@Mya Provencher
@Justina Gomez
@Amelia Potts



Entourée de ses parents dans la célèbre gare de King Cross, la jeune Sophie s'accrochait à la main de sa mère. C'était la première fois qu'elle allait se retrouver séparée d'eux pendant de longues semaines. Elle n'avait pas nécessairement peur mais ressentait une certaine tristesse à l'idée qu'elle n'allait plus être bercée par les rires de sa mère ni recevoir les petites attentions quotidiennes de la part de son père.

En arrivant près des quais, ils remarquèrent qu'une file d'élèves et leurs parents étaient déjà en train de se former et présentaient leurs documents à des gardes en longs manteaux noirs.

_Ça doit être les contrôles de douane sorciers, analysa son père. Je ne pense pas qu'on puisse t'accompagner plus loin Darling.

La jeune sorcière hocha la tête vaillamment puis serra dans ses bras ses parents en retenant ses larmes. Elle prit sa valise jaune, assortie à la couleur de son bandeau, des mains de son père et s'engagea dans la queue pour le contrôle.

Arrivée au niveau des gardes à la mine sévère, elle trembla un peu en tendant ses documents au garde de gauche. Celui-ci fronça les sourcils en les examinant, puis s'agenouillant pour se mettre à son niveau il lui demanda: "Tu es venue seule ma petite?"

_Non! Mes parents m'ont accompagnée, répondit-elle avec son sourire d'enfant qui ne se doutait alors de rien de ce qui se tramait dans le monde des sorciers. Elle se retourna vers ces-derniers qui étaient restés en-arrière pour la regarder partir et leur adressa un signe d'au-revoir auquel ils répondirent.

L'homme en manteau noir hocha la tête et fit signe à un troisième garde resté en-arrière avant de se retourner vers la fillette: "Mon ami à ta droite va t'accompagner jusqu'au train qui va t’amener à ton école. Tu vas le suivre gentiment d'accord?" Sophie acquiesça et le garde de droite la pris par l'épaule et la poussa doucement mais fermement vers le mur. En se retrouvant magiquement de l'autre côté, elle ouvrit de grand yeux ébahis devant le spectacle qui se jouait devant elle. Toutefois, elle n'eu pas le temps d'en profiter car le garde la poussait déjà dans un des wagons.

Une fois à l'intérieur, elle chercha un compartiment où elle pourrait s'asseoir. Dépassant quelques compartiments déjà tous remplis, elle en trouva finalement un qui était vide et décida de s'y installer. A l'intérieur, elle comprit bien vite qu'il lui restait un défi de taille à relever avant de pouvoir profiter du voyage pour réfléchir aux événements qui venaient de se produire et faire le point sur ses émotions. Du haut de son mètre vingt-cinq, il lui était effectivement impossible de ranger sa valise dans les emplacements en hauteur réservés à cet effet. N'étant pas d'un caractère timide, elle comptait bien résoudre ce problème en abordant la première personne qui se présenterait afin de lui demander son aide!

Enfin! C'était le jour J. Le jour de la rentrée à Poudlard, la célèbre école de magie. Mya se leva tôt, pour une fois, pour être certaine de ne pas arriver en retard. Le pire dans tout ça, c'est que, tellement elle est maladroite, elle serait en serait capable. La honte si cela arrivait.

Après d'être bien réveillée, la jeune fille alla réveiller ses parents, à leur tour.
- Allez bon sang!!! Ce n'est vraiment pas le moment de paresser dans le lit! Il faut absolument pas être en retard aujourd'hui!
Puis elle alla faire le petit-déjeuner, pressée de partir vers la gare 9 3/4.

- Puis ma chouette? Pas trop anxieuse? dit sa mère.
-Non, pas vraiment. J'ai plutôt hâte, répondit Mya avec un très grand sourire. Maintenant, on peut partir?!
- Laisse nous au moins le temps de nous préparer, répliqua M. Provencher, en riant.
Et toute la famille allèrent se préparer pour partir bientôt.

Arriver à la gare king Cross avec environ une quarantaine de minutes d'avance, Mya s'arrêta. Elle avait maintenant le trac qu'elle n'avait pas ressenti plus tôt. Et si ça allait mal se passer, si sa maison était Serpentard? Et si elle allait être rejetée, pas inclus. Et si tout le monde allait se moquer d'elle, parce qu'elle était maladroite? À cause de ces inquiétudes-là, la fillette avait maintenant le goût de retourner à la maison et d'éclater en sanglot. Ses parents, remarquant l'attitude de leur fille, demandèrent:
- Qu'est-ce qui se passe ma chouette? Ça ne va pas? lança son père.
- J'ai peur de ne pas me sentir bien là-bas et vous aller vraiment me manquer, avoua Mya.
-Mais on va se revoir pendant le temps des fêtes, ma grande.
Justement non. Elle avait décidé, avec sa mère de rester dans son école de sorcellerie à Noël pour être certaine de vivre l'expérience au maximum. Le problème la-dedans, c'est qu'Annabelle n'a pas encore averti son mari.

Ensuite, la jolie petite famille se dirigèrent vers le mur spécial qui faisait la transition du monde moldu et du monde magique. Il était ''gardé'' par deux hommes en manteau noir, qui assuraient la sécurité de tout le monde.
- Enfin le moment tant attendu! se dit Mya.
Et alors ils franchirent le muret pour se rendre de l'autre côté.

- Wahou!!! s'écria la première année.
C'était gigantesque! Et le train était tellement imposant! Avec regret, elle dit au revoir à ses parents. Elle repensa à tout leur bons moments passés ensemble. Leur bataille de boules de neige, leur cinéma maison, et par-dessus tout, l'amour que ses parents lui ont donné.
-Au revoir! Je vous aime fort! À bientôt!
- On t'aime fort ma puce! répondit sa mère adorée.

Avec sa jolie valise turquoise, Mya monta à bord du train, en quête de compartiment de wagon libre.
Elle fit le tour des cabines et finit par en trouver une. Il y avait qu'une seule fille plutôt jolie qui regardait sa valise en se demandant comment elle allait la monter dans le porte-bagages.
-Hum.. Salut! je m'appelle Mya. dit-elle avec un air un peu désagréable.
Elle agit souvent comme ça la première fois qu'elle rencontre quelqu'un en plus du fait qu'elle manque de confiance en soi.
-Heu... As-tu besoin d'aide avec tes bagages? Je crois que je n'aurais pas de problème vu ma taille.
-Oh et je suis désolée si je suis désagréable aux premiers abords. Mon manque de confiance en moi me fait faire ça, ajouta-elle, horriblement honteuse par sa première impression.

Tout à coup, Mya échappa sa valise et celle-ci s'ouvrit, dévoilant ses culottes roses. La jeune fille était tellement gênée!

Finalement, la porte du compartiment s'ouvrit pour encore laisser passer une autre fille de 11 ans.

Le ciel était encore sombre quand Justina décida de sortir de son lit car le sommeil la fuyait. Rongée par le stress de cette journée fatidique, elle décida de vérifier si sa valise était complète. Non vraiment, elle lui paressait bien puisque sa mère l’avait aidée une semaine auparavant à la faire. Après cela, Justina s’approcha de sa « planque ». Une latte amovible près de sa table de chevet ; elle la souleva. A l’intérieur se trouvait monts et merveilles sucrés ; Justina les avait achetés dans le dos de sa mère le jour où elles étaient allées faire des emplettes sur le Chemin de Traverse. Le temps de cacher tout cela dans sa valise, le soleil commençait à pointer son nez. Un cri plaintif retentit : Esteban, le petit dernier se réveillait et exigeait son premier repas de la journée.

Un grognement retentit au bout du couloir de l'étage et Mr GOMEZ, le père de la jeune fille fit son apparition. Justina entrebâilla sa porte de chambre et adressa un sourire à son père comme bonjour.

-Oh tu es déjà réveillée, chiqui ? s’étonna le patriarche.
- Oui ! J’ai pas beaucoup dormi mais ça devrait aller … Non ? commença à stresser la demoiselle.

Son père lui fit une petite tape sur la tête et lui révéla qu’il n’avait aucun doute sur la réussite de sa fille que ce soit pour son entrée à Poudlard ou les autres projets qu'elle entreprendra. Justina émue, détourna les yeux et décida de préparer le petit-déjeuner. Il aura fallu bien deux heures pour que toute la famille soit levée, nourrie et douchée. Une dernière étreinte, un dernier mot doux et Justina partit accompagnée seulement par sa mère car son père resté au domicile, s’occupait du bambin.

Le trajet jusqu’à la gare de King Cross se fit dans le flou total pour Justina. L'unique repère était la robe joliment fleurie de sa mère. Elles arrivèrent devant les colonnes entre les voies 9 et 10. Deux hommes vêtus de manteaux noirs, un peu guindés se tenaient devant un pan de mur.

- Nous y voilà, commença Mme GOMEZ.
- Maman… J’ai peur…
- Dis moi, qu’est-ce qui t’effraie ?
- Je vais être toute seule là-bas commença la jeune fille. Et si je ne me fais pas d’amis ? Si on me trouve bizarre ? Si on se moque de moi… Pire si je n’arrive pas à faire de magie ?

Tout en parlant, elle se triturait une mèche de cheveux qui avait vécu des jours meilleurs.
- Ma chérie, tu as reçu ta lettre comme tous tes autres camarades. Tu as des doutes tout comme eux mais c’est normal tu fais un gigantesque saut vers l’inconnu. Tous mes mots ne pourront te réconforter alors saches une chose, tu auras toujours l’amour de ta famille. Et ce soir je te promets que tu recevras de notre part un hibou. Maintenant va ma chérie, le train va partir sans toi et je pense que tu ne veux pas rater ta rentrée.

Les paroles de sa mère ont eu pour effet de regonfler la confiance de Justina qui se dirigea d'un pas décidé vers les deux hommes, après avoir serré une dernière fois sa mère dans ses bras.
L’homme ne fit aucun commentaire sur les yeux larmoyants de la jeune fille et lui emboîta le pas vers la voie 9 ¾ tandis que sa mère se rapprochait du second homme pour lui fournit les documents d'identité. Après une fugace sensation … désagréable, Justina se retrouva devant un train à vapeur. Une pensée idiote lui traversa l’esprit avant que l’homme ne la somme de monter dans le train :
*Il roule encore ce train ?! Il a quel âge… 200 ans ?!*

Elle oublia bien vite l’âge du train pour se focaliser sur sa nouvelle mission : trouver un compartiment où s’asseoir ! Elle traîna sa lourde malle derrière elle et défila devant les portes des compartiments, tous étaient déjà pris après avoir regardé au travers des vitres. Elle se décida à ouvrir une porte où elle entraperçut deux jeunes filles encore debout. Elle se para de son plus beau sourire ainsi que de son courage, ouvrit la porte et scanda :

- Bonjour les f…., elle se fit interrompre par une valise qui vint taper contre ses tibias manquant de la faire tomber. La dite valise était grande ouverte et exposée de mignonnes petites culottes.
- Et bah ça pour un accueil ! commença à rigoler Justina mais se reprit bien vite en croisant le visage enflammé d’une jeune fille aux cheveux châtains.
- Euuuh je veux dire, elle se râcla la gorge, est-est-ce que… tu-tu as besoin d’aide ? bégaya Justina en amorçant un geste vers la valise grande ouverte. Je me présente, je suis Justina ... Désolée d'avoir rigolé, je ne voulais pas t'embarasser...

Sophie, focalisée sur sa valise et son problème à résoudre, ne vit pas que la porte du wagon venait de s'ouvrir pour laisser place à une jeune fille. Elle ne réalisa sa présence que lorsqu'elle se mit à lui parler. Cette dernière n'avait pas tarder pas à comprendre la situation dans laquelle elle était empêtrée. Celle-ci semblait tendue et avait un air légèrement désagréable. Elle se présenta néanmoins, Mya. Alors que Sophie, qui suite à la première impression que lui avait fait cette dernière, pensait qu'elle allait la laisser à sa valise, elle se proposa gentiment de l'aider tel un ange tombé du ciel pour lui venir en aide.

_ Moi c'est Sophie! Je suis ravie de faire ta connaissance, dit-elle avec un sourire chaleureux malgré l'accueil plus réservé qu'elle avait reçu. J'accepte avec plaisir ta proposition, je ne sais pas trop comment j'arriverai à me débrouiller toute seule! continua-t-elle avec un petit rire d'autodérision.

Toutefois, ce fut la valise de Mya qui elle tomba bel et bien et vint s'écraser aux pieds d'une troisième arrivante. Cette dernière commença par rigoler puis en présentant proposa son aide la jeune fille en détresse. Sophie, qui avait bien envie de rire elle aussi, se retint néanmoins par considération pour la pauvre Mya qui devenait de plus en plus cramoisie. Afin de ne pas gêner la jeune fille davantage, surtout qu'elle semblait déjà tendue avant que l'incident ne se produise, Sophie s'abstint d'aller mettre son nez dans ses effets personnels. Elle préféra donc essayer de détendre l'atmosphère et en profita pour se présenter à la dernière venue:

_ Coucou, moi c'est Sophie, dit-elle en se retournant vers cette dernière en lui souriant. Focalisant de nouveau son attention sur Mya, elle reprit la discussion. Tu sais, tu n'as pas à te sentir embarrassée, ça peut arriver à tout le monde ce genre d'accident. Ma cousine Mary par exemple, une fois, la même chose lui est arrivée dans l'avion. Tu t'imagines, tous ses vêtements lui ont atterri sur la tête!

Elle attendit ensuite que la jeune fille ai résolu son problème avant de poursuivre la discussion.

- Et bah ça pour un accueil! dit la nouvelle venue.
- Euuuh je veux dire, est-est-ce que… tu-tu as besoin d’aide? Je me présente, je suis Justina ... Désolée d'avoir rigolé, je ne voulais pas t’embarrasser...
-Non je te remercie. C'est pas grave d'avoir rigolé. Je suis habituée d'échapper toute sorte de choses, lança Mya en souriant.

Ça faisait vraiment du bien à la jeune fille de rire. Elle était tellement stressée et tendue ces temps-ci. Tellement qu'elle était bête et désagréable avec tout le monde. Même avec ses parents! Ça ne lui ressemblait absolument pas!
-Vaux mieux en rire qu'en pleurer, ajouta-t-elle. Même que si cela aurait été ta valise, je crois que j'aurais, moi aussi, éclater de rire.
Elle se sentait beaucoup moins irritée que tantôt. Mya se sentait même très détendue.

-Coucou, moi c'est Sophie! Tu sais, tu n'as pas à te sentir embarrassée, ça peut arriver à tout le monde ce genre d'accident. Ma cousine Mary par exemple, une fois, la même chose lui est arrivée dans l'avion. Tu t'imagines, tous ses vêtements lui ont atterri sur la tête! dit Sophie en souriant à pleine dent.
-Moi c'est Mya, dit-elle à Justina. Comme vous l'auriez toute remarqué, je suis une fille extrêmement maladroite.

Puis Mya se pencha en rigolant pour ramasser tout le contenu de son joli bagage turquoise et noir.

Pendant qu'elle ramassait ses affaires de toilette, ses vêtements et ses effectifs scolaires, elle dit aux trois autres fillettes:
-Durant l'anniversaire de mon frère, il y avait un gros gâteau au chocolat. Je l'ai pris pour l'apporter à la table, et je me suis pris le pied dans la moquette. J'avais du gâteau plein les cheveux et toute la famille riait de moi.
-Je crois que ça vous prouve que je suis très maladroite, ajouta Mya.

La fillette avait les yeux plein d'eau juste à penser à sa famille. Elle lui manquait terriblement, même si cela ne faisait pas 24 heures qu'elle les avait quitter. Puisqu'elle voulait changer de sujet, Mya demanda, à Justina et à Sophie, dans quelle maison elles voulaient aller et quelle matières elles avaient le plus le goût d'apprendre. Peut-être que ça allait l'empêcher de penser à Théo (son frère), à Annabelle (sa mère) et à Robert (son père).

Mya attendit qu'une autre fille prenne la relève pour continuer la conversation, parce qu'elle ne savait plus trop quoi dire.

Tandis que Mya se penchait pour ramasser ses affaires, Justina ne put empêcher sa curiosité mal placée de regarder une dernière fois les vêtements de la jeune fille étalée par terre.

*Tiens, c’est une licorne sur cette culotte ? Oh et les chaussettes qui vont avec ! *

La jeune fille reporta son attention sur Mya et répondit à la fameuse question qui lui torturait l’esprit ces dernière semaines.

- C’est la question à milles gallions… Je n’ai pas arrêté de questionner ma mère sur comment se déroule la répartition mais elle n’a rien voulu me dire sur tout ça parce que « ce souvenir te marquera à vie et gâcher le suspens ce serait gâcher le moment », énonça Justina avec une intonation plus aigüe et en mimant des guillemets.

Elle souffla par ses naseaux tel un buffle et poursuivit avec un air plus enjoué :

- Mais ! Elle a toute de même accepté de me dire quels étaient les « critères » de choix des quatre Maisons. Et avec ça, j’ai dû me projeter. Son regard se perdant dans le vague des derniers bâtisses de Londres qui s’éloignaient déjà à grande vitesse, Justina continua. Personnellement j’ai pour ambition de devenir médico-mage et je ferai tout pour y parvenir… Mais j’adore mes proches et je leur suis d’une loyauté sans faille. Avec ça, je me dis que je serai répartie soit à Serpentard, soit à Poufsouffle !

Le regard de la jeune fille tomba sur la malle de Sophie et celle de Mya que cette dernière finissait de refermer.

- Bon pour percher nos malles, vous pensez qu’on se fait la courte-échelle ? Ou on les met empilées les unes sur les autres et elles attendent sagement notre arrivée à Poudlard ? Comme ça on mange tranquillement ?, conclut-elle en leur adressant un clin d'œil.

Tout en leur parlant, Justina éventra sa malle sans prêter attention au désordre qu’elle mettait dans le compartiment. Brosse à dent, dentifrice, pull, collant, brosse à cheveux, trousse de premiers secours (quand on est une casse-cou, on s’arme contre les petites blessures diverses !) et autres pantalons jaillissaient tel un feu d’artifices digne de l’armistice ! Enfin, elle extirpa d’une grosse paire de chaussettes d’hiver une poche pleine de friandises ! Dedans se mélangeaient patacitrouilles, fondants du Chaudron, baguettes à la réglisse, dragées surprises de Bertie Crochue, ballongommes de Bullard ou encore des Chocogrenouilles. Avec un immense sourire, elle tendit la poche vers ses deux nouvelles amies et scanda :

- Ces friandises je les ai achetées dans le dos de ma mère quand on était toutes les deux aller sur le Chemin de Traverse faire des courses. Je vous dis pas comment ça été compliqué de les cacher sur moi sans qu'elle ne se doute de rien ! Il y en a beaucoup trop pour moi toute seule alors ça vous dit de partager ?, conclut-elle en leur adressant un clin d’œil complice.

Pendant que Sophie racontait l'histoire de sa cousine Mary, la pauvre Mya continuait de ranger ses affaires. Par discrétion, Sophie préféra regarder le paysage qui défilait à la fenêtre. Le train roulait désormais à toute allure vers leur destination finale. A ce rythme, elles risquaient de se retrouver en Ecosse avant même d'avoir ranger leurs valises, pensa-t-elle. Après, qu'en savait-elle? Elle n'y étais jamais allé! La fillette redoutait quelque peu de se retrouver si loin de ses repères de toujours. Qui plus est, entourée de personnes qui lui étaient inconnues et aux mœurs si étrangères aux siennes. Elle avait grandit en sachant qu'elle était différente des autres enfants de son âge à cause du don qu'elle possédait, mais cela ne l'avait jamais empêchée de se faire des amis. Maintenant qu'elle allait rencontrer pour la première fois des personnes qui partageaient les mêmes capacités qu'elle, Sophie ressentait une légère appréhension face à son avenir incertain Allait-elle réussir à s'intégrer? Les filles qu'elle venait de rencontrer allaient-elles devenir ses amies? Elle l'espérait sincèrement!

Elle fut sortie de ses pensées au son de Mya qui, ayant terminé de ranger sa valise, leur expliquait à quel point elle était maladroite:
-Durant l'anniversaire de mon frère, il y avait un gros gâteau au chocolat. Je l'ai pris pour l'apporter à la table, et je me suis pris le pied dans la moquette. J'avais du gâteau plein les cheveux et toute la famille riait de moi.
-Je crois que ça vous prouve que je suis très maladroite, ajouta Mya.

Voyant les larmes lui monter aux yeux, la fillette craint que ce fut les révélations qu'elle venait de leur faire qui l'avaient mise dans cet état. Sophie ne savait pas vraiment comment réagir, de peur d’aggraver la situation.

Elle fut piquée par la curiosité en entendant les paroles de Justina, un moment qui la marquerait à vie? Pourquoi pas après tout, dans ce cas elle préférait avoir la surprise!
_ Je n'en ai absolument aucune idée, répondit-elle en levant les yeux au ciel pour donner un effet dramatique, peu importe finalement, je suis sûre que nos maisons seront toutes parfaitement adaptées à nos caractères respectifs. Et puis quand à savoir ce que je veux faire plus tard... est-ce que voyageuse professionnelle c'est un métier? Je voudrais faire le tour du monde!

Pendant qu'elle répondait, Justina s'était mise à fouiller dans ses affaires, répendant au passage toute sorte de bric à brac dans le wagon, et finit par en sortir de nombreuses friandises dont Sophie n'avait jamais entendu parler. Sûrement, des bonbons sorciers. Sophie était néanmoins affreusement gênée, elle n'avait rien à leur proposer en retour. Dans son sac de voyage, elle n'avait qu'un sandwich triangle tomate-mozzarella et une pomme, pas de quoi satisfaire trois fillettes. Elle se promit néanmoins, qu'à la première occasion qui se présenterait, elle leur rendrait la pareille.

Elle salivait déjà à l'idée du festin qui s'étalait devant elle, mais encombrée par sa valise, elle se dit qu'il valait mieux ranger le désordre d'abord afin de s'installer confortablement. Justina la devança en proposant:
_ Bon pour percher nos malles, vous pensez qu’on se fait la courte-échelle ? Ou on les met empilées les unes sur les autres et elles attendent sagement notre arrivée à Poudlard ? Comme ça on mange et boit tranquillement ?

Sophie sourit à la jeune fille, elles avaient pensé à la même chose en même temps, et lui répondit:

_ Je suis tout à fait d'accord avec toi! Il faudrait ranger ces valises pour s'installer confortablement et mieux faire connaissance. Par contre, vue notre adresse, continua-t-elle en faisant un clin d’œil à Mya, faire la courte échelle ne me semble pas la meilleure idée.

Aussitôt, sans attendre la décision des autres, elle commença à prendre les valises et à les caler solidement dans un coin du compartiment. Une fois leur tâche accomplie, elle se rapprocha de la tablette en bois où étaient posées toutes leurs friandises et déclara:

_ Merci les filles pour ce cadeau, vous êtes tellement gentilles! Je suis sûre que nous allons passer une merveilleuse année scolaire toutes ensemble.

Sans plus attendre, elle se servit de petits bonbons qui ressemblaient à des dragibus mais au drôle de nom de "dragée surprise de Bertie Crochue".

_ Beurk! s'écria-t-elle après avoir goûté à la première. Mais ça a un goût de champignon ce machin-là!

Jusina extirpa de sa malette des bonbons de toutes sortes: Des dragées surprises de Bertie Crochu (Ouais! Mes bonbons préférés, se dit-elle), des chocogrenouilles et encore plus.

-Vraiment, tu ne sais pas à quel point tu me fais plaisir! Je suis vraiment accro aux sucreries sorcières! répond-t-elle à Justina avec un gros sourire.

Justina expliqua qu'elle les avait achetés en cachette, parce que sa mère n'aime pas qu'elle grignote entre les repas. Pour sa part, Mya avait juste pomme et des dragées surprises, puisque c'était son péché sucré. Elle se sentait mal, puisqu'elle n'avait rien à leur donner.
-Hum, les filles. Moi j'ai juste une pomme et des dragées. Désolé, je peux rien vous donner en échange.

Ensuite, Mya parcouru le compartiment du regard et vu qu'elle avait oublier sa brosse à cheveux en dessous d'une banquette. Elle se pencha, la ramassa et la mis dans sa valise. Puis, Justina demanda comment elles allaient faire avec leur bagages. Si il fallait faire la courte-échelle. Sophie répondit alors que la courte-échelle n'était pas une bonne idée vue l'adresse de Mya.

La jeune fille se mit à rire et dit qu'elle était tout à fait d'accord avec eux. Sophie commença à empiler les malettes dans un coin et Mya se mit à l'aider. C'était sur, que partit comme ça, elles allaient passer une merveilleuse année scolaire. Ensuite, les fillettes se misent à manger les bonbons. Sophie mit une dragée dans sa bouche et la recracha aussitôt. C,était un peu normal, puisqu'elle avait un goût de champignon.
-Hahahaha! Il faut faire attention avec ceux-là! Il y en a avec des goût bizarres! Comme celle-là, elle à soit une saveur de popcorn, soit une saveur d'oeufs pourris.

La jeune fille se mit à regarder, par la fenêtre du wagon, le paysage extérieur et dit aux filles:
-Je suis contente d'être avec vous. J'ai l'impression qu'on va passer du bon temps.
Puis, Mya se tut et savoura la vue qui s'offrait à elle. C'était magnifique, époustouflant! Elle avait tellement hâte d'arriver et de découvrir le château!

Les deux jeunes filles devant elle rangèrent les malles comme Justina l’avait conseillée. Elle n’eût pas le temps de se saisir de sa malle pour la mettre dans le coin du compartiment que Sophie lui prit des mains sans ménagement. Elle la remercia avec un sourire gêné.

Sophie et Mya s’excusèrent ne pas avoir suffisamment de nourriture pour pouvoir partager. Justina haussa ses épaules de manière nonchalante pour les rassurer et leur dire que ça lui faisait plaisir de partager avec elle sa réserve personnelle. Elle les regarda alternativement ; Justina se sentait bien avec elle, en confiance. Elle n’était pas quelqu’un qui se méfiait des autres la plupart du temps, mais là c’était indéniable. Elle était bien avec elles, elle lui inspirait confiance. Peu importe la Maison dans laquelle elles atterriraient, elle espérait qu’elles resteraient toutes les trois amies.

En voyant Sophie crachoter pour se débarrasser de la dragée traîtresse, Justina ne put s’empêcher de rire. Mya tenta d’expliquer entre deux éclats de rire en quoi les dragées étaient… des « surprises » à proprement parlé.

- Je suis désolée Sophie, je n’ai pas à boire sur moi. Il va falloir que tu te contentes d’une autre friandise.

Au moment où elle finissait sa phrase, une femme au sourire chaleureux entrebâilla la porte de leur compartiment :

- Bonjour jeunes filles ! Est-ce que vous avez faim ? Dans mon chariot, j’ai de quoi nourrir un régiment entier ! Ah mais je vois que vous ne m’avez pas attendu, dit-elle après avoir remarqué le sachet de bonbons posé sur la tablette en bois. Voulez-vous quelque chose de plus consistant ? Ou à boire peut-être ?

Les yeux de Justina pétillaient de plaisir à la vue du trésor entreposé sur le chariot. Les friandises rencontrées les casse-croutes salés, les bouteilles de jus de citrouille tintaient entre elles aux moindres remous du Poudlard Express. L’envie d’ouvrir les portes du chariot pour découvrir ce qui était entreposé dans les compartiments dévorait Justina. Elle essaya de ne pas trop saliver et demanda uniquement (miracle !) une bouteille de jus de citrouille et un sandwich au thon.

L’échange monnaie-nourriture fait, la jeune fille s’immergea dans la dégustation de son sandwich, ne faisant plus attention à ce qui l’entourait. Le pain était frais de ce matin, elle en mettrait sa main à couper. Les quartiers de tomates étaient juteux à souhait. Le thon n’était pas trop salé comme elle aimait et la mayonnaise à laquelle il était mélangé le rendait que meilleur.

Justina ne sait combien de temps elle resta à déguster avec délice son sandwich (on est d'accord, ce n'est qu'un sandwich ordinaire) quand elle vit une main s’agiter dans son champ de vision accompagnée d’une voix lointaine qui prononçait son prénom.

- Hein, quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Le regard papillonant, Justina se fit violence pour se concentrer de nouveau sur son environnement. A commencer par déterminer à qui appartenait cette main, qui ne cessait de s’agiter devant ses yeux.