Sa vie était devenue tempête. Voilà les pensées de la jeune Wildsmith quand elle arriva à la gare, accompagnée de ses deux parents. Ils n’avaient eu aucun mal à passer la barrière, sa mère en sorcière accomplie l’avait rassuré. Quand bien même foncer dans une barrière en brique n’était pas spécialement pour la jeune enfant. Elle pensait déjà aux blessures qu’elle allait se faire. Pourtant, elle serait fort la main de sa mère, si fort qu’il est probable que cette dernière en garde la marque pendant quelques jours. Et elle avait fermé les paupières, espérant ne pas trop souffrir sur la puissance du choc.

Mais à sa grande surprise elle n’avait pas senti de choc, non. Rien du tout. Quand elle avait rouvert un œil, elle avait découvert avec stupeur le changement d’ambiance. Alors elle avait rouvert les deux paupières et elle en avait pris plein les yeux. Véritablement. Un « Wahou » de surprise s’était extirpé de ses lèvres, alors que sa mère souriait également. Quelques derniers mots de ses parents, rassurants au possible. Et l’enfant était monté dans un compartiment, tout devant. Cela avait fait sourire sa mère mais pour elle c’était uniquement la manière d’éviter les gens.

Les minutes passèrent et le train s’apprêtait à démarrer lorsqu’un bruit vient aux oreilles de la jeune fille. Elle avait beaucoup de mal à se concentrer sur ses pensées et c’est pour cela qu’elle y prêta attention. Il lui semblait, de là où elle était, qu’elle voyait une élève – de son âge ? – en train de tenter de faire monter le chariot là où elle aurait simplement du monter. Elle était très en retard, pensait Elly.

Alors, la brune ne savait pas trop quoi faire, et son incapacité à décider la rendait nerveuse. Elle se mordait les lèvres de ne pas réagir. Finalement, pousser par un instinct de survie, ou la soif de l’aventure peut-être, elle se mit debout droite comme un i et se dirigea vers la porte où se trouvait la jeune fille. « Je vais t’aider » qu’elle lui dit, même si elle ne savait pas trop comment s’y prendre. « Passe-moi tes valises, ton chariot ne passera jamais là ». C’était une constatation, rien de plus ! Mais au final cela la surprenait.

Alors que Lumah était là, en mauvaise posture, en s'imaginant les pires scénarios -c'est vrai, imaginez ; sa mère ? qu'aurait-elle dit ? Elle qui avait trouvé les bons arguments et supporté son père pour qu'elle aille là-bas. Son père, Jake, qui avait prit sur lui pour croire en l'existence de la magie, puis laisser sa fille partir. Sa petite soeur, jalouse, puis qui l'avait finalement aidée. Revenir au "bercail" par une maladresse, un retard, c'était inadmissible.
Alors, elle entendit une voix :

" Je vais t’aider. Passe-moi tes valises, ton chariot ne passera jamais là "

Lumah s'exécuta. Elle porta les valises bout de bras, car elles étaient lourdes, mais étonnament facilement, en prenant soin de ne pas les jeter à la figure de sa sauveuse. Dès qu'elle eut terminé, elle mit tant bien que mal le charriot à l'intérieur et se débrouilla pour monter. À ce moment-là, le train sonna son départ et la petite albinos sursauta. Elle se prit la marche et s'affala de tout son long sur le sol en carpette de l'avant train.

Honteuse, elle se releva et se frotta la jambe. C'est bon, elle n'avait rien.
Elle afficha tout de même un sourire, puis regarda la personne qui l'avait aidée. C'était une jeune fille de son âge, aux cheveux d'une couleur magnifique et au visage bien tracé.

"Merci infiniment ! Commença la petite blondinette, prête à lui sauter au cou -mais cela aurait été impoli, donc elle se retint- . Je suis désolée de t'avoir montrée un spectacle aussi navrant... Bref, continua la née-moldu, toujours avec un sourire, moi c'est Lumah, Lumah Greenleaf ! Enchantée !"

Elle lui tendit la main, en espérant que la fille qui lui faisait face ne le refuserait pas -car Lumah avait horreur de créer un malaise- et qu'elle n'avait dit aucune bêtise, sachant qu'elle avait articulé très vite.

Le train démarra.

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