Baptiste et ses parents arrivèrent au mur séparant les voies 9 et 10 de King's Cross à 10h40 , et même si le sorcier venu annoncer que Baptiste était un sorcier leur avait bien expliqué comment se rendre sur la voie neuf trois quart, cela ne changeait rien au fait qu'il avait la trouille. Et si le sorcier s'était trompé et qu'il n'était qu'un moldu ? Que la voie ne refusait de s’ouvrir pour lui ?

- Mon chéri, tu te souviens comment il faut faire ? lui demanda sa mère.
- Oui, normalement il suffit juste de foncer dans ce mur.

Il avait accentué le mot "juste" à l'aide de guillemets mimés. Il faut dire qu'il n'était pas très sur de lui, et qu'il n’avait certainement pas envie de passer le premier septembre à l'hôpital.

- Si ce sorcier l'a dit, c'est que ça doit être ça, non ? Dit James Lloyd.
- Sans doute. répondit Baptiste.
- Bon allons-y. renchéri Agatha.

Tous les trois, ils se mirent alors à marcher, puis courir vers le mur. Personne autour d'eux ne semblait les remarquer. Étrange... Baptiste, voyant le mur se rapprocher baissa la tête et, malgré lui, s'attendait à un choc mais il n'y en eu aucun.

En effet, lorsqu'il releva la tête, il se trouvait sur une voie de train banal. Enfin, "banal" n'était pas forcément le mot. Partout autour de lui, des chouettes hululaient, des baguettes magiques étaient sorties, et des élèves déjà vêtus pour Poudlard montaient dans le train face à lui, dans la locomotive rouge vive. Ici et là, des valises étaient en lévitation. Baptiste se retourna et dit au-revoir à ses parents les serrant dans ses bras et leur promettant de leur écrire régulièrement.

Il se dirigea ensuite vers le train, le Poudlard Express, sans un regard en arrière. Il savait qu'une nouvelle vie commençait pour lui et, même s'il aimait ses parents plus que tout, il était aussi très impatient de découvrir Poudlard.

Mais, alors qu'il allait rentrer dans le train, il se cogna contre quelqu'un qui avançait droit vers lui.

Livres, parchemins, plumes, encres, matériel pour les potions, l'indispensable baguette magique... après des heures de recherche et de rangement, tu es fin prêt pour ton premier voyage au sein de l'académie magique ! Tenant la main de ta mère, vous vous frayez un chemin à travers les moldus qui courent et se bousculent pour accéder à leurs trains. Toi aussi, tu as un train à prendre, et il n'est pas question que tu le loupes. 

Vous arrivez tous les deux devant le grand mur de pierre menant au quai dissimulé du Poudlard Express. « Tu es prêt mon chéri ? » Tu jettes un dernier regard vers l'entrée de la gare, comme un dernier espoir d'y voir ton père arriver. Ta mère semble comprendre ton regard : « S'il avait pu se libérer, il serait là... mais le boulot... Je sais. On ne fais pas toujours ce qu'on veux... » Tu as suffisamment entendu cette phrase pour savoir que tout espoir de voir ton père arriver en dernière minute est vain.

Serrant un peu plus fort la main de ta mère vous vous élancez vers le mur d'apparence infranchissable avant d'arriver sur le quai bondé de sorciers venant de tout le pays. Tu restes un instant abasourdi par la scène qui s'offre à tes yeux. Mais tu n'as pas vraiment les moyens de te payer le luxe de contempler tout cela, déjà le sifflet du train vient vriller les oreilles des élèves et de leurs parents : signe d'un départ imminent.

Dans une dernière accolade à ta mère, tu lui souffle un « Je t'aime. » avant de t'engouffrer dans le train tandis qu'un second coup de sifflet se répand dans la gare et que tout un chacun cherche une place libre pour s'installer. Tu restes un instant à proximité des portes, avec l'étrange impression d'avoir oublié quelque chose. « Ma valise ! » Marche arrière toute ! Tu t'engouffres à travers la porte dans le sens inverse et percute quelqu'un qui s’apprêtait à monter.

Légèrement sonné et alors que tu allais t'excuser, tu aperçois ta mère quelques mètres derrière qui fait léviter jusqu'au train ta valise abandonnée. Tu la remercie d'un sourire et observe à présent celui ou celle que tu viens de percuter. C'est un jeune homme, sans doute en première année lui aussi, aux jeunes d'un blond étincelant. « Je suis sincèrement désolé, je ne t'avais pas vu, je suis monté sans ma valise et... pas de mal au moins ? »