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14 mai 2019, 20:31
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
@Adaline Macbeth
28 octobre 2043

Voilà un mois, jour pour jour, que je n'étais pas revenu dans cette salle. Je ne sais pas pourquoi je n'y suis jamais retourné, je crois que c'est parce que je n'avais pas envie de revoir cette fille. La dernière fois je lui ai parlé sans barrières, trop librement. J'avais peut-être peur de recommencer. 
Cette fois pourtant, j'y reviens car j'ai un doute. J'ai peut-être envie de la revoir.

Je me suis assis exactement à la même table que la dernière fois, et il est approximativement la même heure. Il fait tout de même plus sombre que la dernière fois car le soleil aime se coucher plus tôt durant la fin de l'année. Plissant des yeux pour y voir un peu plus clair, je me dis qu'il est plus raisonnable d'allumer ma baguette, ce que je fais en une simple incantation. 

Je suis la seule lumière de la salle. Quiconque pénétrerait dans la pièce à ce moment précis serait tout de suite attiré par mon visage fantomatique, éclairé par une lumière blanche sans impuretés.
À cette pensée je plonge ma figure dans mes bras, finalement je ne veux pas de lumière. Je ne veux rien voir de ce monde. Lentement mais inexorablement, je sens mes yeux se mouiller. Une larme part se promener sur ma joue, elle plonge dans mon pull, s'éparpillant. Je réprime un sanglot ce qui me secoue la poitrine, comme si on m'avait donné un coup dans les côtes.

Charles est malade. 

J'ai reçu une lettre de Maman ce matin, m'expliquant qu'il a été transféré à Saint-Mangouste sans vraiment plus d'explications. Je ne sais pas à quel point c'est grave. Pour aller à Saint-Mangouste, j'imagine tout de même que ça ne doit pas être bénin.
J'aimerais aller le voir, pourtant je suis coincé ici. Je suis prisonnier ici. Ma place n'est vraiment pas là, ma place est avec ma famille, ma place est vers lui.

Je n'ai même pas pu en parler à Michael, il était en sortit à Pré-au-Lard aujourd'hui. J'espère le croiser dans la salle commune tout à l'heure. En attendant je caresse du bout du doigt la bague qu'il m'a offerte pour anniversaire le mois dernier. Il n'avait pas oublié. 
C'est une bague somme toute classique, sur l'anneau, on y voit 5 loups qui se suivent, deux grands, et trois plus petits. Les loups sont constamment en mouvement sur la bague et en font le tour à l'infini.
Maman à aidé Michael à la faire, il avait prévu ce cadeau depuis le début de l'été déjà.

Je me raccroche à se souvenir heureux pour tenter de me calmer alors que je renifle encore bruyamment. Très vite, des petits sons mettent mes oreilles en éveil. 
Des sons de pas qui se rapprochent. 

Je m'essuie précipitamment le visage dans mes manches, histoire qu'on n'y voit plus une once d'humidité puis relève la tête. Je me suis trop habitué à l'obscurité et la lumière que produit ma baguette m'aveugle complètement. 

-"Adaline?" 

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP
15 mai 2019, 01:13
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
En effet, ça faisait tout un mois. Tout un mois qu'elle n'avait pas vu William. Depuis cette rencontre, qui fut le premier bouleversement de son année, Adaline avait fini par se déconnecter à nouveau. Elle avait comme débranché, et elle n'avait bientôt plus accès à ce qu'elle avait découvert. La douleur. Était-ce pour le mieux ?

Au départ, Adaline ne l'avait pas vraiment pensé. Elle avait pris bon soin de rien raconter à personne... Même pas à son amie Térésa. Et, la semaine qui avait suivi sa rencontre avec William, elle était retournée dans la salle de bal. Elle n'y avait pas trouvé William, à son plus grand désarroi. Alors, elle s'était assise et avait écrit des lettres. Deux lettres. Une à sses parents - il était plus facile d'en écrire une seule pour les deux - et une à ses grands-parents. Elle leur avait raconté le genre de choses qu'on raconte, en général. Des choses comme tout se passe bien, j'adore les cours, je m'entend toujours très bien avec Térésa. C'était ce genre de choses qu'elle avait écrit. Ce fut des lettres courtes, qu'elle envoya le jour qui suivit. D'ailleurs, elle n'était pas restée très longtemps, dans la salle de bal, cette fois-là.

Puis, la semaine d'après, elle eut quelques ennuis. Des choses à régler. En effet, elle eut besoin de se concentrer sur une certaine aventure, une aventure provoquée par sa tante, Alisée. Elle avait d'ailleurs, pour la seconde fois, ressenti un pincement au cœur, lorsqu'elle avait lu la lettre de sa tante. La première lettre qu'elle recevait d'elle. Et cette lettre n'avait même pas eu pour but de prendre des nouvelles de sa nièce, c'était une demande maladroite, mais éloquente, mauvaise et vicieuse. C'est ce qu'elle en avait pensé, avant que Térésa ne la déconnecte à nouveau. Puis, elle s'était lancée dans cette aventure. Et dans d'autres. Depuis, Adaline n'avait plus pensé à William, ou à la salle de bal.

Et vint le 28 octobre. Un mois s'était écoulé. La journée avait été longue. Elle l'avait passé, en majorité, avec Térésa. En effet, mais il ne s'était rien passé de plus. Elle s'était réveillée dans un dortoir rempli de filles dont elle ne connaissait toujours pas le nom, même si elle avait rencontré Jeanie, elle était bien la seule qui avait daigné - été obligée - lui adresser la parole. Elle avait pris un long petit-déjeuner avec les mêmes personnes, silencieuse. Adaline n'était pas dans assiette aujourd'hui. D'ailleurs, quand l'élève à côté d'elle reçu son exemplaire de la Gazette du Sorcier via hibou, elle put constater que... ça faisait un mois. Elle eut chaud, et envie de sortir. Mais elle n'en fit rien. Elle se contenta de terminer son déjeuner, et d'entamer une journée morose. Elle la sentait morose. C'était
rare. C'était aujourd'hui.

Finalement, le moment qu'elle avait attendu toute la journée, le moment sur lequel elle était resté silencieuse, arriva. A la même heure que la dernière fois. Même si ses précédentes tentatives de revoir William avaient échouées, Adaline avait besoin de réessayer. Et puis, pensa-t-elle, elle n'aurait qu'à s'asseoir et à penser.

Alors Adaline s'était dirigée, seule, vers la salle de bal. Elle avait emprunté le même chemin que la dernière fois. Et maintenant, sa silhouette menue se dressait devant l'immense porte...
entrouverte. Le cœur d'Adaline battait. Lorsqu'elle s'en rendit compte, en posant la main sur la porte pour l'ouvrir plus largement, elle fronça les sourcils. A quel point est-ce que ça comptait pour elle ? Elle repoussa la porte derrière elle, puis... Adaline ?

"William !" s'exclama la petite brune, soulagée. En effet, elle avait entendu la même voix, qu'il y a un mois. C'était sa voix. Qui d'autre ? Elle sourit. Puis fronça les sourcils plus encore, la lumière que produisait la baguette du Serpentard était en train de l'aveugler, si bien qu'elle ne distinguait qu'elle. Elle s'en approcha, à tâtons. Elle constata que la pièce était plus sombre encore.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 07 juin 2019, 00:18, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année
15 mai 2019, 15:01
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
J'entends sa voix. 
Je ne laisse rien apparaître sur mon visage mais j'ai envie de sourire. Je ne connais absolument pas cette fille, je ne pense pas l’apprécier, pas encore, je ne sais pas pourquoi j'ai envie de sourire. 
En fait je ne crois pas que c'est grâce à elle que j'ai envie de sourire, je crois que c'est parce que cela me rappelle la dernière fois, où, à travers quelques mots, quelques phrases, pas plus, j'ai pu m'exprimer sur ce que je ressentais. 

J'ai envie que cela se reproduise. Je ne serais pas capable de parler par moi-même, je le sais bien, mais on ne sait jamais ce qui peut se produire. Cette salle est à mes yeux le symbole de l'apaisant inconnu et l'inconnue familière; la sérénité et l'écoute. 

Mes yeux s'habituent à l'obscurité. Je la vois, avançant prudemment dans les ténèbres. Elle sourit. Elle ne semble pas aussi réticente que moi à l'idée de sourire. Sourire donne trop de confiance à la personne que l'on a en face de soit, et une personne confiante est bien souvent une personne dangereuse.

Le silence pesant, je me décide à le briser.

-"Je pensais bien te voir ici.

Sans trop savoir pourquoi, je me lève, comme pour l'accueillir. 
Je l'ai recroisé quelques fois dans les couloirs, je ne sais pas si elle m'a vu. Moi, j'ai fais semblant de ne pas la voir. Je l'observais du recoin le plus éloigné de l’œil. 

-J'suis sûr que tu viens souvent là. Moi c'est que la deuxième fois. J'devrais venir plus souvent, y'a jamais personne, c'est rare ici de trouver un endroit où y'a jamais personne."

J'ai dit cela très naturellement, sans trop y réfléchir. Il est rare que je parle sans réfléchir, mais ici je ne me sens pas en danger.  Je suis curieux de savoir pourquoi elle est revenue là alors qu'elle n'a pas d'encre et de parchemin comme la dernière fois. 
Peut-être est elle revenu simplement pour me voir. Cette idée me paraît incongrue, cela fait un mois que je suis venue ici, il faudrait tout de même que ce soit un sacré hasard qu'elle revienne pile-poil le jour où je fais mon retour. 

Je me demande où elle en est avec ses camarades de dortoir. La dernière fois elle ne s'y intéressait pas. Peut-être que cela a évolué, peut-être que ses filles sont devenues ses amies. Je n'en ai aucune idée. Moi je suis toujours tout seul, mais c'est ce que je veux. Je ne veux pas de grande amitié, je ne veux pas être sociable ou populaire, je veux simplement être moi.
Si je trouve quelqu'un exactement comme moi un jour, alors peut-être que cette personne pourra devenir mon ami, seulement, je sais que ce n'est pas près d'arriver, parce que je suis certain qu'il n'y a personne comme moi.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP
16 mai 2019, 15:46
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
Le sourire d'Adaline s'évanouit un peu, alors qu'elle regardait William, qu'elle discernait de mieux en mieux tant ses yeux s'habituaient au clair-obscur entre la pièce et la baguette allumée, se lever. Comme d'habitude, elle hésita à lui serrer la main. En effet, Adaline ne sait jamais comment elle doit dire bonjour. C'était un problème d'adulte, c'est ce qu'elle pensait quand elle était à Cambridge, entourée de gens qui lui étaient familiers. Mais, maintenant qu'elle est à Poudlard, elle rencontre souvent de nouvelles personnes. Est-ce que, parce qu'elle est un enfant, elle n'a pas encore à s'en préoccuper ? C'est ce qu'elle espèrait, du moins, et à chaque fois qu'elle se posait la question, elle en conclu que ce serait bizarre de tendre la main. Alors, elle ne fit rien.

Elle hocha un peu la tête. Il pensait bien la voir aussi ? Adaline pensa qu'en effet, elle avait choisi cet endroit pour en faire son sanctuaire, un endroit de confort et de calme dans lequel elle pourrait s'adonner aux joies de l'écriture de lettres, ou alors plus largement à la réflexion. Mais elle ne s'y était pas tenu. Elle était venue une seule autre fois, avant aujourd'hui. Le mois d'octobre avait été un mois... chargé. Si bien qu'elle n'avait, jusqu'à ce matin, plus pensé à
cet endroit. Mais elle hochait la tête. "C'est un peu un sanctuaire, ici..." fit-elle alors remarquer, perdant son regard dans les profondeurs sombres de la salle de bal. Elle ne distinguait pas très bien le visage de William, ainsi elle ne put pas répondre à la question qu'elle se posait, avait-il encore l'air fatigué ? Comme la dernière fois ? La petite Gryffone secoua la tête.

Puis, elle se re-concentra sur le garçon. En effet, il n'y avait jamais personne, ici. Elle ne croisait que lui, à cette heure. Enfin, c'était arrivé une seule fois, jusqu'à cette fois-ci. Cette pensée la perturba, un peu. En effet, pourquoi est-ce que personne ne venait ici ? Personne n'aimait être seul, dans cette école ? La boule au ventre qu'elle avait expérimenté semblait reprendre sa place au creux de son estomac.


"A vrai dire, j'avais prévu de revenir plus souvent... Mais c'est seulement la deuxième fois, expliqua Adaline, l'air pensive. Quelle chance d'avoir eu la même idée, au même moment..." dit-elle alors. Elle alla prendre place autour d'une table, celle autour de laquelle était assis William, avant de se lever. Assise sur une chaise bleue claire, Adaline leva les yeux vers le garçon. Elle eut envie de savoir ce qui lui passait par la tête. Avait-il eut envie de la revoir ? Elle ne le lui avouerait jamais, mais Adaline était, la première fois, revenue seulement pour le voir. Cette fois-ci... elle n'en était pas sûre. Mais quoi qu'il en soit, elle était contente de le retrouver. Elle avait envie d'en savoir plus sur... la douleur.

"Tu t'es réconcilié avec l'école ? Est-ce que c'est une deuxième maison pour toi, maintenant ? demanda-t-elle ensuite, pour briser le silence, encore une fois. Mais le silence était apaisant, si bien qu'elle s'en voulait de le briser. Pas pour moi, en tout cas..." finit-elle par dire, avant de baisser la tête et de promener son regard sur la table.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 07 juin 2019, 00:19, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année
19 mai 2019, 16:47
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
C'est seulement la deuxième fois qu'elle vient, exactement comme moi. C'est tout de même une drôle de coïncidence que nous revenions au même endroit en même temps. 
Une chance? Pourquoi pas, je ne sais pas si je l'aurais qualifié ainsi. C'est seulement un hasard provoqué, heureux ou pas. Quoi qu'il en soit, nous revoilà. 

Tout me rappelle la fois précédente hormis la lumière changée. 
Adaline vient s'asseoir à la table. Son regard se tourne vers moi, et je ne sais pour quelle raison, je le soutiens. Elle resta silencieuse quelques instants puis prit la parole pour me signifier que rien n'a changé pour elle depuis la dernière fois. Le contraire aurait été trop étonnant. Je crois sentir beaucoup d'incertitudes sinueuses chez cette fille. 

Elle m'a aussi demandé ce qu'il en est de mon côté. J'ai un petit rire étouffer qui fait seulement sortir de l'air de mes narines. Je crois que c'était imperceptible, mais je ne peux en être certain. 
Non, rien a changé depuis la dernière fois. Enfin, dire que rien n'a changé serait mentir. Le mois dernier tout était encore nouveau, aujourd'hui une routine s'est installée. Poudlard n'a plus rien de nouveau, le château plein de secrets est devenu école et rien de plus. Les cours me permettent de me vider la tête, j'apprends beaucoup et j'aime apprendre. Je veux être le meilleur élève possible. Pour l'instant mes efforts semblent payer puisque je m'en sors plutôt bien. 

Je me rends compte que je ne lui ai pas répondu. Toujours debout, je m'assieds sur la table où s'est installée Adaline. Je ne suis donc pas tourné dans son sens et lui fait presque dos. C'est une sale manie chez moi, toujours regarder ailleurs durant une discussion. 

-"Non, c'est pas une deuxième maison.

Je lève les yeux au plafond. 

-Mais de toute façon je sais que ça l'deviendra jamais, les autres... 'Fin moi, j'aime pas trop les autres enfants, ils m'énervent.

Je ne sais pas si montrer ma haine envers mes camarades est très judicieux, cela pourrait se retourner contre moi. Dans les rares échanges que j'ai avec les autres, j'essaye de rester neutre et parfois même sympathique. Des fois j'aimerais ne pas être agacé aussi facilement, être comme eux et m'amuser, mais je suis toujours trop méfiant à cause des parents.
Je ne veux pas que l'on parle de ça avec Adaline alors je préfère changer de direction.

-C'est pas si important, on est là pour apprendre, alors tant qu'on apprends, j'imagine que tout va bien. C'est juste que... sept ans, ça va faire long."

Effectivement, cette période me paraît interminable, quand ce sera fini, je ne serais plus le même. Dans sept ans j'aurais dix-huit ans et ça me fait peur. J'ai peur d'avoir totalement changé, d'être méconnaissable. Grandir est quelque chose de très attrayant, mais en même temps de terriblement effrayant.  

Je ferme les yeux alors qu'ils étaient toujours tournés vers le plafond. Je me maudis moi-même. Par merlin, pourquoi je n'arrive pas à savoir ce que je veux. Comment je peux imaginer devenir quelqu'un en restant si indécis. 

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP
22 mai 2019, 14:06
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
Maintenant que William s'était assis, dos à elle, Adaline ne savait plus quoi regarder. En effet, elle l'avait laissé parler, comme il était coutume de le faire, entre eux deux. Ainsi, son regard qui se promenait sur l'étendue de la table ronde s'était promené jusque sur William, à nouveau, et ce jusqu'à ce qu'il s'asseye sur cette table. C'est comme ça qu'Adaline perdit son regard, et ses pensées, dans l'obscurité de la pièce. Elle avait écouté chaque mot du garçon, saisit leur intonation. Mais elle ne l'avait pas comprise. En effet, le petit esprit d'Adaline s'était attardé sur ses propos, ses propos sur les autres... Et elle était venue à se le demander : que pensait-elle des autres ? Alors elle eut envie de parler. Le silence commençait tout juste à planer que déjà Adaline ouvrait la bouche. Elle eut l'irrépressible envie de parler.

"C'est bizarre, je sais pas quoi penser des autres. Je crois que je m'y intéresse pas vraiment la plupart du temps... commença-t-elle par expliquer, sans décrocher son regard de l'obscurité vide qui l'enrobait maintenant. Et elle parlait. J'ai rencontré Jeanie, une fille de mon dortoir, qui m'a dit que toutes les autres filles étaient nulles. Je leur ai jamais adressé la parole. A Jeanie non plus, après ça, d'ailleurs... dit-elle, machinalement. J'ai aussi rencontré Hestia, c'est une autre fille de ma maison. On a fait des trucs cool. Mais c'est tout..."

Adaline leva la tête, vers le plafond. En effet, elle se sentait... bizarre. C'était très peu souvent le cas. Mais parfois, ça l'était. Et à ce moment là, sa tête vers le plafond, son regard et son esprit définitivement perdus, elle se questionnait.

"J'ai peur... de ne jamais m'intéresser à rien..." avait-elle dit, dans le calme de cette salle obscure, pour l'ajouter à ses derniers propos.

Y a-t-il quelque chose qui intéresse vraiment Adaline ?

La nature ? En effet, Adaline aimait ça, la nature. Elle aimait le contact du vent dans ses cheveux, le contact de l'herbe, humide ou sèche, entre ses doigts, elle aimait contempler les arbres, les lacs, les forêts. Mais est-ce que ça l'intéressait vraiment ? Est-ce que, quand elle marchait en forêt, elle avait conscience de et intérêt pour ce qui l'entoure ? En effet, elle ne marchait plus beaucoup en forêt depuis qu'elle était à Poudlard. La forêt interdite ne lui étant pas accessible.

Les animaux ? Adaline les aimait aussi. Elle mourerait d'amour pour un chat, pour une fée, pour un Veaudelune, et même pour un dragon. Cependant, faisait-elle des animaux un intérêt ? S'engageait-elle pour eux ? Pensait-elle à eux suffisamment souvent pour les considérer comme un intérêt ?

Et les autres... Adaline n'avait d'intérêt que pour sa famille. Certains membres plus que d'autres d'ailleurs. En effet, elle détestait ses cousines Emma et Zoé, ainsi que leur père, son oncle. Elle n'aimait pas beaucoup le père de Jane, un autre oncle, non plus... Et... Jane. Adaline se sentait mal. En effet, elle échangeait quelques lettres avec cette dernière. Trop peu. Et puis, Adaline s'en voulait. Elle avait eu certaines pensées, à son propos, qu'elle regrette.

Térésa.


"Je me sens seule, mais je le suis pas. Même ici, j'ai Térésa, je crois que... c'est comme ma famille. Adaline baissa, cette fois, la tête et son regard, son esprit, ne semblait plus divaguer dans une quelconque immensité. Mais je me sens seule..."

De quel droit est-ce qu'Adaline confiait son fardeau, qu'elle tentait d'oublier chaque jour un peu plus, à William ? De quel droit est-ce qu'elle se confiait à lui ? De quel droit est-ce qu'elle lui remplissait les oreilles avec ses mots ? Le ventre d'Adaline se serra, sur ses dernières paroles. De l'eau brûlante, des larmes, menaçait de jaillir de ses yeux sombres. Mais elle secoua la tête, et serra ses deux poings.

Bientôt une question lui brûlait la langue, et ajoutait autre chose à la liste des sentiments et ressentiments désagréables qu'Adaline expérimentait à présent.


"Est-ce que... je suis bizarre ?"
Dernière modification par Adaline Macbeth le 07 juin 2019, 00:20, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année
26 mai 2019, 17:12
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
Je fronce légèrement les sourcils.
Je lui ai parlé de moi, et elle enchaîne en parlant d'elle. Je n'aime pas trop quand les gens parlent d'eux. Les rares fois où je discute, je préfère parler de moi et qu'on m'écoute.  Je sais que c'est un comportement narcissique, mais je n'ai pas vraiment envie de le changer. Je hoche légèrement la tête à ses dires pour faire semblant de m'y intéresser en écoutant plus ou moins ce qu'elle me raconte.

Elle me parle de fille qu'elle a rencontrée, avec qui elle fait des "trucs cool", je ne connais aucune des personnes qu'elle cite. Finalement elle n'est pas dans la même situation que moi, moi je n'ai parlé à personne, moi j'ai faits des trucs cool avec personne, moi je suis vraiment tout seul. 
Je ne comprends pas comment elle peut se sentir seule alors qu'elle a visiblement des amis. Mon envie de parler à cette fille se transforme alors en circonspection et dans mon attitude cela se traduit par le fait que je me lève et m'éloigne d'elle pour aller caresser les rideaux qui se trouvaient devant moi.

Je ne sais pas quoi répondre à sa dernière question, n'importe qui aurait sans doutes dit quelque chose du genre: "mais non, tu es juste différente". Moi non. 
C'est donc avec une désinvolture sans égale que je réponds.

-"Ouais... sans doutes.

Je crois que je suis quelqu'un de compliqué. Peu de choses suffisent à me faire changer de comportement, et très vite. J'ai pris beaucoup d'inconscients au dépourvu avec cette constante inconstance. 
D'un côté, cela m'amuse. Suis-je cruel ? Je le crois. Sans doute un peu. Des fois le malheur des uns fait mon bonheur, me procure une sensation de satisfaction sadique.
D'un autre, cela me fait souffrir, ma vie sociale est trop complexe et de temps à autre, je rêve seulement de simplicité.

Tout cela m'était inconnu avant d'aller à Poudlard, je ne me posais pas toutes ces questions, je ne faisais pas attention à moi. Je vivais simplement à la maison avec ma famille, parfois avec les grands-parents qui puent. 
Tout cela m'amène juste à haïr Poudlard avec plus de véhémence qu'autrefois. 

J'ai une boule à l'estomac, je ne saurais dire si elle s'est formée par de la colère ou par de la tristesse ou par un peu des deux.
Ma main parcours encore le tissu soyeux de ces rideaux immenses. Le soleil s'est couché et il est très dur d'y voir quoi que ce soit.  Je me rend compte que c'est aussi parce que ma baguette s'est éteinte. Je l'ai laissé sur la table. Je vais la chercher et la rallume. La lumière est plus faible qu'auparavant.

J'observe alors le visage de la fille qui est toujours assise. J'essaye d'y déceler quelque chose, de comprendre. Pour une fois, je me fiche que nos regards se croisent ou non, je veux justes observer un peu. 
Alors que j'ai prononcé mes derniers mots il y à peine une minute, je rajoute sans savoir pourquoi et avec une once d'interrogation dans le ton: 

-Sans doutes..."
 

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP
03 juin 2019, 23:00
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
Alors qu'elle baissait doucement la tête pour observer William, avant même qu'il ne lui réponde, déjà un sentiment, encore un autre, l'envahissait. Elle le regardait et l'entendait. Lorsqu'il formula sa réponse, sa trop vague réponse, ce fut comme une épine dans la peau. Au cœur ? Probablement pas. Ce fut plus une épine dans une jambe, ou à la rigueur un bras. Mais ça piquait. Elle eut du mal à contenir ça, si bien qu'elle se demandait : fallait-il continuer ?

Mais que fallait-il continuer ? A vrai dire, alors que William fermait la bouche, pour signifier que sa tirade était finie, après s'être largement éloigné, Adaline secoua la tête. Lorsqu'un autre
"Sans doutes" parvint à ses oreilles, elle se retourna. Elle fit en sorte de se trouver dos au garçon. Qu'il ne puisse pas la pénétrer d'un regard trop perçant, ou qu'il ne puisse rien déceler de défaillant chez elle. Même si tout avait la possibilité de défaillir, absolument tout. Cependant, Adaline n'était pas capable de saisir ces notions, et elle ne se, jusqu'à preuve du contraire, considérait pas défaillante. Sûrement était-ce la raison pour laquelle elle avait lâchement tourné le dos à la désinvolture de... William, simplement William. Elle n'avait pas envie qu'il décèle la défaillance, inconsciemment, elle vivait bien dans l'ignorance. Elle vivait très bien.

Puis, alors qu'une seule minute s'était écoulée - il semblait à Adaline que cette rencontre durait une éternité - elle se laissa aller en arrière. En se balançant un peu sur la chaise, la pointe des pieds sur le sol froid. Elle n'était pas assise au fond de sa chaise. Autrement, ses pieds ne toucheraient pas le sol. Adaline se sentait minuscule.

Adaline tentait encore d'oublier, de ne pas faire face, à ce sentiment, ce pique. Elle tentait encore de ne pas s'en inquiéter. Elle avait pourtant, au tréfonds d'elle-même, l'envie de s'enfuir, de courir hors de la salle et de ne plus se confronter à William. Cependant, son...
ego ou quelque chose comme ça la retenait sur sa chaise.

Elle sourit, plus pour elle-même que pour le garçon à qui elle tournait le dos. Il suffisait de ne rien dire. De ne pas entendre le ton employé. Était-ce à ça que sa ressemblait ? Ne pas se
sentir à sa place ?

"C'est comment chez toi ? Godric's Hollow ?"

Pour montrer qu'elle se rappelait, elle se rappelait de Godric's Hollow.

Et son pincement se fit plus cinglant. Effectivement, elle n'avait pas pensé à William. Elle débitait des problèmes qui n'en étaient pas, à la face de ce garçon. Il ne l'avait pas demandé. Elle se sentit coupable, et immédiatement elle se tourna vers lui, comme pour quémander une réponse, pour prouver un intérêt certain.

Magic Always Has a Price
6ème année
07 juin 2019, 15:07
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
Comment c'est Godric's Hollow? J'en sais trop rien, par contre je sais comment c'est chez moi. Ma maison est calme mais agitée, chaleureuse mais froide, familiale mais individuelle. Quand je m'y imagine, j'entends Charles et Michael se bagarrer et Papa les gronder, j'entends les pages du livre de Maman qui se tournent alors qu'elle lit tranquillement sur un fauteuil. Je sens l'odeur du chat qui grime sur mes genoux et ressens mes doigts qui parcourent son pelage comme on escalade une montagne.

Je me sens immergé dans le bains, mes yeux seuls dépassant de l'eau qui se regardent dans le miroir ou dans le reflet de l'eau.Je vois la vapeur qui couvre les murs et forme des gouttelettes sur le lavabo, l'odeur du shampoing, l'eau qui clapote...

Je me sens dans ma chambre, sous ma couette le soir alors qu'il fait nuit noire en train de lire. Mes pieds glacés me font frissonner et j'entends les bruits de la rue, les fêtards, les chiens, les voitures. Je regarde par la fenêtre de ma chambre, j'y vois la maison d'en face, de l'autre côté de la rue, elle est en tout point semblable à la notre sauf qu'elle a un lampadaire devant sa porte. C'est des moldus qui habitent là, et des fois quand je plisse fort les yeux, je peux voir ce qui se passe dans leur salon.  Ils sont très bizarres.

J'ai fermé les yeux quelques instants pour me rappeler. Je crois qu'un sourire s'est dessiné sur mes lèvres et je lâche un petit soupire.

- Ma maison c'est ma maison. Y'a pas meilleur endroit sur terre. Avant je m'en rendais pas compte parce que j'y étais tout le temps, maintenant je suis là et elle me manque. Le village en lui-même n'a rien de très spécial, tous les adultes disent qu'il est très joli mais je trouve pas tant que ça. Un peu hésitant je continue. Et pis il est rempli de moldu et du coup on peut pas jouer comme on le voudrait avec mes frères, Papa et Maman ils disent qu'on doit faire attention et tenir notre langue, du coup on peut pas jouer aux mangemorts et aux aurors parce que sinon on devrait tout leur expliquer et on n'a pas le droit.


Quand j'y pense, les moldus ils sont pénibles, ils pourraient avoir des pouvoirs magiques comme tout le monde. On doit toujours rien dire quand ils sont là. Et pis je me souviendrais toujours de ce gamin moldu.

-En plus un jour à cause d'un moldu, je me suis fait disputer par des gens du ministère.

N'ayant pas envie d'en parler plus, je décide de changer de sujet. Repenser à la maison m'a un peu apaisé et je crois que je suis prêt à parler d'autre chose que de moi.

-Et toi alors tu habites où déjà? C'est comment chez toi? 

Je ne sais plus si elle m'a déjà dit où elle habite, je ne crois pas; Même si c'est le cas ce n'est pas bien grave d'avoir oublié. Ça fait un mois que nous nous sommes pas vu.

L'immortalité c'est tous les autres qui tombent.
Cinquième année RP
13 juin 2019, 19:03
 RPG+  À l'orée des profondeurs de la folie  A.M 
Un sourire avait flotté sur le visage et avait tenu ses lèvres tout le temps qu'elle accorda à l'écoute de William. Elle l'avait regardé parler. Parler de chez lui. Est-ce que c'était difficile pour lui ? Est-ce que ça l'était pour elle ? Elle se le demanda quand sa question lui fut retournée. Que dire ?

"C'est Cambridge, chez moi, dans les bois..."

Les joues rougies, elle se rendit compte que ça phrase goûtait bizarrement. Mais Adaline vivait vraiment dans les bois. D'ailleurs, elle s'accorda quelques secondes et laissa William en suspens.

Cambridge. C'était grand-mère qui l'emmenait dans la ville, le plus souvent. Elle n'a que de vagues souvenirs des parcs de jeux de Cambridge. Elle a par contre des souvenirs plus nets des endroits magiques où travaille sa famille. Elle voit clairement les librairies et cafés moldus dans lesquelles Cassiopée rencontrait ses amis.

Mais ce n'est pas là-bas qu'elle passait son temps. Elle le passait dans les bois, seule, ou avec Owen, une boule d'énergie qui était lié à elle par un lien aussi proche que loin : cousin. Elle avait ce même lien sans qu'il n'ai la même signification avec Jane. C'était cette dernière qui avait une véritable place dans le développement de tout un caractère, une Vie. En général, elle passait son temps avec l'un ou l'autre, dans un cocon qu'on pourrait qualifié de clairière, relié aux routes moldues par un sentier, composé de 8 maisons majestueuses, au look plutôt vintage et à la végétation grimpante. C'était un petit coin. Le petit coin d'Adaline.

Et Poudlard était Grand, à côté de son petit coin.

"Mon petit coin. C'était génial... Cambridge."

Elle l'avait avoué. Adaline s'était trompée en laissant l'excitation d'une enfant entrant dans une nouvelle école l'envahir en venant ici. Elle s'était trompée en considérant Jane comme trop jeune pour continuer à habiter ses pensées et son cœur. Était-il trop tôt pour se l'avouer ? Il y avait pas mal de choses, qui trottaient dans la tête d'Adaline. D'où venaient-elles ?
Les Livres.
Les pages couvertes de caractères imprimés noirs et parfois de bavures. Les pages qu'elle avait tenté de feuilleter. Les pages qu'elle n'avait pas toujours comprises. Ses pages.

Mais Adaline était encore un enfant.
Et si ses pensées brûlaient ses yeux,
Elle n'avait qu'à les fermer.
Ses yeux. Son esprit.

"J'crois que... C'est l'heure de manger. Tu m'en diras plus sur Chez Toi, la prochaine fois ?"

Elle rouvrait les yeux, la tête baissée, les joues toujours rouges.
Elle entendit le "D'accord" de William et ce fut suffisant pour lui permettre de se lever. Adaline se leva, la masse noire de ses cheveux encore courts occupaient sa vision périphérique. Aussi, elle quitta la Salle de Bal en adressant un signe de la main, un faible sourire et un salut. Ce fut tout.

Après ça, William et Adaline se virent d'autres fois. A fréquence d'une fois par mois. Jamais plus. Ce fut toujours dans cette Salle de Bal. Ils échangèrent des choses sur eux. Des choses qu'Adaline ne répéta pas et qu'elle ne dit à personne d'autres.
Puis, en Avril, ils ne se virent pas.
Et les vacances d'Avril passèrent. Adaline rentra. William aussi.
Le mois de mai se profilait ensuite.
Adaline n'y retourna pas. Pas après Ça. Les événements.
Elle y retourna, mais n'y trouva pas William.
Et puis...

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6ème année