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31 mars 2020, 15:55
Contes de fées
Vendredi 16 septembre 2044.

Tu coures, coures, coures. Tu ne sais pas où aller. Mais ce dont tu es certaine, c’est que tu dois fuir. Fuir ton lit, fuir le dortoir de Gryffondor, fuir tes cauchemars. On est en plein milieu de la nuit, et les couloirs sont déserts. Courir.

« Ellaaaaaaaa, mais où te caches-tu ? On va bien finir par te trouver… »

Tu plaques tes mains contre tes oreilles. Arrêtez, arrêtez, arrêtez, stop ! Les joues ruisselantes de larmes, tu sens tes mains se mettre à trembler. Tu serres les poings, tu es frigorifiée, tu meurs de chaud. Tu es perdue. Aidez-moi, tu pensais. Aidez-moi, je vais devenir folle.

« Que dirais-tu de prendre une petite douche ? »

Sentant une douleur atroce te transpercer la poitrine, tu te mets à pleurer. Pas une larme solitaire, non, un torrent d’eau jaillit de tes yeux, tu veux stopper les voix de tes anciens camarades de classe, mais tu n’es pas assez forte, tu ne peux plus supporter, l'air te manque.

Tu ouvres la porte d’une salle de classe au hasard, des sueurs froides te coulant dans le cou, tu tousses. Tu as envie de vomir. Là, tes jambes te lâchent, et tu sens ta tête heurter le sol dans un bruit sourd. Pleurer. Crier. Te débattre. Voilà tout ce que tu sais faire. Il n’y a plus personne pour t’aider. Il n'y a jamais eu personne.

Ta vie était parfaite. Et il y a deux ans, tout a changé. Le conte de fées s’est transformé en cauchemar.

« Personne ne serait assez fou pour t’aimer. »

à toi @Canelle Coutisson-Du-Mât  ^^ 
Dernière modification par Ella Davis le 13 avr. 2020, 11:22, modifié 1 fois.

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

12 avr. 2020, 13:23
Contes de fées
A cette heure-ci, les couloirs sont vides. Mes pieds nus avancent sur le sol glacé. J'ai renoncé à mettre mes lunettes de soleil sur mes yeux, mais elles sont bien enfoncées sur mon crâne. Mes cheveux sont en bataille et de grandes cernes s'étendent sous mes yeux. C'est l'hiver, mais je ne suis couverte que d'un pyjama léger, et je commence à le regretter un peu. Des frissons me parcourent par moments. Mais il n'est pas question de retourner dans mon dortoir. Et puis, je n'ai pas sommeil. Je n'arrive pas à m'endormir depuis mon arrivée à Poudlard. Je ne dors même plus cinq heures par nuit. Alors, je me balade dans l'immense château, je flâne, j'erre et je traine. J’aperçois la lune par une fenêtre. Elle est particulièrement belle cette nuit.

Des pas retentissent. Mon cœur s'affole, je vais sûrement prendre une retenue, quelle inconscience de trainer dans les couloirs, je suis vraiment idiote. Mais un professeur n'aurait pas ce pas pressé, affolé. Je suis le bruit, une porte grince, se claque. Un cri retentit. Un peu étouffé, je suis sûrement la seule à l'avoir entendu. Mes jambes me rapprochent de la source, malgré mon instinct qui me dit de m'éloigner le plus loin possible. Les pleurs semblent provenir d'une salle d'études sur ma droite. Je pousse doucement la porte. Une fille brune me fait face. Enfin pas vraiment. Elle est recroquevillée par terre, et se débat contre un ennemi imaginaire. Je m'accroupis devant elle. Un élan fraternel me vient, et je pose la main sur son épaule.

La fille à l'air
cassée.

Désolée pour la latence, et à toi @Ella Davis
Dernière modification par Canelle Coutisson-Du-Mât le 15 avr. 2020, 23:03, modifié 1 fois.

en absence mais pas vraiment
couleur des paroles en RP : #804080

13 avr. 2020, 11:19
Contes de fées
Tu n’entends pas les bruits de pas qui provenaient du couloir. Les seuls bruits que tu peux percevoir sont les voix qui emplissent ta tête, qui s’entrechoquent entre elles et qui se fontt plus fortes les unes que les autres, espérant attirer ton attention. Les mains sur les oreilles, tu réprimes des spasmes ; à présent, tu trembles comme une feuille. Une feuille morte, plus précisément.

Suffocante, tu n’arrives plus à te calmer, tout ce que tu demandes, c’est que ça s’arrête. Que tout s’arrête. Tu pleures encore, tu pleures sur ta vie, ta vie qui n’a plus aucun sens en cet instant, si elle doit être souffrance jusqu’à la fin. Lointainement, tu sens quelque chose. Une main, peut-être, ça n’a plus aucune importance. Que ça soit un professeur ou un préfet, qu’il te punisse, tu veux juste aller bien, tout recommencer de zéro.

Une main sur ton épaule, oui. Tu continues à tousser, à te débattre, mais la main est toujours là. Alors, entre deux hoquets, tu supplies :

- Aidez-moi, s’il vous plaît, aidez-moi…

"Qui voudrait t’aider ? Rends-toi à l’évidence." Alors tu te recroquevilles sur toi-même, contrôle, garde le contrôle, mais l’as-tu déjà eu, tu n’en as plus la certitude.
Tu attends que ça passe.
Tu attends que la personne passe son chemin.

Tu attends que ta vie aille mieux.
@Canelle Coutisson-Du-Mât, à toi ^^
Dernière modification par Ella Davis le 15 mai 2020, 13:49, modifié 2 fois.

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

16 avr. 2020, 18:45
Contes de fées
Des larmes coulent le long de ses joues. La douleur se voit, se ressent. Une douleur profonde et intense. Je ne sais pas ce qui l'a causé, mais ce n'est pas important. L'important, ce sont ces torrents dévalant son visage, les tremblements de son corps, et son murmure. Elle chuchote, sa voix est tremblante. Ses paroles résonnent dans ma tête. Mais je ne peux rien faire ! Je ne sais pas qui elle est, je ne connaît pas son histoire, ses problèmes. D'une voix que je veux calme, rassurante, je lui parle, je lui dis des choses qui sont peut-être fausses, que j’espère vraies. "Ne t'inquiètes pas". "Tout va bien se passer". "Pleure, ça fait du bien".

Ma deuxième main attrape son autre épaule. Doucement, en continuant de murmurer des phrases rassurantes, je la tourne face à moi. Elle a l'air résigné. Comme si elle n'attendait plus rien de cette vie. Est-ce le cas ? Encore une fois, je me rends compte que je ne sais rien d'elle. Même pas son nom.

En allant me balader dans les couloirs, je n'aurais pas imaginé que quelques minutes plus tard, je serais en train de consoler une inconnue. Et si un professeur nous surprenait ? Enfin, tant pis, c'est idiot de penser à ça maintenant.

Je pose son front contre mon épaule. Mon pyjama se retrouve vite mouillé.

J'imagine que la fille serait jolie,
sans les marques de ses larmes.

A toi @Ella Davis

en absence mais pas vraiment
couleur des paroles en RP : #804080

18 avr. 2020, 12:18
Contes de fées
Tu entends. Sans écouter. Ton esprit n’arrive pas à se focaliser sur ses paroles. Tu n’es même pas capable de reconnaître la personne. Tu as mal, ton cœur te fait mal, il cogne si fort contre ta poitrine que cela t’empêche de respirer.

Ouvre les yeux parle arrête de pleurer résiste sois forte arrête ne pleure pas STOP

Ton front. Contre une épaule. Peu importe quelle épaule. Une épaule contre laquelle tu continues de pleurer, jusqu’à ce que tu n’aies plus de larmes et que tes yeux soient secs comme le désert. Calme. Tu renifles un peu, tu trembles, tu hoquètes. L’épaule est toujours là.

Alors tu inspires et relève la tête pour la poser contre le mur. Tu ne sais pas depuis combien de temps tu es là. Tu as sûrement les cheveux en bataille, les yeux rouges et bouffis, ton nez a probablement coulé. Tu essuies ton visage ruisselant de larmes du revers de ta manche. Ta respiration a repris un rythme à peu près normal. Tu ouvres alors les yeux. C’est une fille. Une fille de ton âge, aux contours floutés par tes pleurs qui brouillent ta vue. Elle a les cheveux bruns coupés au carré, une frange. Les yeux verts. Elle a des lunettes de soleil sur la tête, mais cela t’alarme à peine. Tu ne peux que chuchoter :

- Est-ce que ça va s’arrêter ?

Elle ne doit pas comprendre, elle ne le peut pas. Tu voudrais t’enfuir mais tes jambes sont trop lourdes. Tes oreilles bourdonnent. Elle ne peut pas savoir que tu parles de tes cauchemars.

Ce n’est pas sa faute.
@Canelle Coutisson-Du-Mât

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

22 avr. 2020, 16:19
Contes de fées
Elle se redresse. Son souffle s'apaise, elle relève la tête. Elle jette un coup d’œil en direction de la porte, comme si elle voulait partir. S'enfuir de cet endroit où elle a versé tant de larmes, qui a recueilli ses pleurs. Je m’assois en face d'elle, en tailleur, le dos droit, les mains sur les genoux. Je dois avoir l'air un peu sévère, ce n'est pas le mieux pour la rassurer. Alors je me courbe un peu, je me rapproche d'elle en essayant de ne pas paraître intrusive. Même si, c'est probablement déjà le cas depuis que je suis entrée dans cette pièce.
Ses mot déchirent le silence. Sa voix est cassée, suppliante.

- Est-ce que ça va s’arrêter ?

Aucune idée. Je ne comprends pas. Mais je ne peux pas le lui dire comme ça. Elle semble prête a verser un nouveau torrent de larmes, je ne peux pas.

- Je ne sais pas de quoi tu parles, mais la douleur n'est jamais constante. Ça finira par s'arrêter, c'est certain.

Mes mots ne l'empêcheront pas de pleurer, ni de souffrir. Pourtant, j'ai quand même l'espoir que ça puisse l'apaiser.

- Comment tu t'appelles ?

Cette question est si banale, si peu adaptée à la situation... Et pourtant elle vient de jaillir hors de ma bouche. J'espère simplement qu'elle ne le prendra pas mal.

- Je m'appelle Canelle. Tu vas mieux ?

@Ella Davis

en absence mais pas vraiment
couleur des paroles en RP : #804080

25 avr. 2020, 11:14
Contes de fées
Tu es épuisée. Tu n’as plus la force de te battre. Tu voudras juste dormir. Sans cauchemars. Tout oublier et recommencer à zéro. Mais tu sais bien que tu n’en as pas le droit. Tu as hérité d’une seule vie, et c’est celle-là que tu dois vivre. Tu es obligée. Il te faut trouver le courage de la Gryffonne qui dort en toi. Pourquoi cela te paraît-il alors si dur ? La fille penche la tête sur le côté ; elle ne comprend pas, mais tu as conscience qu’elle veut t’éviter de te remettre à pleurer.

- Je ne sais pas de quoi tu parles, mais la douleur n'est jamais constante. Ça finira par s'arrêter, c'est certain.

Tu as vraiment envie de la croire. Alors tu scrutes la fille à la recherche de toute trace de mensonge. Tu n’en trouves pas. Elle a l’air sincère. Et si elle disait la vérité ? La douleur finit-elle réellement par partir ? Ou s’acharnera-t-elle sur toi toute ta vie durant ?

- Comment tu t'appelles ?


Cette question, si simple, t’apaise. Elle te fait oublier momentanément que tu ne vas pas aussi bien qu’on pourrait le penser. Oublier que tes parents n’ont jamais découvert tes blessures. Oublier que ton frère, jeune et innocent, en a été témoin, chaque nuit. Parler. Dire quelque chose. Comment je m’appelle…

- Ella.

Tu t’appelles Ella. « Rayon de soleil », en grec. Le soleil, il t’a tourné le dos. Mais bizarrement, peut-être as-tu l’espoir qu’il reparaisse un jour.

- Je m'appelle Canelle. Tu vas mieux ?


Non. Mais ça va aller mieux. Alors tu réponds :

- Oui.


Il faut que tu partes. Mais tu es clouée au sol. Tu as sommeil.

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14 mai 2020, 11:47
Contes de fées
Ella. Elle s'appelle Ella. C'est joli, ça glisse sous la langue, liquide. Ella, c'est rose pastel strié de bleu très clair. C'est doux, c'est délicat. C'est fragile.

-Ella... Je répète doucement.

Elle répond un simple "Oui" à ma question. Je ne crois pas qu'elle soit vraiment honnête, mais tant pis. Elle ne veut peut être pas se livrer à une inconnue, je comprends. Maintenant que son visage n'est plus déformé par les pleurs, je remarque qu'elle a l'air très fatiguée. On devrait rentrer dans nos dortoirs, la nuit est maintenant bien avancée. Et puis, avec tout le bruit que l'on a fait, quelqu'un pourrait bien nous avoir entendues. Mieux vaut ne pas rester dans le coin.

Je replace mes lunettes sur mon front, un peu nerveusement. Je me lève et lui tend la main.

-On devrait rentrer dans nos dortoirs, je lui propose d'une voix un peu ferme.

Je rajoute quelques mots, plus doucement cette fois.

-Tu veux que je t'accompagne ? Tu n'as toujours pas l'air en forme.

J'ai un peu peur pour elle. Peut-être même un peu plus qu'un peu. Elle à l'air fragile, si fragile... Pas faible. Fragile. Courageuse, mais fragile.

J'ouvre lentement la porte. Je glisse ma tête par l'entrebâillement. Personne n'a l'air d'être dans le couloir. Tant mieux.

-Je ne vois personne, je chuchote le plus faiblement possible.

en absence mais pas vraiment
couleur des paroles en RP : #804080

15 mai 2020, 13:48
Contes de fées
Tu n’entends pas vraiment ce qu’elle te dit. De toute façon, demain, tu essayeras d’oublier cette nuit où tu t’es montrée vulnérable. Il te faudra continuer de te battre, et d’avancer, toujours. La fille se relève, et elle te tend la main pour que tu fasses de même. Tu ne refuses pas ton offre ; cela ne t’étonnerait pas que tu t'écroules en tentant de te remettre sur pieds. Elle te parle de rentrer dans les dortoirs. Sommeil. Tu voudrais lui dire que oui, bonne idée, verser toutes les larmes de ton corps, trembler, claquer des dents et crier t’a épuisée. Qu’à présent, tu aspires juste à plonger dans un profond sommeil. Et ne pas me réveiller. Non. Tu dois continuer. Tu ne peux pas abandonner comme ça.

Accompagner. Non. Le chemin, c’est seule que tu dois le traverser à présent. Tu lui es reconnaissante pour ce qu’elle a fait pour toi. Mais tu dois trouver la force d’y arriver, car la vérité, c’est que l’on ne peut vraiment compter sur soi-même. Et tu dois pouvoir compter sur toi. De l’aide, oui. De la pitié, non. La fille n’a pas pitié de toi, mais elle te regarde comme si tu étais un miroir en équilibre. Si une brise de vent souffle trop fort, le miroir tombera dans le vide, lentement, lentement, jusqu’à toucher le sol. Et BOUM. Brisé en mille morceaux, mille éclats, mille reflets de vie. Plus de miroir.

Alors tu passes le seuil de la porte, le menton droit mais les yeux vides.

- Merci.

Ça te revient. Son prénom. Elle te l’a dit.

- Canelle.

Sur ces paroles vides de sens, mais si vraies, tu disparais dans le couloir, tel une ombre, hantée. Bientôt, le soleil se lèvera. Bientôt, à l’abri de l’aurore, tu trouveras le courage de repousser les ténèbres.
fin du RP pour moi, merci beaucoup, Canelle ^^

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"