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04 févr. 2020, 21:36
Traîtresses  PV J.T. 
Elle était à nue, désormais. Et elle n’en tremblait pas. Face à miss Taylor, elle n’avait pas honte. Un tout autre sentiment lui permettait de tenir : la rage.
Miss Taylor, d’une amabilité que jamais Alice n’aurait décelée sous ce visage froid, ne faisait aucun commentaire sur l’horrible balafre. Elle l’avait seulement regardé sans étirer le moindre rictus de dégoût. La fillette ne s’y était pas attendu. Elle ne voulait nullement voir sa directrice de maison faire un malaise sur son bureau, loin de là, mais tout de même… pas une seule réaction, alors que pour Alice le simple fait d’imaginer ça sur sa joue suffisait à lui donner des haut-le-coeur. Elles n’étaient pas faites du même bois. Miss Taylor était forte, elle. Elle ne se laissait pas impressionner facilement. Traîtresse ou non, elle n’était pas une pleurnicharde comme Alice.

La professeur quitta son bureau pour s’approcher d’Alice, qui remit alors son pansement sur sa joue. Du plat de sa main, elle s’assurait que le collant ressaisisse sa peau. Vaine tentative de se soustraire à la présence de Miss Taylor. Elle préférait la savoir loin d’elle, surtout à présent qu’elle parlait de ce que tout le monde murmurait dans le château à son sujet.
Alice l’observait, cette fois. Elle déglutit lorsque miss Taylor appuya sur la confiance que miss Loewy lui portait. Qu’est-ce que c’était que cette question ? Alice se moquait bien de ce que sa directrice pensait de miss Taylor. Elle avait beau être une sorcière exceptionnelle, elle n’était pas à l’abri d’une erreur de jugement, comme chacun ici.

« Miss Loewy est très intelligente » répondit Alice en abaissant sa main sur ses cuisses. « Mais vous êtes peut-être plus intelligente qu’elle. »

Ce qui ferait de miss Taylor quelqu’un de tout à fait remarquable.
Alice soupira un peu, baissant la tête comme si un poids la rendait lourde, bien lourde. Elle était toujours nauséeuse, son esprit embrumé.

« Je suis désolée, miss Taylor. Je … si vous étiez une traitresse, vous n’auriez pas pris la peine de m’écouter geindre. Vous m’auriez renvoyé dans le couloir sans vous préoccuper de ce qui m’est arrivé, et vous vous en seriez tenu à ce que la … personne qui a dénoncé Carry vous a dit. »

La voilà qui pensait à voix haute, désormais. Il était plus que temps de retourner s’allonger, tout devenait pesant pour l’enfant. Elle n'était pas elle même, emprisonnée dans un corps qui semblait se mouvoir sans sa volonté. Un pantin désarticulé.
Mais avant cela, Alice voulait savoir qui avait parlé au sujet de son agression.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

05 févr. 2020, 21:46
Traîtresses  PV J.T. 
L’enfant disait vrai : la Directrice était intelligente. Mais l’enfant se trompait aussi : Joanne ne l’était pas plus que Kristen, loin de là même. Si elle avait été intelligente, elle se serait enfuie du manoir familial bien avant d’être détruite, détruite de l’intérieur. Elle n’avait été qu’une coquille vide se laissant malmener par ses propres parents. Alors, pouvait-on jamais parler d’intelligence lorsqu’il s’agissait d’elle ? Non, loin de là. Mais cela, Joanne ne le dirait pas à la jeune Sangblanc, c’est quelque chose qu’elle gardait au creux d’elle-même, enfoui au plus profond de ce qu’elle pouvait faire. Pour oublier, pour annihiler.

La petite sorcière s’excusa par la suite, évoquant les bruits de couloirs et l’annonce qui avait été faite la veille au soir, indiquant qu’elle était à la botte d’Ursula Parkinson et du Conseil des Sorciers. Joanne ne lui en voulait pas, après tout, en tant qu’élève, n’aurait-elle pas agis de la même façon ? Elle n’en était pas certaine. Elle avait été la bâtarde, l’enfant fragile dont on ne voulait pas car incapable de suivre la bonne direction, d’avoir la bonne maison. C’était ainsi qu’elle avait passé son enfance, à trembler sous les coups d’un père qui disait l’aimer mais qui, de l’amour, n’y connaissait rien.

« Cessez de vous excuser. Par les temps qui courent, vous avez toutes vos raisons de vous méfier des personnes qui vous entourent » Après tout, il suffisait de voir ce qu’il s’était passé la veille, il suffisait que la jeune fille se rappelle de sa blessure pour se rendre compte que le monde dans lequel elles évoluaient, chacune de leur côté, n’était pas des plus tendres. « Sachez juste qu’il ne faut pas se fier au bruit de couloir, parfois, votre instinct restera votre meilleur allié ». Du reste, Joanne ne pouvait rien en dire, après tout, elle n’avait pas beaucoup vécu par elle-même pour se permettre des conseils existentiels sur la vie de la jeune sorcière.

05 févr. 2020, 23:18
Traîtresses  PV J.T. 
« Cessez de vous excuser » avait dit l’adulte. Il fut un temps, jamais Alice ne se serait abaissé à demander pardon pour ses instincts. Elle savait ce qu’elle avait entendu dans les couloirs, et les rumeurs, les rumeurs … Il était bon de les garder en tête, d’en arracher le mensonge pour en conserver la vérité. La vérité, c’était que miss Taylor, elle l’avait avoué, appartenait au Conseil des Sorciers. Ou y avait appartenu, Alice ne savait pas bien, miss Taylor restait floue à ce sujet. Clairement sur la défensive, elle ne se justifierait pas plus.

Alice se retint de lui dire qu’elle avait justement écouté son instinct en l’imaginant traîtresse. A moins que ça ne soit autre chose d’insidieux qui se cachait dans les plaies que lui avait laissé les événements. Alice n’avait plus confiance en les autres, alors ceux que l’on pointait du doigt… il était évident qu’elle se jetterait dessus, poussée par une paranoïa aiguisée par la vie ô combien meurtrie pour une petite fille si jeune.

Cette femme, la fillette ne savait pas comment la considérer. D’un côté il y avait les rumeurs, et de l’autre, les vérités de miss Taylor, trop imprécises pour être acceptées ainsi. Devait-elle écouter son instinct, et se fier à lui sans poser de questions ? Alice ne suivait jamais rien aveuglément, son père lui avait répété et répété que la réflexion est au coeur de toute chose.

Ses yeux sur miss Taylor, Alice réfléchissait, menait silencieusement le procès de sa directrice de maison. Il y avait bien des choses en cette femme, des bonnes et des mauvaises choses. Face à Alice, face à cette petite fille blessée, elle avait montré un joli visage de douceur et de gentillesse, le tout cerclé par une noirceur timide. C’était difficile de lire quoi que ce soit en cette femme. Il y avait trop de chose. Mais si il y avait bien quelque chose qu’Alice voyait, c’était le bon fond de cette drôle de dame.

La Serpentard serrait entre ses doigts le mouchoir que lui avait donné le professeur. Il était trop tôt, ou trop tard, pour qu’Alice se questionne davantage sur cette femme près d’elle. Elle le ferait certainement ce soir, nourrirait ses songes du visage de miss Taylor pour tenter d’en comprendre chaque trait. Il fallait savoir quoi penser d’elle, et à l’heure actuelle, Alice était perdue.

Alice se releva, lentement pour ne pas chanceler.

« Je vais retourner dans la salle commune » dit la fillette pour signaler qu’il lui fallait se retirer pour aller se reposer. Elle allait pour demander la permission à son professeur, mais la curiosité franchit ses lèvres comme un cheval fou « Miss, qui a dénoncé Carry ? »

La voix était incertaine, comme si la question était inappropriée. Mais la réponse était importante pour Alice, car il y avait peut-être trahison derrière le besoin de justice.

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Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

05 févr. 2020, 23:49
Traîtresses  PV J.T. 
Il y avait des silences qui étaient parfois dérangeants, et d’autres fois arrangeants. Joanne s’accommodait plutôt bien du silence de la jeune fille : il fallait laisser le temps à certaine chose, à certain chemin de se faire. Sans quoi il y aurait probablement d’autres difficultés. Quand la jeune fille se leva, Joanne la suivit du regard, elle sentait bien qu’aucune d’elles n’avaient de chose à ajouter à la discussion déjà bien houleuse qu’elles venaient d’avoir. Quand elle parla de la salle commune, Joanne hocha la tête, elle n’avait rien à dire, ce n’était qu’une sage décision que d’aller se reposer après la soirée que l’enfant avait passé. Pourtant, elle ne bougeait pas.

Et enfin, Joanne comprit. Il y avait encore une question qui restait en suspens pour la jeune fille : savoir qui avait pénétré son bureau pour lui avouer la vérité. L’enseignante hocha la tête alors qu’elle retournait doucement s’asseoir à son bureau. « Malheureusement Miss Sangblanc, je ne peux rien vous dire sur cette personne, hormis que c’est sans doute quelqu’un qui tient beaucoup à vous ». Après tout, elle ne comptait pas sur de quelconque règlement entre élève juste parce que certains étaient venus parler tandis que d’autres non. Mais elle était persuadée d’une chose : Christopher Martin tenait à la jeune Sangblanc, et cela ne faisait aucun doute. A charge pour la jeune fille de faire le lien ensuite.

Assise à son bureau, la trentenaire ne retenait plus ses soupirs : elle était fatiguée. Il lui faudrait sans doute de longue nuit d’errance avant de pouvoir retrouver un sommeil de qualité. Mais elle le savait : elle n’était pas la seule dans ce cas-là et la fillette debout en face d’elle ne faisait certainement pas exception.

06 févr. 2020, 15:17
Traîtresses  PV J.T. 
Miss Taylor ne dirait rien au sujet de la personne ayant dénoncé Carry, annonça t-elle en regagnant son bureau. Cela contrariait Alice, mais la fille n’en dit mot. Miss Taylor avait déjà fait beaucoup, et en ferait certainement encore plus quand Alice s’en ira.
Mais ne pas savoir, c’était désagréable. Il était importent pour Alice de connaître l’identité de la personne qui tenait à elle au point d’aller contre sa volonté. Aliosus, Alice en doutait tellement, il respectait sa cousine et la comprenait, jamais il n’aurait fait une telle chose. Irisia lui aurait dit si elle avait dénoncer Carry, et elle ne lui en aurait pas voulu, sa meilleure amie est une tempête. Brett, jamais. Christopher, non, pas possible.

«  D’accord » répondit l’enfant face à ce refus. Elle le saurait bien assez tôt, c’était certain.

Miss Taylor semblait épuisé, il serait impoli de rester plus que de raison. Alice également avait besoin de se reposer, de toutes façons, et ce qu’il y avait à dire avait été dit. Il ne restait plus qu’à attendre de voir Carry subir le courroux de miss Loewy. Elle lui briserait sa baguette et lui ordonnerait de faire ses affaires pour quitter Poudlard. C’était tout ce qu’elle méritait, vivre sans magie comme ces moldus qu’elle abhorrait, entourée par sa famille de barbare qui lui ferait payé chaque jour son renvoi.

«  Merci de m’avoir reçue, miss Taylor » dit enfin Alice en inclinant un peu la tête. «  J’espère que les rumeurs vous concernant mourront vite... si on me demande mon avis, je dirai que ce sont des idiots qui les colportent. »

Alice s’éloigna alors, se tenant parfois aux tables pour ne pas flancher. Elle quitta bien vite la salle, ses oreilles bourdonnant. S’allonger devenait une nécessité absolu.

Merci pour ce RP miss !

Sixième année RP - 741B47
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