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24 sept. 2020, 12:13
 PV  Aérodynamique du papier  Saar Noetherheim 

A droite, à gauche... à terre ! Les balles fusaient au-dessus de la tête de Siobhán qui s'employait à ramasser avec difficulté les morceaux de papiers jusqu'alors épargnés dans la bataille mais qui participeraient très bientôt à l'effort de guerre en ultime sacrifiés, et elle zigzaguait accroupie, tête baissée entre les tables couchées. Le caporal Benedict se glissa derrière un pupitre abattu et fit signe au général Cox (Pamela de son prénom) que leur fin était proche, ce à quoi celle-ci répondit en ordonnant d'un geste de la main le repli des troupes. A ce signal, les huit soldats coururent se réfugier au fond de la salle, où les balles ne pourraient plus les atteindre. Voyant occupées toutes les cachettes qu'elle avait envisagées, Siobhán plongea tête baissée sous le très grand et très large bureau qui lui offrit un abri de premier choix contre les boules de papier. Le brouhaha disparut rapidement car le camp adverse s'était également replié pour organiser la bataille finale. N'entendant que des murmures et enhardie par la possibilité d'une victoire, Siobhán se risqua à bondir sur le bureau et, les jambes lourdement plantées sur son perchoir, lança une dernière salve de papeterie et boulettes en tous genres sur les têtes blondes qui dépassaient des abris ennemis, avant de s'écrier, triomphante :

- HA BANDE DE NULS MÊME PAS CAPS DE SE CACHER CORRECTEMENT VOUS AVEZ PERDU GROS NAZES POURRIS.

Aveuglée par la satisfaction d'avoir atteint presque tous ses adversaires, elle ne vit que trop tard le devoir de métamorphose chiffonné qui venait sur elle à toute vitesse, et, dans une ultime tentative d'esquive, elle s'emmêla les pieds puis, déséquilibrée, tomba du haut de son perchoir et son corps vint embrasser le sol froid et rocheux de la salle d'étude. Le visage empourpré par l'humiliation qu'elle venait de s'infliger, les larmes appelées par une douleur vive mais retenues par la fierté, le menton et les genoux rougis par la chute, elle trouva à nouveau refuge sous le bureau où cette fois-ci, une tignasse blonde l'attendait. En un instant, la benjamine lançait la conversation, sans regarder à qui elle avait affaire.

- Tiens, salut toi. Qu'est-ce que tu fais là ?

Laissée désarmée par son dernier assaut, Siobhán s'assit calmement à côté de l'autre et cela suffit à l'extraire de la bataille qui venait de reprendre. Adossée au fond du bureau, elle étendit ses jambes autant qu'elle put et traça du bout des doigts le contour de ses genoux écorchés, dont le sang avait atteint l'ourlet de son bermuda noisette. Ça lui faisait mal et elle n'avait plus envie de jouer, pour autant il n'était pas question de gâcher le jeu des autres. Les joues toujours roses mais le sourire retrouvé, elle se souvint de la présence de sa voisine et tourna la tête pour la dévisager.

- Eeeeeeeh trop cool tes ch'veux. Elle fronça les sourcils. Sa mémoire était nulle pour l'Histoire de la Magie, mais elle souvenait toujours plutôt bien des gens. Attends toi je suis sûre que j't'ai déjà vue quelque part.

Puis elle se tut et attendit une réponse, bien qu'un silence ne la découragerait pas puisqu'il suffisait d'une oreille autre que la sienne pour qu'elle laisse s'échapper un flot de paroles.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical

30 sept. 2020, 11:13
 PV  Aérodynamique du papier  Saar Noetherheim 
C'est pour ce genre de moments que Saar apprécie l'école de Poudlard. Le son susurré à son oreille à chaque fois qu'une boule de papiers la frôle, cette sensation délicieuse du papier qu'elle presse contre sa paume pour former une boule digne d'arrache trois mèches de cheveux à quelqu'un sur son passage : mais Saar n'est pas là pour se lancer dans une bataille de boule de papier. Sa première rédaction de l'année l'attend, se moque d'elle l'absence de mots sur le papier. Il ne lui reste que deux jours et sa plume semble incapable de cracher quelque mot que ce soit. Elle patiente d'abord : semble penser que la bataille prendra vite fin. Assise sur le milieu de la rangée du fond, elle fait une arbitre toute désignée pour cette bataille sanglante. Elle aperçoit un élève tâché d'encre et se demande si quelqu'un a eu l'ingénieuse idée de tremper sa boule de papier dans de l'encre bien coulante avant de la lancer. La tentation lui mordille les doigts, tire sur ses manches pour qu'elle participe à cette nouvelle bataille. Mais les soldats devront s'entre-tuer sans elle. Paralysée par une volonté pure de finir cette rédaction aujourd'hui, et de redorer son bulletin qui n'a été qu'une tâche d'encre au sein de sa scolarité, elle attrape son parchemin, sa plume, et se faufile sous les bureaux.
Le geste ne la libère pas de son envie de participer à la guerre. Mais le bois du bureau bloque au moins sa vision et elle ne peut qu'imaginer la tragédie qui se déroule sur le champ de bataille alors qu'elle entend un élève s'insurger « oh, vise mieux, si tu me mets de l'encre dans les cheveux je te rends chauve, c'est compris ? »

Saar est plus forte que ça. Saar n'est que motivation et sérieux. Saar n'est que Optimal et Effort Exceptionnel.
Saar n'est que mensonge.

Elle s'apprête à se lever, sa paume sur le sol pour l'aider à pousser sur son corps filiforme. Mais une silhouette s'étale au sol dans un embarras retentissant. Les yeux sombres de la blonde se posent sur le soldat tombé au combat. Elle paraît être un mélange de maladresse et d'hyperactivité. Elles sont le jour et la nuit. L'autre Gryffondor paraît être le genre de personne qui finit dans l'équipe de sport du lycée, dans les séries américaines, et Saar, elle, paraît être de celles qui finit dans un groupe qui abusent de substances discutables. Telle mère, telle fille.
Saar ne répond tout d'abord pas aux questionnements de la Gryffondor, qu'elle se contente de suivre du regard, de détailler comme si elle cherchait une réponse à ses interrogations — qui est ce phénomène ? Elle note au moins que la fille a bon goût, et c'est probablement la seule personne qui a jamais complimenté ses cheveux. Un demi-sourire étire ses lèvres avec difficulté, l'expression ressemble plus à une grimace, comme si elle ne parvenait pas à se découdre de sa perplexité.
Tes cheveux sont cool aussi.
Son regard se pose sur les cheveux courts de la Gryffondor. Elles partagent visiblement cette sorte de style androgyne qui questionnent les gens, emmêlent leurs mots quand ils ne savent plus comment accorder. Saar pense qu'il serait bien qu'on soit dans un monde où il n'y a pas besoin d'accorder. Face à l'interrogation de son interlocuteur, la blonde baisse les yeux vers sa cravate, et hausse les épaules.
On a déjà du se voir dans la salle commune ou dans la grande salle. J'me souviens de ta répartition. Les mots s'entrechoquent, elle n'articule pas. Avouer observer les autres lui donne l'impression d'être intrusive, d'être admirative : ce que Saar n'est jamais. Elle se fiche des autres. Sans plus réfléchir, elle tend son parchemin désespérément vide.
Tu veux pas, euh, arrêter le sang ? Tu peux le faire avec ça, j'ai pas de tissu. La proposition est singulière, on ne propose généralement pas d'essuyer du sang avec un parchemin et, après réflexion, la demande n'est peut-être pas des plus hygiéniques. Mais il est trop tard pour faire marche arrière, et elle adresse un regard perçant à la jeune fille, comme si elle cherche dans le même temps à savoir ce qu'elle pense de son parchemin pansement.

Cinquième année RP —
Les mots de Saar : #404080

04 oct. 2020, 13:14
 PV  Aérodynamique du papier  Saar Noetherheim 
Au début, Siobhán avait très mal au genou « Genoux pourris des fesses », mais ce qui était une douleur vive et intense s'est vu peu à peu réduit à un picotement sourd, toujours présent mais qui l'autorise maintenant à poursuivre modestement et sans interruption ses bricoles en mettant le mal de côté, dans un petit coin de son cerveau bien fait. Par-dessus tout, une rapide pensée à l'infirmerie et son bellâtre un peu trop soigné la dissuade de se lever pour aller s'y plaindre, et il y a de toute façon bien plus intéressant à faire ici, sous le bureau de la salle d'études du deuxième étage où une curieuse camarade lui tient compagnie à l'instant.

Alors que retentit un cessez-le-feu tonitruant annoncé par la voix du général adverse, Siobhán est prise de court par un compliment qui lui est retourné, et le rose qui venait de quitter ses petites joues y revient au galop à l'appel de la flatterie. Elle espère d'abord le chasser en secouant la tête, ce qui n'a pour effet que d'obstruer sa vue, alors elle replace les mèches qui la dérangent et dévoile, radicalement et sincèrement changée, un regard bienveillant pointé d'une curiosité enivrée. Même : lorsque la fille lui propose une moue grimacée, Siobhán a bon cœur et la reçoit comme un sourire rare et difficile, et elle se satisfait de ce demi-croissant aplati qu'on lui tend pourtant en assez piteux état. Mais ça n'est pas pour autant qu'elle retient sa langue, qui assène :

- Dis-donc ça doit faire longtemps que t'as pas souri, t'es ultra rouillée mamie.

On n'a jamais concédé à la petite athlète la délicatesse, et sa dernière intervention montre bien qu'il lui reste beaucoup de progrès à faire dans ce domaine ; il serait cependant malvenu de lui reprocher son honnêteté, qui fait aussi de manière non-négligeable sa fierté. Pourtant, malgré la facilité déconcertante avec laquelle elle a pointé d'une remarque l'expression bizarre de l'autre, elle songe après coup qu'elle aurait pu trouver plus adroite formulation. Mais déjà, cette brève pensée est écartée par une autre, qui s'empresse de donner une première réponse :

- Ah ouais. C'est un ouais élastique, qui s'allonge et s'étire, glisse de toute sa longueur sur un transat puis, après un instant de bronzette, est dégagé par le suivant. Ouais je dois t'avoir vue là. Elle cède même Je crois que t'as raison. Quoique je regardais pas trop les têtes à la répartition. Enfin toi j'ai juste un peu regardé parce que t'as des cheveux cools et rigolos.

Elle s'apprête à poursuivre, mais le parchemin tendu avec grâce - et peut-être avec une légère pitié pour le genou larmoyant de sang - l'interrompt en plein vol. D'abord surprise, elle salue ensuite l'initiative avec un large sourire qui fait aussi office de réponse au regard qui la scrute, et y trouve un certain plaisir. Siobhán aime être regardée, et elle voit en l'autre des yeux dignes de son intérêt. Malgré la tentation très forte d'étaler son sang avec et tracer des peintures de guerre avec le parchemin proposé, elle a autre chose en tête, et elle décline l'offre sur un ton faussement humble.

- Très gentil, je suis touchée. Mais t'inquiète je gère.

Ni une, ni deux, elle écarte le tissus du bermuda noirci par l'hémoglobine, ramène son genou blessé à elle et, comme un félin ferait sa toilette avec grâce et élégance, elle fait disparaître d'un coup de langue la flaque de sang miniature qui cherchait encore à se propager. Délicieusement ravie de son geste, elle attend avec un amusement enfantin fixé au coin des lèvres la réaction de son interlocutrice tout à mesure qu'elle redécouvre avec joie les saveurs métalliques de son propre sang, oubliées depuis sa dernière blessure.
Il est certain que lécher la plaie n'arrête pas l'hémorragie, mais a le mérite de faire le ménage autour et de contenir peu ou prou le liquide écarlate qui reprend sa course ; aussi elle ne nie pas prendre un plaisir espiègle à décontenancer ceux qui la verraient faire, c'est son show.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical