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30 nov. 2018, 19:06
Partir enfin
Il lui semblait qu’elle avait attendu ce jour depuis son premier souffle. Que depuis toujours, elle n’avait vécu que pour cette journée. Condamnée à ne jamais sortir du domaine familial et sous la surveillance quasi constante d'une gouvernante (qu’elle soupçonnait également d’être une psychomage), la voilà qui était enfin libre. Elle sortait enfin de chez elle, sans personne pour l’arrêter. L’avenir s’offrait à elle, plein de promesses et de découvertes. Pas comme avant. Carmen repoussa alors ces sombres pensées tout en se frayant un chemin à travers la foule de Moldus pressés. Ses parents ne voulaient que son bien.
Ils s’étaient amèrement trompé voilà tout. Cela arrivait parfois. Fin de l’histoire.

Un brouhaha des plus sonores régnait à la gare de King’s Cross, ce qui ne manquait pas d’agacer la jeune fille encombrée de nombreux bagages. Ses cheveux d’un blond presque blanc rebondissaient au rythme de ses pas et ses yeux froids plissés cherchaient la barrière magique convoitée. Ses petits bras à l'apparence frêle déplaçaient avec une force étonnante ses valises et elle ne tarda pas à trouver ce qu'elle cherchait. Elle travers nonchalamment la barrière de métal coincée entre les deux tourniquets de la voie 9 et 10, et accéda sans aucune peine à la voie 9¾. Carmen se félicita intérieurement de s'être préalablement informée sur le sujet.

Les élèves de Poudlard se pressaient de tout part et s'engouffraient en grande vague dans le train écarlate et fumant. La jeune fille inspira et expira profondément. A l'inverse de la quasi-totalité des adolescents qui l'entouraient, Carmen était seule, sans adultes, sans parents. Sans personne. Mais elle s'y était fait au fil du temps. La solitude était devenue une amie agréable qui ne la contredisait jamais. Elle pouvait parfois se faire blessante, mais Carmen s'efforçait toujours d'oublier ce petit nuage noir dans le ciel bleu de leur amitié. La petite blonde poussa son chariot à travers la marée humaine, manquant de renverser au passage une bonne dizaine de jeunes gens qui lui adressèrent des regards noirs ou des remarques acerbes. Cependant, elle en fit complètement abstraction, ses yeux pâles fixés sur sa trajectoire. Elle monta sans peine dans l'engin à vapeur, ses valises cachant son visage enfantin. Néanmoins, le bout de ses petites oreilles elfiques était toujours visible. Elle rentra alors dans un compartiment miraculeusement vide et souleva ses valises qu'elle posa sur le rangement prévu à cet effet.

Elle s’avachit alors sur la banquette et sortit machinalement sa baguette nouvellement acquise de la poche de sa robe. Elle la manipula entre ses mains pour la énième fois de la semaine, perdue dans la contemplation du précieux objet. Droite comme un I, la baguette était d’un bois de frêne d’une blancheur extrême, dans laquelle étaient incrustés de minuscules morceaux de cristaux non identifiés qui reflétaient mille couleurs. A l’intérieur, une plume de phénix se cachait, attendant patiemment son heure. Nageant dans l’abîme de ses pensées, la jeune sorcière ne remarqua pas les quelques élèves qui s'étaient installés à ses côtés sur la banquette. Le train se mit alors en branle, provocant la surprise puis les rires des compagnons de voyage de la demoiselle.

Bientôt, Poudlard s’annoncerait à l’horizon, comme une promesse de liberté pour Carmen.

insérer ici une citation cool qui fasse de moi quelqu’un de giga stylé.