C'est en étant particulièrement agacé qu'Edward quitta la salle de bal. Lui qui avait prévu de passer une soirée agréable en célébrant la fête des morts en compagnie de ses collègues - chapeauter les élèves aurait dû être un jeu d'enfants -, il guidait maintenant une troupe d'élèves en dehors de la salle afin de les sermonner. Voulant éviter que ces enfants qui avaient commencé à se battre en plein bal ne gâchent la soirée des autres, il leur avait demandé de sortir et avait fermé la marche afin de vérifier qu'aucun d'entre eux ne se dérobent. Il y avait bien eu une fille qui avait tenté de se faire oublier dans la foule des élèves qui les entouraient, mais le professeur l'avait rapidement rappelé à l'ordre, non pas sans lui jeter un énième regard courroucé.

Une fois les élèves sortis de la salle de bal, l'homme en ferma les portes afin qu'aucun curieux ne vienne écouter ce qui se disait et pouvoir se faire entendre des enfants sans avoir à s'égosiller. Sans rien leur dire, il leur fit signe d'avancer un peu plus loin dans le couloir, ne relâchant pas une seule seconde les traits de son visage qui paraissaient toujours autant courroucés. À une vingtaine de mètres plus loin dans le couloir, il leur dit d'une voix sèche :

- Alignez-vous contre ce mur, en pointant le mur en face de lui, et sans un bruit.

Les deux mains sur les hanches, Edward attendit que chacun des élèves exécutent son ordre. Ils ne se mirent pas dos au mur aussi vite qu'il le voulait, ce qui l'agaça un peu plus. L'adulte tapait du pied au sol ; ces enfants l'avaient privé d'une partie de la soirée.

- Je ne sais même pas si je veux savoir ce qu'il vous a pris par la tête pour en arriver-là. C'est inacceptable pour des étudiants de Poudlard, vous devriez avoir honte de vous-mêmes.

Il regarda un à un chacun des élèves présents, essayant de les juger rapidement d'un regard. Il ne connaissait pas la plupart d'entre eux, ce qui lui rendrait la tâche beaucoup plus facile, puisqu'il aurait moins de scrupule à les sanctionner.

- Vous allez un à un me dire ce qu'il s'est passé dans cette salle. Interdiction de couper les autres, c'est compris ?

Une fois le silence retombé, Edward croisa les bras en attendant que l'un d'entre eux se décide à parler en premier.

Vous êtes libre de participer ou non à ce RP, même si vous n'échapperez pas à la sanction @Christopher Martin, @Lexie Grey, @Herminie Peers, @Hestia Andrew, @Eileen Shelby, @Ulysse Mage, @Chems Daley. Si vous ne faîtes pas partie de cette liste, vous pouvez également participer - envoyez-moi un hibou pour qu'on vous intègre et ajuster la cohérence. 
Pas besoin d'attendre une de mes réponses pour parler à votre tour bien-sûr  

Monsieur Penwyn avait beaucoup d'autorité, remarque, vaguement envieuse, la petite blonde. Elle suit le signe de l'adulte pour s'avancer dans le couloir, sans piper mot, intimidée, mais soulagée d'avoir quitté l'ambiance électrique de la salle. 

Si elle est chagrinée d'être toujours sous le regard furieux de son professeur d'étude des moldus - elle l'avait en cours trois cours par semaine après tout - et de se faire poster contre le mur comme un écolier moldu du siècle dernier, elle ne le montre pas et baissa la tête.

Vous devriez avoir honte, il disait. Oh, elle a honte oui, même si elle ne sait pas bien pourquoi, et le sentiment d'échec lui fait monter des picotements dans les yeux quand le professeur la jauge du regard. Heureusement il passa à son voisin, et les larmes n'apparaisse pas. Le reniflement qu'elle fait est discret mais ses voisins directs ont du l'entendre.

Elle lève la main pour prendre la parole. "Après que j'ai gagné le concours, je suis allée discuter avec Chems, ses amis et mon cavalier. J'ai entendu que Lexie Grey me félicitait, et je me suis retournée, et j'ai reçu un verre de jus dans le visage. Elle a aussi arrachée ma couronne et s'est enfuie avec." explique t-elle d'une voix plate sans regarder personne. "Après qu'on m'ait nettoyée, je suis allée là où elle était parce que j'ai vu que des gens de ma maison à l'air en colère courraient vers elle. J'ai essayé de les calmer mais ils se sont tous attaqués. A la fin j'ai essayé de les faire sortir dans le couloir, c'est pour ça que j'ai crié... Oh et j'ai lancé un Periculum pour appeler un professeur mais vous êtes arrivé juste après."

Puis elle s'arrête et attend que les autres expliquent ce qu'ils ont fait. Elle n'a raconté que ce qui l'avait concerné.

Mes protestations ne semblaient pas être prises au sérieux par le professeur, qui faisait la sourde oreille tandis que nous avancions parmi la foule des élèves. Lexie tenta de dissuader le professeur de me gronder, mais il ne sembla pas faire plus attention à elle qu'à moi. Je serrais les poings, m'empêchant d'aller taper cet horrible professeur qui ne prenait rien au sérieux. J'avais envie de hurler que je n'étais impliqué dans rien, que je n'avais rien fait, et de m'enfuir en courant, mais je me retins. Je savais que, vu la méchanceté du prof, il me renverrait directement de l'école si j'osais faire cela.

Pourquoi m'étais-je impliqué là-dedans ? Pourquoi n'étais-je pas resté avec Taylor, à valser tranquillement ? J'aurais tellement été mieux sur la piste de danse en compagnie de ma meilleure amie plutôt que dans ce couloir glacial, avec des élèves tout aussi glacials et énervés. J'avais voulu joué au chevalier servant d'une princesse sans couronne, et j'avais été puni pour ma stupidité. Je n'aurais jamais dut aller voir Lexie, elle se serait débrouillée toute seule avec sa crétine d'amie, Hestia. A présent, je frissonnais et éternuais dans mon costume à moitié détruit de loup-garou auquel j'étais allergique. Je jetais un regard furieux aux autres élèves qui avaient été convoqués. Il y avait bien entendu Lexie, qui semblait ne plus être mouillée, mais dont les yeux étaient encore rouges, Hestia qui avait tenté de fuir mais qui était encore là ("Bien fait !" pensais-je), la jolie préfète qui avait l'air moins jolie quand elle était énervée, le préfet que le prof avait attrapé au vol, le garçon qui m'avait à moitié agressé en demandant des excuses et, enfin, la fille brune qui avait balancé son verre à la figure de Lexie. Je les foudroyais tous du regard, avant d'exécuter l'ordre que le professeur avait demandé.

Il commença à nous faire un petit sermon, avant d'exiger des explications. Je ne pus m'empêcher de pousser un bruyant soupir en levant les yeux au ciel. Puisque je n'avais plus rien à perdre - que je sois innocent ou non, j'allais avoir une retenue - alors autant être pénible jusqu'au bout. Une fois que Peers eut fini de raconter sa version de l'histoire, j'ajoutais :

"Comme Lexie est mon amie et que les Poufsouffle s'acharnaient sur elle, je suis allé l'aider. J'ai essayé de la sortir de là, mais l'autre - je désignais l'insupportable garçon - il a commencé à me crier dessus. Après, j'ai séché Lexie et j'ai pris le crapaud doré, et vous êtes arrivé."

J'essayais de paraître assez innocent en racontant la vérité, mais la colère perçait dans ma voix. Je ne pus me retenir d'ajouter :

"J'aurais jamais dût venir. A cause de ça, Taylor va me faire la tête pendant des semaines..."

Je lançais un regard implorant au professeur afin de le convaincre. J'étais réellement triste de ce qui s'était passé, même si je regrettait de ne pas m'être enfui plus tôt.

Alignés comme une file de condamnées au peloton d’exécution les élèves faisaient face au professeur qui demandait des explications. Christopher au milieu, ne sachant pas trop ce que les autres avaient à se reprocher mais visiblement il y avait eu du grabuge entre eux. Christopher lui trouvait injuste de se retrouver ici, il aurait assumé si il avait volontairement arrosé Carry, mais ce n'était pas le cas. Ce n'était pas du tout son tempérament et en tant que préfet ce n'était pas du tout recommandé d'agir ainsi, tout ceci était un véritable malentendu.

Il écouta sa collègue Herminie, la reine de la soirée sans couronne. Quelle fin tragique pour celle élue par ses camarades que de se retrouver exclue de sa soirée sans même avoir eu le temps de régner officiellement sur celle-ci. L'aiglon la connaissait très peu finalement mais il n'arrivait pas à l'imaginer au milieu d'une bagarre. Il ne fut pas surpris d'apprendre qu'elle était plus victime que coupable dans l'histoire. Un Gryffondor qui clamait aussi son innocence. Et puis ce fut à son tour, les yeux de Mr Penwyn se posèrent sur lui et il attendait son récit.

"-Je vous assure que ce qui s'est passé est un accident. Carry commençait à dire des méchancetés à Alice et ça a dû la vexer ou je ne sais quoi parce qu'elle a serré mon bras hyper fort. Avec la douleur j'ai bougé mon bras et ce qu'y avait dans mon verre a fini sur Carry. Je vous jure que c'est la vérité je voulais pas lui lancer, je me suis même précipité de lui donner des serviettes pour qu'elle s'essuie. L'explication était sincère mais vu de l’extérieur Christopher pouvait comprendre le manque de crédibilité que cela pouvait avoir. Oh et une de ses amies a vu tout ça et elle-même le dit que je n'ai pas fait exprès."

Il tenait bon pour soutenir le regard de son professeur mais ce n'était pas évident. C'était la première fois qu'un professeur le regardait ainsi, avec de la colère dans les yeux. La première fois qu'il se faisait rouspéter à Poudlard. Et si déjà c'était une chose qu'il appréhendait il savait qu'en tant que préfet il devait être exemplaire. Cela faisait tout juste 2 mois qu'il l'était et le voilà classé au rang des perturbateurs de soirée.

Il n'eut pas besoin d'attendre bien longtemps avant que les élèves ne leur donnent leurs versions des faits. Ce fut Herminie Peers, la préfète de Pousouffle, qui prit l'initiative et raconta les événements tels qu'elle l'avait vécu. En l'entendant parler, la mauvaise humeur d'Edward s'adoucit légèrement. Il comprenait qu'elle avait été doublement victime en cette soirée. Élue reine de la soirée, elle n'avait pas pu profiter longtemps de sa couronne, puisque Lexie Grey, une fille qu'il ne connaissait que trop bien pour ses entorses au règlement lui avait non seulement dérobé sa couronne mais l'avait aspergé de jus de citrouille au visage. Tandis qu'il écoutait la Poufsouffle, son regard, encore plus noir que ce qu'il avait pu adresser aux autres élèves, se porta sur l'enfant à l'origine de l'événement. Il ne dit rien, attendit qu'Herminie eut finit de parler avant de lui dire :

- Je vois. C'est ce qu'il me semblait avoir vu de loin. Vous avez subi des actes minables ce soir, Miss Peers. J'aurai cependant besoin que vous restiez dans le coin pour que vous confirmiez ou non les versions de vos camarades. Passez derrière-moi.

En demandant à la préfète de passer derrière lui, Edward éliminait un à un les élèves pour n'avoir en face de lui que ceux qui méritaient son courroux. La soirée de la jaune avait été certes gâchée et elle ne profitait en ce moment pas de son titre, mais elle aurait tout loisir de retourner à la soirée une fois la mise au point faite avec les autres enfants.

Avant même qu'il n'eut le temps de diriger sa colère sur la Gryffondor, un autre élève prit la parole et expliqua son rôle dans l'histoire. Pourquoi avait-il demandé aux élèves de s'expliquer un à un au lieu de mener lui-même cet interrogatoire ? Il devrait attendre qu'ils aient fini de parler avant de poursuivre. Il ne connaissait pas ce garçon, même pas de visu - après tout, il y avait de nombreux étudiants au château et il n'enseignait qu'une matière accessible en troisième année. Le discours du garçon contrastait particulièrement avec son attitude, ce qui laissa penser à Edward qu'il ne lui disait pas toute la vérité ou au moins essayait de l'enrober.

- Ne me prenez pas pour un troll des montagnes, Monsieur... Comment vous appelez-vous ? Je vous ai vu de loin, et vous ne sembliez pas être amical d'une quelconque manière. Vous n'avez fait qu'envenimer la situation pour l'emmener à son apogée ridicule. Vous êtes tout autant à blâmer que les autres.

Cette fois-ci, ce fut l'élève qu'il avait traîné par le bras sur une petite portion de la salle qui lui expliqua qu'il n'avait pas volontairement jeté son verre sur une de ses camarades de classe. En entendant le nom d'Alice, l'homme fronça les sourcils. Il ne fut pas étonné d'apprendre que Carry Harrisson tienne des paroles méchantes envers d'autres élèves - pour avoir rencontrer le monstre, il le croyait volontiers - mais resta dubitatif sur les raisons qui l'avaient poussé à asperger l'enfant du contenu de son verre.

- Au moins, vous ne semblez pas avoir profité de l'agitation que causaient ceux-là pour faire votre bêtise. C'est une bonne chose en soi, même si votre action a participé à la cacophonie générale. Néanmoins, je doute que ce jus ait fini par accident sur votre camarade, vous en aviez envie, que vous le vous l'avouiez ou non. Mettez-vous à côté de Miss Peers, nous en reparlerons à la fin. J'aimerais me concentrer sur le plus gros de l'incident.

Pouvant enfin agir sans qu'un autre élève ne parle, le regard d'Edward se porta naturellement sur Lexie Grey, qui semblait être la source de ces événements inacceptables. L'enfant n'avait pas eu l'occasion de se justifier auprès de lui, alors c'était le moment.

- C'est vrai tout ça, Miss Grey ? Qu'avez-vous à dire pour votre défense ? demanda-t-il d'une voix sèche et furieuse.

L'agacement et la colère transparaissait sur le visage de l'adulte qui avait peine à maîtriser ses émotions en cet instant. Son attitude effrayerait sans doute l'enfant, ce qu'il ne faisait jamais d'habitude, mais elle semblait l'avoir entièrement mérité. Néanmoins, il lui avait demandé de se justifier, car après tout, on n'était jamais à l'abri de surprises. Le professeur attendait la réponse de l'enfant, espérant que d'autres n'interviennent pas avant pour la défendre ou l'enfoncer.

J'avais donc suivi Mr Penwyn dans le couloir comme tous les autres élèves qu'il jugeait fautif. Il nous demanda de nous ranger en une sorte de file indienne quelque peu désastreuse au début je veux bien lui accorder. Il nous expliqua qu'on devrait répondre chacun notre tour, sans couper les autres, en les laissant finir jusqu'au bout de leur récit qu'il soit juste ou faux selon nous.

Herminie Peers prit la parole en premier et raconta les évènements de son point de vue, point de vue qui était totalement vrai. Elle n'avait pas menti, pas chercher à aggraver la situation et je ne pouvais donc pas contredire quoique ce soit de ce qu'elle disait. Le professeur lui demanda alors de se mettre à ses côtés pour approuver ou non les paroles des autres.

Ensuite ce fut au tour d'Ulysse qui ce justifia comme il le pouvait mais paressait toujours comme un fautif selon le professeur tandis que je le considérais comme héros. Un élève de Serdaigle qui venait d'une histoire autre se justifia et obtenue l'innocence. Mr Penwyn me demanda ensuite ma version de l'histoire. Il était furieux et avait raison, je baissa alors les yeux tant son regard à cet instant était effrayant même pour une enfant de 12 ans.

"Je... Je ne peux pas nier les dires de la préfète de Poufsouffle... J'en ai même honte à vrai dire, d'avoir fait ça. Je ne sais point ce qu'il m'a prit, sans doute la colère et la déception ajouté à... des problèmes personnelles en ce moment et un élan de pure stupidité. Je ne vais pas nier ce que j'ai fait même si je le regrette amèrement. Je ne vais pas le nier car je pense qu'il faut assumer ses actes dans la vie qu'ils soient bon ou mauvais, qu'on les regrette ou non."
Je fis une pause dans mon discours qui était des plus sincères. Je fermis les yeux une seconde puis les ouvris pour tenter de reprendre contenance.

"Oui j'ai renversé en verre sur Herminie Peers et lui ai volé sa couronne. Mais c'est le seul crime dont je peux plaider coupable Monsieur, car suite à cela se sont d'autres élèves de Poufsouffle qui sont venu m'attaquer. Je sais que je mérite un châtiment mais j'estime que ce n'est pas à des élèves, qu'ils soient plus âgés ou non, de décider du sort qui m'attend, de la punition que je recevrai. Contrairement à ce que d'autres risques de penser *je coula un regard vers un garçon du non de Chems* je ne cherches pas à me faire passer pour une victime mais je ne pense pas mériter une telle humiliation supplémentaire de la part d'autres élèves. Je me suis retrouvé avec un crapaud sur la tête et moi aussi trempé. Si ça aurait été la préfète je ne lui en aurait pas tenue rigueur car ce n'est que le retour de la médaille. Mais venant de d'autres personnes je trouve cela inacceptable."

En ce lundi 31 octobre, Ennis avait décliné toute invitation à aller au bal. Elle en soupait déjà assez avec ses parents des réceptions mondaines, alors elle avait préféré rester en salle commune plutôt que de se rendre à la soirée costumée. Et puis, elle n'aimait pas ce qu'était devenue cette fête qui venait pourtant bien de chez elle. Non vraiment. Pourtant fêter ses morts chez les sorciers était important. Mais là ça n'avait rien à voir.

Alors, même si Clément lui avait dit y aller quand même avec une fille de leur classe. Eider Dawkins si elle se rappelait bien. Elle n'avait jamais vraiment parlé avec elle. Peut-être qu'un jour cela arriverait. Après tout avec un ami en commun c'était fort probable. Mais force était de constater que ça ne serait pas pour ce soir là. Ennis avait préféré rester en salle commune pour travailler. L'irlandaise avait salué son meilleur ami qui avait revêtu un très bel ensemble pour le bal. Autant dire qu'il allait dénoter malgré le ton unicolore de sa tenue. Mais après tout quitte à y aller la châtain était d'accord avec lui, autant respecter les codes sociaux.

Après plusieurs heures passées sur son devoir d'astronomie, la jeune préfète se dit qu'il était temps de faire une pause. En soit il ne lui restait plus qu'à tout mettre au propre. Ça attendrait le lendemain. Un coup d'oeil sur sa montre lui appris qu'il était déjà 23h. La soirée se terminerait une heure trente plus tard. Si elle faisait une petite ronde dans les couloirs elle pourrait bien retrouver son meilleur ami à la sortie des festivités. Elle partit donc ranger ses affaires dans son dortoir, en profita pour attraper une cape personnelle grise doublée de laine pour la passer par dessus son uniforme avant de redescendre et de passer le portrait de la Grosse Dame. Grosse Dame qui allait la réprimander sur sa sortie tardive. Mais la jeune fille ne lui en laissa pas le temps et rejoignit les escaliers d'un pas vif.

Elle parcourut ainsi les étages pendant plus d'une demie heure rappelant à certains qu'il fallait mieux rejoindre leur salle commune plutôt que de traîner ainsi en plein milieu du château... même si le couvre feu avait été reculé en raison de la soirée d'Halloween. Mais elle n'avait pas eu à chercher comment punir qui que ce soit. Quelque part heureusement car elle n'aimait pas ça. Il était près de 23h45 quand elle choisit de rejoindre la salle de bal. Au pire elle pourrait bien y passer quelques minutes à discuter avec quelques personnes. Mais, en arrivant à proximité de la salle de bal, elle se retrouva face à un groupe pojrble moins atypique. Mister Penwyn se trouvait là avec plusieurs étudiants. Deux à côté de lui et les autres en face. Quelle était donc cette histoire de verre renversé, de couronne volée et d'insultes ?

Ne sachant pas si elle devait intervenir ou non, Ennis s'avança de façon à être visible sans toutefois intervenir.

   Ils étaient tous dans le couloir, le bal bien derrière eux désormais. Lorsque le professeur Penwyn leur demanda de s'aligner dans le couloir, le dos au mur, Eileen s'exécuta sans rechigner. Elle savait que son geste était réprimandable, qu'elle n'aurait sûrement pas dû le faire et qu'il aurait mieux valut aller directement chercher un professeur que d'envenimer les choses. Mais, le total manque de respect de celle dont elle connaissait le prénom maintenant, Lexie, était impardonnable aux yeux de l'Irlandaise, et une rage monstrueuse s'était emparée d'elle, court-circuitant totalement son sens du jugement et appelant à la vengeance.

   Eileen écouta patiemment, sagement, ses camarades s'exprimer. Elle vit Minie être innocentée, et à raison, par le professeur ; elle vit un autre garçon qu'elle ne connaissait pas et qui n'avait aucun lien avec cette histoire être appelé à côté de l'adulte pour discuter d'un autre incident. Puis ce fut au tour de la Gryffondor de parler, qu'Eileen regarda en coin tout du long. La jeune Irlandaise ne put s'empêcher de lever intérieurement les yeux au ciel à de nombreuses reprises. Elle s'était prise pour une adulte pour parler de cette manière ou quoi ? Outre cela, c'est vraiment la dernière phrase qui fit tilter la brune et cette dernière ne put s'empêcher de commenter, peu importe si ça lui apportait les foudres de Monsieur Penwyn ; elle allait déjà être punie, que risquait-elle de plus ? D'être renvoyé ? Tant pis.

« Tout comme ton geste l'était. »

   Elle s'arrêta, marqua une pause avant de répondre à la demande du professeur.

« Pour ma part, après le résultat du concours, je suis partie félicitée Minie car j'étais vraiment contente pour elle. Mais avant que j'puisse l'atteindre, j'ai vu Lexie lui jeter le contenu de son verre à la figure et partir en courant avec la couronne qu'elle venait de voler. Alors par désir de vengeance, oui, c'est pas très malin je sais et je pourrais dire pour m'justifier, je reconnais que j'ai eu tord de faire ça, j'aurais dû aller chercher un professeur ; je lui ai aussi jeté un verre à la figure. Et pour ça, je m'excuse Lexie. »

   Après s'être excusée, l'Irlandaise lui devait bien ça maintenant, Eileen se mit à hésiter, devait-elle aussi dire que le garçon Gryffondor avait insulté la maison Poufsouffle ? Elle resta quelques secondes à contempler cette option, jetant un coup d'œil furtif vers lui, mais se ravisa. Elle n'était pas une balance, si quelqu'un devait le dire au professeur, c'était le garçon, pas elle.

Son regard creux fixait un point immatériel derrière le professeur depuis qu’il avait posé son dos et l’arrière de son crâne sur le mur. Pour Emily, il était incroyablement déçu et las. Tout ce qu’il avait pu offrir à la jeune fille pour la soirée était un smoothie et une fausse promesse. Sa propre cavalière. Cependant, d'un autre côté, il n’y avait pas une seule version de toute cette histoire où Chems serait rester les bras croisés à partir du moment où la gryffondor avait décidé de ruiner les choses pour Herminie devant ses yeux, alors c’était simplement que ça devait être inévitable. La voix de Penwyn pouvait être aussi grosse et réprobatrice comme elle voulait, il n’était pas honteux.

Par deux fois il capta les désignations sur lui des deux autres pendant leur explication, désignations qui ne firent pas plus que de dilater ses narines d’inspirations rageuses comme un taureau de vieux cartoon dont les naseaux fument, ce n’était que grâce à la présence du professeur empêchant plus forte implication de sa part.

« J’ai pas aimé qu’il— il décolla un peu son dos pour faire un geste du menton vers le poilu, lui là bas, ait essayé de faire croire que ce qu’avait fait sa copine intentionnellement était le résultat d’un sortilège de confusion alors j’lai dit »

Trahie.

Voilà ! C'était l'état d'esprit dans lequel elle était plongée, en ce moment !

Ce sentiment, elle ne l'avait presque jamais ressenti auparavant.. Du moins pas aussi fort : on ne se sentait trahi que lorsque la personne avait notre confiance, était proche de nous. La dernière fois qu'elle avait ressenti un aussi grand vide était lorsqu'Isaac l'avait "abandonnée"..

« Il avait pas fait exprès.. »

Et Lexie, là, elle le fait pas exprès, peut-être ?!

Les propos de la jeune fille flottaient encore dans l'air : "Ulysse n'a rien fait".

Si.

Ulysse était sans aucun doute celui qui avait le moins "rien fait" d'entre tous les coupables, entre ses actes de l'année dernière et le lavage de cerveau qu'il avait fait subir à Lexie !

Elle ne m'a même pas citée !

Bien sûr : il n'y avait pas assez de place entre elle et lui.. Du coup, elle avait naturellement préféré lui.

T'inquiète pas, je vais te sauver, déclara-t-elle intérieurement en ne lâchant pas des yeux le garçon de trop.

.. Qui la foudroya du regard, tiens donc !

Elle lui rendit son signe de mépris trente-dix-huit fois plus fort avant de s'adosser rageusement au mur, sans oublier de se promettre de le refaire tomber des escaliers de la volière.

- J'aurais jamais dû venir.

En plus de tout ça, il regrettait d'avoir essayé de l'aider !

Trop, c'est trop.

Elle fulmina dans son coin, bras croisés, tête baissée, avant de ne plus entendre de voix ou de justifications.

Je vais me faire un plaisir de l'exploser..

- Baah.. J'étais proche du buffet, je m'apprêtais à manger une tarte et j'ai vu un pirate user de sa baguette pour transformer une couronne qui était sur la tête de mon amie en crapaud.. Par la suite, j'ai aussi vu celle-là..

Où était-elle ?

Peu importe.

- .. 'Fin.. Une fille déguisée en chat renchérir en renversant un verre sur Lexie.. Du coup, sachant que je n'étais pas préfète, que des grands ne m'écouteraient pas et qu'on avait pas le droit d'utiliser la magie sur les élèves de l'école, j'ai volontairement jeté cette tarte sur le pirate.. Je n'ai pas vraiment réfléchi, oui.. Puis l'autre, là, Ulysse..

Comment pouvait-elle le mettre mal en point.. ?

« Les autres s'en chargeront : ils ont pas vraiment l'air de le porter dans leur cœur.. »

.. Surtout qu'elle avait arrêté de suivre au moment où la discussion devenait pimentée entre eux.

- .. Euh.. Il a préféré la parole à la violence pour défendre Lexie et a confirmé que la parole d'un plus petit ne comptait pas.. Puis j'ai failli me prendre un crache-limace de la part du pirate qui avait, encore une fois, utiliser sa baguette dans le but d'attaquer un élève - j'arrive pas à croire que c'est lui qui s'en sort dans cette histoire - et, bah, y'a une momie qui s'est prise le sort à ma place et elle est partie en courant.. Et, derrière, l'ange qui est à côté de vous a essayé de calmer la situation et vous êtes venu.

« T'as pas avoué trop de méfaits, au moins.. ? »

Aucune idée : je suis partie en freestyle..

De toute façon, elle n'avait rien à se reprocher.