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28 oct. 2019, 14:11
 RPG+  Aux Racines de nos Émois
Le « Il n'y a pas de quoi » qu'à prononcé le garçon juste avant que j'ose parler m'arrache, une fois arrivé à mes oreilles, un millième sourire. J'ai l'impression que c'est le millième. En vérité, je n'en suis pas sûre. Mais je crois que l'obscurité de la salle, les meubles qui la composent et s'en distinguent faiblement, l'air ambiant et Lui ont troublé ma perception du temps. Je ne sais plus ce qui est long et ce qu'il n'est pas. Mes pensées fusent. Je pense à beaucoup de choses et pourtant mes lèvres sourient. Et ça me paraît être une sensation des plus douces. Il m'est si agréable de sourire que j'en oublierais presque mes convictions sur cette stupide pratique. J'ai cru très longtemps qu'il ne servait à rien de sourire. Je ne sais pas si c'est du au comportement de Jane - ses longs discours sur le fait qu'il valait mieux gardé le visage fermé, ses remarques lorsque j'osais sourire *j'la déteste* et ses longs regards froids - ou à l'ennui qui s'est mis à m'entourer lorsque j'étais entourée d'adultes aux conversations ternes. Sans la moindre once de passion et de lumière. Qui ne reflètent aucun Savoir, aucune connaissance. Mais pas chez Cassiopée, *jamais chez elle* pensé-je en me remémorant les instants précieux de Savoir que m'a laissé voir Cassiopée. Je plonge dans un souvenir rempli de douceur, alors que le Garçon-jaune s'apprête à se lever, juste après mes mots. Je n'ai pas le temps de me le demander, *qu'est-ce qu'il*. Sa voix s'élève. « Toute une collection » dit-il sous mon regard admiratif. Je sais qu'il l'est, ce regard que je pose sur le visage du Garçon-jaune. Alors que mes pensées s'étaient dirigées sur les ennuyants discours des adultes qui m'ôtaient le sourire, j'eu l'envie plus grande encore de sourire. Même si j'étais réconciliée avec Jane, c'est aussi à sa face que je souriais. *Dans ta face, Jane* pensé-je, les sourcils froncés.

« Toute une collection » avait-il dit. Ma tête s'est levée sur lui, et maintenant, mes yeux sont éblouis par la lumière de la Passion que je lis sur son visage. *Pourquoi ?* me demandé-je, moi, qui ne connaît rien, moi, que rien ne passionne, je ne comprend pas. Je crois que la Magie peut être passionnante, je sais qu'elle passionne Cassiopée. Mais je crois qu'elle ne fait que me fasciner. Je ne suis pas sûre de pouvoir dire qu'elle me passionne, j'en ai trop peur. Je n'y connaît rien. Je crois d'avoir que là est toute la nuance; pour être passionné, il fait Savoir. Cassiopée en sait énormément sur la Magie. Peut-être Chems s'y connaît-il en musique. La musique le passionne donc ? *Pourquoi ?* me demandé-je encore. Je ne connais rien sur la musique a un tel point que j'avais oublié comment est-ce que cela sonnait. Dans mon entourage, chacun - ou presque - a sa spécialité. Non, en fait, tout le monde n'en a pas, beaucoup sont d'une médiocrité telle que moi moi-même soit capable de m'en rendre compte - même si dans les faits les sourcils froncés de Cassiopée sont une indication de la qualité d'un discours.
Mes pensées se dispersent et se rassemblent. Je me perd à penser à ma famille, si terne en comparaison du Garçon-jaune. D'ailleurs, je m'autorise à penser un peu parce que son visage est pensif, fermé et à la fois ouvert à une réflexion. Je sais qu'il va encore parler, *J'n'ai qu'à attendre* me dis-je en replongeant dans mon Esprit.
Ma mère et mon père ne font pas partie de ceux qui ont un talent. Enfin, mon père est doué pour détruire, je crois. Mais je sais que ma tante Anabeth a la main verte. Parfois, quand j'étais petite, elle nous emmenait - mes cousin.es et moi - avec elle dans son jardin et énumérait les plantes qu'elle y avait planté. La plupart sont magiques. Je crois que je devrais m'y intéresser un peu plus. J'ai brusquement hâte de rentrer à Cambridge. Ensuite, j'ai un oncle Pierre - un français guindé que je déteste - qui est maître dans l'art des cartes. Et puis Elisabeth - elle est la mère de Jane - est douée pour les potions. Pour finir, Cassiopée déborde d'un Savoir brillant. On dirait qu'elle dégouline d'une énergie blanche. Mais je crois que je ne sais pas quel est son domaine de prédilection. J'aimerais parler à Cassiopée, de la Magie.
Je crois qu'il le faut.

Dos à moi, le Garçon-jaune se retourne brusquement. Je sais que c'est la fin de mon voyage dans mes souvenirs familiaux mais mon sourire pensif ne faiblit pas. Je me concentre sur ce qu'il va faire maintenant.
Il me regarde, puis regarde ses mains. Il tend sa main gauche vers moi. Je hausse les sourcils, je suis intriguée mais ça me plait. Et maintenant, je l'écoute avec toute mon attention. *Jazz* il touche son pouce d'abord... *Soul* puis il touche son index. *Rock* puis le majeur. *Funk* en touchant son annulaire. *Folk* pour terminer par l'auriculaire. Mes yeux se détachent lentement de ses doigts avec une excitation toute nouvelle. C'est une sensation exquise et complexe, je la découvre à peine. Je me redresse un peu, et je pose mes mains sur mes genoux pour m'y appuyer. *Merde !* gémit-je intérieurement. Mes mains me font mal; mais je ne veux pas aller à l'infirmerie. Je serre les dents et j'empêche mon sourire de s'ôter de mon visage.
« Choisis! » me dit-il finalement, le ton si guilleret et passionné de sa voix me donne envie de faire le bon choix. Par Merlin, je n'y connais rien. Une boule se forme rapidement au creux de mon ventre. Je n'ai pas envie de faire d'erreur, mais je n'ai pas envie de le laisser attendre.

« Soul ! » m'exclamé-je, avant de me rendre compte du ton trop joyeux que j'ai employé. Il ne me ressemble pas, sauf si... *Non, par Merlin* juré-je avant de guetter la réaction du Garçon-jaune.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 30 oct. 2019, 15:22, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

29 oct. 2019, 22:58
 RPG+  Aux Racines de nos Émois
Chems commence à adorer où s'en va le ton de la discussion. Il aime entendre la voix claire et exaltée de la gryffondor, débarrassé des brumes de la timidité et de l'âpreté de la colère. Ça ne l'encourage qu'un peu plus à s'ouvrir lui-même. Il n'est pas timide, il n'est pas délicat, l'irlandais est brusque et brouillon dans presque tout ce qu'il fait, ce n'est que lorsqu'il rencontre une personne qui tend à ne pas le regarder dans les yeux qu'il s'efforce de s'adoucir. Mais maintenant, peut être n'aurait-il plus à le faire? Avec ce qu'il avait envisagé, il ne pouvait pas vraiment faire autrement. 

Soul elle avait dit ! Avec un enthousiasme qui lui donne envie de rire. Il ne pouvait que lui répondre avec un entrain au moins équivalent « Très bon choix ! » 

En vérité, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise option, il s'exclame si ce n'est que pour encourager la jeune fille dans son épanouissement. Le deuxième année vérifie rapidement l'entrée de la salle de bal. Si ils avaient d'autre spectateur, il voulait au moins être au courant avant d'entamer son entreprise. Mais personne ne s'y trouve. « Alors soul... soul, soul— qui chante ça déjà? » se parle-t-il à lui-même en tapant un doigt sur son genoux, pensif. 
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Un trajet en voiture avec son père. Chems est à l'avant malgré son jeune âge. Il sait qu'il n'avait pas le droit mais papa a dit oui, il se suffira de cette autorisation. La vieille golf 3 de Fehin possède un lecteur CD qui ne cesse de faire passer la musique que le propriétaire de la voiture y à graver. Un moment donné sur leur trajet, un air particulièrement entraînant secoue le jeune garçon dans son observation silencieuse du paysage qu'il se met inconsciemment à se mouvoir en tapant son dos en rythme contre le siège alors que le regard de son père le scrute sans manquer de surveiller la route.

« C'est la reine de la soul. 
- Mmmh? marmotte inintelligiblement le garçon en sortant de sa rêverie.
-
La femme qui chante, on l'a appelé la reine de la soul, A-... »
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Le souvenir s'évapore au moment où son père est censé lui donner le nom de la chanteuse —Chems est tellement mauvais pour retenir les prénoms qu'il en soupçonne chaque fois une malédiction. L'air de la musique, en revanche, résonne comme si il l'avait entendu hier. Et si il ne tient pas toute les paroles, le garçon ne fait pas cas, il a le principal. Une reine de la soul, ça doit chanter de la soul non? 

Les premiers accords au piano passe à la trappe tandis que le poufsouffle se racle un peu la gorge avant d'attaquer directement sur les premières paroles. « Alors ça fait... THINK! »

Si il n'a plus de vinyle à faire passer au gramophone, qu'à cela ne tienne ! Il serait son propre disque. Ses mains se mettent à battre la mesure sur ses genoux alors qu'il enchaîne les couplets composés de mot éparpillé dans un flot de Tin tin tin et Du du du sur le rythme de la chanson.  Mais quand il en vient au refrain.. ô combien Chems se fait plaisir à exploiter sa voix de 12 ans qu'il sait rendre criarde en des occasions comme celle là. « Ooh freedooom !! » Ça craque et c'est désordonné, mais au lieu d'être gêner pour lui même, il s'imagine brailler le mot vingt fois plus fort dans les oreilles d'Ursula Parkinson qui leur à retirer si brutalement la signification de ce même terme.  

Il achève la chanson en onomatopée pour mimer les instruments qu'il n'a pas jusqu'à ce que le grésillement du gramophone remplisse une nouvelle fois  la pièce. Ses yeux posé sur la jeune fille, il lui envois un clin d'oeil en avouant avec un rire au fond de la gorge : « J'ai cassé un verre en chantant cette chanson une fois ». Parce que Chems était le type de sorcier qui n'a jamais soupçonné de première manifestation de magie pour lui-même mais qui est capable de casser des verres dans la cuisine en chantant debout sur le canapé du salon. Le garçon n'est pas assez perspicace pour faire le rapprochement... 

« Alors ? C'était comment ? » Terrible, lui aurait probablement dit Aidan. 

In my defense, I was left unsupervised
7ème année RP - Game On

01 nov. 2019, 14:06
 RPG+  Aux Racines de nos Émois
« Très bon choix ! » s'exclame le Garçon-jaune. Je me félicite d'avoir fait le bon choix, c'est ce dont je me persuade. Est-ce vraiment le bon choix ? Après une brève effusion de joie - mes mains en l'air, un sourire plein de dents - je me met à observer les réactions du Garçon-jaune, en espérant Savoir si ma réponse est vraiment la bonne. Mais rien sur son visage ne me l'indique. Il m'a l'air tout à fait enthousiaste. Je me surprend à espérer qu'il le soit vraiment. « Alors soul... soul, soul— qui chante ça déjà? » s'interroge-t-il. Je me surprend à froncer les sourcils et à fouiller ma mémoire comme si la réponse s'y trouvait. Mais elle ne s'y trouve pas. Je ne connais rien à la musique. *J'lui sert à rien* pensé-je douloureusement, et mes sourcils se froncèrent plus encore à cette nouvelle Pensée. Il faudrait que je me trouve une utilité, pensé-je idiotement. Mais mon visage se détend lorsque je regarde le Garçon-jaune. Il tapote d'un seul doigt sur son genou. Je trouve ça bizarrement mignon. Je crois que Lune l'apprécierait, d'ailleurs la Lumière du Garçon-jaune a occulté Lune, dans mon Esprit, depuis que je suis entrée dans cette Salle. D'ailleurs, je crois que ma Colère - serait-ce plutôt de la Tristesse ? - occulte aussi Lune. Je ne veux pas que ça porte préjudice à ma relation avec le félin. C'est une amie, pour moi. Je ne veux pas qu'elle me déteste. *J'devrais lui présenter le Garçon-jaune* pensé-je en mordillant ma lèvre.

Le Garçon-jaune se racle la gorge, je crois, et ça suffit à attirer mon attention vers lui de nouveau. Il m'arrache à mes mauvaises Pensées et je suis reconnaissante. Cependant, je m'emploie à ne pas sourire à nouveau, je crois que... *J'veux pas avoir l'air bête* Cette seule Pensée est débile. « Alors ça fait... THINK! » s'exclame-t-il brusquement. Je me penche un peu plus vers lui, pour lui prêter une oreille. Il commence à chantonner, je crois que c'est ce qu'il fait. C'est déstabilisant de ne pas savoir ce qu'est la musique. Je n'ignore pas tout, mais je ne Sais rien. Il chantonne encore, ce sont des Tin tin tin, et Du du du mais j'aime entendre ça, j'essaie de m’imprégner du Rythme. Je me surprend même à tapoter sur mes jambes le rythme sue le Garçon-jaune entonne. La chanson explose lors du Refrain, « Ooh freedooom !! » braille-t-il harmonieusement. Je me mets à sourire à ce moment précis. Je crois que je saisi le comique de la scène, et je me rend compte que la chanson qu'il chante n'est pas Harmonieuse. Mais je trouve ça étrangement agréable. Il continue et lorsque le gramophone grésille, les dernières notes sortent de sa bouches en onomatopées amusantes. A cette Pensée, mes yeux s'illuminent. *Je m'amuse !* m'exclamé-je intérieurement. Et mon sourire découvre mes dents.
Il me regarde, dans les yeux, et encore une fois, ça m'impressionne. Mon sourire faibli le temps d'un instant puis, « J'ai cassé un verre en chantant cette chanson une fois » me dit-il avec l'air rieur. Je pouffe, et mon sourire réapparaît. Je dois définitivement présenter le Garçon-jaune à Lune. C'est ma première Pensée, avant de réfléchir. *Quoi ?* comment a-t-il pu faire ça ? Avec sa seule voix ? Je secoue la tête.

« Alors ? C'était comment ? » C'est à moi de parler, dans ce cas. Mince, pensé-je, que devrais-je dire ? Il faudrait que je sois amusante. Je me liquéfie, et mon visage me donne affreusement chaud. *Merde* pensé-je honteusement. Le temps me file entre les doigts. « Je-J'ai adoré ! » dis-je, tout sourire. « J'y connais rien, mais j'ai adoré entendre ça ! »

Magic Always Has a Price
6ème année

13 nov. 2019, 06:41
 RPG+  Aux Racines de nos Émois
Sur le temps de silence suivant sa question, Chems hausse un sourcil, intrigué. C'était une réaction intéressante que ce mélange d’embarras et d’alarme alors qu'il lui avait lui-même tendu la perche pour plaisanter. Je suis pas sérieux hein, tu peux rire t'as le droit, voulu-t-il précisé. Les personnes les plus proches de son entourage l'auraient probablement fait, et Chems se serait même marré avec eux -exception faite à Aidan et Cal. Il n’est pas loin de l’énoncé quand  la fillette le devance.

« Hah ! » Lui échappe spontanément un souffle de surprise, précédant un léger gloussement. Ça si il s'y attendait ! L'irlandais à envie de rire jusqu'à en avoir mal aux côtes, mais à la place, il se surprend à sourire à en avoir mal aux joues sans savoir vraiment pourquoi. Etait-ce parce qu’elle ne cherchait pas à le vexer? Quelque soit l’intention de la fillette, Chems fit comme si il la prenait aux mots. Dans un cas comme dans l’autre, il se serait satisfait de la réponse quand sa réaction excédait toutes ses attentes. Ça lui faisait un plaisir d'entendre ça! Pas pour ses performances musicales qu'il ne prenait pas au sérieux pour un pet —il y avait vraiment peu de chose que le garçon prenait aux sérieux à propos de lui-même— mais de savoir que la brune était de meilleure humeur, ça c'était vraiment super. Oserait-il avouer pour lui-même que le fait qu'elle ait apprécié son effort était autrement plus agréable. Bien plus agréable que l’âpreté d’une moquerie dont il s’était habitué à la texture depuis un moment maintenant. « Et bien merci. Il faut encore que je travaille sur ces notes hautes par contre... même si je n'en ai pas besoin ». Il agrémenta sa remarque d’un clin d'oeil badin en se massant la gorge si ce n'est que pour couvrir le léger rougissement que sa peau bronzée dissimule bien assez toute seule. Je n'ai qu'une parole, Aidan va souffrir quand je rentrerai à la maison, il s'est même trouvé une excuse pour embêter son grand frère, cela n'était que pour rendre les choses meilleures.

Derrière lui, le gramophone n'en peut plus de grésiller, il est devenu un gazouillis ennuyeux aux  oreilles du poufsouffle dans cette atmosphère sereine et douce, presque comme le bourdonnement d'un moustique s'approchant trop près la nuit. 

« J'vais arrêter ce truc ça devient agaçant à force... ». 

Dans la seconde, le garçon se redresse pour mettre un terme aux souffrances de l'appareil, de sa tête, et sans doute de la gryffondor aussi. Sa main s'arrêta une fraction de seconde au dessus du bouton d'arrêt du phonographe. La gryffondor... Alors qu'il lui donnait son dos, mettant un terme en même temps à la rotation du disque d'un *CLIC* mécanique sur un bouton de l’objet, il ose avouer : « Je suis Chems d'ailleurs ». Du bout des doigts, le garçon soulève l'aiguille de la piste pour libérer le vinyle puis se détourne pour retrouver le regard brillant de la jeune fille qu'une fois l'objet bien entre ses mains. 

« J'tai pas demandé... C'est quoi ton prénom ? »

In my defense, I was left unsupervised
7ème année RP - Game On

24 nov. 2019, 14:01
 RPG+  Aux Racines de nos Émois
Le visage du garçon, que je m'emploie à scruter afin d'en deviner les sentiments, exprime beaucoup de choses. Il arque ses sourcils, intrigué. Puis il sourit très largement, heureux ? J'aurais aimé lire sur son visage ce qu'il pense de moi. *Pas qu'ça m'intéresse...* Mais ça m'intéresse. Je n'ai qu'une seule envie, au moment précis où les mots viennent de sortir de ma bouche : qu'il ne me trouve pas bête. Alors je m'emploie à sourire, et, puisqu'il fait de même, je ne prévois même pas d'arrêter.
« Et bien merci. Il faut encore que je travaille sur ces notes hautes par contre... même si je n'en ai pas besoin » et je ris. Et il m'adresse même un clin d’œil. Cette fois, l'air qui flotte sur son visage et le souvenir chantant de sa performance me donne envie de rire. J'ai compris. Cette Pensée me met en joie. Alors, je ne m'arrête plus de sourire. J'en aurais presque mal aux joues. Mince. Comment puis-je me trouver là, avec un Autre, avec ce Garçon-jaune, le sourire sur les lèvres ? Je m'en pensais incapable. Je croyais que le Feu et la Glace qui se battaient en moi ne cesseraient. Mais, à cet instant précis, où la Joie virevolte autour de moi, plus rien d'autre ne bouge en moi. Et c'est comme si je pouvais voir la joie en Orbes Lumineuses s'enrouler autour de Nous.

Et mes lèvres se fendent du même inlassable sourire.
Et mes yeux se perdent dans la Lumière des Siens.

Je hoche la tête, mon rire s'évanoui mais n'emporte pas mon sourire : il s'agrippe à mon visage. *J'suis débile* pensé-je encore. C'est une Pensée qui apparaît souvent à mon Esprit. Est-ce qu'elle me fait du mal ? Je n'ai pas le temps de me le demander, le Garçon-jaune ouvre la bouche et je me suspend à ses lèvres. *Cette fois, j'suis débile* « J'vais arrêter ce truc ça devient agaçant à force... » me dit-il. Le gramophone, le truc qui m'a permis de découvrir de la musique. J'aimerais en écouter encore. Mais je n'ose pas le lui demander. Et puis, ce truc l'agace. Les grésillements de l'engin me parviennent faiblement, ça crépite, ça grésille. Ce n'est que douceur à mes oreilles, pourtant. Mais Il se lève, alors je ne dis rien. Je hoche encore la tête. Lentement, mon sourire s'efface, pour faire flotter la Plénitude sur mon visage.
Puisqu'il est loin, puisqu'il est dos à moi, mes billes noires - elles ne le sont pas, en réalité, mais la faible lumière de la Salle de Bal les fait ressortir noires - s'autorisent à le quitter. Elles se promènent à nouveau sur les murs, sur les fenêtres et leurs vitraux. Je pense à cet endroit, j'y pense souvent. Et chaque fois, c'était à William que je pense. Mais je crois que je n'y penserais plus jamais avec l'image de l'Autre garçon. Plus jamais.
Le *CLIC* du gramophone, preuve qu'il est éteint, me ramène à l'instant. « Je suis Chems d'ailleurs » Sa voix s'élève et résonne. Je sais que je vais penser à la Salle de Bal : je sais que je vais penser à Chems. *Chems* Mes yeux, brusquement, retournent sur Chems. Poser un nom sur le Garçon-jaune est étrangement agréable. Il s'est tourné vers moi, son gros vinyle - il a probablement une taille normale - à la main. « J'tai pas demandé... C'est quoi ton prénom ? »

« Je suis Adaline » dis-je alors, une seconde à peine après. Les yeux du garçon sont toujours posés sur moi. Comme les miens sont sur lui. Ce n'est pas désagréable, mais je crois que je commence à avoir l'estomac noué, ce contact est si étrange. D'ailleurs, un gargouillis émane de ce même estomac, le Mien. Comme si une bulle avait entouré la Salle de Bal, j'ai l'impression qu'elle éclate au moment où je me dévoile. Je ne me souvenais même plus qu'il était l'heure de manger. Mon corps non plus, je crois qu'il n'est pas très attiré par la nourriture. Ou... peut-être est-ce mon Esprit qui rebute les repas : ce ne sont pas de bons moments. Je les passe seule, sans vraiment l'être. Ce ne sont jamais de bons moments. Mais plus aucun moment, avant Celui-Là, ne me paraît bon. Je me délecte un instant encore de ce moment et mes Souvenirs les plus proche. J'ai peur de voir ce moment s'évanouir. Mais il le faut. Mon estomac crie famine, et je ne peux pas rester plantée là. *J'peux pas* pensé-je, en me relevant. Maintenant presque aussi haute que Chems, à quelques mètres de lui. « Je-On devrait aller manger. »

Il acquiesce et je m'autorise un dernier sourire. Il s'approche de moi et me passe devant. Il ramasse ses affaires sur le sol, son vinyle. Je me rappelle que j'ai des morceaux de sa robe de sorcier, la doublure jaune, autour des mains. Je les fourre dans les stupides poches de ma robe d'école, elles y flottent bientôt.
Nous sortons de la Salle, je suis sur ses talons. Les premiers instants sont silencieux, tout ce que je me demande : vais-je manger avec lui ?


Fin.

Magic Always Has a Price
6ème année