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04 déc. 2017, 00:22
 RPG ++  Entretien obscur
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Les journées en cette saison hivernale étaient très sombres, parfois froides et c’était des paramètres auxquels la sorcière arpentant les rues d’une ville anglaise s’accoutumait sans soucis. Ce climat était clément comparé à celui bien plus rude qui pouvait sévir au cœur de la forêt sombre dans laquelle elle passait le plus clair de son temps. Des affaires l’amenaient à Londres, et Æglé Swan traçait sa route dans la capitale sans même jeter de regards curieux autour d’elle. Du haut de ses vingt et un ans, la jeune adulte n’était pourtant pas vraiment familière de la ville, et c’est la raison pour laquelle elle avait tracé l’itinéraire mentalement afin de le suivre sans s’en détourner une seule fois. Ainsi, les personnes extérieures voyaient une femme coupée de son environnement, focalisée sur un point lointain dont elle ne comptait dévier. Sa chevelure flamboyante volait au vent sous l’impulsion de ses mouvements amples et rapides, qui l’approchaient de plus en plus de sa destination.

Tandis qu’elle marchait, une forme se découpait lentement sous ses yeux, ce devait être le fameux parc très fréquenté par les citadins. Le moyen le plus rapide de se rendre vers le bâtiment qu’elle devait visiter était de couper par l’étendue verte au lieu de la contourner. Ainsi, elle espérait que la forte affluence dans Hyde Park ne l’entraîne pas dans un flot incontrôlé de personnes inconnues. Si elle pouvait passer sans encombre entre les piétons et éviter d’être retardée, elle en serait ravie.

Son esprit l’amena quelques semaines auparavant. La magicienne avait rencontré sa cousine Phœbe, qui suivait sa scolarité à Poudlard depuis quelques années. L’aînée ne l’avais pas sentie complétement épanouie et se demandait ce qui troublait l’adolescente. Le système de l’école lui imposait un changement de style de vie bien radical, mais le problème pouvait être d’une autre nature.

Æglé n’avait pas cherché à creuser par délicatesse, mais revenait précisément afin de rencontrer les parents de la jeune fille qui passaient pour quelques jours dans la ville. L’impétueuse sorcière ne les voyait que très peu, mais appréciait ce charmant couple avait qui elle entretenait des relations plus que cordiales. Sa visite était pour être honnête, faite à l’improviste, l’adulte n’ayant même pas prévenu de sa venue. Elle savait que sa tante était présente et comptait sur l’hospitalité naturelle de celle-ci pour l’accueillir.

La foule grouillante de passants autour d’elle ramena brusquement la Swan à la réalité car elle fut contrainte à faire plus attention aux endroits où elle posait les pieds. La jeune femme se résolut à s’éloigner de cet attroupement de personnes et s’enfonça légèrement dans la partie boisée du parc. Certes, la sorcière était pressée de les voir, mais ils avaient bien été capables d’attendre plusieurs mois, alors ce n’était pas quelques minutes qui les gêneraient, d’autant qu’ils ne savaient pas qu’Æglé avait le projet de venir à leur rencontre.

La magicienne se surprit à se demander combien de personnes, parmi tous les individus foulant le sol de ce parc, étaient en réalité des représentants de la communauté magique. Bien plus qu’elle ne pouvait se le figurer. L’adulte s’enfonça encore plus profondément entre les arbres, le milieu lui semblait ainsi légèrement plus familier et se sentir dans son élément avait quelque chose de jouissif. Contrairement à sa cousine qui aurait trouvé cet ancrage rassurant, la Swan y voyait simplement un endroit plaisant dont elle pouvait profiter pleinement. Les évènements lui apparaissaient souvent sous un jour positif, ce qui ne semblait pas être une conception que la petite Phœbe était capable de comprendre. Cette dernière se créait des barrières toute seules et avait une négativité qui l’empêchait de vivre pleinement. L’ayant vu grandir, Æglé avait vu sa benjamine se créer ce blocage qui n’avait pas toujours existé et savait que le lui ôter ne risquait pas d’être chose facile, car il s’agissait de son seul moyen de se contrôler, d'éviter de se perdre irrémédiablement.

Presque aucune lumière ne perçait à travers les branchages resserrés des arbres plantés autour d’elle, ce que la sorcière trouvait particulièrement excitant, car tout pouvait potentiellement pouvait se produire, et ce de façon inattendue. Quelqu’un pouvait tout à fait se trouver à quelques mètres seulement sans qu’elle le sache, et cette potentielle surprise ravissait intérieurement la vingtenaire qui évoluait lentement sur le tapis feuillu, profitant de cette pause avant son rendez-vous imprévu.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

15 janv. 2018, 07:22
 RPG ++  Entretien obscur
[Vacances de Noël 2042]

Cette année, Mad passait à nouveau ses vacances de Noël avec Yohan et Martin. Suite aux nombreux événements familiaux depuis un peu moins d'un an, elle ne pouvait plus voir ses parents ou tout autre membre de la famille en peinture et supportait déjà difficilement de devoir les contacter régulièrement. Les "Tu me manques" hypocrites et les multiples remontrances qui s'ensuivaient, faites d'une part ou de l'autre, agaçaient particulièrement la jeune fille. Elle en venait donc à passer tout son temps extra-Poudlard chez son cousin et son oncle, ce qui lui faisait le plus grand bien. Elle arpentait Londres et découvrait une capitale et même un pays qu'elle ne connaissait pas, s'additionnant à une nouvelle culture, et se détachait de l'école sans se plonger dans des marécages comme elle pourrait le faire en rentrant chez elle. Son refuge était donc devenu la petite maisonnette des Mili et elle voyait en eux le frère et le père qu'elle n'avait jamais pu avoir. Elle les connaissait par cœur, sur le bout des doigts, en particulier le cadet avec qui elle avait une complicité et un attachement inconditionnels. C'était un assez beau garçon rieur avec qui elle adorait partager de son temps. Il y en avait toujours à apprendre avec lui : une anecdote caucace ou un plus intellectuelle, il y en avait pour tous les goûts. Il enseignait aussi très bien le vol sur balai et le Quidditch, que lui même maîtrisait à la perfection, et tous deux espéraient d'ailleurs qu'un jour, Mad ferait partie de l'équipe de Gryffondor. En attendant, ils s'entraînaient dur afin de ne pas louper une possible future opportunité.

Cet après midi là, aucune forme de magie n'était prévue puisqu'ils espéraient découvrir un peu plus Londres en se rendant dans un des endroits les plus emblématiques de cette ville : Hyde Park. Ils voulaient se détendre pendant la saison hivernale et ils ne trouvaient pas meilleure occupation, bien que celle ci n'ait pas été choisie par défaut. Ils en profiteraient peut être pour faire un tour dans le London Eye et ainsi voir la ville britannique sous la neige et le froid qui y régnait. Néanmoins, c'était bien l'étendue de verdure qui intéressait particulièrement Mad et non une roue faite tout de métal tournant au son d'une musique infantile. En effet, la nature avait toujours beaucoup intéressée la blondinette et, à côté, elle se fichait pas mal d'installations touristiques londoniennes. Elle voulait découvrir la Botanique britannique -bien que Miss Chapman ait déjà abordé le sujet- et voir sa réaction au froid environnant. Les petits insectes avaient déjà dû rentrer dans leurs antres et les plus gros animaux devaient déjà être logés depuis quelques temps au chaud dans leurs habitats. Elle avait hâte de voir ce qu'il restait de la nature dont une partie s'était reculée devant l'hiver.

La Gryffonne sautilla donc partout et traversa le long couloir dans lequel se trouvait toutes les chambres et tambourina à celle de son cousin. Il était probablement en train d'exercer sa magie noire pour Durmstrang étant en Magie des Esprits, et la blondinette comprenait tout à fait son refus catégorique quant à sa présence pendant ses entraînements, même si sa curiosité lui avait toujours dit le contraire. Elle dévala les escaliers jusqu'à atterrir devant la porte de laquelle elle décrocha son manteau et l'enfila rapidement. Elle tressautait d'impatience. Lorsqu'elle vit Yohan descendre les escaliers, elle se précipita vers lui. Son corps ne semblait plus contenir une once d'énergie. Le pauvre était complètement vidé et un gouffre transparaissait dans ses yeux d'ordinaire animé d'une folie de vie. Ses yeux avaient été creusés par des poches violacées tirant sur le rouge sang et ses lèvres s'étaient bleuies. Son corps s'était littéralement rigidifié et il ressemblait désormais à un pantin désarticulé. Il regarda sa baguette tristement puis releva la tête et croisa les iris de Mad. Un sourire fleurit alors sur sa bouche et il se releva difficilement, tentant de faire bonne figure.

- Séance compliquée. Je crois que ma baguette ne répond plus comme avant. Il faudrait que j'aille voir ce cher Ollivander. 

Ses yeux reprirent alors leur étincelle habituelle et son visage reprit des teintes rafraîchissantes.

- On y va ?



Malgré son inquiétude, Mad ne releva rien mais se demanda si son cousin avait sa place à Durmstrang. Cette école de magie était sans aucun doute réputée pour être la plus noire et Yohan n'avait absolument pas cette vision de la sorcellerie. Il avait beaucoup plus un air d'Ilvermorny ou Poudlard que de l'école russe. Elle n'avait jamais réfléchi à la place qu'occupait son cousin dans cette école mais il fallait se l'avouer qu'elle en doutait maintenant. Elle espérait qu'il se sente serein là bas, mais il n'y resterait dans tous les cas plus très longtemps. Le concerné vit l'air inquiet de sa sœur de cœur et enroula son bras autour de son cou, la resserrant au passage contre lui. Il tenta de la rassurer sur le chemin jusqu'à l'esplanade de verdure mais cela échoua, la Gryffonne étant probablement la personne la plus bornée qu'il connaisse. 

Ils dévièrent rapidement des allées bondées d'Hyde Park pour se rendre dans la partie forestière de celui ci. Yohan préféra rester à l'orée des arbres mais Mad s'enfonça lentemen dans ceux ci qui l'intriguait particulièrement. Elle explora les buissons qui perdaient leurs habits, les grands arbres peu touffus et les pins dominants qui avaient gardé leurs robes. Quelques champignons se trouvaient parsemés ça et là et Mad s'émerveilla devant ce tableau naturel. Ici, la pollution, les klaxons incessants des voitures ou les passants pressés n'avaient absolument pas leur place, la laissant au silence relaxant, aux odeurs boisées, à l'air sain et au calme harmonieux. Elle n'aurait pu s'assurer de l'absence de quiconque mais elle ne remarqua personne ou en tout cas apprécia la discrétion de ce potentiel individu.

Cela changea lorsqu'elle vit de furtives mèches rousses virevolter au vent. Un petit minois avait donc fait son apparition. Elle ne pouvait pas utiliser n'importe quelle incantation, malgré le besoin évident d'un "Lumos", ne pouvant affirmer si la personne en question possédait des pouvoirs magiques ou non, et sachant que cela était formellement interdit par le Ministère. Elle décida alors d'apostropher la personne, espérant secrètement que celle ci soit une sorcière qui aurait des choses passionnantes à lui raconter :

- Excusez moi...

Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août

24 janv. 2018, 00:51
 RPG ++  Entretien obscur
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Des bruissements provenant d’une source inconnue vinrent trouver le relatif silence qui s’était imposé dans la petite forêt, ce qui fit bouger subrepticement le buste d’Æglé, qui ne s’attendait pas à ce que quelqu’un fasse intrusion. Les Londoniens étaient supposés être des personnes pressées, qui ne s’attardait jamais sur des détails. Aucun citadin digne de ce nom se serait arrêté à cet endroit précis, pour se perdre dans les sombres feuillages du parc si peu fréquentés. Deux mots sortirent de la bouche d’une jeune fille, mettant fin à l’ambiance de mystère et de magie que l’obscurité avait ménagée.


La rousse regarda en direction de l’endroit d’où provenait cette intervention orale et crut discerner une silhouette de taille moyenne, celle d’un enfant à la chevelure claire. Nul doute que les mèches flamboyantes de la sorcière ayant attiré l’œil. La Swan ne répondit pas de suite et préféra attendre, afin de pouvoir réagir comme elle l’entendait à ces paroles. Elle avait toujours trouvé étonnant que bien des personnes s’excusait lorsqu’elles se manifestaient, ou même pour toutes sortes d’actions. Comme si leur interlocuteur avait le pouvoir de leur accorder le pardon, tel n’était pas le cas. C’est pourquoi Æglé trouvait ces mots liminaires pour une discussion pas forcément pertinents, même si elle admettait qu’elle devait certainement être passée par là à un moment ou un autre dans ses jeunes années.

L’ambiance était très sombre, mais l’adulte savait qu’apporter un peu de lumière pourrait ôter le voile sur l’identité et l’apparence de la fillette, mais la compromettrait aussi. Pour cette raison elle prit le parti de rester dans le noir, elles n’auraient pas besoin de se voir pour parler, si c’est ce à quoi l’enfant s’était engagée en ébauchant un dialogue par sa réplique maladroite. Ainsi, elle recula de quelques pas avant de murmurer :

« Je ne rien à t’excuser… Qu’est-ce qui t’amènes ici ? »

Se rendant compte que les enfants étaient sûrement mis en garde par leurs parents contre les sorciers ou moldus étranges qui pourraient leur faire du mal, la jeune femme se dit qu’en dire un peu sur elle mettrait en confiance et lui éviterait de subir des cris paniqués d’un fillette se sentant agressée par une personne légèrement plus âgée et mûre qui n’avait pas forcément de raisons légitimes de trop s’avancer dans un échange avec une fille d’une dizaine d’années, presque adolescente mais pas tout à fait.

« Madame Swan, tu peux m’appeler ainsi, pour l’instant. »

Nul besoin de donner son prénom pour le moment, à moins qu’elle ne sente que cela s’impose. Elle voulait effectivement éviter rallonger la liste des personnes incapables de le prononcer correctement ou même de l’orthographier. Il était fascinant de constater la sûreté de l’abri que les arbres pouvaient constituer, à la fois sécurisant et révélant pourtant une certaine vulnérabilité puisqu’une perte de contrôle s’opérait. Le jour était bien levé, la lumière illuminait certainement le parc avec son éclat certes atténué en raison de la saison hivernale mais pourtant bien réel, alors qu’un noir presque complet, parfait aurait-elle dit l’environnait.

Æglé ignorait l’effet que ce climat exerçait sur sa benjamine. Un malaise ? Ou au contraire partageait-elle ce sentiment d’excitation à être dans le flou ? Quelques traces de l’activité humaine transparaissaient, persistait à travers des buissons attenants, et la sorcière Swan reculer de quelques pas afin de s’enfoncer dans la forêt, ignorant si elle était suivie, ou si elle irait tout simplement créer une distance supplémentaire avec l’étrangère qui était arrivée à elle sans même daigner se présenter.

La baguette magique de l’adulte lui semblait vibrer avec discrétion entre le tissu de son vêtement et sa peau, comme si elle percevait quelque chose de spécial, mais la jeune femme décida d’omettre ce détail, se refusant à jouer avec la magie en présence inconnue. Cette information attendrait d’être traitée le moment venu. Le morceau de bois était parfaitement invisible aux yeux de n’importe quel œil autre que celui de la magicienne, ce qui lui garantissait de ne faire aucune maladresse. Son imprudence mêlée à son impulsivité la menaient parfois à laisser échapper sans y penser des mots censées être retenues.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

17 févr. 2018, 19:18
 RPG ++  Entretien obscur
Le corps de la personne étant en alerte, celui ci pivota légèrement, discrètement, délicatement et se crispa légèrement au son des multiples feuillages que faisaient bruisser Mad. La jeune femme -la longue chevelure rousse occupant la tête de l'individu et son corps mince persuadait la Deuxième Année que telle était sa nature- semblait surprise du possible dérangement qu'avait pu effectué l'étudiante. Il était vrai que peu de Londoniens se seraient arrêtés entre les arbres de Hyde Park, avec les insectes qui grouillaient à leurs pieds en raison de la rare chaleur présente dans la clairière, sous leurs belles chaussures qui auraient été cirées le matin même. Cependant, Mad n'était pas Londonienne, n'avait pas de belles chaussures cirées mais plutôt des baskets en toile et, même si elle était bien à moitié britannique, c'était le côté écossais qu'elle contenait, pas celui des citadins pressés se bousculant dans les rues agitées. Il n'y avait donc aucun étonnement à pouvoir la voir s'enfoncer entre les arbres d'une large forêt ou se rendre dans une esplanade verte, cela faisait partie de sa nature.

Les deux mots que venaient de prononcer la Gryffonne venait de briser un silence qui avait englobé les deux individues, ne leur laissant aucun répit. Il les immergeait dans une bulle de verdure et de nature, procurant un sentiment d'aise et de confort, de cocon à la jeune fille. Elle regrettait presque déjà d'avoir casser cette enveloppe qui lui faisait tant de bien, qui la protégeait si rarement, par des mots futiles, idiots. Elle sentit néanmoins les yeux brûlants de la rouquine sur son corps et discerna un éclair, une once, une étincelle en ce corps étranger et sut tout de suite qu'elle possédait les pouvoirs qu'on nommait "magiques" et qui faisait d'une partie de la population des "sorciers". Des mots calmes, des lettres immobiles posées sur de la vie incontrôlable, indépendante. 

La concernée recula discrètement. Peut être préférait elle rester dans l'ombre, laisser ce drap de mystère qui se dressait entre les deux personnes. Il était cependant bien trop léger pour en devenir pesant et cela préservait d'autant plus la bulle de nature qu'elle s'était forgée, cette carapace. Pour compléter le tout, pour venir poser un voile de sa présence sur ce cocon, la jeune femme murmura, discrètement :

- Je ne rien à t’excuser… Qu’est-ce qui t’amènes ici ?

Un anglais douteux. Étrange pour une personne étant au milieu de Hyde Park, lui même au cœur de la capitale anglaise. Mad put donc en déduire que la personne postée en face d'elle avait donc elle aussi cette attirance irrépressible pour ce monde vert. Elle l'espérait en tout cas de toute son Âme. Elle ne voyait que cette raison pour justifier la présence d'une étrangère entre les arbres du parc. Semblant se rappeler de quelque chose, cette dernière dévoila un peu de sa personne, prononçant alors, toujours aussi légèrement :

- Madame Swan, tu peux m’appeler ainsi, pour l’instant.

Les trois derniers mots de "Madame Swan" venaient de piquer sensiblement la curiosité profonde de la Deuxième Année qui mourrait d'envie de la connaître plus, afin de pouvoir la nommer autrement. Créer un lien entre la rouquine et elle, établir une relation. La blondinette sentait une aura se dégageait de son aînée et elle était profondément intriguée par la personne qu'elle représentait. Pas juste par la figure d'autorité ou la prestance qu'elle imposait, qui s'imposait. C'était autre chose. Elle se demanda alors, sa fonction, son métier. C'était ridicule, une simple étiquette, mais elle mourait d'envie de connaître les centres d'intérêts de ce qui l'intéressait tant. Elle remarqua qu'elle ne la voyait plus, dans la noirceur qui avait pris place autour d'elles, pas même sa chevelure flamboyante, mais elle la devinait installée confortablement contre un tronc brun, s'intégrant parfaitement au décor. 

Elle entendit alors un large bruissement des feuillages tombés au sol probablement pendant ces derniers jours, et ce son se dissipa bien vite. Il s'éloignait. Mad, ayant peur de perdre cette personne qu'elle brûlait d'envie d'explorer, suivit instinctivement le mouvement imposé. Elle ne savait pas vraiment dans quoi elle s'engageait mais elle le fit tête baissée. Les supposés pas s'arrêtèrent alors et la jeune fille eut la présence d'esprit de réaliser que Madame Swan attendait un retour. Une présentation tout du moins, et une réponse à sa question. Elle prit donc une poignée de secondes de réflexion, pour se rappeler de la question et y apporter mentalement une réponse réfléchie, intelligente, mature. Une fois ces étapes faites, elle formula alors :

- Une envie irrépressible de découvrir de mes propres yeux le poumon de Hyde Park. Mad, enchantée.

Simple, court, concis. La Gryffonne n'avait pas l'énergie, pas l'envie, de profaner des formules de politesse pour dire quelque chose tenant en quelques mots. Elle n'en voyait clairement pas l'intérêt. Toujours dans cet élan de brièveté, elle posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques instants, lui tenant presque les entrailles :

- Quelle est votre fonction ?

Elle réalisa à ce moment que si elle était sorcière, elle ne le dévoilerait pas ainsi et qu'il y avait de fortes chances pour que la jeune femme mente ou n'en dévoile rien, ce qui serait légitime. Elle se demanda comment lui dire qu'elles étaient du même camp, sans commettre une faute, une erreur qui serait réparée par des Oubliator et un potentiel procès. Elle eut donc une soudaine idée. Elle posa alors sa main sur l'emplacement de sa baguette, l'endroit où toutes les personnes ayant des pouvoirs magiques et qui en était conscientes la possédait. Elle n'y touchait pas, c'était juste pour signifier qu'elle savait.

Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août

25 févr. 2018, 16:48
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L’enfant s’était à son tour engagée au sein de la forêt, s’approchant de son aînée qui s’y était enfoncée. Qu’elle soit seule était étonnant, mais la sorcière ne comptait pas chercher les parents et accompagnateurs de la fillette dans les alentours. Il fallait bien échapper quelques instants à la vigilance des responsables pour découvrir de nouvelles choses qui ne s’acquièrent que par l’expérience. Rien de dangereux ne pourrait arriver en ces lieux, Æglé avait de quoi se défendre et était confiante, ainsi n’avait-elle pas l’inquiétude de laisser une personne vulnérable en difficulté. En d’autres conditions, il aurait été opportun d’être sur ses gardes mais la situation ne s’y prêtait pas.

L’adulte entendait la jeune fille s’approcher et se frayer un passage en sa direction. Sans que la magicienne n’y soit préparée, l’enfant parla pour fournir une réponse. La Swan avait déjà oublié avoir questionné Mad, puisque tel était donc son prénom, et pris un moment avant de comprendre la raison qui avait poussé l’enfant à prononcer ces mots, puis d’assimiler ces propos. La sorcière n’était pas certaine de pouvoir assimiler cette zone de végétation de poumon, mais en prenant en compte le référentiel qu’était Hyde Park, ce lieu grouillant au cœur d’une ville parasité par tout types de nuisances, ce pouvait faire plus ou moins sens.


« Une escale attrayante en cette cité… »

Quelques mots, qu’Æglé avait laissé le vent porter, elle n’était même pas sûre de ce qu’elle disait. Londres resterait ce qu’elle est, un endroit que seule la nécessité pousserait à visiter, jamais l’adulte ne s’imaginait résidante. Cependant, s’il fallait s’arrêter au milieu d’un trajet coupant la ville, comme c’était présentement le cas, le parc proposait déjà des espaces plus agréables qu’ailleurs. Mad interrogea ensuite son aînée, qui plongea son regard ambré dans celui de la fillette de longues secondes avant de daigner répondre. Ce terme de fonction la rebutait, mais n’en avait rien montré dans un premier temps, se focalisant sur ce mutisme d’un instant.

« Je ne me définirais pas par le biais d’une fonction. Jamais je n’ai cherché à être utile en intégrant des structures officielles dans lesquelles chacun à sa fonction prédéfinie, c’est… limitant. Je suis aussi indépendante qu’il est possible de l’être. »

Les yeux observateurs de la Swan s’attardèrent sur le discret geste de sa benjamine, qui trouverait tout droit son explication s’il s’agissait d’une apprenti sorcière, mais pouvait tout aussi bien ne rien signifier. Après tout, une baguette magique n’était rien de plus qu’un morceau de bois pour qui n’était pas averti, donc quel risque prenait-elle donc si par hasard son instrument échappait à l’air libre…  L’adulte fit quelques pas en avant, et d’un habile pirouette fit mine de se raccrocher aux branches avant de sortir d’un tour de manche sa baguette en marmonnant.

« Beaucoup de bois par ici. »

La notion de temporalité semblait s’être évaporée depuis qu’Æglé avait pénétré dans Hyde Park, elle ignorait totalement depuis combien de temps elle s’y trouvait. Elle était certes attendue, mais peu lui importait, un impératif horaire non respecté était probablement excusable. La personne qui se situait en face de la magicienne n’était encore qu’une enfant, mais la Swan se dit que la bousculer un peu ne ferait pas mal.

« Ce n’est pas parce que l’on ne se revendique pas d’une fonction que l’on est dysfonctionnel… Le monde n’est pas un plateau de puzzle dans lequel chacun de nous viendrait de greffer parfaitement à sa place destinée, loin de là. Dans ton cas, comment te définirais-tu ? En y réfléchissant en ton for intérieur, tu réaliseras et comprendras ce que je voulais dire. »

La rousse ferma la bouche et observa Mad pour observer l’effet de ses paroles sur celle-ci. Elle ne cherchait pas à ébranler la jeune fille, pas tout à fait, et c’est pourquoi elle finit par préciser.

« J’espère que tu ne demanderas plus de la sorte quelle est la fonction d’une inconnue, je comprends l’intention mais… ça montre moins l’intérêt pour la personne en elle-même. »

L’aînée adressa un petit sourire en coin pour prouver qu’elle ne lui en voulait pas. Durant tout ce temps, elle avait joué du bout des doigts avec sa baguette, ou peut-être branche du point de vue de son interlocutrice. La sorcière se hâta d’arrêter de s’amuser avec et l’immobilisa dans sa main.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel

04 mai 2018, 17:38
 RPG ++  Entretien obscur
Bien que Mad ne voyait pas l'adulte avec qui elle conversait depuis plusieurs secondes, elle pensait discerner un doute émis par cette dernière suite aux paroles qu'elle avait prononcées, après la surprise sur laquelle la jeune fille avait réussi à poser un doigt. Un doute qui se dissipa bien vite après qu'un air de résolution, de convenance, d'accord tacite même ait flotté dans l'air chaud. Les émotions s'enchaînaient dans cette jungle luxuriante, qui ne faisait qu'écho à l'Âme frêle de la Gryffonne. Tout se débitait dans le fil des événements et il était compliqué de tout comprendre, de saisir toutes les idées qui parvenaient dans l'Esprit étriqué de la cadette. 

Un murmure docile se propagea alors dans le vent, parvenant à ses fins tympans, heurtant sa Sensibilité aigüe :

- Une escale attrayante en cette cité…

Un Sens caché, inconnu, ou absent ? Il n'était en tout cas pas visible de prime abord, comme disparu, ou même inexistant, mais la Deuxième Année savait mieux que personne qu'une Surface plane n'était pas synonyme de Profondeurs mortes. Ainsi, elle s'évertuait donc à décrypter ce message passé par la voix des airs. Il fallait assouvir sa curiosité piquée par l'adulte, que cela soit raisonnable ou non. Elle n'était pas du genre à s'arrêter sous prétexte de pseudos règles. 

Une escale. Madame Swan considérait-elle son périple à Londres comme un voyage ? Ou cela était peut être simplement une escale dans une journée morne ou surchargée. Était-elle d'ici ou d'ailleurs ? Attrayante. Vert, couleur de l'espoir. Une végétation omniprésente, venant taquiner les goûts écossais des deux individues. Était cela qu'elle désirait, convoitait tout particulièrement ? En cette cité. Que nommait-elle "cité" ? Une capitale de gens pressés, ou un temple de la faune et la flore. Peut être même une autre possibilité que l'Esprit parfois étriqué de Mad trouvait trop inenvisageable. 

Une phrase divulgua peu à peu une réflexion, peut être trop raisonnable au goût de la préfète :

- Je ne me définirais pas par le biais d’une fonction. Jamais je n’ai cherché à être utile en intégrant des structures officielles dans lesquelles chacun à sa fonction prédéfinie, c’est… limitant. Je suis aussi indépendante qu’il est possible de l’être.

De l'Incompréhension moussait, flottait entre les deux filles. Elle qui pensait que leurs notes s'accorderaient, visiblement une poussière était venue se glisser discrètement dans l'engrenage de la complicité. On lui donnait souvent un nom : l'aînesse. C'en était dommage, puisqu'elles semblaient partager des points communs, des atomes crochus. Il fallait apProfondir cette relation qui promettait d'être nourrissante, enrichissante. 

L'adulte esquissa alors un drôle de mouvement habile et agile qui laissa apparaître une pièce de bois brune et sombre, qui semblait posséder un teint rugueux, une surface irrégulière. Des inscriptions l'ornaient tout du long sans pour autant qu'ils soient alignés d'une quelconque manière. Un brouhaha de sculptures. Il n'y avait aucun doute, il s'agissait bien d'une baguette. Mad la trouvait assez esthétique en plus. La propriétaire de l'objet souffla alors, comme pour banaliser son geste :

- Beaucoup de bois par ici.

Cette simple phrase fit douter la jeune fille de son hypothèse, mais elle revint bien vite à la réalité. Personne ne se baladait avec une branche à la ceinture, ou tout du moins personne de censé. Cependant, Madame Swan s'éloignait d'elle, lui échappait comme une brise et il lui fallait la rattraper, peu importait les pensées qui peuplaient la Deuxième Année. Elle sentait qu'au fond de l'aînée se trouvait plus qu'une moralisatrice ou une philosophe ; quelqu'un doté d'un Sens. Les gens ainsi ne croulaient pas dans ce monde où le Paraître valait autant si ce n'était plus que l'Être ; quand la Surface devait être belle, au détriment des Profondeurs. 

Après l'avoir rattrapée et donc une fois que la cadette fut proche de la plus âgée, cette dernière choisit d'expliquer à nouveau son point de vue, sa réflexion qui promettait d'être intéressante :

- Ce n’est pas parce que l’on ne se revendique pas d’une fonction que l’on est dysfonctionnel… Le monde n’est pas un plateau de puzzle dans lequel chacun de nous viendrait de greffer parfaitement à sa place destinée, loin de là. Dans ton cas, comment te définirais-tu ? En y réfléchissant en ton for intérieur, tu réaliseras et comprendras ce que je voulais dire.

L'adulte marqua une faible pause avant de poursuivre :

- J’espère que tu ne demanderas plus de la sorte quelle est la fonction d’une inconnue, je comprends l’intention mais… ça montre moins l’intérêt pour la personne en elle-même.

Autant Mad avait apprécié le début et le milieu de la réflexion et du discours de Madame Swan, autant la fin moralisatrice venait de l'agacer. Tout venait d'être gâché par la poignée de derniers mots. Le sourire qui se peint alors sur le visage de la rousse tenta de la réconcilier et la Gryffonne décida alors de faire abstraction de cette fin de tirade, grâce à l'étirement des lèvres qui l'avait prononcée. La Deuxième Année remarqua alors qu'un geste mécanique avait accompagné tout le long de sa prestation : un jeu avec sa baguette, enfin ce que la préfète considérait comme tel. Elle décida donc d'engager, justifiant d'abord son intervention :

- Je voulais juste savoir ce que vous faisiez de votre vie. 
 
Elle souhaitait ensuite briser un abcès, d'une façon simple, directe ; basique :

- C'est votre baguette. Vous êtes une sorcière et la branche est votre baguette, n'est ce pas ?

Si cette hypothèse pourtant très probable s'avérait fausse, elle pourrait toujours prétexter un conte pour enfant, et elle partirait. Il n'y aurait plus d'intérêt à rester et la déception emplirait Mad de tout son cœur.

Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août

11 mai 2018, 00:24
 RPG ++  Entretien obscur
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L’enfant prêta une attention relative aux paroles d’Æglé qui s’était laissé entraîner dans un verbiage trop long, elle avait comblé le silence de sa voix, contournant les attentes de la jeune fille qui ne tarda pas à se recentrer sur ce qui l’intéressait. Ses yeux ambrés balayèrent le sol alors qu’elle écoutait sa benjamine parler. Cette dernière reformula une demande pour connaître quelles étaient les activités remplissant la vie de l’adulte qui perdit son regard dans un vague qu’elle seule était en mesure d’apercevoir, quelques mètres en avant.


« Je… compose à mon compte. En sortant de mes études j’ai pris le parti de ne pas offrir mes services à une institution connue, telle qu’une banque, un centre de soin, un ministère ou que sais-je. Et pourtant multiples étaient les possibilités. Ainsi je vis seule, je passe souvent dans la forêt de Brocéliande, mais je suis aussi attachée à certains coins de la France où une partie de ma famille réside. Mon temps est occupé par des expérimentations que je mène sur des branches d’un… art que j’essaie de maîtriser au mieux.  »

La jeune Swan hésitait à poursuivre, ne sachant trop comment en dire un peu, de façon mesurée, sans avoir à briser un sermon tacite auquel était tenue toute une communauté magique. La fillette fit une remarque très directe, sans prendre de pincettes, qui refusait toute contradiction ou objection, à propos du bout de bois placé entre les fins doigts de la sorcière à la chevelure flamboyante. L’aîné scruta longuement cette… Mad, s’il s’agissait bien de son prénom. Elle n’avait employé aucun détour, comme si elle voulait arracher d’un unique coup le voile de mystère instauré entre les deux figures se qui confrontaient au sein de cet espace vert. Soit, tombons les masques.

« Ceci… Vous pouvez l’appelez à votre convenance, ‘baguette’ conviendrait. Admettons que vous croyiez à la sorcellerie. Vous appartiendriez alors ce monde, ou bien vous seriez une personne capable d’accepter sans preuves à un monde indicible et merveilleux grâce à la simple intuition qu’il existe bien plus qu’il n’y paraît. »

Des Moldus étaient capables d’admettre avec plus de naturel et de facilité encore que les êtres y étant intégrés la réalité de l’univers magique, Æglé trouvait la force de leur foi plus qu’admirable, extraordinaire. Cependant, l’étudiante avait parlé comme si elles partageaient un secret commun, et l’adulte compris qu’il était plus certain Mad ne soit en fin de compte qu’une magicienne en formation. Sa présence à Londres pouvait laissait entendre qu’elle étudiait au sein du collège de Poudlard, mais cette pensée n’était encore qu’au stade de la supposition dans l’esprit de la rousse. Après tout, celle-ci n’était que de passage dans cette ville à laquelle elle n’était pas vraiment attachée.

Si l’enfant était dépourvue de magie, aucun impératif ne la tenait, alors qu’en revanche s’il s’agissait d’une élève de l’école de Grande-Bretagne, et les règles étaient restées constantes depuis le départ de l’adulte, la pratique de la magie lui était interdite. Le moyen de savoir en toute simplicité si la jeune fille était sorcière se tenait dans ses mains. Madame Swan avança la main, paume ouverte, dévoilant à la portée de vue de sa benjamine le morceau de bois.

« Qu’en feriez-vous s’il vous était permis d’en faire usage ? »

La magicienne fit un imperceptible mouvement de sourcils, exprimant sa curiosité quant à ce que ferait Mad. Sa réaction lui apprendrait beaucoup, l’adulte n’en doutait pas, et c’est pourquoi elle prit le risque de montrer cet objet en dépit de son inestimable valeur, allant bien au-delà de son coût. Cette baguette magique l’avait accompagnée depuis de nombreuses années et un lien de complicité s’était formé, la jeune Swan la sentait vraiment comme une part constitutive de son être. L’étudiante le comprenait si elle possédait aussi une baguette qui lui soit aussi intimement liée.

Æglé observa avec attention Mad, et s’attarda même sur son apparence physique. Sa cousine Phœbe était en ce moment à Poudlard, il n’était donc pas impossible que les deux camarades se soient rencontrées dans l’enceinte du château, auquel cas l’aînée pourrait toucher deux mots de cette rencontre avec sa jeune confidente.

Éternelle nouvelle Lune
Sombre Ciel