Et voilà : ce qui devait arriver arriva.. Et bien trop vite.

Bon, pas de panique, c'est encore rattrapable..

« Ah ouais ? Et comment ? »

Baah..

« Tu vas lui dire que ce garçon qui n'est même pas à Gryffondor t'a kidnappée à une heure du matin pour que vous alliez récupérer tes propres bombabouses ensemble ? »

...

« Don-.. »

Je crois avoir compris que je me suis prise les pieds dans de la bombabouse, c'est bon !

« Dans tous les sens du terme, en plus.. »

La fillette ne trouva rien d'autre à faire que de soupirer.. Soupirer longuement en contemplant ses baskets qui empestaient, désormais.. Tout comme celles de son acolyte, d'ailleurs.. Ou non, ce n'était pas des baskets. Cela ressemblait plutôt à un mixte de baskets et de chaussettes : la semelle d'une basket quand le dessus se collait à la peau telles des chaussettes, le tout d'une matière qui semblait se rapprocher de celle des.. Palmes ? Mais qu'étaient-ce donc que ces chaussettes-baskets étranges ?! Des "Balen.. Ciaga" ? C'était ce qu'il y avait noté en tout petit sur le côté.. Étrange. En tout cas, une chose était désormais sûre : il n'avait pas de style.

- Je... euh, nous...

Ah mince, c'est vrai que celui dont je juge les chaussures est là.. Et pas en meilleure situation que nous, on va dire.

« Peut-être qu'il aura un meilleur plan, lui.. ? »

Euh.. Ne me dis pas que..

« Si, je te le confirme, il est bel et bien en train de regarder nos bombabouses et il glisse en ce moment-même son regard sur la professeure. »

C'est un génie.

« C'est un suicidaire ! »

Le truc qui serait suicidaire, ce serait de rester là pendant qu'il s'envole vers sa liberté !

« Non, vraiment pas, je sais que ce regard qu'il t'offre maintenant est très tentant mais, par pitié, ne-.. »

- COUUUUUUUUUUUUUUUUUUURS.

« .. Le suis pas, TU VEUX PAS M'ECOUTER UNE SEULE FOIS DANS TA VIE ? »

Mais il était trop tard pour reculer : Hestia s'était déjà lancée aux trousses du jeune homme.

Je déteste les adolescents.
Après avoir balancé je ne sais quelle immondice à mes pieds, ils se mettent tous les deux à courir comme des dératés, me bousculant au passage¹. Si je suis prise par surprise les premières secondes, je trouve ensuite rapidement ma baguette et la pointe successivement sur les deux élèves en fuite. Le garçon d'abord, qui est le plus éloigné et que je stoppe brutalement d'un « Immobulus ! » ; la fille ensuite, dont l'arrêt brutal du garçon aura sûrement gêné la course, et que je me contente de ralentir d'un « Impedimenta ». Je m'en veux un peu pour le garçon, mon sortilège n'a pas dû être très agréable. Puis je me souviens que mon fils est seul pendant que je course ces deux idiots, qui n'ont rien trouvé de mieux que de me couvrir d'une odeur épouvantable ; et ma culpabilité s'évapore. Je les rejoins sans lever les sortilèges (je ne me ferai pas avoir deux fois).

« Avez-vous complètement perdu l'esprit ?
C'est la première question qui me vient. Jamais, au grand jamais, je ne me serais permise ce type de comportement. Même Grace, qui n'était pourtant pas la plus sage, n'aurait osé cela.
– La nuit sert à dormir, pas à visiter le bureau du concierge.
C'est une banalité, mais je dois bien avouer que je ne sais pas comment réagir. Que suis-je censé leur dire ? Qu'ils sont stupides ? Inconscients ? Ou simplement incroyablement agaçants ? Non, je ne leur dirai pas, même si je le pense. Alors peut-être... qu'ils sont punis ? Oui, c'est mieux. Même si je ne suis pas tellement plus avancée : qu'est-ce qu'on doit faire quand on punit un adolescent ?

– Jeunes gens, je commence d'un ton grave, vous avez de gros ennuis.
C'est bon, j'ai trouvé. Je vais gagner du temps. Comme ça, demain, je pourrai demander à mes collègues des exemples de punitions. Et puis c'est la nuit, et la nuit sert à dormir, pas à punir des adolescents.
– Je veux que vous me donniez vos noms et vos maisons. Et vos baguettes, j'ajoute après réflexion. »

¹ Irene ne s'est pas avancée au milieu de la pièce, elle est logiquement encore dans l'encadrure, d'où le fait que vous l'ayez forcément bousculée

Aïe.
C'est brutal comme arrêt.
Ma tête continue à courir mais pas mes jambes.
Et la fille a visiblement été elle aussi arrêtée.
On est mal.
Je ne sais pas quoi.
J'ai pas envie de lui donner ma baguette.
Mais est ce que j'ai vraiment le choix?
Je préfère pas m'enfoncer.
Je jette un coup d'oeil à la Gryffone.
J'ai pas l'impression qu'elle pourra m'aider.
Même pas un tout petit peu.
A mon avis c'est le moment idéal pour faire profil bas.
Même si je n'en ai pas l'habitude.
Mais euuh par contre...
Je fais comment pour lui donner ma baguette?
Je suis immobilisé.
On en parle que j'ai un don pour me mettre dans ce genre de situations?

-Je suis désolé Miss, je...

Et si je donnais un faux nom?
Genre en mode, je suis Pierre-Yves je-sais-pas-quoi?
Nan tu sais quoi, je suis déjà dans la bouse de dragon, je vais pas aggraver mon cas.

-Antonn Clifford, Miss, en première année à Serpentard. Et euuh, ma baguette est dans ma main mais je ne peux pas bouger à cause de votre sortilège.

J'aimerais bien qu'elle lève son sort.
Mais après je la comprends.
Elle veut pas qu'on récidive.
Je ne peux m'en prendre qu'à moi même.
Pourquoi est ce que je me suis mis à courir?
Je suis vraiment bête des fois.

Courir, courir, courir.. Le couloir tournait bientôt !

- Immobulus !

Aïe, j'aimerais pas être à sa place..

« Tu seras bientôt à sa place. »

Pas si j'atteins le couloir av-..

Trop tard : de la gadoue invisible avait décidé d'entourer chacun de ses membres, entravant chacun de ses mouvements..

« Je te l'avais dit.. »

C'est pas le moment, toi !

Elle avait brisé le couvre-feu de loin, forcé l'antre de Rusard, jeté deux bombabouses au pied de l'adulte et bousculé celle-ci.. Elle était mal. Genre très.

Un frisson parcourut son échine lorsque la voix de la dame s'éleva : de gros ennuis.. C'est l'exact terme qu'elle avait utilisé : de gros ennuis. Elle allait se faire renvoyer, c'est bon, c'était sûr ! Pourquoi avait-elle suivi ce maudit garnement lorsqu'il s'était mis à courir ? Pourquoi l'avait-elle suivi lorsque.. Il avait lancé les bombabouses, lui. Pas elle mais lui. C'était lui, le fautif ! C'était lui qui avait agressé un professeur ! C'était lui qui risquait le renvoi !

« M'enfin.. Rêve pas trop : t'as quand même bousculé la prof'. »

Faux : c'est lui qui l'a bousculée ! Je suis juste passée dans l'ouverture ! .. 'Fin je crois ?

« Et le pourquoi tu étais dans le bureau de Rusard la nuit.. ? »

Ne parlons pas des sujets fâcheux, veux-tu ?

La fillette finit par ouvrir sa bouche sur laquelle un sourire confiant s'était dessiné : il fallait répondre à la professeure, tout de même !

- Hestia Andrew de Gryf-..

- Et vos baguettes.

Attends. Quoi ?!

Le sourire de la jeune sorcière s'était volatilisé à l'entente de cet ajout.

« Elle a dit ta baguette.. »

Hé mais c'est mort : elle va me la briser alors que j'ai rien fait !

« Rien fait ? »

Bon.. Presque rien fait.. Mais je vais pas me retrouver avec une baguette brisée juste parce que j'ai forcé la serrure d'un bureau !

Ses dents commencèrent à chercher sa lèvre inférieure dans le but d'arracher un peu la peau de celle-ci.. Et sentir de sa baguette dans la poche de son sweat n'arrangeait pas son anxiété.

« La forme ne se dessine pas trop, au moins.. ? »

NON, il faut surtout pas regarder : ça va mener la prof' à regarder !

- Je l'ai pas, finit-elle par marmonner.

Un Serpentard et, j'imagine, une Gryffondor qui n'a pas réussi à finir sa présentation, en plus de sortir de son dortoir sans baguette.

« Antonn Clifford, Hestia Andrew, je répète, pour mémoriser.

Je tends ma main vers le garçon en levant ma baguette.
– Ne bougez pas.

J'espère que mon ton est assez convaincant, car je lève aussitôt le sort et attends, la main à plat, qu'il y dépose sa baguette. Puis je me tourne vers Hestia.
– Quant à vous... Vous sortez sans baguette ? Vous êtes une sorcière, jeune fille. Votre baguette est votre pièce d'identité, en plus de pouvoir vous être d'un grand secours. Vous devez toujours l'avoir avec vous.
Surtout ces temps-ci, je continue, silencieusement.

– Je vais vous raccompagner jusqu'à vos dortoirs. Je vous attendrai demain, en fin de journée, devant le bureau de Mr Rusard.

Il ne me semble pas utile de leur préciser qu'ils ont intérêt à être présents. Ni qu'ils risquent d'amèrement regretter leur petite sortir nocturne et, surtout, de m'avoir fait tarder à rejoindre mon fils. Il est d'ailleurs temps d'y aller, car Louis est seul depuis bien trop longtemps à mon goût ; et la salle commune de Serpentard n'est pas à côté. Je lève également le sortilège lancé à Hestia et leur montre le chemin.
– Passez devant. Allons d'abord à votre salle commune, Hestia. »

-Excusez moi, en soirée ça veut dire à quelle heure exactement? Je ne voudrais pas en retard.


Désolé du retard! Dernier post pour moi je pense, sauf si nous écrivons quelque chose pour les événements du lendemain dans ce sujet!

Elle se tourne vers l'autre.. C'est le moment !

Elle baissa brièvement ses yeux dans l'optique d'apercevoir la forme de sa baguette.. Bingo : elle ne se voyait pas !

Faudrait que j'évite de trop bomber le torse et elle devrait passer incognito tout le long.

Elle ne put s'empêcher un rictus fier lorsque son camarade de cambriolage fut contraint de donner sa baguette à la professeure : elle était si intelligente, comparée à celui-ci ! Elle allait garder sa baguette intacte alors que ce ne serait pas son cas. Sa précieuse baguette avec laquelle elle avait déjà fait les quatre-cents coups et demi..

Cependant, sa fierté interne s'évapora lorsque la jeune femme se retourna vers elle : elle sous-entendait clairement qu'elle manquait grandement d'intelligence.

Je m'en fiche. Je m'en fiche, je m'en fiche, je m'en fiche. Je sais que je suis la plus intelligente.

« Forcément, quand l'ego de madame est en jeu, ça devient difficile de garder son secret.. »

Commence pas.

Elle inspira un bon coup en laissant cette pensée s'enraciner dans son esprit : elle était plus intelligente qu'eux et ne dévoilerait même pas la présence de sa baguette pour prouver à la dame uniquement qu'elle l'était en réalité. Les génies n'étaient pas pris pour des idiots par leur entourage, après tout ?

À l'annonce de sa retenue qui aurait lieu le lendemain soir-même, elle se contentait d'un "'Ké" l'air le plus détaché et blasé possible avant de se diriger vers sa salle commune. Se faire punir, d'accord, mais se faire punir avec style.

Et c'est la tête haute et en ne jetant pas un seul regard en arrière qu'elle passa le portrait de la Grosse Dame sous son air désapprobateur. Elle était meilleure qu'eux, de toute façon.

Ne connaissant pas les emplois du temps des élèves, je décide d'un horaire suffisamment tardif :
« 18h30.
Je laisse un blanc avant de continuer, lasse :
– Nous verrons avec Monsieur Rusard ce qu'il pense de votre intrusion et de la manière dont vous pourriez vous faire pardonner. »
Si le concierge est toujours aussi inflexible qu'à mon époque, cette perspective devrait déjà leur faire regretter leur escapade.

Je n'ajoute pas un mot durant tout le trajet, oscillant entre l'agacement de cette perte de temps et l'inquiétude de savoir Louis tout seul. Une fois devant la salle commune de Gryffondor, je rappelle à la jeune fille notre rendez-vous et lui conseille de ne pas être en retard. J'attends que le tableau se soit refermé avant de continuer mon chemin avec le garçon. Avant de le laisser lui aussi rejoindre son dortoir, je lui tend sa baguette. Je n'ai aucunement envie de descendre au petit matin pour la lui rendre. Je le salue puis remonte prestement vers mes appartements où, par chance, Louis dort toujours profondément. Assise au bord de son lit, je regarde son visage apaisé, sa main serrant contre lui son doudou et son pouce dans sa bouche. J'embrasse doucement son front puis je le laisse à son sommeil. Je ne continuerai pas mes recherches ce soir, finalement.

Merci pour ce RP !