personnage autre : Arwen Watson, mère d'Olympe Watson

Janvier 2040


En ce mois de janvier, il faisait extrêmement froid. Le thermomètre avait chuté à moins 6 degrés. Cette température aurait pu être supportable si une épaisse couche d'humidité ne recouvrait pas la ville. Les rues du centre de Londres étaient presque désertes. Deux silhouettes marchaient d'un pas vif, la tête rentrée dans les épaules. La plus petite était engoncée dans un énorme manteau, et portait un bonnet et un col-roulé qui lui couvrait quasiment tout le visage. Une fente entre les deux ouvrages laissait voir deux yeux brillants, qui observaient le monde autour d'eux avec avidité.

C'était la petite Olympe Watson et sa mère qui se rendait à St Mangouste. C'était la première fois que la fillette s'y rendait, elle sautillait presque sur place, tant l’excitation de découvrir un nouveau lieu magique réputé était grande. Plus jeune, elle avait déjà demandé à s'y rendre, rien que pour accompagner quelqu'une. Mais à chaque fois, cela lui avait été refusé. Toutes les grandes personnes lui disaient " plus tard, tu t'y rendras, mieux ce sera" ou encore, "je souhaite d'y aller le moins de fois possible ma petite". Que c'était agaçant, et en même temps, cela attisait sa curiosité.

Miss Watson tenait fermement sa fille par la main, essayant de lui communiquer un peu de sa chaleur corporelle. Elle sursauta légèrement quand une petite explosion retentit devant elle, et se stoppa net. Elle balaya les alentours d'un regard acéré, puis sortit un long morceau de bois sculpté de sa poche. Le pied d'un banc public avait mystérieusement éclaté en trois morceaux. Arwen murmura une formule, et le pied se reconstitua en un instant. Grelottant, la fillette se rapprocha de sa mère et lui dit :
- Désolée maman, je n'avais pas vu.
- Ce n'est pas grave pas chéri. Tu vas voir, tout va s'arranger.

Transies par le froid, elles ne purent parler d'avantage. La jeune Olympe suivit sa mère avide de savoir, où est ce qu'un hôpital aussi imposant pouvait bien être cachée. Le duo se stoppa de nouveau, et la fillette fixa le trottoir, craignant d'avoir provoqué un nouvel accident. Le magasin devant lequel elle se tenait était particulièrement glauque. Il avait une façade en brique rouge défraîchie, et sur l'enseigne, on pouvait à peine distinguer les mots Purge & Pionce Ltd. D'effrayants mannequins chauves à moitié démaquillés, gisaient, là, depuis plusieurs décennies, à en juger pas leur état. Une pancarte affichait, "Fermé pour rénovation". Tu parles, le propriétaire doit avoir trop honte de mettre en vente une loque pareille. L'un des mannequins était renversé contre la vitrine. Arwen, s'en approcha, et à la grande surprise de sa fille lui parla.
- Bonjour, j'aimerais me rendre à l'hôpital St Mangouste s'il vous plaît.