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11 mai 2019, 15:14
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
avec @William Barckeley
28 septembre 2043
UN PEU AVANT LE DÎNER

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Il y avait peu de moments où le petit cerveau d'Adaline, 11 ans, prenait du temps pour penser aux choses de la vie, aux profondeurs de son esprit. Si bien qu'elle oubliait parfois qu'elle avait un esprit. Elle était plutôt du genre distraite, depuis qu'elle était arrivée à Poudlard, et oui déjà. Elle avait, à l'école, bon nombre de distractions légères et bon nombre de camarade auxquels prêter attention. Ainsi, son esprit n'avait que peu de temps pour montrer qu'il était bien là. En effet, Adaline occupait son temps avec Térésa la journée, et avec des bavboules ou les conversations de ses camarades le soir. Elle prenait aussi un peu de temps pour penser à ses devoirs, et avait aussi quelques heures de cours, forcément. Adaline se montrait parfois réfléchie, et elle réfléchissait à chaque fois qu'elle était en cours, d'ailleurs. Mais pas sur elle-même.

Ainsi, elle avait décidé, la semaine passée, de se rendre dans un endroit calme. Un peu avant le dîner, elle avait dérivé jusqu'au quatrième étage. Après avoir harpenter les couloirs, elle remarqua l'entrée de... la salle de bal. Effectivement, il y a une salle de bal à Poudlard, elle s'en souvenait maintenant. La porte était entrouverte, oui oui la grande et sûrement lourde porte de la salle de bal était entrouverte. Adaline s'y était alors glissé, et elle y était restée quelque chose comme une demi-heure. Elle avait, puisque c'était le but de son excursion, apporté sa plume, de l'encre, et du parchemin. La Gryffone avait effectivement choisi d'aller écrire ses lettres ailleurs que dans son dortoir. Jusqu'alors, pendant ses deux premières semaines à Poudlard, elle avait écrit beaucoup de lettres mais elle les avait rédigé sur son lit. Elle n'avait pas vraiment trouvé ça pratique. Et puis, elle avait eut les remarques de quelques camarades. C'est sûrement la principale raison, puisqu'elle n'avait pas conscience de nécessiter du temps pour penser à elle-même et aux différents aspects qu'empruntaient la vie, pour laquelle elle avait décidé de partir en quête d'un autre endroit pour écrire.

Et puis, la semaine suivante, le jour d'aujourd'hui, elle avait décidé de faire de cet endroit son lieu de prédilection. Personne ne savait qu'elle venait écrire des lettres à sa famille ici, même pas Térésa. Et Adaline avait déjà décidé d'en faire une habitude. Elle aimait le calme de la pièce presque vide, il y restait quelques tables rondes et quelques chaises autour de ces dernières - qui lui avaient d'ailleurs servies pour écrire la dernière fois.

Ainsi, Adaline avait franchi la porte de la salle de bal, qui était encore une fois entrouverte, pour rejoindre l'ambiance sombre et paisible qu'offrait cet endroit. Elle ne s'imaginait pas tomber sur quelqu'un, puisqu'elle avait été seule, la dernière fois. C'était sûrement la conclusion hâtive d'un enfant. Mais qu'importe. Adaline avait dans la main un parchemin et dans l'autre de l'encre et une plume, ses affaires personnelles. Elle était descendue discrètement et n'avait d'ailleurs, étrange, croisé aucun élève. Et avait pénétré dans la pièce sombre. Il ne faisait pourtant pas nuit dehors, mais les fenêtres semblaient teintée et ne laissaient passer qu'une faible lumière.

Un peu à tâtons, Adaline avait traversé la salle de bal sur son parquet ciré. Et s'était assise, autour d'une table. Puis...
"Oh ! elle eut un sursaut, désolée, je savais pas qu'il y avait déjà quelqu'un... Je..." bafouilla-t-elle alors. Elle fut étonnée de constater qu'un garçon était déjà là, assis à une table en face d'elle, mais de l'autre coté de la pièce. Elle sursauta presque en s'en rendant compte.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 13 juin 2019, 13:02, modifié 6 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

12 mai 2019, 23:08
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
Je quitte Michael et Peter. Ça ne sert à rien de penser à tout ça. 
J'essaye de penser à des choses qui me rendent heureux. Demain c'est mon anniversaire. Je grimace, j'ai une crampe d'estomac. C'est parce qu'en fait ça ne me rend pas heureux du tout de penser à mon anniversaire. Ce sera le premier que je passerai loin de mes parents, loin de Charles.
Il m'offre toujours un dessin pour mon anniversaire, je crois qu'il fait ça depuis qu'il a 4 ans. Je les ai tous gardés, mais je crois qu'ils sont toujours à la maison. J'aurais dû les emmener à Poudlard. J'espère de tout cœur que mon hibou m'en apportera un.

Je ne sais même pas si Michael va se rappeler de mon anniversaire demain. Je n'ai rien dit volontairement tout à l'heure, je ne voulais pas l'aider. S'il ne s'en rappelle pas, ce sera officiellement la pire journée de ma vie. C'est littéralement la seule personne à Poudlard qui pourrait me le souhaiter. Alors que ce jour avait toujours été particulier jusque ici dans ma vie, il sera maintenant un jour comme les autres.

Je ne me suis pas habitué à ces murs froids, cette vie et cette foule constante, ces plafonds qui craquent, ces salles qui changent d'emplacement d'un jour à l'autre. 
Beaucoup compare Poudlard à une deuxième maison. Il est peut-être trop tôt pour le dire, mais pour l'instant ce château ressemble tout sauf à une maison. Il est froid, immense, rempli d'inconnus tandis que ma maison est chaleureuse, modeste et rempli de gens que j'aime.

Toutes ces pensées me plongent dans une profonde mélancolie. Ce mois passé ici m'a paru si long. 
Il ne faut pas pour autant que je me morfonde, je ne suis pas le premier élève à ne pas accrocher à cet endroit, tout le monde y a survécu alors il n'y a pas de raisons que je n'y arrive pas. Et puis, dans deux ans, Charles arrivera et tout va changer. Ce sera beaucoup plus agréable. 
Deux ans... C'est long deux ans, tellement long...

Alors que je déambule dans les couloirs, en tentant vainement de me repérer, je constate qu'il y a de moins en moins de monde autour de moi. Cela me satisfait pleinement. Je sors une main de sa poche puis la fait glisser contre le mur. Je ferme les yeux et marche lentement, la bouche légèrement entrouverte. Je me concentre sur la sensation que me renvoie le mur. Du bout des doigts, je sens qu'il est granuleux, irrégulier, froid. Ma main danse sur le mur au fil des creux et des bosses.
Je marche ainsi quelques minutes, sans rouvrir les yeux, attendant le moment où je me prendrai quelque chose dans la figure. Mais ce n'est pas cela qui me fait rouvrir les yeux, c'est le vide que rencontre ma main, il n'y a plus de mur. 
À la place, une porte ouverte. Je pénètre.

C'est une salle immense, complètement vide mis à part des tables rondes et recouvertes de nappes bleues claires. Mes yeux s’habituent à l'obscurité et j'apprécie l'ambiance onirique qui se dégage de ce lieu. 
Je m'assieds sur une chaise et penche ma tête en arrière pour observer le plafond. Il est très haut. Il semble si loin alors qu'il ne l'est pas tant que ça. Je louche, ne regardant plus rien de précis. Petit à petit mes paupières se ferment. Je veux juste me reposer un peu.

Une voix me sort pourtant de ma léthargie.  Une voix féminine et jeune.
Elle s'excuse, arguant qu'elle ne m'avait pas remarqué.
Je suis déçu d'être sorti de ce moment de calme ainsi, mais l'atmosphère apaisante de la pièce m'empêche de me mettre en colère. C'est tout de même un peu ronchon que je réponds: 

-"Ah heu... non c'est rien..."

Je me redresse sur ma chaise, et sans prendre la peine de regarder la nouvelle arrivante, je me frotte les yeux en soupirant. Je suis un peu fatigué.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

13 mai 2019, 13:38
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
Adaline fit en sorte de sourire, après cette interpellation. Elle s'était dit que, à l'image des autres occupants de cette école, un sourire suffirait à adoucir les mœurs. Cependant, les lèvres épaisses et roses d'Adaline s'articulèrent en un sourire qu'elle voulait joyeux, mais personne ne prit la peine de le regarder. En même temps, il était seul, ce garçon, alors ça réduisait vachement la probabilité que son sourire soit vu. Et il ne l'avait pas été. Le garçon qu'elle avait interpellé, par politesse pensait-elle, n'avait même pas daigné lever les yeux sur elle. Faisait-il la sieste ? C'était un drôle... mais tellement cool endroit pour faire la sieste. En effet, les murs étaient sombres, les fenêtres l'étaient presque autant, personne ne parlait - si Adaline n'avait pas ouvert la bouche - et il était facile d'y être apaisé.

Peut-être, alors, qu'elle avait dérangé quelqu'un dans sa contemplation de son moi-intérieur, Adaline devrait d'ailleurs y passer plus de temps, et qu'elle n'était effectivement pas la bienvenue au milieu de pensées aiguës et profondes.
"C'est un endroit cool... pour penser," avait-elle dit, plus bas que ses premiers mots. Elle avait effectivement laissé flotter sa voix jusqu'au plafond, afin qu'il revienne comme un écho aux oreilles de son interlocuteur. Dans un même temps, la petite brune avait posé, doucement, son morceau de parchemin sur le table qui lui faisait face. Elle avait disposé autour de ce dernier sa plume et son encrier. Puis, alors qu'elle détournait seulement son regard du garçon qui lui faisait, très lointainement, face, elle s'interrogea.

Avait-elle bien fait de dire ça ? Était-elle en train de déranger quelqu'un qui... méditait ? C'était un peu ce qu'il avait l'air de faire, méditer. Et lorsqu'elle y pensa, Adaline eut envie de faire de même. En un quart de seconde elle ferma ses deux paupières. Et elle réfléchit.

A quoi pouvait-on réfléchir, quand on méditait ? Est-ce qu'on pense à sa famille ? Est-ce qu'on se demande comment se porte le jardin de tante Anabeth ? Est-ce qu'on se demande pourquoi on ne ressent plus le besoin de voir, et de se confier à, Jane ? Est-ce que alors on se demande pourquoi est-ce qu'on se pose autant de questions ? C'est à peu près tout ce qu'Adaline réussit à se demander, avant que sa concentration s'évanouisse. Non seulement, ça avait été une série de questions probablement très stupides, mais elle n'avait même pas prit le temps de répondre. C'est ça, méditer, se poser des questions. Et y répondre.

Adaline secoua la tête, les yeux de nouveau ouverts. Elle fixait encore le garçon, à l'autre bout de la pièce. Décidément. Bien que tout se passe vite, en quelques secondes, Adaline avait eut le temps de se rendre compte que... elle avait envie de parler. Elle avait terriblement envie de parler. Si bien que, lors des trois ou quatre secondes qui passèrent, elle ouvrit la bouche plusieurs fois. Mais sans rien dire...

Au creux de son ventre, une petite boule encore inconnue s'était formée. Et c'était ce qui l'empêchait de sortir un son de sa bouche. Elle secoua la tête plus fort encore.
"Tu médites ?" demanda alors Adaline, avec une petite voix, qui ne résonna pas mais qui effleura l'air, en se penchant un peu sur sa table, en direction de son interlocuteur désigné, le seul être vivant des alentours.

"Tu m'apprends ?"
Dernière modification par Adaline Macbeth le 15 mai 2019, 01:22, modifié 4 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

13 mai 2019, 15:34
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
J'ai un grand coup de fatigue. Je devrais retourner dans le dortoir pour dormir un peu. Tant pis, je ne mangerais pas ce soir, ce n'est pas bien grave, je n'ai pas très faim et il y a trop de monde dans la grande salle.
Toujours engourdi, je m'étire pour ne pas me laisser aller. Je pose mes coudes sur la table et tiens ma tête des deux mains. Ma joue poussée par ma main, je la mordille. Je serre fort avec mes dents, pour voir le degré de douleur que je peux supporter. C'est le genre de chose que je fais lorsque je suis en présence d'un inconnu. Cela m'évite de penser à sa présence, d'être gêné. 
Mais la fillette me rappelle d'elle même sa présence en prenant la parole.
Un endroit cool? Pourquoi pas. J'en sais rien. C'est un endroit qui a une atmosphère particulièrement agréable je dois bien l'admettre. Je ne sais pas dans quel sens elle utilise le mot "cool" ici. Ce n'est pas un mot que j'emploie régulièrement. 
Devant ce flou, je ne fais que lâcher un "Mmh" traduisant mon indifférence polie.

Je crois que ce que j'apprécie le plus ici, c'est le bruit blanc. Un silence bruyant. 
La salle est tellement haute, tellement large, tellement longue, que le moindre petit bruit résonne. On entend alors des petits craquements, des petits chocs, et constamment, on pourrait penser entendre un train qui passe au loin, un bruit sourd mais constant.

Je lève la tête vers l'autre fille. Elle semble hésitante. Elle n'est pas bien grande, j'imagine qu'elle a mon âge. Elle est trop loin pour que j'en sois sûr, mais il me semble bien que son blason indique Gryffondor. Je n'ai encore jamais communiqué avec un Gryffondor. C'est souvent une maison qu'on oppose à la mienne. Ils ont pour réputation d'être brave sans forcément réfléchir. Il est vrai que la bêtise est quelque chose que je répudie.

-"Tu médites? 

Je lève un sourcil. Je me demande comment elle a pu en arriver à une conclusion pareille. Je serais bien incapable de méditer, quand je ne dors pas, il faut que je m'occupe l'esprit avec autre chose que des questions existentielles. Je ne veux pas penser aux choses qui me font du mal, et depuis que je suis à Poudlard, ce n'est pas chose aisée, alors méditer même pas en rêve. 
Je suis étonné qu'elle me pose une question ainsi alors que c'est la première fois qu'elle me voit, qu'elle ne connaît pas mon prénom. 

La situation est ridicule, elle est bien trop loin de moi pour qu'on puisse parler sans hausser la voix. 
Le comique de la situation me dessine un sourire sur le visage.

-Tu m'apprends? 

J'ai un petit rictus. Je me lève, mets mes mains dans mes poches et fais les cent pas, histoire de me rapprocher d'elle sans en avoir l'intention.
Alors sans la regarder et en observant les rideaux, je réponds. 

-Heu... Non j'médite pas, j'suis juste un peu fatigué.

C'est vers mes pieds que mon regard se tourne ensuite. En temps normal je serais juste reparti sans même lui répondre. J'imagine que cette salle a un pouvoir adoucissant puisque je me force à rester poli.

-C'est quoi ton prénom ?"

Je ne sais pas trop pourquoi je demande. Peut-être qu'elle me sera un peu moins inconnue par la suite et alors je m'en voudrais moins de lui parler.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

13 mai 2019, 16:04
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
Le garçon ne méditait pas... Oh. Mais au moins, pensa la petite Adaline, elle n'avait pas échoué dans quelque chose qu'il faisait mieux qu'elle. Ce serait moins humiliant, certainement. Ou peut-être que c'était tout le contraire. A vrai dire, l'ambiance qui régnait dans la pièce mettait tous les sens d'Adaline en émoi. Non, Adaline s'était trompée. Elle s'était trompée alors qu'elle avait été sûre d'elle. Elle avait cru déceler un air méditatif, et sentir une aura tout autant méditative. Mais elle s'était trompée. Peut-être par sur les deux points, cependant, mais son esprit n'était pas assez habile pour s'en rendre compte.

Mais ainsi, l'attention du garçon plus ou moins quémandée, elle put en observer plus. Il s'était levé, lentement, et s'était approché, lentement et distraitement, de la table sur laquelle Adaline avait souhaité s'affairer. Fort heureusement, pensa-t-elle à cet instant, elle n'avait rien écrit sur le parchemin, rien encore. La Gryffone constata alors que son interlocuteur, qu'elle qualifierait - maintenant qu'il lui était plus proche - d'endormi, appartenait à la maison Serpentard. Une maison fort respectable, pensait-elle. A vrai dire, les distinctions qu'on pouvait faire entre les différentes maisons de Poudlard ne la touchait pas. Pas le moins du monde. Elle ne voyait pas ça comme ça. Et puis, pour elle, retourner dans sa Salle Commune était plus une besogne qu'un plaisir. De même que partager un dortoir, une salle de bain, avec d'autres filles, qu'elles ne connaissaient pas - Adaline ne parle pas beaucoup aux autres Gryffones, à ce moment là - ne lui plaisait guère plus. Ainsi, sa réaction fut moindre lorsqu'elle découvrit l'appartenance du garçon.


"On peut toujours faire la sieste, si tu veux, je peux me taire," annonça alors Adaline, d'une voix plus faible encore que précédemment, ce fut un murmure qui atteignait son interlocuteur au moment il posa une autre question. A cet instant, Adaline regretta presque la saveur des mots qu'elle venait de prononcer. Puis, elle pensa, si elle se dépêchait d’annoncer son prénom, peut-être que la première affirmation ne serait pas entendue.
Elle n'avait pas envie de se taire.


"Je m'appelle Adaline," déclara-t-elle alors, peu de temps après. Cependant, l'ambiance qui trônait l'obligeait à garder sa voix basse. Avec une voix aussi basse, sa première déclaration avait du être entendue.

"Et toi ? Comment tu t'appelles ?" demanda-t-elle alors. Elle n'avait jusqu'ici pas quitté des yeux le garçon, même si elle avait fait attention à ne pas le fixer droit dans les yeux, ou à ne pas sembler trop insistante. Elle avait fait en sorte d'observer le décor qui se cachait derrière lui, plus que de l'observer lui.

Mais avec ces dernières paroles, elle plongea ses deux iris probablement noirs tant la luminosité était faible dans les yeux de son interlocuteur. Elle ne devina pas son prénom. En effet, Adaline n'était pas dotée d'une double-vue, elle ne lisait pas non plus dans les pensées.
Elle avait juste envie de parler.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 15 mai 2019, 01:23, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

13 mai 2019, 18:08
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
-"J'm'appelle William

Je triture machinalement les rideaux qui pendent au mur. Je la regarde brièvement, elle également. C'est le premier contact visuel que j'ai avec elle. Je n'aime pas regarder les gens dans les yeux, enfin pas comme ça. 
J'ai répondu à cette question avant ce qu'elle a dit avant. Elle adit qu'elle pouvait rester silencieuse. Peut-être qu'au lieu de lui dire que c'est ce que j'aimerais, je pourrais essayer de parler pour une fois. J'en sais rien. Je ne sais pas si parler est une bonne solution avec moi. Il en faut vraiment peu pour que quelqu'un m'irrite. Souvent quand je parle, je deviens méprisant, non pas que ça me dérange d'être méprisant avec quelqu'un, mais ici, dans ce château, cela pourrait me créer des problèmes. 

Je n'ai qu'à prendre cette potentielle future discussion comme un exercice. De toute façon je ne pourrais pas toujours échapper à mes camarades, il y aura bien un jour où je serai obligé de communiqué. Il paraît que les professeurs mettent en place des travaux de groupe de temps en temps, c'est un exemple de situation où je ne pourrais plus me défiler. 
Très bien alors, je vais tenter de communiquer sans être méprisant. 

-Tu peux te taire ou parler, je m'en fiche.

Je crois que ça commence assez mal, mais je n'ai pas coupé court à la conversation, il faudrait que je la relance. Ce sera bien la première fois que je lance ou relance une conversation avec un autre enfant.

-T'façon c'est trop tard non ? J'veux dire, on parle déjà alors autant continuer."

Je me retourne enfin complètement vers elle, et m'adosse contre le mur. Je me laisse glisser le long de celui-ci pour m’asseoir par terre. Je n'aurais pas dû faire ça, à cause du frottement, ma chemise ne m'a pas totalement suivi dans ma descente, je m'en rends compte quand je sens le mur froid contre la peau de mon dos. Mes vertèbres se cognent contre les plis du mur, et je me fais un peu mal. Je ne le montre pas, j'aurais sûrement quelques hématomes. 
Gêné, je remets vite ma chemise dans mon pantalon. Le ridicule est la chose dont j'ai le plus peur, alors à chacune de ses manifestations, je perds un peu mes moyens. Je baisse le regard et cherche quelque chose à dire pour oublier cette mésaventure. 

Je vois qu'elle a posé sur une table un morceau de parchemin et de quoi écrire. Je devine alors qu'elle avait l'intention d'écrire une lettre. Je vais faire comme si je l'ignorais et lui demander ce qu'elle comptait faire. 
Je suis toujours trop endolori pour parler sans que cela ne s'entende. C'est donc d'un signe de tête que je lui montre la table où elle a disposé toutes ses affaires. J'accompagne le geste d'une mine interrogative pour lui faire comprendre que je m’interroge sur le pourquoi du comment. 

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

14 mai 2019, 10:37
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
La petite Gryffone, toujours assise, fut parcourue d'un frisson. En effet, le regard froid du garçon, de William, semblait la transpercer. C'est, du moins, comme ça qu'elle ressenti ce bref contact visuel. Et elle regretta. Tout de suite, elle tourna la tête sur sa feuille, ce morceau de parchemin ridicule, devant elle. Elle prit aussi soin de croiser ses jambes, pour être assise en tailleur sur la chaise bleue. William... Adaline cru deviner quelque chose comme... de l'hostilité, chez lui. Pas de l'hostilité envers elle-même, particulièrement. C'était étrange. Elle avait comme l'impression que... qu'il se forçait à lui répondre. Elle haussa les épaules. William.

La petite brune, dont le carré de cheveux noirs encadrait parfaitement, presque trop, son visage rond, sourit. Elle regardait toujours le morceau de parchemin posé sur la table, devant elle. La tête presque baissée sur ce dernier. Mais elle souriait. Adaline souriait. En effet, elle avait comme l'impression, une impression agréable, d'avoir gagné quelque chose. Elle avait fini par obtenir une discussion. Et, d'ailleurs, elle n'avait aucune d'idée d'à quel point elle assistait à quelque chose de rare. L'ambiance latente de la pièce rendait tout lent, long, lointain. Adaline, si elle, si ils ne s'accordaient pas des secondes silencieuses entre chacune de leurs répliques, ne se serait pas rendu compte. Pas rendu compte que cette ambiance lui faisait du bien. La pièce était envoûtante, enivrante. Elle rendait tout différent.

Parler, ou se taire.
Adaline avait envie de parler.

Adaline, si William, ce garçon qu'elle considérait déjà comme mystérieux et pas, bizarrement, désagréable -pourtant son attitude pouvait avoir l'air de l'être, désagréable-, si William n'avait pas ajouté quelque chose, elle aurait probablement du renchérrt avec quelque chose comme... J'ai envie de parler. Mais, elle s'en sentie soulagée, William ne s'arrêta pas là. Adaline hocha la tête, approuvant ses dernières paroles qui semblèrent rester dans les airs un long moment, sans jeter un coup d’œil à son interlocuteur.

Mais, lorsque le bruit du frottement glacé d'une peau contre le mur vint à ses oreilles, elle se vit contrainte, par ses propres réflexes, à tourner la tête pour reporter son attention sur son camarade Serpentard. Elle s'en sentie gênée.

Mais, au moins, pensa-t-elle alors qu'il indiquait, d'un signe de tête nonchalant, le parchemin qu'elle avait posé devant elle, cela lui permit de voir l'air interrogateur qui se plantait désormais sur son visage. Son visage, d'ailleurs, était enfantin. Sûrement pas autant que celui d'Adaline... mais il l'était. Et probablement que, à la lumière d'un jour convenable, il aurait l'air moins impressionnant. Elle secoua la tête, avant d'attraper d'une main le morceau de parchemin.
"Je suis venue pour écrire des lettres, à ma famille..." commença-t-elle par annoncer.

Elle hésita ensuite, sa bouche entrouverte. Devait-elle ajouter quelque chose comme...
"J'aime pas le faire dans mon dortoir..." ajouta-t-elle alors, sans s'accorder une seconde de réflexion de plus. En effet, elle avait pensé et parlé au même moment. Lui vint ensuite toutes ses idées sur les autres Gryffones. En effet, Adaline ne les connaissait pas, et par extension directe : ne les aimait pas. "Les autre filles sont pas..." mais elle s'arrêta. Adaline ne continua pas sa phrase, et fit dériver son regard sombre du visage de William jusqu'à son parchemin, sa plume, puis son encrier.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 15 mai 2019, 01:24, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

14 mai 2019, 11:12
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
"-Les autres filles sont pas...

Cette phrase m'intéresse plus que les autres. Des milliers de mots pourraient finir cette phrase pourtant quelques-uns seulement me viennent à l'esprit. Je ne sais pas s'ils sont justes pour elle, mais ils le sont pour moi. Pas seulement pour les autres filles, pour tous les autres.
Je m'essaye alors à finir sa phrase, je veux savoir ce qu'elle pense. 

-Intéressantes ? Dignes d'intérêt ? Ta famille?

Oui, je crois que c'est pour ça que les autres ne m'intéressent pas, ils ne pourront jamais être ce qu'est ma famille, mon refuge, mon amour, ma joie. Peut-être que je place trop d'espoir en les autres, trop d'attentes. Je veux être grand, mais je suis encore trop proche de ma famille, comme un enfant sans dépendance. J'aimerais vivre à la maison toute ma vie, rester chéri comme un enfant. Non.
J'aimerais devenir puissant, assez pour que personne ne puisse me marcher sur les pieds, j'aimerais devenir impitoyable, plein de pouvoirs. J'aimerais sortir du cercle familial pour devenir plus fort.

Les deux ne sont pas compatibles, je ne sais pas bien où j'en suis. J'imagine que j'ai le temps de l'apprendre, que tout le monde est passé par là, mais ces dilemmes moraux me semblent insurmontables.
J'aimerais qu'Adaline pense comme moi, qu'elle se pose les mêmes questions. Je n'ai encore jamais parlé de mes contradictions à quelqu'un, je suis bien trop méfiant. 

Je me balance quelque peu, toujours assis en tailleur. Les mouvements répétitifs me calment, ils me bercent. J'ai l'impression de revenir à l'époque où je ne me souciais de rien d'autre que de savoir quand j'allais recevoir mon biberon. L'époque où je n'étais qu'un petit amas de chair dans un landau sans rêves ni soucis, sans espoir ni désillusions. 
Malheureusement le temps ne peut pas nous remonter. Il va falloir que je l'accepte et que je me prépare pour mon avenir. 

-Je comprends. J'crois. J'ai pas beaucoup d'intérêt pour les autres non plus. 'Fin, si c'est ce que tu voulais dire, j'en sais rien".

Effectivement, je n'ai aucune idée de ce que pense Adaline, c'est ça qui est le plus effrayant chez les autres. Comment avoir confiance alors qu'ils peuvent te trahir par une simple pensée fugitive. 
Je dois toujours me justifier en feignant l'indifférence ou l'ignorance. "J'en sais rien", 'je m'en fiche", c'est une protection. Comment blesser quelqu'un qui se fiche de tout? Rien ne peut l'atteindre, il est immuable, totalement hermétique, je crois que c'est ce que j'essaye de devenir; un coffre-fort avec un verrou que nul ne peux briser. Un coffre-fort qui ne s'ouvre que de l'intérieur; 

Oubliant presque la présence de la Gryffonne, je regarde dans le vide, inexpressif avant que sa voix ne me rappelle dans la réalité qui m'est toujours aussi froide.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP

14 mai 2019, 11:44
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
Elles ne sont pas intéressantes. Elles ne sont pas dignes d'intérêt. Elles ne sont pas sa famille. En effet, tous les mots qui William venait de prononcer, et de lâcher dans la froideur sombre de la pièce, correspondaient. Ils étaient tous adéquats. Adaline fronça les sourcils. Adaline ne pensait pas souvent à ce qu'elle faisait là. Adaline ne pensait pas souvent, sauf quand elle était seule au fond du lit de son dortoir entourée d'inconnues, à quel point elle n'était pas entourée de sa famille. Adaline ne pensait pas souvent aux liens qu'elle tissait, et leur importance. Adaline ne réfléchissait que très peu aux choses qui pouvaient la rendre triste. Mais... cette fois, elle y pensait. Un flot de pensées percutait la partie bienveillante et naïve de son cerveau.

Elle n'était pas chez elle. Poudlard était un immense château froid. Elle n'était pas chez elle. Mais elle ne s'en était pas rendu compte, jusque là. A vrai dire, Adaline avait trouvé ça chouette, de partir de chez elle, au début. Puis elle n'y avait plus pensé. Mais, maintenant que son esprit était ouvert à quelque chose de plus profond que de voir Adaline se contenter d'être là, elle ressentait à quel point elle n'était pas chez elle.

Térésa... Pourtant, elle avait Térésa. Mais elle n'était pas tout le temps là. Et elle était la seule amie qu'elle avait. Térésa était sa seule amie, sa seule... famille ? Est-ce qu'Adaline pouvait considérer Térésa comme sa famille, aussi tôt ? En tout cas, il lui apparaissait clairement qu'ici, elle ne se considérait pas chez elle. Poudlard n'était pas sa famille. C'est pourtant pas quelque chose auquel elle avait réfléchi, pas du tout. Mais Poudlard n'était pas sa famille. Et elle n'était pas ici chez elle.

Pendant un instant, tout lui paru sombre. Tout était sombre, en vérité. Le temps passait, le soleil tombait. La salle de bal devenait sombre. Adaline posa ses deux mains sur ses chevilles, elles tremblaient. Ses mains, ou ses chevilles ? Elle secoua la tête. Ses deux mains et ses deux chevilles tremblaient. Qu'est-ce que c'était ? Cette sensation si désagréable... Est-ce que c'était ça, être triste ? Puis... Sa vision se troubla. Ses yeux brûlaient. Une... larme ? C'est donc ça, pleurer ? Adaline secoua la tête une autre fois. Elle n'aimait pas beaucoup ça, pleurer. Son visage était incliné face à sa table, ainsi, elle ne put pas constater la réaction de William, face à un silence qui se prolongeait. Elle espérait qu'il avait fermé les yeux.

Elle ouvrit la bouche. Sa bouche était si rose, d'habitude. Elle était si rieuse, d'habitude. Elle était si naïve, d'habitude.
"C'est pas chez moi, ici," avait-elle dit. Sa voix tremblait. Enfin, un peu. Ce n'était pas vraiment détectable, sur une phrase de cette longueur. Les phrases courtes, toujours opter pour les phrases courtes. Adaline n'avait ni haussé, ni baissé, le ton de sa voix. Elle s'employait à conserver le même. En effet, il n'était pas agressif, et audible.

"Personne n'est ma famille ici. Poudlard, c'est pas ma maison. Gryffondor, c'est pas ma famille..." C'est juste mon école. Aurait-elle pu ajouter. Mais son discours, pensa-t-elle, était déjà suffisamment long et clair. Il ne l'était pas. Mais il le serait, pour quelqu'un qui pensait la même chose. Il était facile de deviner ce qui se cachait sous telle phrase.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 15 mai 2019, 01:25, modifié 3 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

14 mai 2019, 14:20
 RPG+  À l'orée des profondeurs de l'esprit  W.B. 
Non, Poudlard ce n'est pas comme une deuxième maison. J'ai beau y dormir, y vivre, y manger,  le château est l'inverse d'un foyer dans mon cœur. Pour Adaline cela semble aussi être vrai. Quand elle s'est mise à parler j'ai redirigé mon regard vers elle.  Je crois alors distingué la traînée d'une larme sur sa joue. Un petit chemin qui brille sur sa peau. Ses yeux semblent mouillés.
Elle est, semble t'il, très sensible. J'ai un peu de mal avec les personnes à fleur de peau puisqu'ils représentent tout ce que je ne voudrais pas être. Néanmoins, elle ne semble pas être si sensible que ça, elle a eu la décence de tourner la tête pour tenter, peut-être, de cacher sa tristesse, comme je le ferais. Je suis en revanche bien plus doué qu'elle pour le faire.

Je décide de faire comme si je n'avais rien vu, le contraire aurait été trop embarrassant, pour elle comme pour moi. 

La tristesse est donc l'émotion prédominante dans cette atmosphère si particulière. Est-ce moi qui l'ai provoqué chez Adaline? Y est elle habituée? À quel point cela lui fait il du mal ?
Je devrais peut-être changer de sujet si cela la met mal à l'aise.

-"C'est pas chez moi non plus. Moi j'ai un grand frère qui est à Poudlard, c'est ma seule famille ici.

Oui, ma seule famille, je me dis que j'ai peut-être de la chance de déjà l'avoir lui, mais inconsciemment, je crois que j'attends Charles. Je me suis toujours senti plus proche de Charles que de Michael. Je ne sais pas si c'est bien de penser ça, mais de toute façon c'est trop tard. 
Je me rend compte que parler fait du bien, que je n'avais pas parlé de ma famille ou de chez moi à qui que ce soit depuis que je suis arrivé ici. Il serait peut-être bien d'avoir quelqu'un qui ne m'est pas inconnu dans ce château, ou mieux encore, il serait peut-être temps d'arrêter d'être l'inconnu de tous, au moins d'une personne.

-J'habite à Godric's Hollow. Là-bas c'est chez moi. Y'a mes parents, mon petit frère, ma maison... Et surtout la tranquillité."

Oui, la tranquillité. Quelque chose de rare ici. C'est peut-être bien la première fois que j'arrive à la trouver en venant ici. Même ma nuit dans les dortoirs, ce n'est guère tranquille, entre ceux qui font leur devoir à la dernière minute, ceux qui respirent trop fort ou alors ceux qui pensent être discrets en rigolant ensemble, il est difficile de dormir.
C'est pour ça que je me couche souvent avant les autres gars, et que je me lève bien avant eux. Ça me permet d'avoir de réels moments de solitudes. Quand ils dorment, c'est comme s'ils n'étaient pas là 
Assis dans la même position depuis un certain moment, je décroise mes jambes pour les étendre devant moi. J'ai des fourmis dans les pieds et du bleu plein la tête. Beaucoup trop de bleu.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP