Une ambiance particulière régnait dans le château depuis que les hiboux avaient fait leur distribution du matin. Le petit-déjeuner avait été perturbé par d'incessants échanges de journaux et un vent de panique semblait s'être emparé des élèves. La Une de la Gazette du Sorcier était à l'origine de tout cela. En effet, elle annonçait la découverte du cadavre mutilé de la sorcière enlevée par l'armée moldue. Il y avait là de quoi alimenter les débats entre les petits sorciers de diverses origines. Maddie, quant à elle, peinait à croire en tout cela et était restée pour l'instant en dehors de toute discussion à ce sujet. Même lors du déjeuner lorsqu'une camarade lui demanda directement son avis, elle avait botté en touche se contentant d'un simple "On verra bien la suite" agrémenté d'un haussement d'épaules avant de retourner à son repas.

Le sujet était dans toutes les bouches, même dans la salle d'études, lieu normalement dédié au travail scolaire. Ce jour-là, Maddie avait plutôt eu l'impression d'entrer dans un salon de thé... Elle avança jusqu'à un visage familier, passa ses jambes pour pouvoir s'installer sur le banc et salua son ami Kevin avant que son regarde ne tombe à nouveau sur un exemplaire du journal sorcier. "Encore...mais on ne va pas faire que de parler de ça" lança-t-elle. Inévitablement la discussion qu'elle avait soigneusement évité toute la journée était lancée. Elle se serait tapée d'avoir fait l'erreur de faire une remarque sur la présence du quotidien. Elle explique alors son point de vu :

"Non mais c'est pas que j'y crois pas mais je pense pas que ça ira plus loin que ça. Des meurtres ça arrive tout le temps. Peu importe dans quel monde mais c'est pas pour autant qu'il va y avoir une guerre entre les deux. J'ai toujours vécu parmi les moldus et au final on peut voir partout que la magie les fascine. Que ce soit dans les films, dans les livres, ils mettent de la magie partout. On est plus à l'époque de Salem, tout ça va finir par se tasser." Elle croyait dur comme fer à ce qu'elle venait de dire. Naïve et d'une foi profonde en l'Homme, elle préférait penser que tous avaient appris de l'Histoire et que les erreurs du passé ne se renouvelleraient pas. Toujours d'une innocence agaçante et résumant le monde à son quotidien, elle continua à exprimer son opinion sur les événements qui avaient ébranlés la communauté magique et tenta, même si elle ignorait s'il en avait réellement besoin, de rassurer son ami :

"Et puis nous de toute façon on est en sécurité nous ici à Poudlard. On ne risque rien et je pense que c'est pareil pour nos familles. Regarde, on avait déjà l'impression que le monde nous tombait sur la tête avec l'arrivée au pouvoir de Parkinson et au final on vit quand même notre train-train quotidien. Tout n'est pas rose, je dis pas le contraire, c'est loin d'être le cas d'ailleurs mais tu te sens en danger toi, réellement ? Perso, je pense que si on avait à craindre pour nos vies, l'école nous laisserait pas comme ça, à ne même pas savoir nous défendre. Ils nous formeraient. Regarde, depuis le printemps dernier, à part un couvre-feu et des protections, rien de particulier n'a été mis en place. Même après ce qu'il s'est passé au bal ! Dans ma filière on ne sert même pas de nos baguettes. On apprend plus aucun sortilège. Ma baguette ne me servirait absolument plus à rien si j'avais pas pris Méta en option et c'est pas pour me déranger de toute façon, ça m'est bien égale... C'est mon choix après tout... J'ai pas spécialement envie de m'en servir, faut croire que je dois être une fausse sorcière... Mais bref, tout ça pour dire que si danger il y avait, on nous imposerait certainement à tous des cours de Défense contre les forces du mal ou encore, si le souci venait des non-sorciers, au moins l'apprentissage de sortilèges utiles dans ces circonstances...Après c'est peut-être ce qu'il y aura dans la conférence qu'on va avoir dans le mois. On verra bien..."

@Wilson Kingson
Autorisation donnée par Kevin Gilway pour la citation de son personnage

En tant que né-moldu, Wilson ne peut pas rester indifférent face à cette une de la Gazette du Sorcier qui ce jour indique que les moldus ont capturée une sorcière du nom de Bathilda Menford. Mais pourtant, au plus profond de lui, il se dit que de toute façon la Gazette du Sorcier est aux mains du conseil des sorciers, alors ils racontent ce qu’ils ont envie de raconter. C’est sur que si la situation avait été inversés, ils ne l’auraient pas montré sous cette angle si tragique. Wilson avait lu cet article ce matin-là, mais en essayant de garder toujours cette attitude « le conseil ne fait que ce qui lui apporte et ne retranscrit pas la vérité ». Il ne savait si sa pensée était vrai, mais c’est ce qu’il s’imagina.

Ce jour-là, Wilson était dans la salle d’étude près d’un groupe de Poufsouffle. En vérité, il s’en fichait du groupe de Poufsouffle, il voulait juste être éloignés des Serpentard pour ne pas être tentés de parler plutôt que faire ses devoirs. Wilson est un étudiant assez distrait et comme il n’aime pas les devoirs, c’est plus facile de dévier son occupation sur autre chose. Être à côté des Poufsouffle, c’était une bonne option, étant donné qu’en dehors de Cassandre, il n’a aucune affinité avec eux, pourquoi irait-il leur parler ?

Il faisait tous son possible pour rester concentrés sur son devoir, malgré tout, il entendit tous ce que le groupe des blaireaux se racontaient. La jeune Maddie avait raison, la magie fascine chez les moldus, mais elle est aussi dangereuse qu’impétueuse. Certains moldus la redoute et même chez les moldus qui n’avait encore aucune connaissance de ce monde magique. Wilson sait de sa famille que certains moldus peuvent être redoutable. Par contre, le faite qu’elle relativise sur la sécurité des élèves à Poudlard, que Parkinson ne touchera à personne, Wilson en était moins sur. Certes, Parkinson ne touchera à aucun élève de cette école, pas si Loewy est dans les parages, mais les élèves entre eux, ont des opinions différentes sur le sujet… la politique tout ça… même chez les moldus c’est un sujet de discorde, alors normal qu’il en soit autant chez les sorciers. Wilson se souvient du conflits qu’il a eut avec Carry en septembre, cela peut très bien recommencer avec d’autres élèves. Si ça se trouve à cette instant précis, deux élèves sont en train de se disputer pour ça, sans que Wilson ni Maddie n’en sache rien.

Et le fait même qu’elle soit naïve au point de penser que sa filière prouve qu’il n’y a aucun danger… Wilson posa aussitôt sa plume et arrêta d’écrire en pleine phrase. Il abandonna son devoir de Divination et toutes ces idioties qu’il soit imaginer au plus profond de lui pour se tourner vers le groupe de Poufsouffle et en particulier Maddie. Il essaya de ne pas être trop dur avec elle, il voulait lui faire prendre conscience de ses erreurs sans l’attaquer ou la brusquer. L’idée est de lui faire prendre conscience que les adultes ne seront toujours pas là pour elle. Pour cela, il lui dit :

« Tu ne seras pas à Poudlard toute ta vie, tu sais ? Loewy et les profs ne seront pas toujours là pour assurer ta sécurité. Ici, nous sommes peut-être sans danger, mais dehors... »

Wilson laissa sa phrase en suspens comme pour laisser imaginer la suite à Maddie. Elle a dit avoir toujours vécu parmi les moldus alors le danger, c’est important qu’elle connaisse, qu’elle soit née-moldue ou pas, elle connaît des moldus. Wilson espère qu’elle ne connaîtra jamais une situation comme la sienne. Et après avoir tenter de réveiller l’instinct de survie dans l’esprit de Maddie, Wilson continua :

« C’est pour ça qu’il est important d’apprendre à se défendre ici, pour être prêt pour dehors. Au cas où. La Métamorphose pourra t’aider, mais la Défense contre les Forces du Mal, elle, prépare vraiment à survivre en cas de danger. On ne sait jamais ce qui peut arriver, avant d’être confronter au problème. »

Wilson s’en veut, le voilà partit dans de la morale, alors qu’à la base, ce n’était pas du tout son attention première. Il n’arrivait pas à comprendre que cette fille ne voulait pas utiliser la magie, ou si elle était juste trop naïve de penser que le monde est un lieu en sécurité. C’était peut-être valable avant… mais aujourd’hui, avec Ursula Parkinson au pouvoir, il est certain que ce n’est plus le cas.

Maddie reprenait son souffle après son long monologue. Elle posa son regard sur son camarade. Elle attendait une réponse de sa part, qu'il partage son point de vue personnel qu'il soit en accord ou non avec le sien d'ailleurs. Maddie aimait les débats. Cependant, elle ne s'attendait pas à ce que la réponse vienne d'ailleurs. Elle avança son buste sur la grande table pour parvenir à voir son interlocuteur. Le bord en bois lui sciait les côtes tant elle s'appuyait dessus mais elle ne ressentait pas la douleur tellement elle buvait les paroles du garçon.

Il n'était pas de sa maison et elle pouvait sans mal deviner qu'il était plus âgé qu'elle. Elle le dévisagea un instant. Ce n'était absolument pas par agacement, simplement un effet de sa réflexion. Il lui disait quelque chose. Maddie connaissait ce visage et avait son nom sur le bout de la langue. Petit à petit, elle remettait les pièces du puzzle en place. C'était grâce au Quidditch qu'elle le connaissait. *King quelque chose... Kingson ! Wilson Kingson !*. Elle avait retrouvé son nom. Si elle avait pu, elle aurait frappé dans ses mains pour célébrer la réussite de son cerveau mais elle était trop impressionnée pour cela et, à part peut-être un très léger sourire, le garçon ne devait rien avoir perçu de sa réflexion.

Maddie avait reçu de son éducation le respect de ses aînés. C'était réellement quelque chose d'encré en elle et même si Wilson n'avait qu'un ou deux ans de plus qu'elle, c'était bien assez pour qu'elle ne bronche pas et qu'elle écoute avec attention ce qu'il avait à lui dire. Si cela avait été Kevin qui était intervenu, elle se serait directement lancée dans une réponse. Elle aurait tout de suite répondu ce qui lui serait passé par la tête. Elle aurait été spontanée, comme à son habitude mais là, elle se sentait comme devant un professeur. Elle s'obligeait donc à faire preuve de réflexion. Ses mots avaient plus de poids.

*Dehors ? J'ai rien remarqué de particulier pendant les vacances... Quoi que si... Peut-être à Londres... Les gens étaient un peu plus tendus que d'habitude, c'est possible... Comme s'ils se méfiaient des autres. Il pense que les gens pourraient s'attaquer les uns les autres pour un simple soupçon ? Qu'on pourrait m'attaquer moi ? Mais je suis inoffensive, moi...* son cerveau partait dans tous les sens. Le Serpentard avait commencé à faire émerger un sentiment de peur en elle. Elle sentait son corps se crisper au fur et à mesure de ses paroles.

*Si je venais à me faire attaquer, je mourrais c'est certain...* voilà quelle était la conclusion qu'elle tirait de tout cela. Sa confiance en elle était au plus bas ces derniers temps. Tout l'opposé de ce qu'elle était auparavant. La rupture, le sentiment de perdre pied en cours, les mauvaises nouvelles qui s'accumulaient dans les journaux qu'elle avait toujours cherché à minimiser mais qu'elle savait tout de même exister, tout cela faisait grandir en elle sa sensation de ne plus avoir sa place à Poudlard et même dans le monde de la Magie. D'être une fausse sorcière. Qu'il y avait eu erreur lors de l'envoie de sa lettre d'admission. Elle se voilait la face par rapport à tout cela depuis un moment déjà, se réfugiant derrière le fait que sa maman avait eu une vie parfaite sans magie alors elle se disait que cela serait sûrement pareil pour elle. Que ne plus se servir de sa baguette, ne serait pas un problème. Elle avait peut-être tord finalement. Elle se questionnait. Les paroles de Wilson la faisait réfléchir, elles la secouaient. Le monde n'était plus le même désormais. Qu'elle le souhaitait ou non, qu'elle soit capable ou non de lancer un sortilège, elle était belle et bien une sorcière et si cela venait à se savoir, elle pourrait être en danger. Elle commençait à le comprendre bien malgré elle.

Elle ne savait pas vraiment quoi répondre, tout se bousculait dans sa tête. Elle se mordait à tour de rôle sa lèvre inférieure et l'intérieur de la joue. Elle était mal à l'aise. Elle se sentait même un peu bête.

"Tu penses que tout cela n'est pas près de s'arrêter ? Tu te sens en danger toi dehors ? T'as déjà eu des soucis ou vu quelque chose ?" Ses questions paraîtraient peut-être déplacées mais elle ne voyait pas comment faire autrement. Elle avait besoin de savoir, d'avoir des témoignages autres que son propre ressenti ou de ce que racontaient les journaux pour continuer à ouvrir les yeux sur le monde qui l'entourait.

Si à la base Wilson voulait s’éloigner de ses amis pour pouvoir travailler sans être distrait, il fut rapidement rattrapé par ses mauvaises habitudes à cause d’un groupe de Poufsouffle. C’est alors qu’il entra dans une conversation sérieuse avec une jeune élève de la maison d’Helga, au sujet de la sécurité intérieur de l’école et de l’usage de la magie.

Lorsqu’il évoque le fait que la Défense contre les Forces du Mal est une matière importante, et qu’à tout instant, chaque sorcier, même élève de Poudlard, pourrait être un jour confronté à un problème de sécurité faisant appel à des sortilèges de Défense contre les Forces du Mal, c’est bien à cause de l’évènement de la troisième tâche du tournoi des trois sorciers. Avec ses amis et son Protego, il a bien compris que même Poudlard pouvait montrer des failles dans sa sécurité, et cela a été confirmé par toute la série d’évènements qui a suivit celui-ci. Wilson a eut peur ce jour-là, et c’est vraiment à ce moment qu’il a prit conscience qu’il devait apprendre à se protéger… la magie comme un bouclier invisible, car pour certains, la magie est une arme.

Voyant que la jeune fille semblait mal à l’aise, Wilson prit conscience qu’il lui avait peut-être fait peur. Ce qu’il ne voulait pas. Il voulait lui faire prendre conscience qu’il fallait apprendre à se protéger au cas où un danger surviendrait dans sa vie sans prévenir, mais pas l’apeurer pour la venue d’un danger qui ne viendra peut-être jamais. Et sa question ne fit que confirmer les pensées de Wilson, puisque Maddie demanda si Wilson avait déjà eut des soucis au dehors. Wilson essaya de répondre calmement, pour ne pas effrayer d’avantage la Poufsouffle.

« Non, j’ai lu les journaux… la Gazette… Poudlard est bien protégé, mais par le passé, Poudlard a été attaqué. Quand j’étais en première année, des loups et des mauvais sorciers ont attaqué l’école pendant la troisième tâche du tournoi des trois sorciers. J’en parle beaucoup depuis, parce que si je suis si bon en Défense contre les Forces du Mal et que j’accorde autant d’importance à la protection des gens, c’est grâce à cet évènement. Si avec deux potes, nous avions pas essayé de lancer le sortilège Protego sur la foule, on serait peut-être plus là. C’est pourtant un sort de quatrième année ! Tout seul, j’y serai pas arrivé, mais à plusieurs, on a réussi. » Wilson sourit et dit : « Je cherche pas à me vanter, je veux juste que les gens prenne la menace extérieur au sérieux. On est pas dans un conte de fée, le danger est partout ».

Conscient que ces paroles n’allaient pas rassurer la jeune fille, Wilson poursuivit en disant :

« Mais Poudlard est mieux sécurisé maintenant, normalement on a plus rien à craindre. Quant à tes cours, ils te serviront quelques soit le métier que tu choisiras. Tu peux continuer ta filière, mais il faut prendre la Défense contre les Forces du Mal en complément. C’est important ! »

Wilson ajouta un second sourire sur son visage. Il apportait encore des conseils, même pour une fille qu'il connaissait à peine.

Wilson avait absolument toute l'attention de Maddie. Elle l'écoutait religieusement. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle l'entendit conter son exploit de Première Année. Elle était impressionnée. Elle ne fit cependant aucun commentaire, se doutant bien que le garçon ne lui avait pas raconté tout cela pour l'impressionner. Il n'avait sans doute pas besoin de l'admiration d'une Troisième Année. Elle se concentrait surtout sur le but de tout cela, elle essayait de comprendre le message que voulait lui faire passer le garçon. Il se montra au final très clair, mais Maddie doutait de ses capacités. Elle aurait aimé lui dire qu'il avait raison et qu'elle allait tout mettre en oeuvre pour se former, pour être prête à agir peu importaient les circonstances. Le remercier et lui dire qu'il l'avait convaincu. Pouvoir le laisser poursuivre sa journée tranquillement... mais non. Il l'avait convaincue. Cela était vrai. Elle avait bien compris l'intérêt de savoir se défendre compte tenu du contexte actuel même s'il était possible qu'elle ne soit jamais exposée concrètement au danger. Cependant, elle ne s'en sentait pas capable. Elle ne voyait pas comment faire. Son cerveau tournait à plein régime.

Elle ne voyait pas comment elle pouvait étudier seule une matière qui demandait tant de pratique. Elle aimait se plonger dans les livres, étudier n'était pas un souci pour elle, mais elle savait que l'apprentissage théorique avait ses limites. Une matière telle que la Défense contre les Forces du Mal ne s'apprend pas dans les bouquins, il faut la pratiquer. Et cela était bien problématique. Elle savait bien qu'il était interdit de se servir de sa baguette en dehors des cours. Elle savait également qu'elle ne pourrait certainement pas réintégrer les cours de Défenses Contre les Forces du Mal en plein milieu de l'année scolaire. Comment faire alors ? Elle ne voyait pas comment elle pourrait réellement apprendre par elle-même sans l'aide et les précieux conseils d'une personne plus expérimentée.

Elle s'avouait déjà vaincue et baissait d'avance les bras. Cela était à mille lieux de lui correspondre. Maddie avait toujours été une jeune fille enthousiaste, débordante d'énergie, de motivation, de volonté et d'un optimisme à toute épreuve. Mais depuis quelques mois elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle se rabaissait, n'avait plus confiance en elle, elle repoussait tout même la magie de peur qu'un échec ne soit la goutte de trop. Elle se détestait pour cela, elle voulait le combattre, mais elle n'en trouvait pas la force. Pourtant, le discours de Wilson avait réveillé un petit quelque chose en elle. L'instinct de survie peut-être. Elle demanda alors, presque comme un appel à l'aide :

"Et je fais comment ?"

La phrase était sortie toute seule. Le ton bien plus désespéré qu'elle l'aurait souhaité. Elle avait honte. Le garçon allait sûrement la prendre pour une godiche. Si elle avait pu aller se cacher dans un trou de souris, elle l'aurait fait. Elle tenta de se redonner une contenance, mais commença par bafouiller lamentablement :

"'Fin euh je... j'veux dire que... vu qu'on est à la moitié de l'année, je ne peux pas réintégrer la classe. Enfin... je pense pas. Pas avant l'année prochaine du moins. Je vois pas non plus comment je peux faire pour l'étudier toute seule et surtout sans me faire attraper."

Désolée pour cette longue attente.

Porter de l’attention pour quelqu’un qui ne connaît pas, c’est pas dans son habitude, mais par contre, Wilson a esprit de protection renforcé et quand il sent quelqu’un qui pourrait peut-être être en danger, il se doit de l’avertir, de l’aider à se préparer avant que le problème ne survienne. Pourtant, il n’affectionne pas particulièrement cette fille et n’a jamais eut quoique ce soit avec elle. Au contraire, en ce moment, il aspire avoir la paix dans ce qu’il entreprend.

Lorsque Maddie demanda comment faire pour rajouter la Défense Contre les Forces du Mal à son cursus en pleine année scolaire, les pensées de Wilson se brouilla. Sa première pensée fut d’aller demander à Miss Holloway qui en soit, est la pensée la plus rationnel et celle que Maddie peut réaliser sans difficulté. Mais Wilson pensa aussi au Merlin. Maddie pourrait rejoindre le Merlin pour suivre les cours de Wilson et rattraper le niveau. Mais Wilson n’est pas un recruteur du Merlin, il ne connaît pas les conditions d’accès à ce groupe et surtout, seul un recruteur à le droit de discuter de ça avec une nouvelle recrue. Instinctivement, Wilson se retourne pour regarder si un recruteur du Merlin ne se trouve pas dans la salle mais personne. Tant pis, il va falloir se débrouiller autrement.

Le cinquième année regarda la jeune fille avec pleins de compassion, se disant qu’avec le Quidditch, le Merlin et les BUSE approchant, il n’aurait malheureusement pas le temps de l’aider, mais qu’il était certain que Miss Holloway pourrait faire quelque chose. Cette professeure est de loin la meilleure qu’est connu Poudlard depuis longtemps, sur qu’elle ne laissera pas une élève comme ça. Wilson lui dit :

« Tu devrais aller en parler à Madame Holloway. Je suis sur qu’elle te laisserait rejoindre sa classe, si tu dis que finalement tu souhaites suivre la Défense Contre les Forces du Mal en cours facultatif. Et au pire si elle dit non, rien ne t’empêche de prendre les cours d’un camarade qui suit cette matière. »

C’est ce que Wilson faisait pour les cours d’Étude des Moldus. Bien trop fier d’être un né-moldu pour avoir prit cette option, il suit les cours sur un camarade de maison. L’avantage de suivre un cours comme ça, c’est que s’il veut arrêter à n’importe quel moment, il le peut. Les professeurs ne sont pas là pour le saouler et lui dire qu’il n’avait qu’à pas s’engager. Et puis, il n’y a pas d’interro non plus à subir. Si Wilson n’a pas envie d’apprendre, il apprend pas. Ça change des cours de Soins aux Créatures Magiques qu’il est obligé de subir.

Wilson baissa la tête sur son devoir de Potions, mais en faite, il n’avait plus envie de le faire. Il fit semblant de réfléchir en attendant la réponse de sa camarade d’école.

Maddie réfléchissait en même temps qu'elle écoutait Wilson et au fond, elle savait bien qu'il avait raison. Cela ne coûtait rien d'essayer. Au pire, Miss Holloway lui dirait non. Elle serait sûrement vexée et déçue mais au moins elle aurait tenté. Ne pas essayer serait la pire des erreurs. Une chose était sûre, Maddie mettrait toutes les chances de son côté avant de s'entretenir avec son ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal. Elle chercherait tous les arguments qu'elle pourrait lui avancer afin de la convaincre de la réintégrer dans sa classe. Son sérieux, ses notes et le contexte actuel seraient les points centraux de son argumentaire. Elle lui montrerait également sa motivation et s'il fallait passer par des supplications, elle le ferait. Peu importe l'image de cela pourrait lui donner, seul atteindre son but compterait. En arrivant à cette conclusion, Maddie se rendit compte de l'évolution de ses pensées en à peine cinq minutes de conversation avec son aîné. Elle avait fait plus de chemin en ces quelques minutes qu'en six mois à se torturer l'esprit avec de multiples questions. Oui, elle était une sorcière ! Non, elle n'était pas plus bête qu'une autre et pourrait apprendre à se défendre ! Elle avait presque envie de se lever et de le crier haut et fort. Il ne restait plus qu'à espérer que ce regain de confiance ne retomberait pas comme un soufflé.

Reboostée, elle ne remarqua pas que le garçon était retourné à son devoir et souhaitait peut-être désormais être tranquille. D'une voix assurée et plus haute qu'il le fallait en ce lieu, elle lui répondit :

"Tu as raison, j'irai lui parler ! Qui ne tente rien, n'a rien. Pas vrai ? Par contre... si elle me dit non... je ne pense pas que prendre les cours de quelqu'un suffirait. Je ne peux pas apprendre les sortilèges seulement dans les livres, c'est pas comme les cours d'Histoire de la Magie. Ça ne suffirait pas. Il faudrait que je puisse m'entraîner. Et là, si je me fais attraper, c'est les problèmes assurés vu qu'il est interdit de pratiquer la magie en dehors des cours..."

La petite blonde arrêta là le cours de ses paroles mais continuait à réfléchir à cette problématique. Cependant, elle ne voyait pas de solution qui tienne la route. Auparavant, les élèves étaient bien plus libres de leurs faits et gestes. Désormais, ils étaient surveillés, devaient respecter des couvre-feu... Jusqu'alors ça n'avait jamais posé de souci à la petite blonde mais maintenant qu'elle envisageait d'enfreindre le règlement, cela prenait une tout autre dimension. Ce serait beaucoup plus délicat de ne pas se faire remarquer et les punitions seraient peut-être beaucoup plus sévères, elle en avait conscience.

Désirant profiter au maximum de l'expérience du garçon, elle osa :

"Au cas où, tu ne connaîtrais pas des endroits genre des cachettes où je pourrais être sûre de ne pas me faire chopper ?"

Le cinquième année avait reporté son attention sur son devoir de Potions mais en faite, il n’arrivait pas à se concentrer. Il préférait discuter avec la jeune Poufsouffle plutôt que de travailler, même si cette matière est haut combien importante dans la scolarité de Wilson. Il venait de proposer à Maddie de parler à miss Holloway pour qu’elle suive de nouveau les cours de Défense contre les Forces du Mal, en lui proposant même, dans le cas où la réponse serait un refus, de demander à quelqu’un de passer les cours. Bon Wilson s’imagine que suivre des cours de Défense contre les Forces du Mal de cette façon sera sans doute plus compliqué que des cours d’Étude des Moldus, surtout pour la pratique, mais c’est une solution de dernier recours.

La jeune fille lui avait répondu alors qu’elle irait lui parler, et Wilson ne pouvait être qu’heureux d’entendre cette nouvelle. Elle lui parla ensuite de la difficulté à s’entraîner à la pratique dans l’hypothèse où Miss Holloway refuserait. Elle avait carrément l’intention d’enfreindre le règlement, d’après elle, pour s’entraîner à la magie. Visiblement, elle n’avait pas compris la nuance du règlement intérieur de l’école. Wilson en profita pour lui donner un conseil de bon Serpentard qui se respecte :

« Il est interdit de pratiquer la magie en dehors des cours, ouais… mais pour s’amuser. Si tu la pratiques dans le cadre de tes devoirs, pour apprendre, personne ne te dira rien. »

Mais il y avait encore un soucis pour qu’elle puisse s’exercer seule. En effet, la Défense contre les Forces du Mal est un processus de défense contre une attaque reçu. Alors, contrairement aux Sortilèges ou la Métamorphose qui peut s’exercer seul dans son coin, la Défense contre les Forces du Mal requiert qu’on lance une attaque, même pour s’entraîner à la défense. Maddie n’y arrivera pas toute seule.

« Il faudrait que tu trouves quelqu’un, si Madame Holloway refuse, parce que tu ne pourras pas t’entraîner seule. »

Maddie a très certainement des amis de confiances, Wilson pense à eux. Il regarda les autres élèves de Poufsouffle attablé, comme l’un d’eux pourrait en être. Mais ça, c’est à Maddie d’en juger, Wilson ne fait que conseiller. Le cinquième année n’avait pas oublié la dernière question de la Poufsouffle, à propos des endroits de cachettes. Même s’il pense que ce n’est pas nécessaire, si cela peut la rassurer, Wilson lui répondit quand même.

« Comme cachette sur, il y a les souterrains… ce sont des couloirs et des salles abandonnés à côté des cachots. Il y a aussi la salle sur demande, je ne sais pas si tu connais, elle n’est pas facile à trouver quand on sait pas. Et… » Wilson s’arrêta un instant pour réfléchir puis reprit. « Et la salle de classe de Défense contre les Forces du Mal évidemment. Madame Holloway peut y passer et te surprendre, mais que peut-elle dire de mal à une élève qui vient dans sa classe pour s’exercer à sa matière ? »

Maddie écouta les réponses de Wilson qui, une nouvelle fois, avait su trouver les mots non seulement pour la convaincre, mais aussi pour la rassurer. S'il lui disait qu'elle ne risquait rien à s'entraîner à une matière qui n'appartenait pas à son cursus, c'était sûrement parce qu'il en avait fait l'expérience et savait ce qu'il disait. Bien qu'elle le connaissait peu, la petite blonde lui faisait confiance et ses craintes se dissipèrent alors. Elle aimait beaucoup parler avec lui et se sentait désormais à l'aise, car elle avait vraiment l'impression qu'il s'intéressait à elle. Qu'il ne cherchait pas à se débarrasser d'elle, mais réellement à lui venir en aide en la guidant du mieux qu'il le pouvait. C'était son sentiment, elle pouvait se tromper, mais le fait que le jeune homme lui conseilla de trouver un partenaire d'entraînement prouvait à ses yeux tout de même ce point.

Forcément, Maddie se mit directement à réfléchir à l'identité de cette personne de confiance avec qui elle pourrait s'exercer. Un premier nom lui vint à l'esprit, mais elle chassa sans tarder cette idée. Même si l'après-midi Bavboules avec Jeffrey s'était très bien passée et qu'elle avait constaté qu'il y avait toujours une complicité entre eux, elle ne se voyait pas lui demander ce service. La situation était encore trop délicate pour qu'elle veuille se retrouver seule à seule avec lui chaque semaine. Elle se força donc à réfléchir à d'autres noms. Celui d'Eileen, d'Herminie et Cassandre vinrent alors. Bien qu'elle soit d'avantage proche d'Eileen, elle pensa qu'Herminie serait le meilleur choix. En plus d'être studieuse, sa copine était préfète, elle ne risquerait donc rien avec elle.

Wilson lui parla ensuite des lieux qui, selon lui, seraient idéaux pour s'exercer. Lorsqu'elle l'entendit parler de l'un d'entre-eux, sa bouche forma un "O" et ses yeux s'écarquillèrent. Elle n'entendit même pas la suite de l'énumération de Wilson tellement sa question lui brûlait les lèvres. À peine eut-il fini de parler qu'elle enchaîna :

"Oh mais tu connais l'entrée de la Salle sur Demande ?" Maddie était au courant de l'existance de cette pièce et ce serait mentir que de dire qu'elle n'en avait jamais cherché l'accès, mais jamais elle ne l'avait trouvé et personne ne lui avait donné la réponse à cette question. Pour être honnête, elle n'avait plus demandé à ses camarades depuis la fin de sa Première Année, trop déçue de n'avoir que des réponses négatives. Après la prise de parole du Cinquième Année, Maddie le remercia de ses précieux conseils :

"Merci pour tout ça. C'est vraiment sympa. Je me sens un peu bête de ce que j'ai dit tout à l'heure. Tu m'as fait voir les choses sous un autre angle..." C'était très certainement la plus grosse remise en question de sa vie. Certain aurait peut-être mal réagir aux propos de Wilson en le trouvant trop moralisateur par instant, mais c'était ce dont Maddie avait eu besoin à ce moment-là. Elle avait pris conscience que tous ses soucis l'avaient fait prendre le mauvais chemin. Tout ne pouvait pas se résoudre en une conversation avec un quasi-inconnu mais elle avait beaucoup avancé grâce au garçon.

"Je vais aller poser la question à Miss Holloway tout de suite, maintenant que tu m'as remontée à bloque ! Et si elle veut pas, je demanderai à mon amie Herminie Peers de m'aider." dit-elle en réunissant ses affaires dans son sac. Elle enjamba le banc et se tourna à nouveau vers le garçon :

"Je t'embête pas plus. Merci pour tout, vraiment ! puis elle osa déposer un rapide baiser sur la joue du garçon en témoignage de sa gratitude avant de partir de la salle d'études pleine d'espoir.

Fin du RP pour Maddie. Merci beaucoup, c'était un plaisir d'écrire avec toi

Wilson hocha la tête lorsque Maddie s’exclama sur le faite qu’il connaissait l’entrée de la Salle sur Demande. Oui, il savait où s’était, et depuis plus longtemps qu’il le pensait puisque la première fois qu’il était entrée dans cette salle, il avait cru avoir affaire à un musée en l’honneur d’Erin Grayce, ancienne professeure de Poudlard. La jeune fille remercia le cinquième année qui afficha un sourire en retour du remerciement. Wilson était ravie d’aider, même s’il le faisait surtout pour avoir une excuse de ne pas travailler.

« Yep’ on m’a montré où la trouver »

Wilson prit la précaution de ne pas trop en dire comment il avait découvert la salle, car si on exclue la fois où il s’était retrouver dedans par erreur au sujet d’Erin Grayce, c’était le Merlin qui lui avait fait prendre conscience ce qu’était la salle. Et il ne pouvait rien dire à Maddie.

La jeune fille indiqua au cinquième année qu’elle allait allé voir Miss Holloway, déterminé à suivre les cours de Défense contre les Forces du Mal, ou demander à Herminie Peers, si la professeure refusait. Wilson sourit, Herminie est une membre du Merlin. Maddie l’ignore sûrement, mais ce serait drôle que Wilson enseigne à Maddie par l’intermédiaire d’Herminie.

Maddie remercia une dernière fois Wilson et prit le chemin de la sortie de la salle d‘étude. Wilson le regarda partir, puis il du se remettre à son devoir de Potions, maintenant il n’avait plus d’occasions de bavarder pour y échapper.

Merci pour ce RP, c'était un plaisir d'écrire avec toi !