Passionnant. Sarcasme. Mortellement passionnant. Non. Il fallait enlever le "passionnant" et le remplacer par "ennuyant". Son devoir d'Histoire de la Magie lui donnait la migraine. D'habitude, elle aimait bien, mais là... Non. Peut-être n'était-elle pas en phase. Ça irait plus tard. Ou jamais.
Elle soupira. Récupéra plutôt son devoir de Défense contre les Forces du Mal et rangea celui d'Histoire. La DCFM, c'était déjà plus son truc. Elle se plongea dedans avec joie. Plaisir. Délectabilité. C'est pas un mot, ça. Pas grave.

Elle avait prit avec elle tout un tas de livres empruntés à la Bibliothèque, qui prenaient même une partie de la place à côté d'elle. Elle aurait pu rédiger son devoir les yeux fermés, mais il lui fallait quand même un peu de lecture. Et elle apprendrait tout plein de nouveaux trucs ! Yeeah ! Elle riva son nez sur son livre, les yeux tout grands ouverts, comme pour essayer de voir le plus de choses possibles. La Deuxième année ne savait pas bien si cette technique fonctionnait, mais elle pouvait essayer.
Elle resta sur son bouquin pendant quelques temps, avant de se décider à faire une petite pause pour éviter de trop fatiguer ses yeux. Elle resta sans bouger pendant une minute entière, se demandant quoi faire. Un autre minute passa. Toujours pas d'idée. Elle pourrait se replonger dans son bouquin. Oui, mais ce ne serait plus une pause. Pas faux. Mais elle pouvait lire... un livre. Un manuel ? Bah... Oui ?
Elle farfouilla dans son sac, espérant trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Ou sous le nez, plutôt. Elle referma les doigts sur un livre très mince. Qu'est-ce que... Ah ! Roméo et Juliette. Oh misère... Pourquoi avait-elle ça dans son sac, au juste ? Cette histoire d'amour débile ? C'est un classique. Berk. Abomination. Elle aimait bien Shakespeare, mais pas les histoires d'amour. Le livre devait être depuis longtemps dans son sac, car elle ne se souvenait pas l'y avoir mit. Elle aurait préféré... Othello, tiens ! La jeune fille sortit son carnet à dessins - qui contenait plus de notes que de dessins - et récupéra sa plume. Il fallait qu'elle note avant d'oublier.

Satisfaite, elle allait ranger le livre à bruler. Elle ferait sa pause en lisant ses manuels, tant pis. C'est pas une pause, martela son esprit. Pas juste.
Cinq secondes plus tard, elle avait le livre haï ouvert devant elle. Elle rouspéta beaucoup tant elle trouvait ça bête. Elle avait du mal à se concentrer. À vrai dire, elle ne faisait pas beaucoup d'efforts. Elle avait plus en tête ses sortilèges que cette histoire tragique. Mortellement tragique. Ennuyante. Comme son devoir d'Histoire de la Magie. Mais quitte à choisir, elle préférait l'HdlM. Elle aurait bien aimé inventer un sort d'inversion, qui aurait remplacé l'Othello de chez elle par Roméo et Juliette et inversement. Elle y réfléchit intensément. Elle était intelligente, elle pourrait très bien inventer une formule. Non ?

Brian avait passé la matinée à errer dans les couloirs du château et à traîner dans sa salle commune. Il avait ensuite prit son repas dans la grande salle avant de passer à la bibliothèque.
Il avait passé un moment entre les hauts rayonnages encombrés avant d'attraper un livre au hasard. Il le prit et en lut le titre. Il tenait entre ses mains un livre de Shakespeare. "Othello ou le Maure de Venise", l'une des plus grandes œuvres du plus grand dramaturge anglais. Et une oeuvre moldue, qui plus est. Il de demanda ce qu'un tel livre pouvait bien faire là, c'était une bibliothèque sorcière, pas moldue.
Mais après tout' s'il y avait des cours d'étude des moldus, il devait bien y avoir des livres écrits et connus des moldus, même ici. En particulier ici, c'est une bibliothèque après tout. Alors il prit le livre qu'il était venu chercher pour faire son devoir. Puis il partit travailler à la salle d'étude.

Quelques minutes plus tard, il pénétrait dans la sale d'étude du deuxième étage. Il observa les alentours et repéra une jeune fille d'à peu près son âge qui semblait exaspérée par le livre qu'elle lisait. Il s'approcha silencieusement d'elle. Elle avait l'air perdue dans ses pensées. Il regarda le livre qu'elle lisait. Il arrivait à lire que c'était un Shakespeare, mais il ne parvenait pas à voir lequel. Alors il s'approcha et lui parla :

Salut, qu'est-ce que tu lis ?

Elle sursauta en entendant le garçon lui parler. Il lui demandait ce qu'elle lisait. Elle écarquilla les yeux, morte de honte. Que dire ? Ce serait tellement humiliant si elle avouait qu'elle lisait un livre de fille. Mais il ne me connait pas. Il pensera donc que je suis du genre à lire des livres de filles. Elle fallait gerber. C'était encore pire. Elle se tourna vers lui en s'appuyant d'un coude sur la table. Un blondinet. Sans doute en première année. Et de Serpentard au vu de son uniforme. Elle, elle avait enlevé son pull et sa cravate. Elle ne les aimait pas. Elle faisait trop guindée, dedans. Et puis elle avait un peu chaud, avec. Bon, la jeune fille divaguait. Faut que je lui réponde. Oh et puis zut ! Elle pouvait très bien dire la vérité, après tout. Il y avait plus horrible, non ? Et puis, elle s'en foutait de l'avis des autres, pas vrai ? Tout à fait !

-Salut. Je lis cette... horreur. (Elle lui montra le livre.) Roméo et Juliette, ajouta-t-elle d'un ton dédaigneux.

La métisse laissa retomber l'abomination sur la table en fronçant son nez de dégout. Elle n'avait pas aimé le peu qu'elle avait lu. Ça lui donnait mal au crâne. C'était tellement chiant. Un bon traité de botanique, c'était bien plus passionnant !
À la place, elle récupéra son devoir inachevé d'Histoire de la Magie. Un peu de courage, que diable ! Elle était une Gryffondor, pas une poltronne. Elle rangea tous ses livres en soupirant, mais garda celui dont elle avait besoin pour son devoir. Elle relut sa réponse à la première question. Fronça les sourcils. Il lui manquait la moitié des informations ! Qu'avait-elle donc dans la tête pour être aussi cruche ? Elle roula des yeux et chiffonna son parchemin avant d'en prendre un autre pour tout réécrire, en ajoutant cette fois les informations nécessaires. Elle n'eut même pas besoin du manuel. Se rendant compte qu'elle était peut-être impolie avec le première année, elle se tourna vers lui.

-Tu veux t'asseoir ? demanda-t-elle.

Elle lui sourit, pour lui montrer qu'elle n'était pas une sauvage. Puis, elle reporta son attention sur son parchemin. Bon sang de bonsoir, elle n'avait même pas besoin du manuel. Ces réponses, elle les connaissait ! Roméo et Juliette lui avait heureusement remis les idées en place. Sans doute la seule utilité de ce bouquin. Ou d'une pause, tout simplement. En passant des heures à étudier sans pause, on finit par se griller le cerveau. C'était surement vrai. En temps normal, elle n'aurait jamais buté sur des questions d'une telle simplicité. Elle avait envie de se taper la tête contre la table. Elle préféra se contenter de secouer la tête en maugréant.

Après qu'il eu posé sa question, il vit la jeune fille sursauter et se tourner vers lui en posant un coude sur la table. Brian l'observa un instant, puis elle répondit à sa question de façon brève et clairement dédaigneuse.
Alors comme ça, elle n'aimait pas Roméo et Juliette, le plus grand écrit du génial Shakespeare ? Et bien, elle à raison ! En fait, ça le rassurait plus qu'autre chose, après tout, il ne pouvait pas non plus dire que c'était son Shakespeare préféré, et pour dire vrai, il ne l'aimait pas vraiment. Et de toute façon, de nos jours, qui s'intéresse encore à des histoires d'amour à l'eau de rose nunuches écrites des siècles auparavant par un auteur moldu. Il vit la jeune fille ranger le livre et prendre un devoir d'Histoire de la Magie. Elle se pencha dessus et rouspéta, elle écrasa son parchemin et en prit un autre à la place.
Brian était perdu dans ses pensées quand elle lui proposa de s'asseoir en souriant. Brian prit une chaise en face d'elle et elle retourna à ses affaires. Il posa les deux livres qu'il avait sous le bras devant lui et sortit également un parchemin et une plume, lui aussi avait un devoir à rédiger. Il ouvrit le livre qui lui était nécessaire et commença à écrire les réponses aux questions écrites par sa professeure de sortilèges. Il lut patiemment les différentes parties de son travail avant de s'y mettre. Pendant presque cinq minutes, les deux élèves écrivirent chacun les réponses demandées par leurs professeurs. Puis Brian souffla et se recula en poussant sa chaise. Il prit entre ses mains le devoir et le roula avant de le mettre sur le coté et de reprendre le livre de Shakespear qu'il avait trouvé dans la bibliothèque. Il essaya d'en cacher le titre tant bien que mal afin que l'autre élève ne le juge pas idiot ou stupide. Il tenta finalement d'entamer la conversation avec sa camarade de table.

Qu'est-ce que c'est comme devoir ?

Il leva la tête et tint son livre ouvert en espérant qu'elle réponde. Il n'avait, mais alors vraiment pas envie de se retrouver avec un air d'idiot.

Le garçon s'assit face à elle et se mit lui aussi à faire ses devoirs, lui aussi. Il semblait s'en sortir, aussi elle ne lui proposa pas de l'aider. Elle se concentra plutôt sur son propre devoir et le finit en moins de deux. Le sujet ne la transcendait pas, mais elle fit de son mieux et mit du cœur à l'ouvrage. Hors de question d'avoir une mauvaise note ! Elle n'en avait jamais eu, même au temps où elle ne révisait pas aussi souvent, et elle n'allait pas commencer maintenant.
Au bout de quelques minutes, le garçon lui demanda le sujet de son devoir. Elle releva la tête. Il lisait un livre dont il cachait le titre. À dessein ou par hasard ? Elle haussa un sourcil, mais préféra ne rien en dire. Pour le moment.

-La Convention des Sorciers de 1289. C'est pour les deuxièmes années. Pas bien passionnant, mais bon, j'ai déjà fini mon devoir de bota.

Celui-là, il avait été diablement passionnant. Génial. Elle s'était vraiment amusée et avait essayé de le faire durer le plus longtemps possible. Malheureusement, elle connaissait un peu le sujet et même en rajoutant des milliers de détails, il n'avait pas fait long feu. Elle en avait été dégoûtée. Vivement le suivant !
La jeune fille se intéressante au livre du Serpentard. Elle ne voyait que quelques bouts de mots. Eare, ello et nise. Pas de quoi lui fournir beaucoup d'indices sur le sujet. Elle se mit au défi de trouver. À quoi pouvait correspondre ces bouts de mots ? Avec ello, elle se demandait si il ne s'agissait pas d'un livre sur les violoncelles. Mais eare et nise... Ça n'avait pas de rapport avec les violoncelles. Les violoncelles de Venise, peut-être ? Mais pourquoi le Serpentard lisait-il ça ? En quoi ça pouvait l'intéresser ? Peut-être jouait-il de cet instrument.
Au final, elle s'avoua vaincue. Elle ne voyait pas du tout.

-Et toi, tu lis quoi ? demanda-t-elle sans regarder le garçon.

Après tout, elle avait bien le droit de lui poser la question, non ? Lui-même l'avait fait il y avait même pas dix minutes. Et puis, ce n'était pas interdit de poser des questions à quelqu'un, non ? Elle fit comme si elle n'était pas intéressée pour deux sous par la réponse, comme si elle ne l'avait posée que pour alimenter la conversation. Mais ça la brûlait. Il fallait qu'elle sache. C'était obligé.
La gryffonne rangea soigneusement son devoir désormais terminé et chercha ce qu'il lui restait à faire. Astronomie. Bien. Elle devait bien avoir un bouquin d'Astronomie, non ? Elle le trouva, non sans peine, caché sous un livre sur les pierres précieuses. Elle n'en avait pas besoin pour ses cours, mais le sujet l'intéressait beaucoup. Elle sourit. Elle avait hâte de s'y mettre.

La fille releva la tête et observa son livre pendant quelques instants. Elle lui répondit que c'était un devoir d'histoire de la magie de deuxième année. Un devoir sur une convention de sorciers du 13^ème siècle. Elle eu l'air de chercher à deviner quelque chose avant de laisser tomber et de lui demander ce qu'il lisait sans même le regarder. Puis elle se désintéressa de la question et rangea son devoir. Enfin, elle prit un autre livre qu'elle attrapa sous un traité sur les pierres précieuses en souriant. Un sujet tellement passionnant, c'est vrai, quoi, je serais capable de passer des heures à regarder une pierre précieuse d'une douce couleur opaline ou même sanguine. Que ce soit un rubis, une émeraude ou un saphir; les plus pures sont d'une beauté sans égale, mais enfin, là je divague. Il attendit encore quelques instants avant de répondre :

C'est un livre de Shakespeare, une histoire un peu plus intéressante que celle des deux autres abrutis qui croient à l'amour absolu. C'est une histoire avec un gars qui manipule tout le monde et qui veut le pouvoir.

Il laissa ensuite son esprit dériver vers des histoires de stratèges intergalactiques à la peau bleue. Il reprit son devoir laissé de coté avant de se rendre compte qu'il l'avait quasiment fini. Brian remplit la réponse à la dernière question puis reprit son livre. Une idée lui vint à l'esprit. Il reposa le livre et sortit un rouleau de parchemin et écrivit dessus quelques idées qui lui traversaient l'esprit. Il passa ainsi quelques instants sur le papier puis reposa sa plume et souffla sur l'encre pour la faire sécher. Il en avait presque oublié la jeune fille.

Après ce qu'il lui semblait durer des heures, le garçon finit par lui révéler ce qu'il lisait... sans donner le titre de l’œuvre. Elle avait au moins l'auteur -le grand Shakespeare- et un bout de l'intrigue. Avec ce qu'elle avait déjà vu du titre, elle n'avait pas à chercher très loin pour connaître le nom du livre. Ce n'était pas bien sorcier et elle fut surprise de la coïncidence. Othello.Elle se tourna vers son camarade, avec un petit sourire intrigué. Se détourna aussitôt en secouant la tête. Il ne pouvait avoir lu dans ses pensées, ça devait donc être seulement un grand hasard. N'empêche, qu'elle se posait des questions. Mais elle ne dit rien. Le garçon s'était désintéressé d'elle et préférait s'occuper de son devoir. Elle haussa les épaules et se mit au travail. Elle lui jetait cependant de fréquents coups d’œil.
Au final, elle finit par se concentrer sur ce qu'elle faisait et se plongea avec ardeur dans les étoiles et les constellations. Au bout d'un moment, cependant, elle n'y tint plus et referma d'un coup sec son livre, manquant de se faire sursauter elle-même. Ce fut le cas de deux autres élèves près d'eux et ils lui lancèrent un regard agacé. Elle leur fit une moue d'excuse, avant de regarder son compagnon de travail bien en face et de lui demander sans ambages :

-Tu t'appelles comment ? Moi c'est Katherine.

Elle était un peu brusque, mais c'était dans son caractère. Il pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir l'ancienne Katherine devant lui. Il n'en serait pas ressorti vivant. Non, quand même pas. Mais il ne l'aurait vraiment pas appréciée. Sa nouvelle Elle détestait l'ancienne. Pas seulement parce qu'à cause de son ancienne Elle, les gens l'avaient fuie, ce qui l'avait empêchée de se faire des amis et l'avait rendue aigrie. Non, elle détestait son ancienne Elle parce que celle-ci était détestable, tout simplement. Elle n'en revenait pas que des gens aient pu l'apprécier. La jeune fille était bien moins tolérante. Elle n'avait peut-être pas été pire que certains, mais ça ne changeait rien au fait qu'elle s'était montrée exécrable avec beaucoup de gens. Une vraie teigne. Une sale peste, comme lui avait si bien dit Arya.
Elle poussa un soupir. Désigna au première année le livre qu'il avait un peu lu. Mieux valait tourner ses pensées sur autre chose.

-Othello ou le Maure de Venise. C'était lui que je voulais lire à la place de Roméo et Juliette. Sacrée coïncidence, non ?

Que tu l'aies en ta possession, faillit-elle ajouter, avant de se reprendre. Si elle disait ça, elle aurait vraiment l'air accusatrice. Mais accusatrice de quoi ? Le Serpy n'était assurément pas Legilimens. Et il ne savait surement pas lire l'avenir. Donc de toute manière, il n'aurait jamais pu savoir qu'elle voulait ce livre. Arrête de te monter le bourrichon.

Brian sursauta quand il entendit le son d'un livre fermé brusquement par la fille et il leva la tête. Elle lui demanda son nom en précisant qu'elle s’appelait Katherine. Il rangea le parchemin que lequel il avait écrits des phrases sans grande cohérence pour tout personne qui n'était pas lui. Une chose qu'il était le seul à pouvoir se vanter d'être.
Tandis qu'il cachait son parchemin, il examina le visage de la fille en détails. Elle avait un visage ovale avec un nez fin et des joues rebondies. Des cheveux noir corbeau lui descendaient en bas des cuisses.
Elle le regarda, dardant son regard bleu océan sur lui, et elle lui avoua que c'était le livre qu'elle voulait lire au lieu de Roméo et Juliette. Mais elle l'avait dit d'un ton accusateur. Brian bougea sur sa chaise, mal à l'aise. Il détourna le regard. Puis il lui tandis le livre en lui disant :

Tu le veux ? Moi je l'ai trouvé à la bibliothèque en en prenant un au hasard et je l'ai presque fini. Et sinon, mon nom c'est Brian, Brian Helton

Il essayait de paraître sympa, il n'avait aucune raison de se montrer autrement. Savoir qu'il était le plus intelligent des deux lui suffisait à garder le morale. Si il devait vivre en cohabitation avec les autres maisons, il espérait juste que les autres ne feraient pas trop attention à lui.

Et d'ailleurs, tu es dans quelle maison ?

Il préférait éviter d'avoir des soucis avec les autres Serpentard parce qu'il avait discuté avec une Gryffondor. Mais lui-même s'en fichait un peu.

Elle l'avait mis clairement mal à l'aise et elle s'en voulut aussitôt. Son ton n'avait pas été très amical. La jeune fille pinça les lèvres. Elle ne l'avait pas fait exprès et c'était ce qui l'inquiétait. Que des bribes de son ancien caractère réapparaissent sans lui demander son avis... ce n'était pas bon du tout.
Il lui tendit le livre, le lui proposa. Il devait penser qu'elle le voulait. Ce n'était pas le cas. Enfin si, mais pas comme ça. Le garçon avoua ensuite s'appeler Brian. Elle tenta un sourire, pour essayer de lui faire oublier ses mauvaises manières. Le Serpentard enchaina en lui demandant dans quelle maison elle était.

-Non, c'est bon. Garde-le. Finis-le. Je le prendrais ap... Attends voir... la Bibliothèque ? Qu'est-ce qu'un livre moldu fait dans une bibliothèque sorcière ? (Une pause.) Il est peut-être là pour les cours d'Étude des Moldus.

Elle ne connaissait pas le programme d'EdM, après tout. Si ça se trouve, il y avait des séances de lecture, un peu comme dans les écoles non-sorcières. Ça expliquerait la présence d'un tel ouvrage dans les rayons de la Bibliothèque de Poudlard. Parce que sinon, elle ne comprenait vraiment pas. Ce genre de livre n'avait rien à faire là. Il y en a peut-être d'autres. Et pas seulement des vieux classiques. Elle l'espérait. Elle aimait bien les classiques, mais dans une certaine mesure. Elle préférait les romans de fantasy, et de loin. Le Seigneur des Anneaux, par exemple. Il faudrait qu'elle se replonge dedans, d'ailleurs. Ce serait vraiment sympa. Elle sortit de nouveau son carnet pour noter tout ça. Perdue dans ses pensées, elle attrapa un crayon de papier et commença à croquer un dragon sinuant entre les mots qu'elle avait écrits à l'encre noire. Elle avait complètement oublié l'endroit où elle était. Ce furent le mot "Othello" sur la page précédente, qui la fit revenir à l'instant présent -et à la question de Brian à laquelle elle n'avait toujours pas répondu.

-Je suis à Gryffondor. Et toi à Serpentard, au vu de ton uniforme, dit-elle d'une traite sans relever la tête.

Ce n'était pas une question. Elle n'aimait pas tourner autour du pot et elle n'allait pas poser une question dont elle connaissait déjà la réponse. Elle se replongea dans ses dessins et ajouta des monceaux d'or près de son dragon. Elle mettrait ensuite un petit bonhomme aux pieds velus, tracerait les détails d'une grande salle et, touche finale, une pierre brillant de mille feux. Son projet bien en tête, elle s'y attela avec ardeur, comme si rien d'autre n'avait d'importance. Comme si elle n'avait pas un devoir d'Astronomie à finir. Ou un voisin de table qui devait se demander ce qu'elle était en train de fabriquer.

Katherine tenta de sourire quand il lui donna son nom, puis il lui demanda dans quelle maison elle était.
Elle lui répondit d'abord à la première question, celle à propos du livre. Elle se posa la même question que lui sur la présence d'un livre de Shakespeare dans la bibliothèque et arriva à une conclusion à laquelle il n'avait pas vraiment pensé. Mais qui paraissait pourtant logique. Les cours d'étude des moldus devaient bien étudier les œuvres des moldus. Car après tout, pour connaître vraiment un peuple, il faut étudier ses coutumes, son art, ses croyances. C'est le meilleur moyen de vaincre ses ennemis.
Pendant qu'il réfléchissait, la jeune fille sortit un carnet et nota quelque chose dedans.
Puis elle commença à dessiner. Il essaya de regarder son dessin, en vain. Il ne parvenait pas à savoir ce qu'elle dessinait.
Perdu dans ses pensées et essayant tant bien que mal de découvrir ce qu'elle pouvait bien faire, il sursauta quand elle lui dit dans quelle maison elle était, ce qui fit qu'il n'entendit que la fin, où il était question de son uniforme. Par réflexe, il baissa la tête sur sa robe noire et ne vit que son écusson. Il releva la tête et, cette fois, il réussi à voir ce qu'elle dessinait. Un dragon ! Il se frotta les yeux pour être sûr d'avoir bien vu. Et il avait bien vu. Sa première pensée alla à Eragon et au mirifique Smaug. Puis il s'insulta dans sa tête. Il y avait bien d'autres dragons dans le monde de la magie et c'était certainement le cas pour celui-ci. Si ça se trouve, elle ne connait même pas Smaug Rien que d'y penser, il en avait les larmes aux yeux. Il avait grandi avec des histoires de Dragons, de magiciens, et de terres fantastiques, mais aussi de planètes, de vaisseaux et de Jedis. Et les films, rien que pour la musique, ils valaient le coup. Les plus belle musiques sont celles qui racontent une histoire en plus de l'histoire. Il faut vraiment que je me calme sur les musiques du seigneurs des anneaux pendant que j'écris, c'est bien trop génial Il regarda à nouveau le dessin et eu un choc. Elle avait commencé à dessiner un petit bonhomme en plus des tas d'or et de la salle dans laquelle trônait le dragon, un air de seigneur sur sa gigantesque tête écailleuse.
Il n'eu plus aucun doutes, c'était lui, le grand dragon doré, Smaug le terrible. Sans faire exprès, il lâcha une exclamation de bonheur et ne pût s'empêcher de le faire un peu fort.

Smaug, tu dessine Smaug, c'est génial, j'adore le hobbit et le seigneur des anneaux. Avec Gandalf, Thorin, Aragorn, les orcs, le Rohan et les elfes !

Il regretta immédiatement son emportement. Les autres élèves de la salle le regardèrent avec désapprobation. Il baissa la tête et leva les yeux vers sa camarade, un peu honteux, et franchement heureux que quelqu'un ici connaisse tout ça. Il était devenu complètement rouge et il espérait qu'elle réagirait bien.