Elle ne bouge pas d'un pouce. Ne cherche pas à ouvrir le tiroir. C'est son but, mais elle veut encore plus enfoncer la première année. Lui montrer sa supériorité. L'assurance la gagne de plus en plus. Mais elle ne doit pas crier victoire trop vite, elle le sait. Au moindre faux pas, ce serait l'autre qui lui montrerait qui était la meilleure. Et elle ne pouvait le permettre. Elle avait sa fierté.
"Olivia" prétend que le journée d'hier n'a pas été trop fraîche. La métisse hausse un sourcil étonné. Il pleuvait, hier. Une pluie glacée, selon elle. Elle avait dû enfiler sa robe de sorcier et même avec ça sur le dos, elle avait eu un peu froid. Cependant, elle trouva vite une explication à ce drôle de phénomène :

-Les enfants ressentent moins l'froid. Mais à partir d'la puberté, on d'vient de grands frileux. Ça doit être pour ça. Le froid t'a donc moins affectée que moi.

L'adolescente croise les chevilles tandis que sa camarade fait rapidemment le tour du bureau. Rien. Évidemment. Et ce qu'Olivia commence à dire ensuite la fait sourire. Mais pas un sourire bienveillant. Un sourire ironique. Elle s'enfonce. Aucun de ses dires ne tient la route. La deuxième année prend confiance. Fais quand même gaffe. Bien sûr, qu'elle fait gaffe ! Elle ne va pas se laisser avoir facilement, elle est une Bailey et les Bailey sont des malins. Pas des imbéciles qui tombent droit dans les pièges.

-Il ne t'a pas dit où il avait ranger la trousse ? Bizarre, tu ne crois pas ? Surtout que d'habitude, Rusard ne laisse pas entrer les élèves dans son bureau sans surveillance. De peur qu'ils volent quelque chose...

Et bim ! Vas-y, trouve une excuse plausible, maintenant ! Elle rigole intérieurement, très satisfaite d'elle-même. La jeune fille peut devenir détective privé sans problème, elle en est certaine. Sa perspicacité doit être reconnue. Elle est vachement douée, ça se voit. Elle pourrait résoudre tout un tas d'affaires très compliquées, vu son talent. Mais pour ça, il faut qu'elle s'achète une loupe. C'est connu, tous les détectives en ont une. Et puis aussi une pipe. Ça fait classe, une pipe, sur une fille. Mais elle déteste l'odeur du tabac. C'est un sacré problème. Serait-elle obligée de se mettre à fumer si elle devenait détective ? Hors de question ! Elle tient à ses poumons, tout de même. Et puis, de toute manière, détective, c'est plus à la mode. C'est dépassé, tout le monde le sait. Je vais trouver autre chose. C'est pas les métiers qui manquent, après tout.
La gryffonne ne sait pas comment la suite va se passer. Ce qu'elle doit faire si la fille avoue. Ou pas. Elle peut très bien trouver un truc. Non, c'est impossible. Elle est coincée, normalement. Elle l'espère de tout son cœur. Sinon... Mieux vaut ne pas y penser.

Mais c’est qu’elle est douée ! Rusée comme un loup ! Mais elle me connais pas, je suis rusée moi aussi. Je crois. J'ai une idée en tête, ça pourrait être possible, comme impossible. J'avais littéralement une soupe au dessus de la tête. une mauvaise parole et ça me brûle la tête. Ou un café, ça marche aussi. Dans tout les cas, elle va pas me balancer, si ?

- Ouais. P'têtre. M'en tout cas, même dans les cachots il faisait bon, t'imagines ?

Evidement, je me caillais hier soir. J'ai passée la journée roulée en boule dans ma couverture. Un amas d'air gelé qui se glissait, et paf, c'était l'implosion, sans exagération. Et puis c'était connu, il faisait froid chez nous.
Je cherche du coté d'un livre violet. Rien. Si ça se trouve, je vais vraiment finir par trouver une trousse de secours. Si j'arrive à inventer des mensonges comme ça, inventer une trousse ça doit être jouable.

- Il l'aime trop, Miss Teigne. Il m'a juste dit d'aller chercher la trousse dans son bureau. Mais comme il est vraiment accro, il a pas pesé à me dire où elle était. C'est bête. J'crois qu'il l'aime trop, ce chat. C'est pas un peu bizarre ?

Super. Retourner le sujet sur son obsession sur Miss Teigne. Vu le stock de trucs que j'ai à dire sur ça en réserve, on parlera plus des raisons qui font qu'on est toutes les deux là, c'est à mon avantage. Mais le problème, c'est que je trouve aucunes failles dans son histoire. Quoique, les elfes, j'y crois toujours pas. Mais je sais qu'elle ment sur toute la ligne. J'sais pas, c'est le matin, personne vient à cette heure là nettoyer.

Les mots de cette "Olivia" la font buguer. Faire bon ? Dans les cachots ? Qu'est-ce que la menteuse à bien pu picoler pour raconter des âneries pareilles ? L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Elle est peut-être malade. Parce que là, franchement... Aucune chance qu'il fasse bon dans des cachots, même au plus fort de la canicule. Comme dans les églises. Fait toujours froid, là-bas. La jeune fille de treize ans hausse les sourcils, l'air complètement éberluée. C'est ce qu'elle est. Elle n'a jamais entendu de bêtise comme celle-là. Même son petit frère de six ans n'a jamais dit des choses pareilles. Elle pose son poignet sur le front de la première année pour vérifier sa température.

-T'as pas de fièvre. Du coup... Si il faisait bon, c'est p't'être parce que vous avez fait un bûcher. Dites-moi, quel petit premier année innocent s'est retrouvé crâmé ? Pour quelle raison ? Il a pas voulu faire tes devoirs à ta place ?

C'est humoristique, bien évidemment. Elle ne le pense pas vraiment. Parce que les bûchers sont interdits, normalement. Même à Serpentard. Je parie qu'ils sont déçus. La blonde raconte juste n'importe quoi. Elle est siphonnée du ciboulot, oui !
Sa camarade continue apparemment à chercher. C'est bon, te fatigue pas. Je sais que tu racontes des salades César. Le "César" est en trop. Ah bon ? Elle trouve pourtant que ça fait classe. Mais elle s'éparpille. Elle n'a pas le temps de penser à la nourriture. Il faut qu'elle se barre, qu'elle se casse, qu'elle se fasse la malle et fissa vite-vite. HEIN ?! Ça veut dire quoi, ça ? Elle commence à péter un câble. Et sévère. Ça devient grave, là. C'est pour ça qu'elle soit s'en aller. Tant pis pour le frisbee. Non ! Elle n'a pas fait tout ça pour rien ! Mais c'est vrai que c'est dangereux. Quelqu'un peut vraiment arriver d'une seconde à l'autre et elle sera vraiment mal. Tic-Tac, Tic-Tac. L'heure tourne. Elle jette un regard à sa montre. Elle est là-dedans depuis trop longtemps. Dès que la première année avoue son crime, elle s'en va. Sauf que la première année, eh bien elle avoue pas. Non, non, non. Pas du tout. Elle continue à mentir. Pas forcément très bien, mais la gryffonne s'en retrouve malade de désespoir.

-Si, c'est bizarre. Mais c'est aussi bizarre qu'il ne l'aie pas envoyé à l'infirmerie, si il l'aime trop. Pour être sûr, tu vois ? C'est à quel étage que Miss Teigne s'est blessée, déjà ?

Mais que fait-elle ? Pourquoi elle continue la conversation ? Pourquoi elle ne s'en va pas dare-dare ? Oh, nom d'une rouflaquette... Mais qu'est-ce qu'elle a dans la tête ? Une noix pourrie ? T'es débile, nigaude. Oui, elle est nigaude, débile. L'inverse. Ah, oui. Faut dire qu'elle est un peu stressée, elle mélange tout. Ce n'est pas sa faute. C'est à cause d'Olivia. Elle trouve toujours un moyen de continuer dans son mensonge éhonté. Et ça l'énerve. Pas parce que la blonde commence à gagner, loin de là, puisque ce n'est pas le cas. Mais surtout parce qu'elle lui fait perdre un temps considérable et qu'elle est trop fière pour dévoiler qu'elle aussi, elle ment. Je vais gagner. C'est obligé. Mais elle doit gagner vite. Dans cinq minutes, je me casse. C'était peut-être un peu ric-rac, non ? Dix, alors ? Et pourquoi pas vingt, tant qu'elle y était ! Andouille, andouille, andouille ! T'es bien dans la merde, maintenant ! Nan, sérieux ? Quoique, ça pouvait surement être pire. Pitié, non. Elle veut juste que l'autre avoue. Elle n'a rien fait de mal.

J'ai plus rien à dire. j'suis juste dans l'impasse, là. Quoique, non, je peux encore continuer. Mais si je continue vraiment, je vais finir par raconter n'importe quoi. Déjà que j'avais dis un jour être la fille de Parkinson, là je donne mon deuxième prénom, ça va aller jusqu'à où ? Je suis la fille du roi d'Angleterre, bientôt. Ou je viens de Mars, peut-être ? Et si je dis la vérité ? Non, elle va pas me croire non plus. "Nan, en fait j'sais pas, j'ai menti, moi c'est Lexa et mon père n'est pas un Moldu, c'est un crétin contre les Moldus, justement, et moi non plus j'aime pas les Moldus. T'es pas Moldue, hein ?" Excellente idée, ça. Merci Reflet.

- Au sous-sol. J'sortais de la salle commune, fallait que j'aille chercher un livre à la bibliothèque pour un devoir. Vraiment impossible ce devoir, d'ailleurs. Et là, j'l'ai vu avec Miss Teigne, il était littéralement un larmes. Il m'a dit d'aller chercher une trousse de secours ici. Il voulait pas l'emmener à l'infirmière, m'a dit qu'il avait pas confiance en M'sieur Mais-on. Il est sympa pourtant. 'Fin moi, je le connais pas, hein. Et il voulait pas qu'elle bouge. Bref, j'étais juste au mauvais endroit au mauvais moment.

Je lève les sourcils, puis jette faussement un oeil à mon poignet, feignant de regarder ma montre.

- Merde ! J'ai cours bientôt, moi !

Je sais même pas si. c'est vrai. Je dois avoir Histoire de la Magie dans une heure, c'est tout. Mais au moins, je suis tirée de toute cette mascarade. Et même si Althea m'avait surement démasquée, j'étais quand même à court de mensonges à ressortir. Tout ce que j'espère c'est qu'elle sera pas dans les tribunes samedi prochain. Ou alors qu'elle me reconnaitra pas.

La menteuse ment, mais si elle ne le savait pas, elle l'aurait peut-être crue. Non, quand même pas. C'est un peu bidon. Même si elle a réussi à expliquer pourquoi Rusard n'est pas allé à l'infirmerie. La deuxième année a posé cette question pour la coincer. Si Rusard et Miss Teigne étaient plus près du troisième étage que du sixième, il n'y avait aucune raison pour que le concierge envoie quelqu'un aller chercher une trousse de secours alors qu'il aurait eu moins de chemin à faire en allant à l'Infirmerie. Mais l'explication d'Olivia tiens la route, vu que Rusard ne fait en général confiance à personne. Mais si il ne fait confiance à personne, il n'enverrait pas une première année. Du coup, "Olivia" s'est à la fois plantée et à peu près maintenue. Si la brunette n'était pas aussi pressée de partir, elle essaierait de l'enfoncer encore, mais elle n'a plus le temps. C'est beaucoup trop risqué, et si elle n'a rien contre la dangerosité de temps en temps, elle n'aime pas non plus les punitions et les retenues.
"Olivia" prétend avoir bientôt cours. C'est peut-être vrai. En tout cas, c'est le signal pour que la jeune fille se barre. Elle laisse tomber.

-Pareil. Et il est temps que j'finisse ce pourquoi j'étais v'nue.

De manière précipitée, elle prend de nouveau le bas de son t-shirt, essuie le dessous de bureau où elle a posé ses doigts, histoire que même si les profs décident de faire un test d'empreintes, ils ne trouvent pas les siennes mais seulement celles de sa camarade. Ensuite, toujours avec le bas du vêtement, elle ouvre le dernier tiroir non-exploré. Et bingo. Le frisbee est bel et bien là, à attendre gentiment qu'elle le prenne. Ce qu'elle fait aussitôt. Et elle s'en va Elle se moque de ce que cette petite première année peut penser.
Elle ouvre la porte, l'objet confisqué, l'objet volé, sous le bras. Elle se retourne au dernier moment vers "Olivia", un petit sourire aux lèvres.

-T'as de bonnes idées, mais tu mens très mal. Entraines-toi, pour la prochaine fois.

Petit clin d'oeil, avant qu'elle ne passe la tête dans l'entrebâillement. Personne. Très bien. Elle sort carrément, tout de même sur ses gardes. Toujours personne. Elle est désormais dans le couloir et avance très vite. Elle n'a pas peur que la blonde la dénonce, parce que si elle le fait, elle aura elle aussi une retenue. C'est pourquoi la gryffonne ne dira rien, elle aussi. Son côté intello lui dicte de le faire, mais comme le prouve ce vol, elle n'est pas totalement fayotte. Opportuniste serait plus exact. Elle fait ce qui l'arrange et pour le moment, coincer la vert et argent ne l'arrange pas. Un jour, peut-être que si, si la punition qu'elle récoltera également vaudra bien largement celle qu'aura cette prétendue Olivia. Mais pour l'instant, vu qu'elle n'a aucune raison de la détester, elle se tait.
Maintenant, elle va vite rentrer dans son dortoir cacher le précieux frisbee. Pas grave si elle arrive en retard à son cours. Mais il promettait d'être super intéressant ! Elle hésite, avant de hausser les épaules. Bah tant pis. Elle n'a pas fait tout ça pour risquer de se faire prendre avec le frisbee dans son sac. Ce serait vraiment pas malin.

Sans doute mon dernier post pour ce RP. Merci à toi !