Inscription
Connexion

28 juil. 2017, 10:27
Myriade  PV 
Il y avait quelque chose d’agréable dans le domicile des Uynauge à Edimbourg : elle était loin de Kirkwall, et du château des Uynauge dans lequel résidaient Teàrlach et Kenneth. Et, plus loin il se trouvait d’eux, mieux Tyr se portait. Il ne portait pas vraiment le peu de famille qu’il lui restait dans le cœur, à vrai dire. Tout d’abord, Kenneth, son oncle, était un personnage malhonnête et méchant qui avait la mauvaise habitude de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Un peu comme Tyr, en quelque sorte, me direz-vous : mais notre Gryffon favori fait cela par simple curiosité. Kenneth, lui, a toujours besoin d’intervenir, de tirer avantage de la situation. Un véritable homme d’affaires. Ce n’était pas pour rien qu’il était aujourd’hui à la tête d’un petit empire financier de vêtements : un véritable rapace, encore plus en affaires. Il contribuait à dénigrer l’image des Serpentard dans l’esprit du jeune garçon. Image encore plus dénigrée par Augusta, sa propre mère. Ensuite – et enfin – il y avait Teàrlach. Un vieux grincheux aigre qui ne jurait que par la magie et le sang. Un de ces sorciers trois fois trop fiers de leur ascendance et qui ne manquaient jamais une occasion pour rappeler au monde à quel point ils étaient trop bons pour lui.

Edimbourg, donc, s’apparentait à un sanctuaire. Alors, imaginez la tête de Tyr, occupé à s’occuper du hibou familial, entendit la sonnette retentir. Imaginez sa tête lorsqu’il ouvrit la porte de ce lieu si sacré pour se faire bousculer par un Kenneth un peu trop pressé à son goût.

« Prends tes affaires, on va à Londres. On part en vacances. » dit-il d’un ton empreint de sarcasme.

« Bonjour, onc’ Kenneth. Je peux savoir ce qu’il se passe, sinon ? »

« Ta mère. C’est Owen qui m’envoie. Allez, prend tes affaires, je te dis. »

Et à présent, ils se trouvaient à Londres. Devant un hôpital bien familier du nom de Sainte-Mangouste. Des dizaines de personnes entraient et sortaient en continu par la porte d’entrée. Kenneth posa sa main sur l’épaule de Tyr, qui la repoussa sèchement. Puis il avança lui-même vers l’intérieur de l’hôpital. Il connaissait le chemin.

Cela faisait… trente, quarante, cinquante fois qu’il passait les portes de l’hôpital ? Que l’hôtesse d’accueil, toujours la même avec ses boucles blondes et son visage trop maquillé, l’accueillait de son habituel « bonjour Tyr ! Cinquième étage, couloir deux, chambre cinquante-sept ! », et qu’il entrait dans l’ascenseur, appuyant sur le bouton qui l’emmènerait plus haut. La seule différence à présent était qu’il entrait avec un personnage qu’il n’appréciait pas du tout. Tyr s’attarda un instant sur son oncle qui ne le regardait pas. Lorsque les gens les voyaient côte à côte, ils pensaient souvent que l’oncle et le neveu étaient en réalité père et fils : et le garçon devait bien reconnaître qu’il ressemblait beaucoup plus à Kenneth qu’à son père, Owen. Mais cette ressemblance, s’il avait pu l’éviter, il n’aurait pas hésité. Être comme son oncle ? Plutôt finir à Serpentard.
Arrivé plus haut, il laissa son oncle sortir le premier et lui emboîta le pas. Comme à son habitude toujours, il regarda par les portes ouvertes les malades, en particulier certains qu’il commençait à bien connaître depuis le temps qu’il venait ici. Madame Halfstorm et les éternelles blessures que lui infligeait ses créatures domestiques, le vieux dont il ne connaissait pas le nom mais qui avait toujours un sujet sur lequel converser, ce petit garçon qui semblait avoir la magie précoce, Shanti, allongée sur un lit maculé de blanc…

Il s’arrêta.

Shanti ?

« Pars devant, onc’ Kenneth, je te rejoins. »

« Je pense que ton père voudrait bien que tu… »

« Je connais le chemin. » coupa Tyr en plantant son oncle en plein milieu du couloir.

Il fit deux pas en arrière et jeta à nouveau un regard par la porte grande ouverte, entendant son oncle grommeler « gamin borné… » avant de repartir. Aucun doute, il s’agissait bien là de Shanti. Tyr toqua.

« Bonjour. Je peux entrer ? »

Elle n’avait pas l’air très en forme. Elle était à Sainte-Mangouste, d’accord, mais même dans cet hôpital on pouvait distinguer les peu malades et les très malades. Elle avait plutôt l'air de se situer dans la dernière tranche...

« Shanti… tu voudrais bien m’expliquer ce que tu fais là ? »

Maïka Cooper : « La question c'est pas de garder Gryffondor pour sauver Poudlard, mais de virer Serpentard pour ne pas avoir à sauver Poudlard.»