Je souris à travers ma boisson à Geneva avant de sentir mes joues rosir et non visage s'illuminer. Elle le verra forcément, mon teint est bien trop pâle pour le cacher, ce soir.
«Merci ! C'est rare que nes yeux soient remarqués, tu sais ?»
Le visage affuchant toujours cette joie que son compliment m'a procuré, je porte à nouveau le cocktail à mes lèvres. J'en profite piur observer mon amie. Elle a des yeux bleus magnifiques, comne ceux de Miss Taylor. Je me demande d'ailleurs si elle sera là. C'aurait été beau qu'elle soit directrice de Serdaigle, mais bon. Miss Holloway est géniale, elle aussi.
Je finis par garder mon verre plein qux trois quart à la main et ne tiurner vers le concert qui a débuté. Ce n'est pas le crapeau lui même qui chante, mais son propriétaire. Dommage, j'auraus aimé voir le crapeau chanter lui même, c'aurait été drôle. Je finis par me rendre comote que je connais la chanson et me mets à la fredonner avec le chanteur.
«Die, die we all pass away, but don't wear a frown 'cuz it's really okay.
You might try n' hide, and you might try n' pray, but we all end up the remains of the day.

Die die die yeah yeah, die die die.»
Je regarde les autres membres de la chorale, puis me tourne vers ma cavalière
«Je n'ai jamais vu le film,
mais ma nourrice aime bien cette chanson. Elle m'a même montré un dessin des personnages, et je trouve que dans ton déguisement, tu es aussi jolie et effrayante que la mariée »
Après qu'un autre sourire ait étiré mes lèvres et que j'aie incliné ma tête et fermé mes yeux, je reprends un peu de ma boisson et reporte mon attention sur le choeur.

@Geneva King

Lundi 31 octobre 2044

À seize heures, le dortoir des garçons était en ébullition. Tout le monde parlait du bal et de sa partenaire. Chacun s’affairait à son costume. Un bouton cousu ici, un peu d’encre rouge par là en guise de sang, du maquillage pour faire peur, l’ambiance était joyeuse. Gabryel, assis sur son lit, le menton posé sur ses genoux repliés, observait ses camarades s’agiter dans tous les sens. Il donnait parfois son avis pour un détail de déguisement lorsqu’on lui demandait, conseillait sur la manière dont des griffes devaient être colorées, ou partageait des idées afin d’améliorer des dents de chauve-souris en carton.

De son côté, il n’avait rien prévu. D’une part, et malgré une tentative échouée, le Gryffon était beaucoup trop timide pour oser inviter qui que ce soit au bal des sorcières, et n’était par ailleurs pas le plus adroit en travaux manuel. Il s’était confectionné lui-même l’année précédente son costume pour la soirée du Lion, cela n’avait pas été une grosse réussite. Les grossières coutures l’avaient gratté toute la soirée. Le Rouge et Or avait donc décidé de se caler avec un bon livre au coin du feu de la salle commune. Il se leva, et se décida à faire son choix de lecture à la bibliothèque avant qu’elle ne ferme.

Tandis qu’il descendait l’escalier, il fit une rencontre tout à fait inattendue. Il était pourtant persuadé que sa camarade serait déja en pleine préparation de sa tenue et que dix garçons attendaient une réponse d’invitation de sa part. Il fut surpris d’apprendre que cette dernière s’apprêtait aussi à passer la soirée seule et ne se rendrait pas aux festivités. Le garçon lui proposa donc spontanément qu’ils y aillent ensemble, en amis. Avec elle, il se sentait suffisamment à l’aise pour ne point être gêné ou envahi par la peur d’un refus. La demoiselle fut ravie d’accepter la proposition et se proposa même de confectionner leurs costumes. À charge pour lui de s’occuper d’une chose ou deux. Ainsi se conclut entre les deux amis la promesse d’une bonne soirée. Il viendrait récupérer son déguisement à dix-huit heures trente devant le dortoir des filles, puis ils se retrouveraient devant la salle de réception.

Ainsi, une fois habillé à dix-neuf heures, en ayant scrupuleusement respecté le croquis dessiné par sa partenaire, Gabryel se présenta un peu en retard à son rendez-vous. Le quatrième étage, d’ordinaire plutôt calme, était ce soir la totalement plein. Les élèves avaient rivalisé d’imagination dans la conception de leurs tenues, même si Gabryel ne sentait pas en reste dans la peau d’un loup-garou Kitsune dessiné par sa cavalière.


Après quelques minutes à la chercher du regard, posté devant l’entrée de la salle de bal, il reconnut enfin Emelyne, rayonnante en louve stylisée.
Il lui tendit maladroitement une petite rose rouge identique à celle accrochée à son veston, chapardée dans un bouquet décoratif du hall.

- « Bonsoir Emy... Tu es très bbbbelle. Tiens, voici ton masque de loup. Je les ai taillés dans de la feutrine blanche, j’espère qu’ils te plaisent... »

@Emelyne O'Brien

Cet après-midi là, Chems aurait passé son temps à regarder ses pieds si Emily Baker n'avait pas engager la conversation. Il n'avait pas de costume, même pas l'ombre d'une idée de déguisement et à vrai dire, il ne faisait pas autant d'effort pour en trouver. D'un sourire en guise de réponse, le garçon avait acquiescé à l'ouverture du jeu pour le simple plaisir de répondre à l'appel du défi. Tu vas perdres avait-il dit gonflé de présomption. C'est lui qui avait perdu au final. Mais peut être Chems n'avait-il pas bien évaluer tout les enjeux... 

Chaque nouvelle pièce avançant sur l'échiquier amenait avec elle une question nouvelle autours de ce bal dont Chems et sa négligence ne se souciait pas. J'ai pas d'idée j'y penserais plus tard. "Et si on y pensait maintenant ?" paraissait vouloir dire la fillette en avançant à son tour sur le plateau pour tenter de lui faire comprendre que "plus tard" n'existait plus. Emily, semblait-il, ne faisait pas les choses "plus tard", elle faisait les choses à temps; elle avait son idée, son costume et l'esprit clair lorsque le garçon avait eu le culot de lui retourner la question pour l'acculer. Comme lui n'avait rien, elle lui avait généreusement donné un peu de ce qu'elle avait —dont l'inspiration sacrée de se bouger les fesses avant d'avoir à se présenter à l'évènement en sweat à capuche. Elle lui avait offert une idée sans tenir les comptes, le laissant librement empiété sur l'univers qu'elle représenterait à la soirée d'halloween. Pour tout merci maladroit, Chems, avant de se lever pour activer ces nouvelles résolutions, avait décidé non pas de prendre la main si gracieusement offerte sans se retourner, mais de tenir cette main, si tenter qu'elle veuille bien l'avoir à ses côtés. 

- Du coup, vu qu'on sera assorti, tu irais avec moi?

Il avait perdu une partie d'échec, mais au change, il avait gagné... Gagné une idée, un costume et une cavalière. 

Chems resta un moment sur le pas de la porte du dortoir des garçons, fixant le profil et la posture fière de celle qui avait accepter de l'accompagner ce soir. Elle était si majestueuse dans cet habit que le garçon n'osait même pas s'approcher avec son costume rafistolé en quelque jours. Elle, s'était soigneusement préparé, lui, n'avait que brodé sur quelque chose qu'il n'avait même pas penser pour lui même. Emily méritait quelqu'un qui avait mit au moins autant de coeur à l'ouvrage qu'elle pour ce bal, pas un insouciant... et malgré ça elle avait quand même accepter sa demande. Le troisième année redressa les épaules et le bec en se résolvant à avancer vers la jeune fille. Ce soir, décida Chems comme d'une résolution, si il y avait une seule personne sur qui il veillerait soigneusement à ne pas marcher sur les plates bandes, c'était Emily. 

Arrivé à son niveau, il garda le silence, retirant son chapeau haut de forme en inclinant la tête. C'était d'une part un "Merci de m'avoir aider" personnel, de l'autre la marque de respect que le personnage qu'il incarnait était supposé avoir pour celui de sa camarade —si il avait bien suivit le récit de la brune. Cependant, bien en dehors de sa zone de confort dans cette peau révérencieuse, la mascarade ne dura que le temps que Chems ne replace son chapeau sur sa tête. Derrière son masque, il ricana. 

« J'ai pas pu faire plus corbeau que ça ».


S'en plus de cérémonie, il présenta son bras droit, non couvert par l'épaulière de plume surmontant une cape d'épaule noire. « On y va? ». 

En cette troisième année, Chems avait eu tout le temps de remarquer que Herminie n'était pas la seule dont les traits s'étaient transformés dans sa promotion. Il ne se faisait que cette réflexion passagère en examinant le facies d'Emily. Avant, il voyait le maquillage comme d'une peinture sur le visage d'une fille, pas nécessairement flatteur ou dérangeante. Mais voila qu'aujourd'hui, celui de sa cavalière magnifiait ses traits comme il ne l'aurait jamais imaginé possible auparavant. S'en pouvoir se garder cette réflexion pour lui-même —parce que, pourquoi  le faire honnêtement? Il se pencha légèrement en avant juste pour murmurer aux oreilles de sa cavalière uniquement: « Ça te vas très bien »

Naomi ne dépréciait pas les évènements et était ravie en l'occurrence de venir au bal puisqu'elle avait trouvé quelqu'un pour l'accompagner. La plupart de ses collègues étaient tout à fait charmantes mais Amy, elle, avait bien voulu l'accompagner. Ce qui lui plaisait le plus chez-elle c'était sans aucun doute sa couleur de cheveux, qui n'avait de cesse de lui rappeler Alice. "Alice ne serait pas en retard..." lui chuchota une désagréable petite voix, située au fond de sa tête.

Le bal n'avait pas commencé depuis longtemps, les chœurs avaient tout juste eu le temps de commencer. Quand c'était la chorale qui passait, on avait pas vraiment ni le droit ni l'envie de danser. C'était une musique faite pour stimuler l'oreille essentiellement, sans donner au corps l'envie de se mouvoir.

Pour ce qui était de son apparence à elle, la professeure n'avait pas fait de grands efforts. Elle avait enfilé une longue robe noire aux intérieurs pourpres et avait échangé sa canne habituelle pour une autre qu'on lui avait offert et qui ironiquement était orné d'une tête de dragon. Le cadeau ne l'avait jamais vexé, car elle l'avait tout de suite pris à la rigolade et parce que l'explication qui allait avec justifiait largement la présence du dragon. Et aussi, c'était un cadeau d'Alice, et donc elle refusait de l'abîmer.

D'un rapide coup d’œil elle repéra dans la salle quelques élèves et collègues, qu'ils soient ou non en couple, qui semblaient pour la plupart s'amuser. Elle ne put s'empêcher aussi de remarquer qu'Elina était venue seule. La jeune fille était souvent très solitaire... Elle espérait qu'Amy voudrait bien aller la voir pour s'assurer que sa soirée ne serait pas trop plate.

@Amy Holloway

Mike avait mis du temps à se préparer, il voulait que tout soit parfait pour cette soirée. Les deux heures passées devant le miroir de la salle de bain à se maquiller en valait le coup, son déguisement était à la hauteur de ses espérances. Il s'était mis en difficulté à utiliser des instruments dont il ne connaissait pas le nom, pour tamponner sur son visage de la poudre blanche pour se pâlir le teint et effacer ses tâches de rousseur qui parsemaient habituellement ses joues. Ses cheveux avaient été recouverts d'une légère couche de poussière pour les laisser deviner vieillis par le temps. Sa cavalière et lui-même s'étaient accordés sur un thème et avaient fait le choix d'honorer la région qui les avait vus grandir. Mike portait alors un kilt quadrillé, déchiré habillement pour en mimer l'usure. Des chaussettes blanches épaisses recouvraient ses jambes jusqu'aux genoux et ses pieds étaient recouverts de ghillies, des chaussures noires écossaises dont les lacets entourés son pieds pour se boucler jusqu'au sommet de ses chevilles. Le teint pâle et le déguisement qui semblait avoir appartenu au plus vieux rois d'Ecosse lui donnaient un air fantomatique terrifiant. Quelques noirceurs surplombaient ses yeux et lui procuraient un regard sombre et ténébreux, son regard de gamin fourbe et malicieux ne faisait que l'amplifier.
Il descendit les escaliers jusqu'au point de rendez-vous, la boule au ventre. Comment sa partenaire le trouverait-il? Il portait dans ses mains une belle fleur aux grandes pétales rose clair. Un Germini. Il avait mis beaucoup dans la préparation de cette soirée, et pour cause, il avait osé surmonter sa pudeur et une once de timidité pour aller demander à la préfète de Serpentard de l'accompagner au bal. A son grand étonnement, elle l'avait accepté. Pourquoi? Il n'en avait aucune idée. Il s'était donné une pression supplémentaire et avait su trouver en lui un perfectionnisme inattendu pour que tout paraissent idéal pour eux deux.
Il arriva devant l'entrée, un peu en avance. Alaska n'était pas encore arrivée. Il attendit, un peu nerveux, secouant ses pieds, faisant cogner le cuir de ses chaussures étranges sur les dalles du château. D'autres personnes, déguisées à en frémir d'horreur, entraient déjà dans la salle, accompagnés ou non. Il continuait d'attendre et le temps lui parut si long. Pourtant, il ne se passa que quelques minutes avant qu'il l'aperçoive. Elle.

@Alaska Cross

Blanc. *Plus près !*. Ramené juste devant ma face ; blanc. *Plus p...*. Nos nez s’effleurent, doucement. À une lenteur infinie, mes lèvres s’écartent l’une de l’autre. L’air extérieur vient frôler ma langue, caresse un peu râpeuse. Je penche la tête, insistant sur l’exagération de la lenteur. Mes doigts pressent un peu plus Ses tempes, ordonnant la mise en mouvement, et Il s’incline vers la droite, m’accompagnant. En miroir. *Han...*. Un petit peu plus. Un tout petit peu. *Là !*. Parfaite, l’inclinaison. Mes lèvres luttent pour rester entrouvertes ; c’est bizarre. Elles s’ouvrent toujours pour la Contemplation, mais aujourd’hui elles ont bien envie de rester closes. D’être uniques et indépendantes. Mes lèvres n’aiment pas l’idée de miroir. Moi, j’adore. *Ah...*. Je suis devenue le reflet de Lui, et Lui est devenu mon propre reflet. C’est... parfait.
Mon pouce s’introduit dans l’espace réduit qui me sépare de Lui, se pose sans gêne sur Ses lèvres. Dures. Frottant doucement, mon doigt aventurier trace les courbes de l’arc de cupidon, passe sur l’ouverture qui sépare les lèvres. Dures. *Blanches*. Ça doit être difficile d’embrasser avec cette dureté. *Blanc*.

Toute cette blancheur me jaillit à la gueule.
Aspergeant ma face de sa lumière si obscure.
J’adore cela.

J’ôte mon pouce avec un sourire de contentement. Cette blancheur occulte complètement la saleté perpétuelle de mon propre visage, pas assez blanc pas assez sombre. Guidant ma main vers sa place, de l’autre côté de Sa tête, *blanc*, j’attarde mes yeux sur le grain minuscule de la peau-de-blancheur. Un soupir s’échappe de ma propre bouche. Doucement, mon regard remonte sur Ses yeux à Lui.
Il y tombe.
Un sourire déforme mon visage devant ce gouffre vide au milieu de la peau-de-blancheur. Tout est presque parfait. Shaina a bien choisi.

*Blanc, dur*.
J’éloigne le masque de mon visage, me rasseyant. En heurtant le sol de pierre, mes fesses se plaignent de ma brutalité soudaine. Ma main gauche trouve naturellement le pinceau déjà trempé dans la peinture qui trône non loin, le saisit agilement, remonte vers ma main droite qui Le tient encore. D’un geste habile, j’orne sa première joue d’une tâche noire larmoyante. La seconde blancheur se retrouve barbouillée elle aussi. Deux larmes. *Parfait*. La peau-de-blancheur accueille des larmes-de-noirceur, et bientôt mes yeux iront trouver leur place derrière ce masque. C’est la barrière parfaite.

Je laisse mon sourire s’épanouir en appuyant ma tête contre le mur. Me déguiser, c’est trop nul. Je veux juste m’échapper un peu, me cacher derrière un masque pour être vraiment libre d’être moi.
Mes doigts trainent sur Son visage, à cette blancheur qui va me recouvrir.

*C’est l’heure*.
La pensée se pointe soudainement, désagréable. Véridique. Aelle doit m’attendre : c’est l’heure.
J’ai un peu peur.

Ma robe noire tombe parfaitement autour de mon corps, cintrée à la taille. Mon collant est déjà enfilé. Mes bottines également ; brillantes de cuir noir. Il ne reste plus que ce masque. Je le fais tourner entre mes mains, le porte à mon visage.
Je saisis l’élastique, le glisse derrière mon crâne. Mes mains plaquent le masque blanc contre ma face, remontent ma capuche, tirent sur mes cheveux pour les faire passer à l’avant, sur mon buste.

Je me laisse aller à un soupir, reprenant de l’air. Mes paupières clignent quelques secondes, s’habituent.
Poussant la porte du dortoir, je me glisse jusqu’à l’entrée de la salle commune. Des dizaines de déguisements, autour de moi. Des corps anonymes. Moi aussi, je suis anonyme. Je sors enfin de la salle commune, esquisse deux pas dans le couloir, pour me déporter sur le côté.

Enfin, un sourire nait sur mes lèvres. Personne ne peut le voir. Je suis complètement cachée, ainsi. Et j’aime cela à un niveau que je n’aurais jamais prévu.

Mon regard tombe sur Elle, brusquement. Un sursaut déchire ma poitrine quand mon cœur bondit de surprise. Je sais que c’est elle, c’est une évidence. *Oh...*. Son bleu me saute à la figure et fait naître un nouveau sourire derrière mon masque. Doucement, je m’approche d’elle, mon regard coulant sur ses tentacules.
Juste en face d’elle, je m’arrête.

« T’es belle, » laissé-je échapper comme seule salutation. Et je le pense. « L’Calmar, hein ? » finis-je en désignant son déguisement. Aelle en Calmar, c’est tout-à-fait logique, c’est même évident. Une jolie évidence.

Je lui désigne le couloir d’un mouvement de tête, et nous commençons à l’arpenter, au milieu de cette foule de couples déguisés. Indécise, je ne sais pas trop quoi faire. Aller au bal, c’est une idée. Maintenant qu’elle se concrétise, que c’est vraiment vrai, je ne sais plus du tout comment agir.

Ma panique finit par s’évanouir au milieu des Autres déguisés. J’atteins les portes de la Salle de bal, Aelle à mes côtés. Emily rirait bien, si elle me voyait. De son air un peu moqueur mais très sérieux, elle me dirait que c’est la bonne décision, d’y aller avec Aelle. Pour tout un tas de raisons que je ne suis pas toujours sûre de comprendre. Mais elle est trop occupée, dans son coin, à tenir sa black par la taille, un sourire gigantesque sur son visage de vampire.
Marquant une pause, je me tourne légèrement vers Aelle. Un sourire un peu rêveur orne mes lèvres pales, mais elle ne peut pas le savoir.

Ma main gauche s’avance vers sa main à elle et la saisit délicatement. Alors, je lui jette un nouveau regard, et je fais quelques pas pour entrer dans la salle. Ma main dans la sienne.

J'avais toujours été nulle en déguisement, je l'avais sut dès que j'étais né (ou du moins dès que j'étais capable de m'en rendre compte). Mais aujourd'hui, mon non-talent pour le déguisement m'avait sauté aux yeux comme Menthalo saute sur mon lit, car je voyais bien mes camarades de dortoir se parer des plus effrayants habits qu'on puisse trouver à Poudlard. Avec ma stupide tenue de loup-garou, faite de faux poils qui me grattaient le cou et le nez, me donnant envie d'éternuer, ainsi que d'un maquillage qui me démangeait les joues. Je ne cessais de renifler, comme si on m'avait mis un chat sous le nez (je suis allergique au chat, je l'ai découvert en traînant dans la salle commune avec un petit félin). J'avais préféré ne pas me regarder dans un miroir, de peur d'y voir une horreur, et j'étais descendu fissa vers la salle de bal. Heureusement que mon déguisement me rendait méconnaissable, et je me fondais bien dans la foule d'élèves monstrueux.

J'étais assez anxieux à l'idée de retrouver ma cavalière. Même si je la connaissais par coeur - elle n'était pas mon amie pour rien - j'avais peur qu'elle me trouve ridicule et peu effrayant dans tous ces faux poils de loup-garou allergique. Que dirait-elle en me voyant ? Voudrait-elle encore danser, parler et manger avec moi ? D'autant plus que Menthalo, juché sur mon épaule tel un roi, ne cessait de coasser plus fort que mes camarades ne parlaient.

Une fois arrivé dans la salle de bal décorée par de terrifiantes citrouilles lumineuses, ou encore d'immenses toiles d'araignée particulièrement repoussantes, je cherchais des yeux ma cavalière. Mais il était compliqué de la trouver parmi tous mes camarades déguisés de la même façon monstrueuse qu'elle et moi. Comment tous les autres couples faisaient-ils pour se retrouver ? Et pourquoi avais-je choisi ce déguisement qui me démangeait ? La panique commença peu à peu à me gagner, mais j'essayais de calmer les battements affolés de mon coeur. Et puis, alors que je fendais la foule festive, à la recherche d'un point de repaire, mon regard se posa enfin sur elle. Elle était superbe, comme toujours. Je souris sous mon maquillage démangeant, et me précipitais vers elle.

"Taylouche, enfin !" m'exclamais-je en souriant. "Tu es trop jolie !"

@Taylor Bagholmes héhé

Oxy était assise sur une des chaises disposées contre le mur de droite. Sur ses genoux, une assiette de sucreries, et dans sa main, un verre de jus de citrouille. Elle détestait ce genre de manifestation. Avec autant de monde elle est était certaine de transgresser une dizaine de fois les règles de vie sociale et d'écoper de nouveaux ennuis. Elle n'en revenait pas d'avoir été obligée d'y venir.

Si les discussions autour de ce fichu bal la laissaient de glace auparavant, depuis que le couperet était tombé, elles avaient bien failli la rendre dingue. Elle avait passé la journée à tenter d'oublier ce supplice, mais ses camarades n'avaient eu que ce mot à la bouche. Elle avait fuit les dortoirs quand, dès ce matin, des tenues et du maquillage avaient fait leur apparition. Malheureusement pour elle, le temps n'était pas suffisamment clément pour lui permettre de rester dehors, elle avait donc opté pour la bibliothèque. Elle avait été incapable de se concentrer sur ses devoirs mais au moins elle avait été tranquille avec son boursouflet. Lui au moins ne la jugeait pas, et aurait également préféré passer la soirée pelotonné contre son humaine.

Elle avait prévu de s'épargner au maximum les festivités. Après tout, sa punition était de participer au concours de danse avec l'autre peste, pas d'assister à tout le bal. Mais arriver à la dernière minute lui avait semblé une mauvaise idée. Elle aimait envisager les chose à l'avance, et pour cela il lui fallait s'imprégner de l'atmosphère. Voir comment les autres se comportaient, où étaient les issues de secours, ce genre de détails.

Elle était donc arrivée un peu après 19h, attifée d'un pantalon noir, d'une chemise blanche et d'une veste sans manches censés faire d'elle un pirate. Le seul truc sympa dans son déguisement était l'épée qu'elle avait fixée à sa hanche avec un foulard rouge vif. Pour l'air effrayant, il suffisait de regarder son visage. La jeune Gryffondor, d'habitude si avenante avait un regard meurtrier. A cet instant, elle détestait tout le monde et particulièrement deux filles. Aliya bien sûr, encore la cause de ses malheurs, mais aussi Ennis, la préfète qui avait eu cette idée complètement ahurissante. Elle la détesterait probablement encore une bonne semaine pour son machiavélisme avant de passer à autre chose.

Elle était donc là, maudissant tous ceux qu'elle voyait s'amuser en priant pour que la Serpentard se défile et lui fasse échapper à cette punition disproportionnée. Elle aurait préféré des heures de colles jusqu'aux vacances de Noël !

Je dois reconnaitre que le costume d'Hestia est magnifique même si je ne sais pas vraiment si il représente quelqu'un en particulier ou si c'est juste une question de goût vestimentaire. C'était beaucoup plus raffiné que mon costume et d'ailleurs mon père aurait vraiment adoré que je porte ce genre de chose plutôt à ce qu'il aurait considéré comme une tenue vulgaire et complètement indécente d'une fille folle à lier. J'espérais que personne ne serais déguisé comme moi, que je serais vraiment unique.



"J'aime beaucoup ton costume, tu es ultra jolie comme ça ! Ça te va à ravir ! Est-ce que ton costume représente quelqu'un en particulier ?"



Je lui accorda ensuite un de mes plus beaux sourires tellement j'étais surexcitée par cette soirée.



"Eh, tu t'es inscrites toi pour le concours de danse ? Moi non j'avais pas envie de me ridiculiser. Je sais pas faire ce genre de danse."



J'avais apprit dès mon plus jeune âge des danse telle la valse, le tango ou autre danse raffiné. Je sentis ensuite une sorte de chatouille vers mes jambes et en regardant je m’aperçus que c'était mon rat tout mignon qui s'était probablement accroché à mon costume. Apparemment lui aussi voulait assister à la soirée. Je ne voulais pas qu'il se fasse écraser donc je pris Phierah et je le mis sur ma tête, entre mes deux couettes. Il sera bien installé comme ça !

@Hestia Andrew

Précédemment

L'euphorie du Bal avait gagné tout Poudlard, en cet Octobre 2044. Herminie ne comptait plus le nombre de fois où elle avait du se relever pour demander à ses consœurs de cesser de chuchoter et d'enfin dormir, et pour leur assurer que demander tous les jours si les gens avaient un cavalier n'est ni un charme de sommeil ni un sortilège pour attirer ledit cavalier ! Ledit cavalier, qu'elle n'avait pas encore, bien que personne ne semble s'en douter. Elle repensait parfois à l'année dernière, en réfléchissant en quoi elle pourrait bien se déguiser. Construire un beau déguisement était une activité qu'elle adorait, tout autant que danser d'ailleurs. Herminie se décida une vingtaine de jours avant le Bal : elle choisirait un des monstres les plus terrifiants de sa série préférée, Doctor Who : les Anges Pleureurs. 

Dans la semaine, alors qu'elle passait un moment calme en salle commune, lisant à côté de la place autoproclamée de Lianz, sa main, en s'appuyant au sol contre le coussin, toucha un bout de papier pointu et épais : une enveloppe. « De la part de Gray Haros », lu la jeune fille, et dans une belle écriture qui plus est. On ne passait pas des jours à entendre parler de Bal sans faire le lien, et une boule d'appréhension tomba au fond de son estomac, la même qui l'avait saisie à la rentrée. Mais elle ne trouva à l'intérieur qu'une partition. Elle n'était pas musicienne, mais même elle savait ce qui était là dessus n'étaient pas des vraies notes, bien que cela ressemble. Une énigme !

Elle passa plusieurs jours à tenter de la décoder, cherchant à faire le lien entre la hauteur de la fausse note, les temps, et tout ce qu'elle pu trouver. Le temps filait, et son aiguille aussi puisqu'elle construisait petit à petit son costume. Une robe grise d'inspiration grecque, serrée à la taille par une cordelette, et surtout, une paire d'aile grises qu'elle fixerait par magie à son dos. Les plumes furent gluées à la structure en papier mâché. Les mêmes plumes que celles qui ornaient le déguisement de son ami Chems. 
Elle avait tout essayé, lui semblait-elle. Tout son amour des codes y était passé. Elle était prête à aller demander au deuxième année la solution par dépit, ne se rendant même pas compte que toute concentrée qu'elle était à son énigme, toutes ses craintes et sa gêne s'étaient envolés. Même un bon vieux revelio n'avait rien donné. Comment faire cracher ses secrets au parchemin ? Elle avait finalement pensé à une vieille technique moldue, qu'elle avait pratiqué à l'école une fois pour s'amuser. Une bougie de la salle commune fit l'affaire, et Herminie put découvrir une belle invitation au Bal. Elle avait vraiment cherché trop loin, pensa t-elle, très amusée et ravie. Oui, elle irait donc au Bal avec ce garçon qui avait eu la bonne technique pour l'appâter.



Les cheveux de Herminie sont tressés en couronne sur sa tête à l'aide d'épingles, et recouvert de la même poudre grise qui rend sa peau d'une teinte perle. En se regardant dans un miroir, avec ses ailes, sa robe trop vaporeuse pour une statue de pierre et son teint gris mais toujours doux, elle a un reniflement amusé. Heureusement que ses faux ongles pointus laissent entendre de la nature monstrueuse de son inspiration, car sinon, elle aurait simplement l'air d'un ange gris. Il faudrait qu'elle joue un peu pour faire comprendre son déguisement. Allez, il est temps de descendre, elle est déjà en retard.


Les déguisements de ses camarades sont tous plus variés les uns que les autres. Elle se promet d'ailleurs d'exprimer de vive voix son adoration envers le déguisement de calamar de Aelle. Elle repère son cavalier du soir devant la scène, où le chœur des crapauds ferait son entrée dans quelques minutes. En marchant vers lui, elle sent le stress arriver, et la timidité. Seul la pensée qu'elle ne lui  a - égoïstement - jamais confirmé sa venue la fait continuer. Il aurait très bien pu choisir quelqu'un d'autre au bout de plusieurs jours de silence... Mais non, il est seul. Il semble déguisé en momie-Jason, avec le célèbre masque.

Pour vaincre la timidité, elle décide de lui jouer un petit tour. Elle s'approche sans bruit dans son dos, et lève ses bras en formant des griffes avec ses doigts. Elle baisse les yeux et le visage afin qu'il ne voit que ses paupières grises, mais qu'elle puisse continuer à voir où elle se trouve. "Ne cligne pas des yeux.", dit-elle de sa meilleure voix de Préfète. 



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