Depuis combien de temps n’a tu pas fais ça ? Sûrement depuis que tu es rentré à Poudlard à vrai dire. Fort heureusement un dimanche après midi, tu sais qu’elle sera vide. Et puis on ne va pas se mentir…tu en a très envie.
Bien caché dans mon sac se trouve la raison de tout ceci, après hier, j’en ai eu besoin. C’était étrange qu’il ait fallu cet évènement pour te faire comprendre que cela t’avais cruellement manqué. Le sentiment de se laisser emporter par la musique, laisser l’esprit de côté pour ne laisser que ton corps décidé. Je ne pensais pas être trop rouillée de toute façon.
La porte s’ouvrit dans un grincement avant que tu ne la referme rapidement, la salle est vide *tant mieux*.
Tu retires ta veste, un débardeur noir, un pantalon de yoga font l’affaire, même si ce débardeur là est un peu grand pour toi avouons le. Sans doute parce qu’il appartient normalement à ton grand frère de cœur mais bon, après tout pourquoi pas. Tu enlèves tes baskets et sort de ton sac les petits chaussons noirs de danse que tu mets aux pieds. Quand tu te lèves tu fais tes étirements habituels, puis tu enclenches la musique sur ce vieux gramophone. Pour t’être entraîné dessus d’innombrable fois, tu sais que tu as exactement 3 :20 de danse. Dance of sugar plum fairy
Aux premières notes tu te mets en place et tu laisses la musique t’envahir.

Ce sont d’abord les bras qui bougent, de lents mouvements vers le haut puis ta jambe qui décrit un arc de cercle avant que tu ne commences à réellement bouger. La salle est grande alors la danseuse que tu es à toute la place de s’entraîner. Cette danse c’est comme faire du vélo, tu ne l’oublie pas, tu exécutes chaque pas avec une précision d’horloger, en fermant les yeux tu revois ta petite boîte à musique que grand papa a faite faire pour toi. La fée Dragée en son centre, et durant un instant tu t’imagines à sa place. Tu t’imagines à la place de cette grande ballerine moldue qui t’a donné envie d’apprendre à danser il y a toutes ces années.
Tu te mets sur tes pointes et tu te déplaces dans la salle, tu es un peu rouillée peut être mais pourtant tu arrives encore à faire tes pointes correctement à tourner sur toi-même, tes cheveux longs fouettent l’air. Tu n’as même pas pris la peine de les attacher. Ca te donne un air sauvage et tu retiens un petit rire en imaginant la tête que tu auras.
Lorsque les notes finales approchent, ton corps ne répond plus que par lui-même. Exécutant les pas presque à la perfection tu fais rapidement ce long cercle que tu as mis temps de temps à apprendre avant de t’arrêter au moment même où la musique prend fin.
Tu respires un peu rapidement parce que tu n’a plus l’habitude de faire cet effort là. Et puis ton corps se détend, tu as un petit sourire sur les lèvres. Oui, danser te fait du bien…

"Hm, hm alors comme ça on danse Athéna ? Je ne te voyais pas faire ça."

Je me retourne très rapidement en entendant la voix bien connu de Ly. Il est là assis à une table, comme si cela était normal. Normal qu’il vienne dans cette salle, assister à une représentation improvisée. Mes joues chauffent, et je ne sais si c’est de gêne ou la « colère » de m’être faite surprendre à danser. La danse était mon moyen de me détendre, de me sentir bien.
C’était mon sanctuaire, je n’aimais pas me faire surprendre à ça. Surtout par Ly. Après cette histoire de dessin, la mini dispute, moi au dessus de lui le poing en l’air, la grande salle avec la partie d’échec. Qu’est ce qui me garantissait qu’il n’allait pas s’en servir contre moi ?
Je me sentais comme une biche prise en joue par un chasseur, et le chasseur en question, c’est Ly. Et moi je ne suis que la biche qui va finir plomber.

"Ah oui. Et tu me voyais faire quoi ? "

*Tu dis ça avec un sourire en coin, un peu rieur, c’est ça ta meilleure défense.* Non. D’habitude je me braque, je suis froide, mais pas avec lui, pourquoi est ce différent avec lui ? *Ne me dit pas que tu te dégonfles ?* Moi me dégonfler. Jamais.
Mais lui me fait perdre tout mes moyens, et puis depuis combien de temps il me regarde ? Assez pour m’avoir vu danser visiblement mais combien de temps ? Je ne l’ai même pas vu…En même temps, je dansais. J’étais dans un autre monde.

*Tu t’approches de lui, d’un pas gracieux, les restes de ta danse n’est ce pas* Je me tiens devant lui alors qu’il est encore accouder à sa table. Une main reposant sur ma hanche, l’autre pendu le long de mon corps. Une position détendue en apparence alors qu’à l’intérieur j’étais en panique. La panique totale. En vérité, c’était comme une boîte de Pandore, et Pandore c’était Ly quand à moi, j’étais la boîte qu’il avait ouvert provoquant une explosion de myriade de sentiments dont la panique, la surprise, la honte aussi. Celle de m’être faîte avoir si facilement. Faîtes qu’il n’en parle pas, par Merlin faîte qu’il n’en parle pas.
*S'il en parle...* Je jure de lui lancer un incendio sur les fesses et de lui raser le crâne, ou pire encore. C'est MON petit secret à moi.

A ta question, son esprit semble tourner si rapidement. Je peux presque entendre tous les engrenages de son esprit se mettre en route. Va-t-il sortir une nouvelle pique ? Avec lui je m’attends à tout…ou presque. C’est sans doute pour cela que ton sourcil se lève de lui-même à sa réponse.

"Je te verrais bien en joueuse de quidditch"

Joueuse de Quidditch ? Je n’y avais jamais pensé, c’est vrai que j’appréciais ce sport, la sensation de voler à toute vitesse, l’adrénaline quand il faut passer le souaffle dans l’un des anneaux et la joie d’avoir réussi. Mais de là à y jouer tout au long de l’année ? Faire partie de l’équipe et être sans cesse en compétition pour la coupe ? C’était une décision qui devait mûrir mais pour l’instant, elle ne faisait pas partie de mes priorités, et j’imaginais très bien la réaction de Papa lorsqu’il saurait que sa petite fille faisait la voltigeuse sur un balai avec le risque de se prendre un cognard…quoique…il n’avait pas forcément besoin d’être au courant.

"Tu danses depuis longtemps ?"
"Quelques années…" –dis-je d’un ton détaché. Question simple, réponse simple il n’avait pas besoin d’en savoir plus.

"Qu’est ce que tu fais là Ly… " J’ai hésité, j’aurais pu dire Saluvod si j’avais voulu vraiment paraître agacée mais je plus lasse de devoir sans cesse me battre avec lui qu’agacée de le voir. Ce n’est certainement pas ton ami et la « trêve » d’hier semble bien loin. De toute façon on est bien trop différents pour nous entendre, c’est comme la Guerre Froide, pas de conflits armés mais de jolis petites piques envoyés par les deux camps. C’en est ridicule si seulement papa m’avait confiance on aurait pu peut-être, être amis. Au lieu de ça il n’y avait que l’envie irrésistible de s’éloigner au plus l’un de l’autre.
Et si il partit, je pourrais à nouveau danser, peut être même chanté qui sait. En tout cas j’allais pouvoir me défouler sans yeux indiscrets. Enfin surtout SES yeux à lui, non pas que je sois timide mais il n'a pas ma confiance, et ça c'est une chose fondamentale. Ce qui est sûr c'est que pour l'instant...je ne danserais pas.