@Oliver Briggs ♫

La famille de traîtres n°3
La famille de traîtres n°2
La famille de traîtres n°1


11/06/44

Les examens sont terminés et j'ai eu mes résultats quelques heures auparavant. J'ai eu O dans la plupart des matières sauf quelques-unes où je n'ai récolté qu'un E. Je suis plutôt satisfait même si je m'attendais à de tels résultats. L'oisiveté n'est pas un défaut que l'on peut m'associer. Il faut dire que si je travaille autant, c'est parce que je n'ai pas grand-chose d'autre à faire. La plupart de mes camarades ont des amis pour les distraire, pour les faire dériver du chemin du travail. Moi je n'en ai pas, alors je passe mes journées à ça, ça me permet de garder mon esprit occupé. 

C'est pourquoi j'attends devant la salle d'études alors qu'il n'y a plus d'examens à passer, je veux me préparer pour l'année prochaine. À la maison, j'aurais la tête ailleurs que dans les cours, je retrouverais enfin ma famille. Quelques autres élèves attendent devant la porte, le professeur chargé de la surveillance ne devrait pas tarder. 

L'esprit dans le vague, j'entends la conversation de mes camarades.

-"Je reste à Poudlard cette année, mes deux parents sont moldus alors ils ne peuvent pas venir me chercher à la gare.

L'élève qui vient de prononcer cette phrase est un Première Année de Poufsouffle. Je le connais un peu parce que nous avons des cours en commun. C'est un né-moldu donc... Je me retourne pour l'observer avec un certain mépris. Maman et Papa m'ont dit d'éviter ces gens-là, même si je n'ai pas bien compris pourquoi, je dois leur faire confiance, ils ne veulent que mon bien. J'avance alors de quelques pas pour m'éloigner de lui.
Monsieur Briggs arrive alors pour ouvrir l'étude. Je pénètre dans la salle qui s'éclaire et vais m’asseoir à une table au fond de la pièce. Il y a plus de monde que je ne le pensais et très vite, la salle est remplie. Je suis seul à ma table tandis que les groupes sont resté groupés. Avec exaspération je constate que le né-moldu n'a pas trouvé place. Il est évident qu'il va se diriger vers moi. 

En grognant, je sors mes affaires. Je suis bien décidé à écrire une lettre à Erin pendant cette heure d'étude, c'est la seule adulte hormis mes parents en qui j'ai confiance.

-Excuse-moi, je peux m'asseoir?

Je tressaute, il est là devant moi comme je l'avais prédit. J'hésite longuement. Je n'ai pas vraiment de raisons de refuser, mais Maman m'a bien dit de faire attention à mes fréquentations à partir de maintenant. Je détourne le regard du garçon et je réponds sans aucune intonation: 

-Non.

Le garçon semble surpris et je devine qu'il me dévisage franchement. Je suis très mal à l'aise et j'ai un peu de peine pour lui, mais je dois écouter les parents.

-Quoi? Mais pourquoi? 

La gorge nouée, j'ai envie de m'enfuir, mais je dois rester fort. 

-Je... heu... Juste, non, c'est tout. 

Je ne peux pas le regarder mais je devine qu'il n'est pas convaincu. Il tire la chaise et semble commencer à s'installer.

-Eh bien je m'assois quand même.

Alors que j'étais resté calme et discret jusque-là, je m'emporte. Au-delà de ses origines moldues, je ne supporte pas qu'on me contredise. Je tape sur la table et me lève brusquement avant de lui adresser un regard noir. 

-Qu'est-c'que tu comprends pas dans "non" ?! Casse-toi !"

Consterné, le Poufsouffle m'incendie du regard puis, en réajustant son sac sur son épaule, quitte la pièce sans demander son reste.
Je ne sais pas ce qu'il vient de se passer. Tout est confus dans ma tête. Pourquoi est-ce que j'ai refusé au juste? 

Maman a intérêt d'avoir de sérieuses explications.

-

Le samedi 11 juin 2044 était un jour plutôt banal pour Oliver Briggs, si ce n’était qu’il avait remis les résultats des examens d’astronomie à chacun de ses élèves le matin-même. Les Premières années avaient eu de plutôt bonnes notes, oscillant entre Optimals et Efforts Exceptionnels, et dès qu’on montait dans les années, on pouvait trouver quelques Acceptables, et même des Piètres – bien qu’ils restassent plutôt rares. Mais l’année n’était pas finie : les cours, certes plus détendus et plus légers en contenu, continuaient de se dérouler. Les professeurs ne donnaient plus de devoirs, en tout cas, le professeur Briggs s’en passait bien, car il savait pertinemment que les élèves les bâcleraient, les examens passés (à leur place, il ne se serait pas gêné !).

Ainsi, à l’instar des cours des professeurs, les heures d’études étaient toujours à la disposition des élèves. Le rythme de travail était beaucoup moins soutenu, donc, mais certains élèves profitaient de ces heures surveillées pour lire des bouquins empruntés à la bibliothèque, répondre à leurs lettres – la plupart espérait qu’elles ne seraient pas interceptées par les sbires du Conseil des Sorciers –, ou même pour travailler, car trop déçus de leurs résultats de la matinée. Ils avaient bien du courage ! En sa qualité de professeur d’astronomie, Oliver ne donnait pas de cours la journée, c’est pourquoi il surveillait souvent les heures d’études, plusieurs fois par semaine (ce qu’il avait fait toute l’année, somme toute).

Juste après le déjeuner, il se rendit directement au deuxième étage à la salle d’études, où plusieurs élèves attendaient devant la lourde porte en bois. Il y avait tout de même un sacré paquet d’élèves ! De sa baguette magique, il fit ouvrir la salle puis il y pénétra, avant d’écarter les rideaux pour laisser filtrer la lumière du jour.

« Installez-vous rapidement, et en silence ! fit-il d’une voix grave. »

Les élèves prirent place à la hâte, ne voulant pas contrarier le professeur Briggs, le tout dans un calme olympien.
Mais le silence fut aussitôt rompu lorsqu’un élève de Poufsouffle – il le reconnut à son blason sur sa robe de sorcier – demanda à un élève de Serpentard s’il pouvait s’asseoir à sa table.

« Qu'est-c'que tu comprends pas dans "non" ?! Casse-toi ! lança l’élève de la Maison vert et argent au bout d’un moment. »

En entendant ce juron, Oliver fronça des sourcils, et se déplaça dans leur direction. Quand un élève manquait de respect à un autre, il ne pouvait pas rester interdit.

« Excusez-moi, monsieur… ? Pourquoi refusez-vous la place à votre camarade ? Votre vocabulaire laisse à désirer… déclara Oliver. »

Alors que je regarde avec une certaine peine la dernière ombre du Poufsouffle disparaître dans l'encadrement de la porte, j'entends des bruits de pas se dirigeant droit sur moi. Je lève ma petite tête vers le professeur d'astronomie qui se tient devant moi. 
Celui-ci semble imposant face à ma petitesse et je ne peux m'empêcher d'être légèrement intimidé. Oui, légèrement seulement, j'en ai connu d'autres.

"Monsieur...?" Un frisson me parcourt l'échine et une colère mécanique s'empare de moi. La façon dont il semble quémander mon prénom me rappelle immédiatement la Femme/Loewy qui a procédé de la même manière. Dans un flash je revois le visage de la quadragénaire me regarder du coin de l’œil. 

Pourquoi? Car c'est un né-moldu et que Maman m'a dit de faire attention à ne pas les côtoyer.  Je ne suis qu'un enfant mais je sais que je ne peux pas le dire ainsi. "Ils m'ont dit de rester discret... Ils me dit de rester discret..." je répète dans ma tête.
Enfin quand il me fait une remarque sur ma façon de parler, je laisse échapper un soufflement pincé tant l'idée de surveiller son langage me paraît désuète. Pourtant les parents m'ont toujours dit de parler avec application, mais je n'ai jamais appliqué ces conseils. 

Je baisse les yeux et prends une mine contrariée tout en portant mon regard sur la porte par où est parti l'autre élève, comme pour espérer qu'il revienne.

-"J'ai pas le droit de le dire."

Je ne daigne pas donner mon nom. En plus il devrait le connaître puisqu'il m'a en cours, une autre preuve de l'indifférence que portent ces foutus adultes à leurs élèves.
Comme si je ne pouvais pas avoir plus l'air d'un enfant en plein caprice, je croise mes bras.

Mon regard est toujours fixé sur cette porte. Je suis tellement concentré sur la porte que j'ai l'impression -bien que ce ne soit pas le cas- qu'elle se rapproche de moi. 
"Reviens espèce de crétin", je pense, "je suis désolé..."

Le garçon de Poufsouffle quitta la pièce comme ça. Oliver imaginait qu’il avait été vexé, et il en était désolé pour lui. Cependant, l’autre garçon, celui de Serpentard, était toujours là, lui, et le professeur n’allait pas le laisser s’en tirer comme ça.
Il ne lui avait toujours pas donné son nom, et même s’il ne le montrait pas, Oliver n’aimait pas être en défaut d’information – même si ce n’était qu’un prénom ou un nom. Il ne pouvait pas retenir tous les noms des élèves qu’il avait, surtout en Première année. Il connaissait en revanche mieux les élèves des années supérieures, et ceux de Gryffondor, en toute logique.

« Vous ne savez plus comment vous vous appelez ? déclara-t-il en fronçant des sourcils. »

Oliver espérait que ce problème de comportement allait vite se régler, il ne voulait certainement pas y passer l’heure : lui aussi, avait des choses à faire durant cette heure de surveillance, à part surveiller. Avait-il reçu de mauvaises notes à ses examens le matin pour qu’il soit aussi énervé ? Ou était-ce dans son caractère ? Quoi qu’il en fût, ce genre de tenue n’était pas justifiable.
Pourtant, le gamin se justifia – enfin, chercha à se justifier – par un « J’ai pas le droit de le dire ». Qu’est-ce qu’il voulait signifier par-là ? On ne trompait pas un Briggs comme ça, non. S’il n’avait pas le droit de le dire, c’est qu’il cachait vraisemblablement quelque chose, oui.

« Et qu’est-ce que vous n’avez pas le droit de dire, dans ce cas ? dit-il en pinçant ses lèvres pour prendre un air un peu plus sévère. »

Le professeur Briggs était si mal placé pour dire ça, seulement, le garçon n’en savait rien. En effet, il cachait bien des choses lui aussi, et il comptait bien les garder secrètes. Mais grâce à sa position d’adulte et de professeur, il s’octroyait le droit de savoir les secrets d’élèves. Enfin, il ne le faisait pas que pour ça, bien sûr, ses raisons étaient tout à fait justifiées, lui : le respect entre camarades était primordial, et passait bien avant le désir d’Oliver de connaître le « secret » du jeune Première année de Serpentard.

Alors que l'autre ne semble pas prêt à revenir, Mr Briggs continue avec ses questions. Il insiste avec mon prénom, et ça m'énerve. Lentement mais sûrement, je me sens m'agacer. 
Je ne daigne toujours pas lui répondre, nous verrons bien qui sera le plus têtu.

J'en veux un peu à Maman de m'avoir mis dans une situation pareille, je me dis que si je n'avais pas lu son hibou, rien de tout ça ne se serait passé. C'est vrai quoi, qu'est ce que cela pouvait bien faire si ce né-moldu s'asseyait à ma table? Je respire vite. Je ne dois pas penser comme ça, Maman ne pense qu'à mon bien, et si elle m'a ordonné de ne pas fréquenter les nés-moldus, c'est qu'il doit y avoir une raison. Oui, forcément... Forcément...

Il me demande ce que je suis supposé garder secret. Ce professeur est-il complètement stupide? Je viens de lui signifier que je ne pouvais pas en parler. Alors parce que je suis un enfant, je ne peux pas garder des choses secrètes? Qu'il me punisse si ça lui chante, mais qu'il ne m'oblige pas à dévoiler mes raisons.

-"Je viens de vous dire que je ne peux justement pas vous le dire. C'est Maman qui me l'a dit. Vous pouvez m'punir, j'ai pas envie de le dire de toute façon, c'est tout."

L'air sévère du professeur m'intimide quelque peu, mais je me dis qu'il ne peut de toute façon rien faire de plus que de me donner des retenues, et moi je m'en fous des retenues, je m'en sers pour faire mes devoirs ou réviser mes cours. S'il m'en donne avant le départ, alors je préparerais l'année prochaine comme je suis venue le faire ici en premier lieu. 
J'me dis que c'est bien nul comme punition, une retenue, pour ceux que ça ne dérange pas de travailler. De toute façon j'ai rien d'autre à faire.

Je suis curieux de savoir quelle autre punition il pourrait inventer. Je sais que je suis très insolent sur ce coup, alors il ne risque pas de me laisser tranquille avant d'avoir obtenu ses réponses. Pourquoi fallait-il que tout cela arrive à moins de deux semaines du départ en vacances. 
Je ferme les yeux et lâche un long soupir. Dans quelques jours, tout cela ne sera plus qu'un très mauvais souvenir.
Et encore une fois, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour le Poufsouffle. 

L’insolence. Ce petit garçon de Serpentard montrait de l’insolence à l’égard d’un de ses professeurs, ce que le professeur Briggs ne pouvait pas tolérer. Quelle éducation cet enfant avait-il, par Merlin ? On disait que les enfants étaient le reflet du comportement des parents, mais Oliver pouvait être persuadé que cela ne s’appliquait pas à tous les enfants. Il était tout de même intrigué par la raison pour laquelle l’élève n’avait pas voulu de son camarade Poufsouffle à sa table. Se pouvait-il être une simple dispute entre camarades ? Ou bien un vieux clivage entre les valeurs de chacune des Maisons impliquées ? Quoi qu’il en fût, le directeur de Gryffondor allait obtenir des réponses.
Il se baissa à la hauteur de l’élève, les sourcils toujours froncés et les lèvres toujours pincées. Il ajouta à son air déjà courroucé un plissement de ses yeux, pour paraître plus prégnant.

« Écoutez-moi bien, monsieur Je-Ne-Sais-Plus-Mon-Nom, ne vous a-t-on jamais appris le respect envers les autres ? J’enlève quinze points au sablier de Serpentard. Le prix de votre insolence. »

Le professeur se releva, mais ne quitta pas des yeux le gamin. Oliver pensa qu’il aurait pu retirer plus de points, mais il avait dit quinze, alors il s’en tenait à quinze, voilà tout.

« Je n’ai pas de temps à perdre avec vos sottises, est-ce bien clair ? Soit vous me dites maintenant ce que vous avez contre cet élève de Poufsouffle, soit je vous donne une retenue avec pour motif « irrespect et insolence », que vous passerez à nettoyer les toilettes des garçons. Je doute que vos parents cherchent à justifier votre comportement déplacé. »

S'il croit qu'il me fait peur, c'est raté. Je croise les bras et prends une mine contrariée. Bon, d'accord il me fait peut-être un peu peur, non pas par ses menaces mais par sa prestance. Je me fiche de récurer les toilettes et je m'en fiche encore plus de faire perdre des points à ma maison. Quoi? Qu'est-ce-que ça va faire? Les autres vont me détester? C'est déjà le cas de toute façon. 

Je crois que pour la première fois de ma vie, je suis en colère contre Maman, c'est elle qui m'a mit dans cette situation. Si je refuse encore de parler, je suis sûr que le professeur va s'énerver encore plus, et si ça se trouve il va me frapper. J'ai pas envie de me faire frapper, surtout qu'il est costaud et moi je suis encore tout fragile.
Bon d'accord, je vais peut-être lui en dire un peu, mais ça m'énerve, tant pis pour Maman, elle avait qu'à venir me chercher au lieu de me laisser ici. 

-"M'en fous de nettoyer les chiottes t'façon.

Je me laisse un peu glisser dans mon siège puis je me décide à être un peu plus clair, mais pas trop tout de même. Je lève les yeux vers l'homme. 

-Et pis si d'abord, c'est Maman qui m'a dit que je devais pas fréquenter les gens comme lui, et moi j'obéis toujours à Maman alors c'est pas d'ma faute.

Je commence ensuite à ranger mes affaires, j'ai envie de m'enfuir, de ne plus jamais revenir dans cette salle et de ne plus jamais revoir M. Briggs. Fallait forcément que ça arrive. Il ne manque plus que neuf jour avant de rentrer chez moi, j'espère que ce seront mes neufs dernier jours à Poudlard.

En rangeant mes affaires, la rage et l'injustice que je ressens me font monter les larmes aux yeux. Non. 
Je ne peux pas encore pleurer devant un adulte, pas encore. 
Je ne veux pas revivre la même chose qu'avec elle. 
Plus d'humiliation par pitié.

« C'est Maman qui m'a dit que je devais pas fréquenter les gens comme lui », avait-il dit. Voilà qu’Oliver haussa les sourcils. Des gens comme lui, ça voulait dire au moins une chose. Ce n’était pas un simple clivage entre les valeurs d’une Maison. Les récents événements étaient plus que présents dans la tête d’Oliver, tout le temps. Ce n’était pas une peur permanente, Oliver n’avait pas peur, non. En tout cas, pas pour lui. Ainsi, il en déduisit rapidement que la raison de cette « altercation » n’était rien d’autre que la pensée anti-moldue d’Ursula Parkinson – si on faisait vite le raccourci. C’était peut-être une constatation rapide, mais il préférait s’attendre au pire. Bien qu’il ne craignît pas grand-chose à Poudlard, il allait peser ses mots. Les enfants répétaient souvent ce qu’ils entendaient à l’école à leurs parents. Ce qui importait le plus dans tous les cas, c’était faire preuve d’impartialité, que les parents de cet élève soient pour ou contre le gouvernement actuel (si on pouvait appeler ça un gouvernement). Et Oliver était doué pour ça, être impartial.

« De toute façon, quelles que soient les raisons de votre irrespect envers votre camarade, cela reste de l’irrespect, monsieur. Vous êtes à Poudlard, il y a des règles à respecter, c’est tout. »

Le professeur d’Astronomie espérait vraiment qu’il comprendrait, et qu’il arrêterait de se renfrogner, et d’être insolent. Enfin, c’était un enfant.

« Vous irez demander des excuses auprès de votre camarade à Poufsouffle, de vive voix. »

Le Serpentard était en train de ranger ses affaires. Maintenant qu’il était perturbé, il ne voulait plus rester ici, sous les yeux d’Oliver, c’était évident.

« Je ne sais pas ce que votre mère vous a dit exactement, commença-t-il l’air hésitant, mais apprenez à vous faire votre propre opinion des choses. Bien sûr, cela n’exclut pas d’écouter les conseils que vous recevez. finit-il en le regardant dans les yeux. »

De tout ce que le professeur vient de dire, je ne retiens qu'une seule chose: des excuses. Je ne m'excuse presque jamais et les seules fois où je le fais, c'est quand je l'ai décidé et non quand on me l'a ordonné. Je préférerai être expulser du château plutôt que d'aller m'excuser au Poufsouffle.
D'un autre côté, je pense que si j'étais vraiment expulsé du château, je ne serais pas très content finalement. Comme l'a dit la Femme, hors du château, je ne pourrais pas apprendre la magie, alors je ne pourrais pas devenir aussi puissant que je le souhaite. Non, j'ai besoin de Poudlard pour apprendre, c'est la seule chose que cette école puisse m'apporter. 

Alors que faire, m'excuser? Non, certainement pas. Je ne répondrais tout simplement pas à sa demande, je ferai mine de ne pas l'avoir entendu, je ferai répondrai seulement à ses derniers dires.
Me faire ma propre opinion, suivre des conseils? Pourquoi je suivrais les conseils d'un homme que je ne connais pas face à ceux d'une femme que je connais depuis ma naissance et en qui j'ai une confiance absolue. Je mettrai ma vie entre les mains de Maman, et d'ailleurs ma vie est entre ses mains depuis que je suis né.

Non, vraiment je n'ai aucune raisons de faire confiance à ce Professeur qui sort de nul part et dont je ne connais rien hormis la matière qu'il enseigne.

-"Oui, bah j'ai compris maintenant, ça va.

Mon ton était sans aucun doute insolent, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je suis agacé, perturbé, j'ai juste envie de sortir de cette salle et de ne plus y revenir jusqu'à mon départ en vacances. C'est pour cela que je viens de terminer de ranger mes affaires dans mon sac. Je me lève et range ma  chaise la faisant crisser sur le sol puis je lève les yeux vers le professeur. 

-Est-ce que je peux sortir de la salle s'il vous plaît professeur? "

Je ne vois pas pour quelle raison il refuserait, alors j'attends en tapant discrètement du pied par terre pour faire s'évacuer mon anxiété. Venir ici était une véritable erreur.

Oliver toisait toujours le garçon avec méfiance. Il était gêné, mais ce n’était pas ce qu’Oliver voulait, qu’il soit gêné. Il aurait simplement voulu qu’il prenne conscience de sa bêtise, et le fait qu’il s’en sorte avec impunité tracassait le professeur. Néanmoins, il ne voulait pas en faire de trop. Les jugements de valeur étaient des choses qu’il ne supportait pas, mais il se rendit à l’évidence qu’il ne pourrait rien faire de plus dans ce cas-là.
Seulement, il avait sa fierté. Et il surveillerait ce garçon, quoi qu’il en soit. Il irait très certainement voir la directrice de Serpentard à la suite de cette heure de surveillance, et lui demanderait quel était son nom. Le garçon ne se douterait de rien par la suite, et il le garderait à l’œil. Les chiens ne font pas des chats, comme dirait l’autre, et si ce gamin éprouvait cette méfiance envers les Moldus, cela ne pouvait venir que des parents, à cet âge. C’est ce que pensait Oliver tout du moins.
Cependant, il ne répondit pas à la question de l’élève, et s’en alla derrière le bureau de surveillance. Il s’assit sur la chaise, et fit comme si de rien n’était. L’élève partirait s’il voulait, et s’il ne voulait pas, il ne partirait pas : c’était son choix à lui, et tant pis. Oliver ne voulait plus s’embêter avec ça.

Fin du RP pour moi, merci et sincèrement désolé du retard