Le stress d'un simple bal d'Halloween n'était rien comparé à celui-ci qui avait pour réputation d'être grandiose et unique. La boule au ventre, Alaska était assise au bord de son lit. Elle enfilait délicatement ses collants déchirés et salis pour l'occasion, avant de mettre le dernier accessoire de son costume : des ghillies. Chaussures écossaises qu'elle adorait, mais qui lui donneraient sûrement les pires ampoules du monde d'ici la fin de la soirée. Discrète et silencieuse, ses yeux étaient rivés sur ses pieds. Celle-ci était tout de même impatiente, il faut dire qu’elle avait passé Octobre à compter les jours la séparant de ce bal avec une excitation à peine dissimulée. 

Une fois prête, elle se leva et s'inspecta dans le miroir. Ses cheveux lâchés tombaient en cascade bouclée sur une épaule, retenus par des épingles de l'autre côté. Une coiffure qu'elle ne faisait pas souvent, mais qui lui plaisait. Son kilt écossais arrangé pour le thème d'Halloween lui allait presque à la perfection. Il ceindrait sa taille et faisait paraître ses jambes plus longues. Elle flottait, légère et aérienne, à chacun de ses mouvements. Alaska s'était maquillée très légèrement, elle s'était juste contentée d'assombrir le contour des yeux, de creuser ses joues, et d'y faire dégouliner du faux sang. Sa peau était déjà suffisamment blême, qu'y ajouter des artifices n'aurait rien changé. Enfin, la Serpentard se parfuma avec le premier flacon qu'elle trouva sur la commode, passa les doigts au bout de ses cheveux et sortit enfin de son dortoir, en direction de la salle de bal.



Arrivée avec quelques minutes de retard, ses yeux glissèrent sur les différents élèves présents, elle tentait de deviner leur identité à travers les couches de maquillages, et les masques effrayants qu'ils portaient. Dans une tenue similaire à la sienne, elle reconnue alors son cavalier, et s'avança vers lui. Son cœur palpitait à une allure affolante et diverses pensées lui traversèrent l'esprit : d'un côté elle était très stressée, mais de l'autre, elle avait hâte de passer cette belle soirée en compagnie du jeune Serdaigle. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres quand ses iris rencontrèrent les siens. L'écossaise huma le parfum frais du garçon, et un léger frisson lui parcouru le dos. Elle attachait une importance capitale aux odeurs, c'était la première chose qu'elle remarquait chez les gens. Elle pouvait deviner l'étiquette d'un parfum sans l'avoir consulté avant, grâce à l'un de ses cinquièmes sens. Puis, elle saisie la fleur qui lui était destiné en le remerciant. Par bon réflexe, elle l'a sentie. Une Gemini. Elle reconnue cette variété non-pas par la forme et la couleur de ses pétales, mais par ses senteurs.  Touchée par cette petite attention, ses yeux brillaient de fierté. C'était certain, elle avait le meilleur des cavaliers de la soirée. 

Il était vraiment adorable avec son petit kilt, et ses cheveux roux en bataille. Mais ce qu'elle aimait le plus, c'était la façon dont il la regardait. Cette lueur dans ses yeux, c'était ce don elle avait besoin depuis si longtemps. 

"Alors ? détonna Alaska une fois qu'elle s’agrippa à son bras pour pénétrer dans la salle de bal. Pas trop déçu ?" Elle n'attendait pas vraiment de réponse, mais cette question occupa la conversation pendant qu'elle entraînait Mike vers le buffet. Miss Montmort, ou plutôt Cendrillon des temps moderne, se tenait non loin d'eux. Elle profita de ce début de soirée plutôt calme pour la saluer : Bonsoir professeure, vous êtes ravissante ! avait dit la troisième année en prenant à son tour des verres. Avant que la jeune femme ne repose la carafe remplie de jus de citrouille, elle s'exclama : Oh attendez ! J'en veux bien moi aussi s'il vous plaît." Elle tendit alors son verre, en lui souriant poliment. 

@Mike Table et @Elina Montmort

Précédemment
@Saul Lingtomn

Son regard glissait souvent vers les portes du bal. A chaque instant, elle s’attendait à voir Christopher entrer, un beau sourire aux lèvres, vêtu d’un costume seyant, coiffé avec une élégance qui ne lui ressemblerait pas, et tout cela pour elle.
Mais il n’arrivait pas. Alice devait se rendre à l’évidence : il lui faudrait s’occuper autrement qu’au bras de son amoureux.

Heureusement, Saul était venu à elle. Il lui faisait passer un peu de temps avant qu’Alice ne décide de partir vers d’autres horizons, ou d’autres sucreries ô combien plus alléchantes que de stupide chocogrenouilles.
Alice acquiesça d’un léger signe de tête lorsque le Gryffondor voulu confirmer qu’il s’agissait bien d’elle. Ils avaient passé une année ensemble, et peinait encore mettre un nom sur leur visage. C’était presque insultant.

Les yeux d’argent d’Alice se posèrent sur le Chœur des crapauds qui s’était formé sur la scène. Elle écoutait les anecdotes que Saul lui donnait, au sujet d’un échec lorsqu’il avait voulu faire chanter le crapaud de son frère. Alice sourit un peu en imaginant Saul peiner à faire obéir le pauvre batracien.

Et puis, Saul se tourna vers Alice, une drôle de lueur dans les regards, un sourire malicieux accroché à ses lèvres.

«  T’attends ton crapaud charmant, toi ? »

Les sourcils soudain haussés par la surprise qu’avait provoqué cette question, Alice laissa finalement échappé un rire qu’elle n’aurait, de toutes façons, pas réussi à garder en elle. Son crapaud charmant ! Pauvre Christopher. La petite fille sourit à Saul.

«  Oui, il est en retard. J’espère qu’il ne s’est pas transformé en prince sur le chemin, sinon de quoi j’aurais l’air ? »

Et de quoi avait-elle l’air, à l’instant ? Sans cavalier alors que des filles idiotes et sans élégance se pavanaient au bras d’un garçon ? Heureusement, Saul était là. Il l’a gardait loin de tous les regards moqueurs et emplis de pitié qui pourraient se poser sur cette pauvre fillette.

«  Et toi ? » demanda poliment Alice en se tournant à nouveau vers Saul, ses longues mèches blanches virevoltant dans son mouvement. « Tu n’es pas accompagné ? »

Alice étira un sourire mutin, ses yeux d’argent pétillants comme des braises crépitantes.

«  Ou alors tu cherchais une fantôme pour l’inviter à danser ? Les vivantes ne sont pas assez bien pour toi ? »

Ma gorge est sèche. Je le remarque tout à coup. J’en fait la raison même de mon existence : j’ai soif, je veux aller boire. Cela m’occupera les mains. Et, le nez dans mon verre, peut-être verrais-je moins le regard des Autres sur nous. Peut-être mon coeur se calmera-t-il et peut-être regretterais-je moins de m’être laissé traîner par Thalia dans cette fichue salle de bal. Mon regard se déporte sur ma partenaire. Elle a le port grave, rien ne transparaît de son masque. Je n’arrive pas à savoir si elle est ainsi à l’intérieur ou si ce n’est qu’une façade. Mais à la voir ainsi, dans son costume noir et son masque blanc, je pourrais croire que rien ne la dérange ; contrairement à moi. Cela pourrait me donner de la force, mais le fait est que je me sens particulièrement minable à côté d’elle.

Elle acquiesce et mes épaules se relâchent légèrement. *Elle est là*, à côté de moi. Je ne suis pas seule. Sa présence m’apaise autant qu’elle me torture. Je m’apprête à m’avancer vers le buffet lorsqu’elle se penche vers moi. Mon coeur sursaute, mon regard se perd dans nos alentours. Sa voix murmure jusqu’à moi et j’ose enfin mener mon regard écarquillé dans son vert si impassible. Elle a compris. Elle sait. Comment a-t-elle pu deviner ? Est-ce donc si évident ? Suis-je donc si transparente ? Bien sûr, que je le suis. Thalia, elle fait toujours cela. Je ne sais même pas pourquoi je m’en étonne encore. Elle devine quand je suis persuadée qu’elle ne comprendra pas. C’est incroyable cette capacité qu’elle a à saisir tout ce qu’il se passe dans mon coeur. C’est effrayant.
Je laisse passer quelques secondes sans que rien ne se passe, ni dans ma bouche, ni dans ma tête. Cette dernière est vide ; vide d’envie, vide de parole. J'observe cette fille qui me regarde si bien et j’ai du mal à croire que c’est la même qui m’a invité au bal, que c’est de cette fille dont parle Aodren. Thalia n’est que Thalia, non ? Peut-être n’est-elle pas celle que j’ai peur qu’elle soit ? Pourtant, je n’arrive pas à me détourner de son regard. Je n’arrive pas à oublier mon malaise. C’est la première fois que je ressens cela. Depuis plus d’un an que je passe mon temps avec Thalia, c’est la première fois que les Autres s'immiscent entre elle et moi. Ils ne m’ont jamais dérangé, auparavant. Ils étaient si loin de nous. Mais à présent, aujourd’hui, je les remarque et ils sont de trop. Ce qu’ils pensent est de trop.

« Ils regardent, » soufflé-je inutilement à la fille.

Et effectivement, je remarque le regard de certains Autres qui me caressent. Sous leur déguisement monstrueux, les têtes se tournent et me dévisagent. En passant près de nous, en nous contournant, en nous dépassant. Mon regard vole sur Thalia, plonge dans ses yeux, essaie de s’accrocher à quelque chose, n’importe quoi.
C’est Thalia, me forcé-je à me rappeler.
Et les Autres ne sont pas grand chose.
Même s'ils pensent qu'elle et moi, nous *tais-toi !*.

« Viens, » murmuré-je sur un ton impérieux.

Il me faut bouger, avancer, faire quelque chose pour oublier. Sinon, je vais crier à Thalia de dégager et je m'enfuirais rejoindre Zikomo dans le dortoir. 
Ma main se tend vers elle pour attraper son bras. *Qu’est-c’tu fais ?*. Je m’arrête à temps, la bouche entrouverte et le rouge au joue. Je croise son regard et laisse tomber mon bras. Puis je me détourne et avance en direction du buffet. Je ne me retourne pas pour vérifier si elle me suit. C’est Thalia, elle viendra. Et si elle ne vient pas, peut-être me sentirais-je mieux, finalement. Peut-être que je devrais me sentir mieux.

@Thalia Gil'Sayan

« Ils regardent, » souffle-t-elle.

Oui, ils regardent. Leurs regards pèsent sur nous, et rencontrent lourdement mon crâne. Si lourds. Si durs. Si accusateurs. Si curieux. Ils me donnent presque envie de baisser la tête pour ne plus les subir, ces regards. À la place, je redresse un peu plus le menton et je me force à les dévisager à mon tour. Ma gorge s’assèche dans cette bataille de regards, et mes mains tremblent légèrement. Non loin, près de l’entrée, j’aperçois Emily qui me regarde. Son bras toujours passé autour de la taille de sa black me fait légèrement frémir. *Jalouse ?*. Bien sûr que non. Et la grande blonde me sourit doucement, son regard plus bleu que jamais ; plus de tornade dans ses yeux, juste un ciel sans nuages. Mon angoisse disparait soudainement, et je lui rends son sourire. Bien qu’elle ne puisse pas le voir, je sais que la Grande me connait assez bien pour le sentir, ce sourire reconnaissant. Elle sait tout, Emily. En fait, non. Sur Aelle et moi, elle ne sait presque rien, et elle ne sait pas grand chose non plus sur celle que je suis désormais. Mais elle sait qui j’ai été, et c’est parfois plus important. Car je sais aussi qui elle a été, même si nous avons bien changé et que nous n’avons plus grand chose à voir avec l’adolescente blonde qui écoutait des musiques un peu incompréhensibles, la petite brune qui ne souriait pas souvent, les enfants qui se lançaient dans des concours de connaissances et les deux filles qui se sont souvent prises dans les bras pour se réconforter même si aucune d’elles n’aimait vraiment les contacts. Parfois, connaitre le passé de quelqu’un, ça aide à l’apaiser dans son présent.
L’ordre d’Aelle s’impose soudain et je la remercie ; elle aussi chasse mon angoisse. C’est bien, d’avoir des ordres et des directives à suivre, surtout lorsqu’ils viennent de cette fille. Je n’ai pas à réfléchir.

Mais quand elle esquisse un mouvement pour saisir mon bras avant de se reprendre, je ne peux pas empêcher mes pensées de virevolter. Je vois ses joues enflammées et je croise son regard charbon, puis elle se détourne. Et je la suis, le rouge aux joues également devant ce geste avorté. J’ai envie de tuer tous les Autres, ces grands imbéciles qui, par leurs regards, ont empêché ce simple geste. Et même lorsque je me retrouve devant le buffet, aux côtés d’Aelle, je suis un peu démunie. J’attrape un verre, puis saisis maladroitement un pichet de jus de citrouille qu’une Autre vient de reposer et me sert sans regarder ma cavalière. Soudain, je relève les yeux vers elle.

« Oui, ils regardent. Et ils parlent, aussi, déclaré-je doucement. C’est ce que les gens font. Et nous, on s’en fout, ok ? »

Même si je ne m’en fous pas du tout, ce n’est pas grave. L’important, c’est de faire comme si leurs regards glissaient sur moi. Parce qu’ils n’ont aucun droit de changer la manière dont j’agis avec Aelle, et la manière dont elle agit avec moi. Et tant pis pour ma fichue conscience qui ressasse d’autres paroles, qui elles ne venaient pas d’Autres. Celles d’Emily, par exemple. Ou celles d’Arthus.
Je porte mon verre à mes lèvres et je bois une première gorgée, mes pensées concentrées sur la boisson pour ne pas s’éparpiller vers ces idées trop dérangeantes.

Plus les élèves arrivaient par groupes de deux ou trois, plus Kirsty se sentait oppressée et mal à l'aise. Elle supportait de moins en moins le fait de se rapprocher de son frère et ses amis pour ne pas gêner ses camarades qui circulaient et riaient, et elle voulait à présent à tout prix sortir. Sa présence dans la salle était inutile, personne ne semblait lui prêter la moindre attention ; alors pourquoi restait-elle ? Pour faire plaisir à James qui, lui aussi, avait l'air de l'avoir oubliée car il était en grande discussion avec ses deux copains ? Si elle s'éclipsait, personne dans la salle ne s'en soucierait. Ce ne serait qu'à la fin de la fête, vers minuit, que James verrait que sa grande soeur avait fichu le camp quelques heures plus tôt. Quand il lui demanderait la raison de sa subite absence, elle n'aurait qu'à répondre "je m'ennuyais". Ce serait la vérité, car elle ne voyait pas ce qu'il y avait d'amusant à se promener dans une salle surpeuplée, déguisée en un diablotin moche, et à écouter les coassements pénibles des crapauds.

La jeune Panglewood jeta un regard à son petit frère, qui se tenait à un mètre plus loin. Celui-ci était plongé dans une discussion apparemment intéressante, et qui portait sur les filles de leur classe (le nom d'une certaine Katy revenait souvent). Il devait être trop occupé à débattre pour remarquer que Kirsty s'éloignait pas à pas de lui. Bientôt, elle disparaîtrait complètement dans la foule, et il ne pourrait la retrouver. La blondinette allait se faufiler parmi deux vampires particulièrement terrifiants quand une voix inconnue l'interpella : « Hey! T'es seule? T'attends ton partenaire ? Moi aussi, on peut discuter un peu si tu veux en attendant! » La petite fille fit volte-face, en même temps que son frère.

Le garçon qui avait parlé lui était inconnu, et il semblait plus jeune qu'elle malgré le fait qu'il soit plus grand en taille. La petite blonde fronça les sourcils, car elle n'était pas habituée à ce genre de familiarité avec de purs inconnus. Elle vit l'étonnement de son frère, par dessus l'épaule du garçon, et comprit qu'ils devaient probablement se connaître - au moins de vue. Elle répondit assez sèchement : « Non je n'ai pas de cavaliers, mais je ne suis pas seule. Y'a mon frère. » Elle désigna du menton James qui s'approchait d'elle en fixant le garçon.

Kirsty allait reprendre la parole lorsqu'une fille (qui lui était tout aussi inconnue que le garçon) dont les cheveux blancs lui firent cligner des yeux, arriva et salua le garçon en l'appelant "Antonn". Apparemment c'était la cavalière du prénommé Antonn. La blondinette ajouta un peu moins méchamment : « Ta cavalière n'a pas l'air ravie que tu me parles. »

@Antonn Clifford & @Felinah Wind

Il me tend une flûte remplie de bièraubeurre. Je la prends et la repose discrètement, préférant de loin pour ce début de soirée du jus de pomme. Ce chapeau n'arrête pas de tomber. C'est plus qu’embêtant. Et ce costume commence à me gratter. Sans parler de ces pieds qui souffrent le martyre depuis une bonne demi-heure maintenant. Je n'arrive pas à profiter ne serait-ce qu'un peu de la soirée et de la compagnie de Rufus. Trop de choses vont mal. Donc, je dois l'avouer, c'est assez distraitement que je l'écoute me parler de lui. C'est moi pourtant qui lui ai demandé de m'en dire plus. Pour apprendre à se connaître. Je devrais au moins essayer de m'intéresser.

« Après les ragots … Lui là-bas, il a invité Rita Corner, la fille de Serdaigle de notre année, à sortir avec lui mais elle lui a mis un lapin. »

À quoi est-ce que je pouvais m'attendre ? À des commérages plus intéressants que d'habitude ? Mais avec cette anecdote, il arrive tout de même à me refaire sourire une nouvelle fois. Ma sensibilité pour tout ce qui est ragots. Je ne ris point du malheur de ce Gryffondor mais de la manière dont mon cavalier a d'en parler. D'être détaché de tout. Enfin, c'est ce qu'il me semble.

On se recoiffe. On se rapproche. On parle. On a confiance. Enfin IL. Et pour une fois, je ne m'éloigne pas. Je ne rapproche pas non plus. Je profite de cette soirée qui commence à s'améliorer. 

« Et toi, qu'est ce que tu peux me dire sur toi ? Et quelque chose que je ne sais pas de préférence, donc inutile de dire que t'es jolie. »

Gênée. Rougissements discrets. * Ne te braque pas, pas tout de suite, essaye de pas tout gâcher. Pas comme les autres fois* C'est vrai que dès qu'un compliment apparaît je réagis mal. Je me braque. Mais cette soirée peut juste se passer normalement. Que dire. Comment réagir. Je me pose trop de questions comme toujours. Quelque chose au fond de moi a envie de partir en courant -merci timidité- mais je ne flanche pas et reste là, devant le buffet.

« Heu merci ? Et sur moi, heu, rien d'intéressant. Vraiment. La seule chose que je pourrais dire pour me qualifier, et ce n'est pas l'adjectif ''belle'', je dirais que j'adore vraiment le ''dehors'' et la nuit avec toutes ses étoiles. Ça me permet de m'évader. Enfin voilà, rien de très intéressant, je t'avais prévenu.»

Et pour essayer de me donner contenance, je bois une gorgée de ma boisson, pioche quelques petites choses à manger sur le buffet et remets nerveusement mon chapeau en place. Plusieurs fois.

« J'ai hâte de pouvoir danser. Pas toi ? Je trouve que c'est plus conviviale quand les gens dansent. J'ai l'impression qu'il n'y a plus rien qui peut séparer les gens haha » dis-je d'un air que je veux détaché. Je crois définitivement que c'est la soirée des réponses nulles. Il va falloir vraiment que j’arrête de parler.

↫


La sérénité dont Chems faisait preuve à l’approche du bal non-costumé pour sa part, me fit sourire. Etant particulièrement fan de cette fête, une idée me vint à l’esprit, et si je l’aidais à trouver un déguisement ? J’observais le garçon, ne l’imaginant pas du tout vêtu de l’un des habituels costumes de clown ou de vampire. Il lui fallait quelque chose de plus original. Chems avait petit côté ténébreux avec ses cheveux en bataille et ses yeux sombres. Etant à Poufsouffle, il savait sans doute faire preuve d’un minimum de loyauté. Et si… ? Lui dévoilant mon costume et ses enjeux, je lui exposais une idée, libre à lui de la suivre ou non. Il pourrait être amusant que vêtus ainsi, nous nous croisions pendant le bal. A moins que… Non, je l’aidais simplement dans sa recherche de costume. Un sourire étira mes lèvres tandis que j’effectuais un dernier déplacement sur l’échiquier.

- Echec et mat. Bien essayé !

Riant doucement, je me laissais tomber sur le canapé, les yeux rivé vers le plafond, toujours concentrée sur le bal. Le garçon sur le point de se lever me tira de mes pensées de la manière la plus surprenante qui soit. En me demandant de l’accompagner au bal. Yeux baissés, me mordillant la lèvre inférieure pour retenir un sourire, je répondis timidement.

- Oh, euh…oui oui, ce serait parfait…Je veux dire, vu que nos costumes seront assortis.



Les Poufsouffle étaient aussi bien déguisés les uns que les autres, et plus le temps passait, plus je me sentais angoissée. Je n’étais jamais allée à un bal accompagnée, ni même nulle part, d’ailleurs. Et si je lui marchais sur les pieds en voulant danser ? Prenant une profonde inspiration, je tentais de me ressaisir. Tout se passerait bien, et j’espérais que mon cavalier serait aussi serein qu’à son habitude, de façon à déteindre sur moi. Stresser n’était pas dans mes habitudes, et cette fois, j’avais bien besoin d’un coup de pouce. Alors que je balayais la salle du regard, je le vis. Il se tenait devant le dortoir des garçons, coiffé d’un chapeau haut de forme et d’un bec. Pour un costume préparé à l’heure où tous avaient déjà terminé le leur, il était très réussi. Nous allions former un très beau duo. Je ne pus m’empêcher de sourire lorsqu’il me fit une révérence, il était parfaitement dans la peau du personnage.

- J’aurais eu un peu peur si tu étais arrivé vers moi en volant.

Je me mis à rire en imaginant Chems déguisé en un corbeau volant, de taille humaine. Non, il était bien mieux ainsi. Je saisis doucement le bras qu’il me tendait, prête à rejoindre la salle de bal, et me dirigeais vers celui-ci. A mesure que nous avancions, je sentis le regard de mon cavalier sur moi, et tandis qu’il complimenta mon costume, je sentis mes joues rougir, et un large sourire illumina mon visage, les dents blanchies par le rouge à lèvres. Je n’avais pas pour habitude de recevoir des compliments de la gent masculine. Je me sentais soudainement toute timide. Inclinant légèrement la tête pour le remercier, je murmurais doucement.

- Merci, très cher. Le bec te va plutôt bien également.

Je devais être moins stressée que je ne le pensais car le chemin jusqu’au quatrième étage passa étonnamment vite. Nous étions à présent devant la salle. Levant la tête vers la foule, l’air plus fier et déterminé que jamais - je devais tout à mon costume - je tentais de repérer des visages familiers. Mon sceptre toujours fermement tenu dans ma main droite, m’arrêtais net et frappais le sol de celui-ci. Ma voix était assurée.

- Et bien, et bien… Il semblerait que la soirée puisse commencer ! .

Je souris à Chems, mon bras toujours agrippé au sien, et l’entrainais à l’intérieur de la salle. La décoration était magnifique, voire même maléfique, et très bien décorée. Des toiles d’araignées pendaient de part et d’autre, ce qui n’était pas pour me rassurer, et des squelettes étaient accrochés aux lustres. Sur les tables se trouvaient des bonbons en tout genre, ainsi que d’étranges breuvages. Au centre, la place était libre, la piste de danse. Mon inquiétude refit surface en la voyant. J’étais une piètre danseuse, j’allais devoir donner mon maximum pour ne pas me ridiculiser. D’ailleurs, le j’avais hâte d’assister au concours de danse, auquel je ne participais, qui aurait lieu plus tard dans la soirée.

- Un petit verre ?

Peut-être les professeurs avaient-ils rempli les verres de bièraubeurre, pour nous faire une surprise ? Ce qui était sûr, c’est que nous n’aurions pas droit au whisky pur feu. Ce n'était pas juste, nous n'étions plus vraiment des enfants. La soirée aurait pu être amusante, bien qu’un peu moins pour les professeurs qui auraient du gérer une centaine de jeunes adolescents éméchés.

@Chems Daley

Il n’y a guère que la danse de mes tentacules autour de mes jambes pour m’apaiser. Mon visage est froncé, mes yeux baissés vers le sol. En arrivant près du bar, j’ose regarder autour de moi. Il y a quelques monstres que je ne reconnais pas, des déguisements, des masques. Tous se confondent, je suis dans une mer d’inconnus. Cela me va. Lorsque je me retourne pour voir si Thalia m’a suivit, mon coeur se serre d’appréhension. Je ne saurais dire si c’est mon espoir de la voir derrière moi ou ma crainte de découvrir qu’elle m’a effectivement suivi. Dans tous les cas, mon palpitant sursaute en la voyant arriver dans sa cape de noirceur. Je me décalle légèrement pour lui laisser la place près du buffet, la regarde attraper le pichet de jus de citrouille. Je la fixe quelques instants avant de me détourner, emprisonnant ma lèvre entre mes dents. Mon regard se balade sur la salle de bal, caresse la scène où un garçon essaie de chanter. Pour ne pas regarder Thalia, j’observe l’étrange monstre qui se trouve non loin de nous. Elle ressemble à une statue ; c’est une fille. Son cavalier ressemble… Je ne sais pas tellement. 

La voix de Thalia me ramène à l’instant présent. Je la regarde vaguement avant de me saisir à mon tour du pichet pour paraître occupée. Mes mâchoires se contractent. Et nous, on s’en fout, ok ? dit-elle. Mais je ne m’en fous pas, moi. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi. D’habitude, les Autres ne m’importent peu. Mais aujourd’hui, je ne parviens pas à les ignorer. Et Thalia a perdu le pouvoir de les éloigner. Je ne peux que subir, subir et en souffrir. Le regard fermé, j’attrape un verre et le rempli à ras bord. J’en bois plus de la moitié avant de me tourner vers la salle, les mains enroulées autour de ce verre béni qui éloigne mon attention de tout ce qui alpague mes pensées. La première chose qui l’harasse est Thalia ; son regard sur moi, sa présence, ses paroles qui essaient de me réconforter. Car c’est ce qu’elle est en train de faire, n’est-ce pas ? Elle me réconforte, elle essaie d’éloigner les Autres, de me faire croire que nous ne sommes que toutes les deux. Mais c’est précisément cela le problème. Que nous soyons elle et moi ici, ensemble, à un bal, en tant que cavalières, toutes les deux. Un sourire ironique s’installe sur mes lèvres. Je le cache en portant mon verre à mes lèvres. 

Puisque le silence s’étire et qu’il est désagréable, je hausse les épaules. Oui, signifie ce geste. Je sais que nous nous foutons des Autres et je sais que je ne me fous pas de toi et je sais tant de choses que je ne sais plus que savoir. Alors je redresse la tête et je porte mon regard loin de tout cela. 

Je n’arrive pas à me dépatouiller de mon coeur. Je n’ai aucun plaisir à être là, aucun plaisir à être près de Thalia. Ce n’est pas normal, j’en ai conscience. Zikomo me manque à un point inimaginable. J’aimerais qu’il soit près de moi, qu’il parle à ma place, qu’il occupe Thalia. Mais je suis seule et je ne sais pas quoi faire, pas quoi ressentir. J’ai l’impression d’être en colère, mais je me sens triste. Je crois devoir être froide et insensible, mais mon coeur est chaud et il s’emballe. 
Alors je fais ce que je sais le mieux faire : j’oublie en m’efforçant d’oublier mes pensées.


@Thalia Gil'Sayan

Précédemment

Le jeune Haros était ravie d’avoir pu lui faire décocher un sourire. Il avait apprécié son jeu de mot également, même s’il n’avait pas bronché à cause du stress. Il appréciait beaucoup les phrases de sa cavalière qui le déstressèrent jusqu’au moment ou son ventre avait gargouillé, le stress était remonté mais elle sut y faire.

Lorsqu’elle lui tendit le bras il le prit sans hésitation et la guida jusqu’au buffet. Gray fut ravi que son énigme ait plus à sa cavalière il en était presque fier d’avoir eu cette idée, mais sa fierté redescendit bien vite lorsque son ventre fit de nouveau un gargouillis, j’ai compris je vais prendre quelque chose !

Une fois arrivé devant le buffet il lâcha le bras de l’ange de pierre et lui servit la fameuse boisson verte qu’elle lui avait montré. Il lui tendit le gobelet et en prit un également « C’est vrai ! La plupart des plats avait l’air monstrueusement écœurant, surtout qu’il me semble qu’il y a une petite boule de poil qui on a profité pour y mettre sa petite touche personnelle » rien que d’y repenser il en rigola, même si à cette soirée là il avait plutôt décidé de se mettre de côté. Il n’était pas encore très à l’aise dans ce château et encore moins avec ses camarades. Mais aujourd’hui, Gray se sentait un peu plus confiant il pouvait rigoler en compagnie de personne de confiance, il pourra même danser avec quelqu’un alors qu’auparavant il n’aurait jamais osé, il n’avait fait danser que son professeur de danse ce qui ne comptait pas vraiment.

Tout en sirotant la boisson qui avait un bon petit goût malgré son apparence, il repensa à la question de sa cavalière « Oh ! Et oui d’ailleurs je connais légèrement la série, à vrai dire je n’ai pas pu la finir à cause de mes professeurs qui la trouvait insensée… qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre je te jure » dit-il en rigolant.

Voyant sa cavalière regarder la scène il fit de même il put apercevoir un garçon qu’il avait déjà croisé en salle commune commencer à chanter avec son crapaud « Pas mal du tout en effet ! » dit-il en ayant presque envie de danser. Mais son regard se perdit sur un des costumes présents au buffet, un costume de poulpe d’une jolie couleur bleuté, ça doit être difficile de marcher avec pensa-t-il, immédiatement il tapota avec son doigt l’épaule d’Herminie en lui disant « Regarde ce costume ! » avec un ton enfantin « Je ne sais pas qui sait mais il est très réussi ! Enfin pas autant que le vôtr… que le tient évidemment… » dit-il avec une voix un peu gêné mais sincère, tout en se rappelant qu’il fallait arrêter de la vouvoyer. 

« Oh ! Tu veux qu’on aille les voir ? Nous avons un peu de temps avant que tout le groupe de chanteur ne soit installé je pense ».

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@Herminie Peers

Les couples se formaient, chacun trouvant sa moitié, du moins l'instant d'une soirée. Nova aurait tout donné pour que ce soit lui qui l'accompagne en ce genre d'occasion, ou plutôt en toutes occasions car elle, elle était sa moitié pour l'éternité. Du moins dans son esprit fragile et beaucoup trop idéaliste. Cette pensée lui transperça le cœur et une envie démentielle de hurler de rage lui serra la gorge. Elle avait mal mais, résister était son seul moyen d'exister. Alors pour chasser ces mauvaises pensées, elle regardait les autres autour comme si une bulle invisible lui permettait de pouvoir tenir l'observation sans gêne aucune. Au fond d'elle, elle s'en fichait de cette fête d'Halloween, des rires et des éclats de joies. Elle ravala ses larmes prêtes à couler et avala disgracieusement un autre toast pour faire passer ce goût amer de l'injustice.

Dans un battement de cils elle se détournait de la foule et reportait son attention sur la scène où se trouvait Meal Chassin qui débutait une chanson ; c'était son seul réel intérêt à ce moment, aussi faible soit-il, elle s'y accrochait. Figée sur place, tournant le dos au buffet et son verre de jus de citrouille vide à la main, elle haussa les sourcils, surprise devant la prestation peu banale.

-Mouè... c'est pas mal... murmura t'elle.

Elle venait de penser tout haut quand elle sentit dans sa périphérie que quelqu'un l'observait. Lorsqu'elle se tourna, une jeune fille de première année déguisée en vampire l'a fixait l'air un peu effrayée ; fallait dire aussi que Nova dégageait une aura peu amicale ces derniers temps. Elle continuait d'hausser les sourcils mais avec dédain cette fois. Elle leva le menton pour regarder la petite de plus haut. Ce n'était pas nécessaire certes car la Poufsouffle était déjà bien assez grande pour son âge et puis son déguisement d'Halloween était suffisamment effrayant comme ça ! Avec désinvolture elle lui lâcha un "Quoi ?" assez agressif et la fillette tressaillit pour vite tourner les talons afin de s'éloigner le plus loin possible de Nova. Lançant un regard de défis aux autres autour comme pour dire "si quelqu'un à quelque chose à dire c'est maintenant ou qu'il se taise à jamais" elle retourna s'attaquer au buffet. Mariée avec son cynisme Nova soupira longuement, exaspérée par son propre comportement ; si vite irritable, si vite sur la défensive, cela ne lui ressemblait pas mais, elle n'arrivait pas à vivre autrement. Être à fleur de peau était devenu son état naturel.

Elle essaya sans peine de décharger toute sa négativité sur les morceaux de lards fumés, tant et si bien qu'elle paraissait ne pas avoir mangé depuis des jours. Rien à faire du regard des autres, rien à faire du petit jugement bien pensant de ses camarades car ses nerfs l'a mangeait elle toute entière... Néanmoins, le chant en fond l'apaisait de plus en plus à mesure qu'elle se remplissait la panse ; elle sentait qu'elle se calmait. Finalement elle appréciait bien cette mélodie parce qu'au moins elle pouvait se focaliser là dessus et regagner un peu en bonne humeur ; c'est bien connu, la musique adoucie les cœurs. Sans accorder la moindre importance à ce qui se passait autour, Nova cessa d'engloutir les plats et joua un peu des coudes pour atteindre la fameuse boisson verte qui semblait intriguer tout le monde. Elle avait si soif après avoir dévoré toute cette bonne nourriture ! C'est là qu'elle surprit alors une bribe de conversation tenue par une voix familière ; comment ne pas reconnaître quelqu'un qui a partagé le même dortoir une année durant ? Le blondirousse d'abord se servit à boire puis s'écarta de la table pour laisser la place aux autres. Elle observa la jeune Lila Rose qui s'adressait à un squelette qu'elle ne connaissait pas. Elle s'approcha un peu plus et finit par trouver : Megan !

* J'y vais ou pas ?
Est-ce que j'ai vraiment envie de parler ?
De rigoler encore moins ?
Je devrais au moins les saluer...
Qu'est ce que j'ai envie de faire, là, maintenant ?
Quitter la soirée...
Non allez, il faut que j'arrête d'être aussi déprimante !
Oublis ça, cela ne te mène à rien !
Oublis la douleur. Je ne peux rien y faire il faut que j'avance.
Je m'éloigne trop des gens... il ne faut pas... *

Décidée à combattre ses démons, la jeune fille se lança et alla donc rejoindre ses deux camarades. Ses yeux tournèrent à droite puis à gauche, reconnaissant certains visages derrières le maquillage et les masques *Eh mais c'est Emily ! Qu'elle est belle comme ça... Tssss... Voilà Gil'Sayan et l'autre fille bizarre. Aelle. Ouai si c'est bien elle... joli costume...* puis à l'autre bout de la salle elle aperçue Jules et une fille ravissante à ses côtés *Oh mais c'est Lili la cousine d'Ali ! Ces deux là ensembles c'est marrant...* pensa t'elle en continuant son avancée. Arrivée à hauteur des deux jeunes filles qui discutaient, elle s'arrêta derrière Lila. Se donnant un air faussement désintéressée elle posa sa main sur son épaule et tenta un sourire approximatif.

- Alors les filles, vous allez bien ? C'est comment la soirée pour vous ?

À l'heure où tout le monde était avec son partenaire, les deux camarades de Nova paraissaient seules venues à la fête. Elle avait bien compris qu'elles non plus n'avaient pas de cavaliers pour les accompagner.



@Megan Arrington @Lila Rose