais confiance, mais mon instinct de conservation m'interdisais de foncer contre ce mur de pierre. Je m'y dirigeais pourtant à contre-coeur.



"Fonce!" entendais-je ma tante derrière moi.



J'accélérais, pas du tout rassuré. j'étais à trois mètre... Deux mètres... Il était vraiment très épais, ce mur, j'allais sûrement casser mes fioles de verres, voir davantage... Je ralentis puis m'arrêtais totalement. Je fis demi-tour, sous le regard impatient de Tante Lysia.



"Quoi?" fit-elle avec précipitation.



"Je ne vais pas foncer droit dans un mur de pierre avec du matériel précieux dans mon chariot. Soit tu me dis tout de suite ce qu'il se passe, soit je ne le fais pas."



Je soutins son regard furieux un instant. Je n'allais pas foncer dans un mur, hors de question.



"Regarde le mur derrière toi. Il s'agit d'une magie très ancienne, très puissante. Certains disent que c'est une illusion, d'autre que c'est un charme. En tout cas, c'est un mur pour le moldu, aussi dur que la pierre, mais c'est une illusion pour nous. Ton chariot ne le heurtera pas, et toi non-plus".



Elle me sourit vaguement, mi-figue mi-raisin.



Je passai alors sans autre formalité. Tante Lysia me suivit de près et je découvris la véritable gare pour sorcier : Un unique train, un quai infiniment trop long pour lui, mais au moins on pouvait s'y déplacer aisément même avec le chariot. Tout semblait semblable à la gare moldue.



Le train démarrait à 11 heures pile, j'étais donc tranquille niveau timing. Je pris un compartiment à moi tout seul, attachait mes valises au porte-bagages après que Tante Lysia les eu enchanté pour que personne ne les ouvre ou ne les vole. Ainsi nous avions deux heures devant nous avant le départ du train, afin de découvrir les environs.