Était-ce la journée pluvieuse, la lettre qu'Eileen avait reçu de sa mère ce jour-là et qui parlait en long en large et en travers de la scoliose de sa petite cousine qu'elle ne connaissait même pas ou bien tout autre chose qui en était la cause ? Toujours est-il que l'adolescente ne trouvait pas le sommeil. Elle se sentait triste, preuve en était la larme qu'elle essuya d'un revers de sa manche. Il était 22h, elle aurait déjà dû sombrer vu la fatigue qu'elle accumulait mais non, rien n'y faisait. A part faire la crêpe dans son lit depuis une bonne demi-heure, elle n'était bonne à rien. Elle finit, rapidement, par se convaincre qu'elle n'avait pas le choix. Après tout, elle n'était pas égoïste et, à ce titre, ne voulait pas réveiller ses camarades. Elle se leva donc, glissa ses pieds dans ses chaussons et sortit du dortoir.

Aucun senior dans le petit salon. Et bien, toutes les étoiles allaient dans le même sens pour la guider sur le chemin de l'illégalité. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait une escapade nocturne et, ce soir, elle en éprouvait, plus que jamais, le besoin. Comme un cheval resté enfermé à l'écurie des semaines durant, elle avait besoin de liberté. Elle franchit donc sans hésiter la porte de la salle commune et resta un moment à se demander où elle pourrait bien aller. Le parc, ce n'était pas une bonne idée vu la pluie de la journée. La tour d'astronomie, elle avait déjà fait. La volière, ça ne lui disait rien du tout mais pourquoi pas la tour nord ? Elle n'y avait jamais mis les pieds de nuit et se demandait bien la vue qu'il pouvait y avoir de là-bas. C'était certainement pure folie et pourtant, Eileen se mit en route, le pas léger.

Seulement, tout s'était trop bien passé jusque là. A peine avait-elle atteint la tour nord qu'elle eut la mauvaise surprise de tomber sur la professeur de sortilèges. Aussitôt, l'adolescente se composa l'attitude de circonstance, celle dont elle avait déjà vu l'efficacité et qui lui avait permis d'éviter plusieurs punitions. Elle ne prêta pas attention à l'adulte, comme si elle ne la voyait pas, les yeux figés dans le vague. Le somnambulisme, ça la connaissait depuis le temps. Sauf qu'elle n'avait pas prévu que MissPerkins ne soit pas seule. Elle vit du coin de l’œil une autre présence et ne put s'empêcher de jeter un regard vers sa camarade de classe, qui n'en menait pas large, avant de recomposer un visage soit-disant endormi. Restait à espérer que sa petite erreur était passée inaperçue...

Mots soulignés pour la cabane de Cristal - Septembre 2020
@Charlotte Lewis @Eleanor Perkins

Quelle journée ! Aujourd'hui, Eleanor avait été sollicitée par une élève qui venait lui faire part d'une farce dont elle avait été victime. En effet, après son cours, Elena Corbeau, une jeune Gryffondor, était venue voir sa professeurs de Sortilèges afin de dénoncer la responsable de cette farce de mauvais goût parce qu'elle avait été victime d'une bombabouse explosive. De ce qu'Eleanor avait compris une fine couche de papier toilette sur laquelle avaient été placé deux petits pétard et une bombabouse recouverte de paillette et de colle avait été placée dans les toilettes des filles par Charlotte Lewis, une jeune élève de Serpentard. Quelle idée ! Eleanor n'aimait pas ce genre d'agissements. Quelles étaient les raisons qui avait poussé la jeune fille à piéger sa camarade de la sorte ? Regardant sa montre, Eleanor remarqua qu'il était déjà trop tard pour espérer parler à Charlotte avant le repas. Ce n'était pas bien grave, elle n'échapperait pas à sa punition car, après le repas, Eleanor irait lui parler et lui demanderait sa version des faits.

Après le repas, Eleanor se dirigea vers la table des Serpentard afin d'intercepter la responsable de la blague de mauvais goût dont avait été victime la jeune Gryffondor et de l'accompagner jusqu'à son bureau afin de discuter. Une fois arrivée dans son bureau, Eleanor commença à lui expliquer ce qu'elle lui reprochait. A son grand étonnement, la fillette ne prit même pas la peine de nier les faits et avoua directement. C'était mieux comme ça,.. après tout, il était déjà tard et la jeune professeure n'avait pas envie d'y passer la nuit.

Après avoir demandé à la jeune fille de la rejoindre le lendemain matin dans la salle de retenue afin d'exécuter sa punition, Eleanor quitta son bureau et décida de raccompagner son élève jusqu'à sa salle commune. Sur le chemin, la professeure fut surprise de croiser une autre élève de la même maison trainer dans les couloirs après le couvre-feu. *Décidément* pensa-t-elle. La jeune fille prétendit dormir mais Eleanor n'était pas dupe. Elle qui avait déjà été victime de somnambulisme, elle savait pertinemment que la jeune Serpentard n'en souffrait pas en ce moment.

- " Bien tenté Miss Eastwood ! Je raccompagnais justement Miss Lewis jusqu'à sa salle commune. Je vous propose de vous joindre à nous ". Eleanor laissa se passer quelques secondes avant de reprendre. " Ah ... et vous me rejoindrez dans la salle de retenue demain matin. Je n'aime pas que l'on me prenne pour plus bête que je ne le suis. Je ne sais pas où vous comptiez aller mais c'est raté ".

Aussitôt, la jeune femme s'assura que les deux jeunes filles la suivaient et qu'elles n'étaient pas en train de prévoir un plan machiavélique pour s'enfuir. Visiblement, ce n'était pas leur intention.

Eileen se serait giflée de sa stupidité en entendant les mots de sa professeur lui demandant de la suivre jusqu'à la salle commune de Serpentard. Pourquoi mais pourquoi donc avait-elle jeté un œil vers l'autre élève ? Un regard tellement rapide qu'elle ne savait même pas de qui il s'agissait. Ah ben, avec ça, sa curiosité était rassasiée, c'est certain. Pff. Elle essaya quand même de jouer le jeu jusqu'au bout, faisant mine de se réveiller et d'être perdue au milieu de nulle part. Seulement, elle était bien trop distraite et agacée de son erreur pour que cela puisse marcher, elle le sentait bien. Comment un simple petit regard en coin pouvait être à ce point handicapant et faire échouer tout son plan ? Parce qu'il était clair que Miss Perkins ne s'était pas laissée prendre à son petit remue-ménage et que de pousser plus loin la petite plaisanterie risquait de lui coûter cher. Trop cher. Elle poussa donc un soupir et finit par suivre en trainant des pieds l'adulte en répondant un timide et défaitiste :

"Bien m'dam."

Échec sur toute la ligne. Non seulement, elle n'avait pas eu le temps d'admirer la vue depuis le haut de la tour Nord, ni même de voir s'il s'y trouvait une girouette mais en plus, elle écopait d'une retenue. Super soirée. Manquait plus qu'à perdre des points et ce serait le pompon. Elle ressentait une extrême frustration et ça ne l'aiderait pas à dormir ! Mais que pouvait-elle bien faire d'autre à part suivre l'enseignante ? De toute façon, même si elle avait trouvé un moyen de lui fausser compagnie, elle savait très bien qui elle était donc ce serait bien pire. Et son cœur qui battait la chamade n'aidait pas à la réflexion. Alors Eileen jeta à nouveau un regard vers sa camarade, se demandant si elle aurait une idée derrière la tête mais aussi ce qu'elle faisait là. Elle se retint de justesse d'échapper une exclamation en se rendant compte qu'elle la connaissait. Pas énormément mais elles étaient dans la même année et donc en cours ensemble. Difficile donc de ne pas savoir qui elle était. Charlotte. Si la situation n'avait pas été aussi critique, la rousse aurait sûrement ri tant elle ne pensait pas sa camarade du genre à enfreindre les règles. Elle n'en était plus à une erreur près ce soir-là.

"Qu'est-ce qui t'es arrivé ?" lui chuchota-t-elle alors qu'elles suivaient l'enseignante.

A ton tour, @Charlotte Lewis

Sale Piaf. J'aurais ses plumes.
Mon piège avait été grandiose. Fière de moi et de mon installation de génie, j'avais attendue la venue de la Gryffondor comme on attends le Père Noël, trépignant d'impatience, et je ne fus pas déçue. Oh ça non, loin de là. Une explosion de paillettes parfumée à la bombabouse en pleine face, la petite salle bien trop blanche qu'étaient ces toilettes portaient désormais la signature de Charlotte Lewis et voyait la vie en vert. Une belle manière d'apporter un peu de Serpentard dans la vie monotone de cette imbécile.

Lors du diner, l'absence de Corbeau donna un gout nouveau à mon repas, celui d'une délicieuse vengeance. Parfurmant chacune des mes bouchées d'un je ne sais quoi, j'en demandais encore, insatiable, de nouvelles idées machiavéliques se bousculant dans mes pensées. Mais mon plaisir fut de courte durée. Miss Perkins, professeure de sortilège que, jusqu'à présent j’appréciais, me ramena à la réalité. Sans avoir besoin de m'expliquer le pourquoi de la discussion j'avais saisit, le Piaf avait cafté. Quel courage ces Gryffondor décidément. "Ouin ouin, Charlotte a été méchante avec moi.", c'est trop facile de pleurnicher il faut assumer ses actes, je ne suis pas allée me plaindre lorsqu'elle a commencé et je ne commencerais pas maintenant. Elle veut jouer à ça ? Très bien, la prochaine fois, elle ne pourra même plus ouvrir les lèvres.

Le visage fermé et le regard mauvais je n'avais même pas envie de répondre face aux accusations, je n'avais pas à me justifier, après tout rien ne pourrait excuser mon attitude, je le savais. Et puis, je n'avais pas à demander pardon, mon plan avait été parfait et ça, même la plus ennuyeuse des punitions ne pouvait me l'enlever. Miss Perkins parut tout d'abord étonné de me voir si rapidement capituler, je n'avais pas envie de me battre et visiblement la professeure non plus. A quoi bon ? Ces adultes et leur logique débile, même pas fichus d'essayer de nous comprendre qu'ils se contentent d'appliquer bêtement les règles. Ne se demande t'elle pas pourquoi j'ai fait ça ? Non bien sûr que non, car c'est en me donnant une heure de colle qu'on résout les problèmes de comportement, car oui je ne suis qu'une gamine à problèmes ce n'est pas nouveau.

Lasse de penser, je trainais des pieds tout en marchant en silence derrière mon chaperon qui m'escortait jusqu'aux cachots. Je descendais une énième marche de ce chateau, tout en grommelant à l'idée de me lever tôt le lendemain, mine de rien ça fatigue de réfléchir. Mais la voix de mon bourreau perça le calme nocturne face à la rencontre des plus étonnantes avec une camarade de ma maison. Me décalant de l'ombre, je fus surpris de découvrir le visage crispé de Eileen, une amie de Serpentard, tout compte fait je n'étais pas la seule malchanceuse de la soirée. La main plaquée sur ma bouche, j’étouffa un rire à la pitoyable excuse de somnambulisme de la rousse. Et moi qui la croyais plus maligne, l'inspiration ne devait pas être au rendez-vous ce soir. La réponse de notre enseignante fut brève mais efficace, en offrant à Eileen la joie de partager le même délice que moi sur le banc des punis. L'espace d'un instant je me surpris à l'admirer avant de me raviser, elle restait une imbécile d'adulte me privant de sommeil pour une punition à la noix.

A la question de ma camarde j'esquissa un sourire, vantarde dans l'âme je me mordis la langue afin de me contenir et réfléchir. En effet, le moment était mal venu pour vanter les mérites de mon talent, et je me contenta donc d'être brève, gardant les détails au chaud pour plus tard.

-Disons que j'en ai fait voir de toutes les couleurs à une imbécile, enfin une couleur pour être précise.. elle doit encore être verte à l'heure qu'il est.

@Eileen Eastwood @Eleanor Perkins m'excusant sincèrement pour ce retard

Visiblement, c'était son jour de chance ! En effet, ce soir, les deux jeunes filles semblaient se plier à son autorité sans se rebeller. Que se passait-il ? Depuis quand était-ce si facile ? Préparaient-elles un sale coup ? Probablement pas, .... Se connaissaient-elles seulement ? Elles étaient dans la même année et dans la même maison mais Eleanor ne les avait jamais vu parler ensemble... C'était une première ! La jeune professeure espérait qu'elle n'allaient pas se liguer contre elle même si, avouons-le, elle n'avait rien à craindre de la part de deux élèves aussi jeunes.

Alors qu'elles marchaient en direction de leur salle commune, accompagnées par leur professeure, elles débutèrent une discussion ... un échange de banalités au sujet des raisons qui faisaient qu'elles étaient punies. Afin d'éviter que Charlotte ait le temps de donner de mauvaises idées à sa camarades, Eleanor interrompit les deux jeunes filles et leur demanda de se taire pour le reste du chemin... Après tout, elles étaient punies. Alors, se retournant, la jeune femme croisa les bras et s'adressa, d'un air sévère, à ses deux élèves :

- " Je ne vous dérange pas ? Une tasse de café ou de thé ? " Après quelques secondes, elle reprit la parole. " Nous sommes bientôt arrivées alors, pour les quelques mètres qu'il reste, je vous demande de vous taire ".

Très vite, Eleanor, suivie des deux jeunes filles, arriva devant la porte qui menait à la salle commune des Serpentard. Bien sûr, Eleanor ne pouvait les accompagner plus loins alors, d'un air sévère, elle leur rappela qu'elles avaient intérêts à aller se coucher et à se présenter le lendemain matin pour leur retenue. La jeune professeure ne savait pas encore ce qu'elle allait leur donner comme punition mais elle avait toute la nuit pour trouver.

- " Nous y sommes ... Maintenant, allez vous coucher et tout de suite ! " La jeune femme insista sur la fin de sa phrase. " N'oubliez pas que je vous attends demain matin à l'heure du petit déjeuner ... Si j'étais vous, je ne tarderais pas à aller vous coucher car vous serez les premières levées ... ".

Eleanor était loin d'être matinale mais elle n'avait pas le choix si elle voulait donner une bonne leçon aux deux jeunes filles qui s'amusaient à violer le règlement de l'école. Avant de les laisser partir, elle le salua.

- " A demain, jeunes filles ! "

Après avoir salué ses deux élèves, Eleanor s'assura qu'elles rentraient bien dans leur salle commune et qu'elles n'essayaient pas de défier son autorité. Une fois rentrée, la jeune professeure attendit quelques secondes puis s'en alla en direction de ses appartements. Après tout, elle aussi allait devoir se lever à l'aube.



Eleanor était réveillée et habillée depuis quelques minutes maintenant. Assise sur la chaise de son bureau, elle attendait avec impatience les deux élèves à qui elle avait mis une retenue la veille. Il était encore un peu tôt, elles avaient encore quinze minutes pour arriver. Si, par malheur, elles avaient décidé de ne pas venir, elles allaient avoir de gros problèmes. Si, initialement, Eleanor n'avait pas prévu d'avertir la directrice de l'école, si elles refusaient d'obéir, elle allait bien être obligée de les envoyer faire un petit tour dans son bureau.

Quand allaient-elles arriver ? Eleanor commençait à s'impatienter.

"Rien de mieux que..."

Eileen n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Miss Perkins intervenait à nouveau, jetant un froid sur les prémices de conversation que les deux Serpentard essayaient d'avoir entre elles. C'était vraiment pas de chance mais l'adolescente ne voulait pas s'attirer plus d'ennuis qu'elle n'en avait déjà aussi se contenta-t-elle d'un regard vers sa camarade, levant les yeux au ciel et faisant une grimace dès que l'adulte eut à nouveau tourné le dos. Ça respirait pas la maturité mais fallait pas trop en demander à la jeune fille, agacée d'être prise la main dans le sac avec une excuse qui n'avait pas fonctionné alors qu'elle avait marché tant de fois auparavant. Et l'idée de devoir se lever tôt le lendemain n'arrangeait rien à son humour, bien au contraire. Elle en grelottait d'avance parce que oui, il faisait toujours froid le matin en Écosse et pas qu'en hiver, loin de là.

Du coup, elle aurait bien répondu à sa professeur qu'une tasse de thé aurait été la bienvenue mais elle se contenta de le faire dans sa tête, ce qui fit aussitôt revenir le sourire sur son visage. Rien que d'imaginer l'adulte surprise de son audace, ça valait son pesant d'or. Sauf que dans son imagination, évidemment, elle s'en sortait sans aucune conséquence alors qu'elle savait très bien qu'en réalité, ça n'aurait pas été la même chose. Elle suivit donc, en silence, maugréant intérieurement et ne demanda pas son reste quand elles arrivèrent devant l'entrée de la salle commune de Serpentard. Elle franchit aussitôt le seuil et se dirigea vers la cheminée où elle se laissa tomber sur le canapé.

"C'te poisse quand même de tomber sur Perkins. Elle t'a chopé comment toi ?" demanda-t-elle alors à Charlotte.

A présent qu'elles étaient seules, elles pouvaient enfin reprendre le cours de la conversation avortée sans craindre les foudres de leur professeur.

"J'suis dégoûtée. Comme j'suis somnambule, je m'en sers d'habitude comme alibi quand je me fais prendre mais là, je me suis laissée distraire comme une idiote. Rhaa, j'enrage." reprit-elle autant pour laisser éclater sa frustration que pour expliquer à sa camarade ce qui l'avait conduite à une telle situation.

Elles discutèrent ainsi un moment avant de se résoudre à aller se coucher. Retenue à 7h du matin, ça allait piquer !


C'est avec la tête des mauvais jours qu'Eileen émergea de son dortoir, emmitouflée dans un pull pour se protéger du petit vent qui soufflait dans les cachots. Elle repéra Charlotte et lui adressa un sourire, faiblard certes mais là quand même.

"Prête pour la corvée ?"

Elle prit alors le chemin du bureau de Miss Perkins et, une fois arrivée devant la porte, frappa puis attendit la réponse avant d'ouvrir la porte et de pointer le bout de son nez à l'intérieur.

Si la professeure nous empêche de discutailler dans le couloir, asseyant une nouvelle fois son autorité en bon adulte sur notre figure d'adolescentes rebelles, nous parvenons à trouver un instant dans la silencieuse salle commune souterraine. Ahah si elle savait à quel point la réalité est tout autre de ce qu'elle imagine, mais bon c'est bien loin de l'intéresser. Eileen me faisant face, je lui souris amusée face à son histoire de somnambulisme qui ne tient pas la route, tout en pouvant conclure l'explication de ma farce explosive. Je prends soin de reprendre l'histoire depuis le début je n'omet aucuns détails, en passant de notre rencontre fastidieuse qui avait provoquée mon envie de vengeance en allant jusqu'à la conception du piège. Une bonne barre de rire plus tard, repensant encore à la mine dégoutée et verdoyante du Corbeau, c'est résignée que nous nous séparons pour enfin se mettre au lit. Et moi qui ne suis pas du matin...

****

Après une nuit agitée sans parvenir à trouver le sommeil contre toute attente malgré la fatigue, je me réveille avec l'impression de ne pouvoir me lever de mon lit tant mon corps me parait lourd. Grognant, il m'est plus difficile que je ne l'avais imaginé de se lever aux aurores un samedi d'autant plus à la vue de mes colocataires encore endormies, quelle abomination de trahir son week-end ainsi. Je jure de me rattraper sur une sieste dès mon retour. Déconfite je contemple mon reflet dans le miroir et celui-ci n'est pas glorieux, d'une tête endormie, de larges cernes maquillent mon regard tandis que ma chevelure s'entremêle à la manière du pelote de noeuds. Quelle horreur. Vêtue avec encore plus de nonchalance qu'à l'accoutumée, je retrouve ma compagne de la matinée dans un bâillement avant de lui répondre l'esprit encore ailleurs, très certainement dans mes draps.

- Plus prête que jamais à soulever des foules !, je m'exclame le poing levé daignant une excitation inexistante

Le chemin du bureau accompli, malgré mon envie de fuir, nous entrons dans la salle de classe retrouvant la sévère professeure qui n'attendait plus que nous. Discrètement je la salue poliment bien que mon fort intérieur est bien loin d'avoir envie de lui faire une courbette, après tout tout est sa faute à elle aussi. Et puis comment fait elle pour paraitre si éveillée à une heure pareille, c'est inhumain. Ravalant un énième bâillement, ne voulant pas m'attirer d'avantage de foudre de sa part, je m'assoie sans un mot à ma place bien décidée à faire passer ce moment au plus vite et dans le calme. Plus qu'à espérer qu'on apprendra quelque chose aujourd'hui et qu'on ne fera pas que gratter du parchemin dans le vide... enfin, je pense peut-être rêver encore un peu trop et il serait tant que j'affronte la lumière du jour si aveuglante soit elle.

Vous remerciant pour ce RP, je ne pourrais malheureusement plus vous répondre, pour le bien de l'histoire Charlotte sera inRP sage comme image durant toute sa retenue et repartira sans un mot. M'excusant de vous faire faux bond et vous souhaitant le meilleur.

Soulever les foules, carrément ? Eileen pouffa de rire mais il n'en restait pas moins qu'elle avait le cœur gros et qu'elle aurait largement préféré faire n'importe quoi d'autre - même des devoirs - plutôt que de venir de si bonne heure dans le bureau de leur professeur pour une retenue. D'accord, elle n'aurait pas dû se promener dans les couloirs après le couvre-feu mais bon, elle n'avait fait aucune bêtise, c'était quand même pas de chance quoi. Même carrément injuste en fait, pensait l'adolescente, de mauvaise foi. Alors oui, elle se prenait à espérer que l'adulte ne serait pas dans son bureau et qu'après avoir frappé à la porte, elles pourraient retourner se coucher, tout simplement.

Espoir bien vite déçu lorsqu'elle entendit Miss Perkins leur dire d'entrer. La rousse poussa un profond soupir, prit une grande inspiration et après un regard vers sa camarade de galère, elle poussa la porte et articula un faible "bonjour", luttant pour ne pas bailler bruyamment, chose elle en était certaine qui lui aurait attiré un peu plus les foudres de la professeur de sortilèges. Au lieu de ça, elle resta sagement à regarder ses pieds alors que l'adulte expliquait en quoi consister leur corvée du jour. Peu importe, Eileen était déjà entrée en mode automatique, laissant son esprit libre alors qu'elle ne l'était pas. Dans sa tête, elle était sur un balai volant et survolait le parc, sentait le vent dans ses cheveux et c'est à peine si elle prêtait vraiment attention à ce qu'elle faisait.

Quand la retenue se termina, elle balbutia un "au revoir" et n'attendit pas de se le faire dire deux fois avant de quitter la pièce et de retenir vers sa salle commune. Pff, quelle perte de temps ça avait été, franchement. Mais bon, au moins, c'était fait et il lui restait la journée devant elle.

Fin du rp. Merci Miss Perkins (et merci Charlotte si tu repasses par là).

FIN DU RP