Approchaient les examens de fin d'années et avec eux les vacances. Comment pouvait-on supporter l'idée d'être évalué sur ce qu'on avait fait toute une année quand on en avait vécu que onze et demi ? Un onzième de sa vie à étudier la magie et il allait falloir tout retenir pour le coucher sur la feuille une fois le jour venu. Parce que je ne pouvais pas échouer, je travaillais presque sans relâche. Néanmoins parfois je m'autorisais des pauses. Mardi dernier par exemple, j'avais été en salle de musique et avait discrètement écouté un élève qui répétait.

Mais nous étions jeudi désormais et le temps passait. J'allais à travers les couloirs pour rejoindre la salle d'études. Entre deux cours on aimait mieux nous garder là où nous pourrions travailler plutôt que de nous laisser flâner dans le château. Mais seuls les préfets surveillaient l'étude, aussi il n'était pas difficile de ne pas s'y rendre. Pourtant j'y allais quand même. Pas que travailler au milieu d’une masse d'élèves plus ou moins perturbateurs était plus productif que d'étudier dans le calme, non, mais j'avais horreur de ne pas suivre mes obligations. De toute manière les heures se passaient toujours d'un même cycle auquel je m'étais accoutumée ; je retrouvais ma place sous la deuxième fenêtre, étalait un ou deux livres et du parchemin et travaillais comme je le pouvais une heure durant, ensuite seulement j'avais droit de regagner des cours disciplinés ou mieux la bibliothèque.

Sauf qu'en me dirigeant vers ma place aujourd'hui, j'eus l'horreur de constater...qu'on me l'avait volé. Un garçon, de mon âge mais pas de ma maison, avait choisi de s'asseoir là où j'aimais être. Non loin de m'énerver j'hésitais à lui expliquer qu'il était à ma place puis par peur de paraître peste je m'assis simplement à côté de lui. Sans demander permission cela allait de soi. Non pas que je voulais l'embêter mais j'aimais cette place et j’espérais qu'il s'en irait saouler qu'une inconnue soit si proche de lui.

Tu t'es enfin décidé. Tu pensais que ça te prendrait quelques jours, quelques semaines tout au plus pour te remettre de la frayeur que ce fichu Epouvantard t'avait collée. Tu pensais réellement pouvoir te mettre immédiatement au travail après cette mésaventure, tout apprendre sur la créature, et surtout la façon de t'en débarrasser. Mais t'as préféré remettre à plus tard, encore et encore. Parce qu'à chaque fois que tu allais dans la bibliothèque avec dans l'idée de trouver quelque chose dessus, tu finissais toujours par trouver un ouvrage sur les créatures en général et tu te perdais dedans. Ou alors tu revoyais la scène, quand tu étais face à l'Epouvantard. Et t'avais tout sauf envie d'en savoir plus à son sujet.

Mais les mois sont passés à présent, et l'année touche à sa fin. Il est hors de question que tu partes de Poudlard pour les grandes vacances sans savoir te défaire d'un Epouvantard. C'est une question d'honneur, d'amour propre. Tu refuses totalement de te retrouver à nouveau aussi démuni que tu as pu l'être la dernière fois. Alors t'as trouvé un bouquin qui parle des non-êtres à la bibliothèque. Et pour être bien sûr de ne pas faire autre chose, que tes recherches, t'as filé en salle d'études. Elle est souvent bien peu remplie, et ceux qui sont là le sont pour réellement travailler, donc tu ne devrais pas avoir de souci pour te concentrer. Tu choisis une place sans voisin, histoire de pouvoir être tranquille, et tu poses l'énormes bouquin sur ta table avant de sortir parchemin, encre et plume afin de prendre soigneusement tes recherches en notes.

Tu parcours rapidement le sommaire du livre pour trouver directement le chapitre qui t'intéresse et tourne les pages jusqu'à tomber dessus. Et pile au moment où tu allais démarrer ta lecture, quelqu'un s'assoit à côté de toi. Juste à côté. Tu lèves les yeux vers l'importune pour voir une fille de ton âge, serpentard. Tu la dévisages quelques secondes, avant de la toiser des pieds à la tête. Tu pousses un soupir en désignant la salle, l'air agacé.

- Y'a d'la place partout, pourquoi tu viens là ?

Non mais c'est vrai, quoi, elle aurait pu se mettre ailleurs, elle te gêne là. T'aimes bien être tout seul pour travailler. Tranquille. Surtout quand t'es en pleine recherche personnelle. Mais dans ce château, la solitude, c'est toujours quelque chose de compliqué à obtenir. En voilà une nouvelle fois la preuve, s'il t'en fallait une supplémentaire. Avec toutes ces bêtises, t'as même pas eu le temps de lire une phrase du bouquin.

Naturellement le garçon ne choisit pas la voie de l'indifférence. Ses mots étaient aussi rudes que son visage. Je trouvais même qu'il y avait quelque chose de désobligeant à mâcher à moitié sa phrase comme si pour moi elle ne valait pas la peine d'être plus longue. Cet empressement qu'il avait eut à être dépréciable était un bon indicateur de la délicatesse dont il faisait preuve pour parler aux gens.

Que voulait-il que je lui réponde ? Et moi que voulais-je répondre ? De nombreuses possibilités me traversèrent l'esprit, dont celle d'être honnête. Toutefois lui expliquer que c'était ma place habituelle était peut-être un peu trop pédant. Alors que réagir avec humour le dériderait certainement un peu. Je lui fis même mon plus beau sourire pour l'occasion : "Je viens là parce que je te trouve mignon."

Mon ton railleur avait dû lui faire comprendre qu'il s'agissait de second degré. Mon sourire restait sincère, j'éprouvais une certaine sympathie pour lui dans la mesure où il semblait être venu ici pour travailler. J'aimais les érudits. Mais pour un serdaigle ça n'avait rien d'étonnant. Les poufsouffles comme les gryffondor se contentaient de mettre le bazar. D'ailleurs d'ici j'entendais deux gryffondor de quatrième année -si ce n'était de cinquième- discuter comme si ils étaient seuls. "...et là elle lui a dit d'aller se faire voir !

- Elle a bien fait. Il est vraiment stupide d'avoir mis un veracrasse dans son lit !

- Oui mais elle, elle avait coloré son boursouflet en mauve ! C'est laid le mauve."

Je ne pouvais m'empêcher d'être saoulée par les papoteurs et me tournais un instant pour leur jeter un regard emprunt d'irritation. Surtout depuis l'affaire Paddock, je vouais une certaine haine aux rouges.

Tandis que tu es persuadé que le ton peu avenant que tu viens d'utiliser ne va pas tarder à faire fuir ta voisine de quelques secondes, plutôt que d'avoir l'air vexée comme n'importe qui dans cette situation, la voilà qui te sourit. Et qui te répond qu'elle est venue là parce que... Elle te trouvait mignon ? Tu ne t'attendais clairement pas à une telle réponse. Est-elle sérieuse ? Tu l'observes un instant, véritablement perdu. C'est quand même très bizarre comme réponse. Et surtout, ça n'a aucun sens. A quel moment est-ce qu'on vient s'asseoir à côté de quelqu'un parce qu'on le trouve beau ? Tout le monde sait que le physique, ça ne veut rien dire. Bon, t'aimes pas trop t'approcher des gens moches, juste au cas où ce soit contagieux, mais quand même.

Tandis que tu l'observes, des élèves plus âgés derrière vous discutent. Et apparemment ça la dérange, parce qu'elle se tourne vers eux en perdant son sourire. Peut-être qu'elle est venue là pour éviter les gens qui parlent. Après tout, dans une salle d'études, c'est mieux d'éviter les gens qui ne veulent pas travailler. Mais toi, tu restes bloqué sur sa réponse. Et sur le fait qu'elle reste à côté de toi. En fait, c'est surtout ça qui te dérange. Parce que le but d'être désagréable, c'est de ne pas avoir à te coltiner les gens derrière. Mais si ça ne les fait même pas fuir, c'est nul. Mais t'as pas dit ton dernier mot.

- Ben moi j'te trouve pas belle.

Et hop, ça, c'est fait. Mais comme tu ne veux vraiment pas qu'elle reste à côté de toi, tu n'as pas l'intention d'en rester là. C'est qu'à présent, t'as une nouvelle carte à jouer pour montrer aux autres à quel point tu leur es supérieur. Et tu ne vas pas te gêner pour t'en servir quand bon te semble. Genre là.

- En plus, je suis sûr que t'es même pas une Sang-Pur.

Toi, t'en es un. Pas depuis très longtemps, c'est vrai. Mais quand même. Tes parents ont été très fiers de vous l'annoncer, à Stolas et à toi. Tu ne vois pas bien en quoi c'est mieux que d'être Sang-Mêlé ou Né-Moldu en fait, mais s'ils le disent, c'est que c'est vrai. De toute manière, tu fais partie des meilleurs sorciers qui soient, alors c'est normal que tu aies le rang qui va avec. Tu te doutes que les gens vont encore plus être jaloux de toi qu'avant, mais tu t'en fiches. Au pire, tu peux toujours leur casser le nez.

Ah...Il faut croire finalement que l'humour n'était pas la solution. Il a certainement été bercé trop près du mur celui-là. Et pourtant on vente la logique et l'intelligence des serdaigles ! La directrice à sans doute eu pitié de son cas et l'a accepté parce qu'il avait une vie trop triste. Pauvre petit... Il faut savoir rester diplomatique même avec les cas comme lui, aussi je garde mon sourire. "Chacun ses goûts."


Ah il me parle de sang-pur. Il ne comprend clairement pas la gravité de ce qu'il dit. Je suis bien fière de ne pas être inscrite au registre et de toute manière je n'aurais pas pu l'être. Mais la meilleure chose à faire quand on est face à quelqu'un qui ne respecte pas les moldus c'est encore de cacher qui on est. Si il est suffisamment bête pour ne pas déceler l'humour il le sera suffisamment pour ne pas remarquer mon mensonge. Ou tout du moins le fait que j'omette la vérité : "Je suis plus pure que tu ne l'es."

J'oubliais momentanément les bavards pour me concentrer sur lui. Surtout sur ce sur quoi il travaillait. Les épouvantards ? C'est intéressant, dois-je en déduire qu'il est deuxième année. Je ne peux m'empêchais de lui faire remarquer que "Les épouvantards sont parmi les monstres les plus durs à affronter...je trouve.

T'as beau lui dire qu'elle n'est pas belle, ça n'a pas l'air de la déranger plus que ça. T'es tombée sur une de ces filles hyper collantes dont il est quasiment impossible de se débarrasser apparemment. Tu pensais que c'était un mythe, une légende inventée par ton frère pour bien montrer que tout le monde l'aime. Mais apparemment, ça existe pour de vrai, et t'en as un spécimen devant les yeux. La poisse, c'est toujours sur toi que ça tombe ce genre de trucs. Dire que tu voulais simplement apprendre tout ce qu'il fallait sur l'Epouvantard tranquillement... Il faut croire que ce n'est pas encore aujourd'hui que tu y parviendras. Tu ferais sans doute mieux de regagner ta salle commune, il y aura peut être moins de distractions là bas.

Elle te balance alors qu'elle est plus pure que tu ne l'es. Tu hausses un sourcil, la toisant une nouvelle fois. Comme si quelqu'un pouvait l'être plus que toi. C'est n'importe quoi. Puisque t'es sur le registre, on ne peut être plus pur que toi. Tu secoues donc la tête de gauche à droite, d'un air réellement méprisant.

- Il n'y a pas de catégorie. Tu l'es ou tu ne l'es pas. Et vu ce que tu y connais, je suis bien sûr que tu ne l'es pas.

Au fond, tu t'en fous royalement. T'es juste un peu déçu que cette remarque n'ait pas eu l'effet escompté. Tu pousses un nouveau soupir. De toute façon, si tu restes ici, t'es bien parti pour te la coltiner. Autant essayer de travailler, même si elle te dérange clairement. Tu reportes donc ton attention sur le manuel face à toi. Et visiblement, elle en fait de même puisqu'elle ne peut s'empêcher de te parler. Elle a vraiment l'impression que t'as envie de discuter, là ? Mais puisqu'elle pense qu'ils font partis des plus compliqués à vaincre, elle a peut-être également eu une expérience avec l'un d'entre eux. Et donc elle va peut-être enfin pouvoir se montrer utile. Du moins selon tes critères.

- Tu t'es déjà retrouvée face à l'un d'eux ?

Insupportable... L’amabilité il ne connait pas. Ah il a la bienveillance d'engager la conversation ce qui est bien vu. Cependant sa remarque sur les sang-purs me reste en travers de la gorge. Je me demande si lui répondre honnêtement à un intérêt. Au pire qu'ai-je à perdre ? Je le connais à peine et le faire fuir ne me dérangera pas, bien au contraire "Non je ne suis pas une sang pure. Et je le vis très bien, je n'ai pas besoin de ça pour que mon honneur soit sauf."

Quant à l'épouvantard... J'aurais pu lui mentir pour l’impressionner mais je ne voyais pas l’intérêt. "Je n'en ai vu qu'en livre." répondis-je simplement. J'avais lu des choses intéressantes à leur sujet. Certains devenaient si gros après s'être nourris de la peur de leurs victimes qu'ils ne logeaient plus dans leur placard. Et il paraîtrait qu'on ne sait pas à quoi ils ressemblent dans leur apparence originelle...c'est intriguant !

J'essaye de réfléchir. Je ne sais trop quoi lui dire d'autre pour qu'il ne soit pas plus méchant qu'il ne l'est. Mais on ne s'entend plus penser ici ! Ses satanés gryffondor n’arrêtent pas de parler… "Ouii, elle est bête ah ah !.... et tu as vu ce qu'à fait Loïc en cours de métamorphose ?"

Si encore ils chuchotaient ! Je n'y tiens plus et me retourne vers eux avec un sourire. "Vous pourriez faire moins de bruit s'il vous plait ? Sinon je suis sûre que le préfet vous laissera partir.

- Non mais de quoi elle se mêle celle là !" fit le garçon.

Il devait bien faire deux têtes de plus que moi. Peut-être valait-il mieux que je me taise ?

Elle admet enfin la vérité. Ce n'est pas comme si tu avais eu de quelconques doutes à son sujet. Quelqu'un d'aussi lambda ne pouvait décidément pas être une Sang-Pur. Elle ne pouvait se situer à ton niveau, c'était impossible. Il suffit de bien vous regarder tous les deux pour voir que tu lui es supérieur en tous points. Tu te contentes d'un léger haussement d'épaules pour lui répondre. Elle n'a pas besoin de ça, n'empêche qu'elle a quand même essayé de te le faire croire. Cela prouve bien ce qu'il en est réellement. Mais tu n'as pas l'intention de débattre de ce sujet plus longtemps avec elle. Tu n'es pas ici pour ça.

Elle t'annonce qu'elle ne connaît des Epouvantards que ce qu'elle en a lu. Tu pousses un nouveau soupir. Elle ne te sera décidément d'aucune aide dans tes recherches. T'as vraiment la poisse. Non seulement tu tombes sur la seule fille incapable de comprendre que tu ne veux pas d'elle à tes côtés, mais en plus elle n'est pas fichue de se rendre utile. Il n'y a que sur toi que ça tombe ces trucs-là. Tu décides donc de ne plus te soucier d'elle et de te pencher réellement sur ton travail du jour. Sauf que t'as beau essayé de te concentrer sur ta lecture, tu dois bien admettre que le bruit des bavardages derrière toi ne te permet pas franchement de faire les choses correctement. Et tandis que tu t'apprêtes à péter un câbles sur les deux Gryffondors histoire de leur faire avaler leur langue, c'est ta voisine qui s'en charge.

Tu lui lances un regard étonné. Tu ne pensais pas qu'elle aurait le courage de s'en prendre à deux élèves plus âgés de cette façon. Voilà qu'elle marque quelques points te concernant. Mais les deux derrière ne semblent pas vouloir s'arrêter là. Tu pousses un soupir en tournant la tête vers eux, leur adressant ton air supérieur habituel, nullement impressionné par la différence d'âge et de taille entre vous.

- Elle se mêle qu'elle est dans une salle d'études. C'est donc fait pour étudier. Vos potins minables n'intéressent personne d'autre que vous, alors vous pouvez aller vous les raconter dehors plutôt que de gêner ceux qui, eux, ont l'intention de réussir leur vie.

Et après tu te demandes pourquoi personne ne t'aime et tout le monde veut te taper. Un jour, t'apprendras le tact et la diplomatie. Mais pour l'instant, t'as surtout envie de dégager tous ceux qui t'empêchent de travailler.

Tiens..il prend ma défense. J'avoue être étonnée. Finalement peut-être que trouver un ennemi qui nous est commun était la solution pour qu'on s'entende, ne serait-ce que trente secondes. Je me tournait et lui fit un sourire plus timide que précédemment. Il n'avait pas froid aux yeux en tout cas ! Malheureusement je crains que la situation ne dégénère rapidement : "Oooh comme c'est mignon...le petit crapaud qui prend la défense de sa princesse. ironisa le gryffondor.

- Non mais vraiment trop des nazes ceux-là ! ajouta sa voisine.

- Eh, et si on leur apprenait à ne pas s'en prendre à plus fort qu'eux ? renchérit avec un entrain horripilant un serpentard assis devant eux.

Ils étaient visiblement amis puisque les deux rouges lui sourirent toutes dents dehors, eux aussi enjoués à l'idée de nous embêter. Tous les élèves dans la salle nous regardaient. Je jetais un regard suppliant au préfet pour qu'il vienne nous aider mais il était plus jeune qu'eux et visiblement apeuré à l'idée d'affronter trois élèves d'année supérieure.

- Non, laissez nous tranquille ! Et toi tu es à serpentard tu...

Il m'interrompit en frappant du poing sur sa table. "Mais t’arrête jamais de parler toi ! Et après c'est à eux que tu dis de se taire ?

- Et si on essayait de les réduire au silence en...les forçant à manger des pralines longue-langue ?

Ah non ! Je ne comptais pas avaler ça, pour rien au monde. Je regrettais de les avoir interrompus. Ces gens manquaient gravement de diplomatie. Qu'allais-je faire maintenant ? Je me sentit incroyablement démunie. Utiliser ma baguette serait inutile de toute manière puisqu'il était interdit de s'en servir contre d’autres élèves en dehors des cours.

Inquiète de ce qui pourrait nous arriver et trouvant comme seul soutient le garçon à mes côtés je lui lançait un regard plein d'espoir. J’espérais qu'il comprendrait que des excuses valaient mieux que le conflit...

Ta voisine te sourit. Toi, pas vraiment. T'as pas fait ça pour elle, mais bien pour toi. T'aimes pas les gens qui se croient tous seuls et qui parlent plus fort que les autres, surtout dans une salle d'études. Sauf que les élèves plus âgées n'entendent pas les choses de cette oreille. Plutôt que d'admettre leurs torts comme n'importe quelle personne sensée, ils préfèrent s'enfoncer dans leur connerie en se foutant de vous. De toi. Il y a même un Serpentard qui se mêle à la discussion et qui se fait menaçant. Nulle malice dans ton regard lorsque tu le poses sur lui, mais bien une colère sourde. Tu détestes les menaces. Et cette langue de vipère va bien vite s'en rendre compte.

Pour l'instant, tu prends sur toi, tu ne dis rien. Tu te contentes de les observer un par un, les jaugeant du regard. Ils ne te font pas peur, même s'ils sont plus âgés. T'as jamais été fichu de savoir quand il était temps que tu restes à ta place, et c'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Lorsque ta voisine essaie de se défendre, elle ne fait qu'empirer les choses. Le Serpentard renchérit. Va falloir que tu le renvoies dans ses cachots vite fait celui-là parce qu'il te tape sérieusement sur le système. T'es limite déçu de ne pas avoir un peu d'armoise sur toi. Après tout, un philtre de Mort Vivante et on n'en parle plus, pas vrai ? Et c'est au tour de la seule fille du trio de vous menacer. Cette fois, c'en est trop pour toi. Tu lui lances un regard blasé.

- J'ai toujours préféré les suçacides.

Ce n'est sans doute pas le meilleur moyen de désamorcer cette situation qui joue grandement en votre défaveur, mais il faut dire que tu t'en fous royalement. S'ils s'en prennent à vous, même si tu n'as aucune chance dans ce cas de figure, tu sais que ta vengeance sera terrible. Ils s'en mordront les doigts un par un, et ce sera bien fait pour eux. Un sourire se dessine sur tes lèvres. Décidément, le conflit, c'est ton truc. Il est grand temps de leur faire ouvrir les yeux sur leur comportement.

- Mais ça vous dérange pas de vous en prendre à des premières années alors que vous êtes en supériorité numérique ? Vous avez peur de perdre si vous faites les choses à la loyale ? Venant d'un Serpentard, ça m'étonne pas, leur fourberie n'est plus à prouvée. Mais des Gryffondors dont on vante le courage... Vous êtes surtout de gros lâches en fait.

Ton sourire s'agrandit au fur et à mesure de ta tirade. Ce n'est pas un sourire amusé, mais bien un sourire empli de provocation. Quand on te cherche, on te trouve. Et ces trois-là sont déjà allés bien trop loin pour que les choses en restent là.