Suite de ce RP

  Elwing et Hélène venaient d'arriver devant l'immeuble où se situait l'appartement du père de la jeune élève.  L'autre Poufsouffle venait de lui poser une question à laquelle la jeune fille s'empressa de répondre.

- C'est au deuxième étage, suis-moi !

  Elwing était souriante, elle souriait tellement qu'elle en avait mal à la mâchoire.  Elle n'avait jamais été aussi heureuse de sa vie.  Lorsque les deux jeunes filles arrivèrent devant la porte, Elwing saisit la clé, la tourna dans la serrure et invita Hélène à entrer. 
  L'appartement possédait trois pièces, un grand séjour avec une cuisine ouverte, une salle de bain et une chambre.  Elwing n'avait passé que très peu de temps ici mais s'en souvenait parfaitement.

- Je vais te faire visiter.  Donc, comme tu peux le voir, nous sommes dans le séjour.  La cuisine est assez grande, on peut faire tout ce qu'on veut dedans !  Ici, tu as le coffre où se trouve la clé de notre survie pour ces vacances, une partie de l'argent de ma famille ! 

  Elwing passa brièvement par la salle de bain pour ensuite aller dans la chambre.  On pouvait y voir un lit deux personnes, les draps étaient encore là, comme s'ils attendaient les deux jeunes filles.  Il y avait également un deuxième lit une personne, parallèle au premier.  Entre le mur et le premier lit se trouvait une table de nuit ainsi qu'entre les deux lits.  On pouvait accéder à la salle de bain par une porte située au fond. 

- Et voilà, on peut retourner dans le salon.

  Le salon était très cosy, il y avait un canapé deux places et un fauteuil placé en face de la télévison.  Sur la table basse située au centre se trouvait un vase assez précieux que le père d'Elwing avait ramené d'un voyage en Asie.  Il était d'un bleu azur et Elwing l'avait souvent contemplé. 
  Les deux jeunes filles s'installèrent dans le canapé et Elwing lança la conversation.

- Alors, comment trouves-tu l'endroit ?  Ca te plait ?  Je pense qu'on va bien s'amuser ici.  Il y a un parc pas très loin d'ici, on pourra y aller de temps en temps.  Ce doit être les meilleures vacances de ma vie !  Et j'ai une amie maintenant, une vraie...  Enfin, je te considère comme tel, je ne sais pas ce que tu en penses mais...

  Elwing eut soudain peur, peur de la réaction de sa mère, peur de la réponse d'Hélène, peur de l'absence d'un adulte, peur de ne pas avoir assez d'argent...  Tous ces mots résonnaient dans sa tête alors qu'elle attendait une réponse.

Les deux Poufsouffles avaient monté quatre à quatre les escaliers et s'étaient arrêtées au deuxième étage. La clé avait tourné dans la serrure et elles étaient arrivées dans l'appartement. Elwing s'était empressée de faire découvrir l'appartement à Hélène et celle ci s'y était tout de suite plu. Elles étaient passées dans le salon, une grande pièce qui faisait office de séjour, de salle à manger et qui possédait une cuisine découverte, dans la chambre où il y avait deux lits, un simple et un deux places et dans le salle de bain à laquelle on accédait par une porte au fond de la salle à coucher. Une fois cette visite terminée, les deux sorcières retournèrent au salon. Hélène s'affala sur le canapé et son amie s'assit à ses côtés.

Par la vitre, on voyait les rails du métro et, au loin, elle croyait distinguer la fumée du Poudlard Express rentrant au château, mais ce n'était sûrement qu'une illusion. Hélène s'aperçut qu'elle avait encore ses chaussures. En effet, elles ne s'étaient pas arrêtées quand elles étaient rentrées dans l'appartement, elles avaient à peine posé leurs valises. Le petite Stevan défit ses lacets et pendant qu'Elwing parlait. Choquée de la fin des paroles de la jeune fille, Hélène répondit immédiatement et vit que la figure de son amie avait adopté une expression bizarre. "Tu raconte n'importe quoi, bien sûr que je te considère comme mon amie ! Je dirais même une meilleure amie si je ne pensais pas que... Laisse tomber, si tu me lance je pourrais parler pendant des heures alors que tu te serais endormie dès la première phrase !"

Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas dit son avis sur l'appartement alors que la jeune fille lui avait demandé. "Je trouve cet appartement super ! Et je sens que pour une fois, je vais adorer ces vacances ! " Elle sortit des chocogrenouilles de sa valise et en proposa à Elwing. "Tiens, il m'en reste ! Tu en veux ?" Habillée comme elle l'était, Hélène mourrait de chaud. Les Moldus avaient un terme pour désigner cette température suffoquante... La canicule ! C'était exactement ça ! "Tu connais bien le quartier ? Parce que moi, Westminster... C'est une contrée inexplorée pleines de créatures dangereuses et ostiles... Tu vois le genre." Bon, tentative d'humour de Miss. Stevan... On va pas aller loin. Hélène pensait à ces deux mois en perspective et sourit. Décidément, elle avait bien de la chance d'être tombée sur cette fille dans le Poudlard Express. Elles s'entendaient super bien, aucunes d'elles ne voulait revoir sa famille et Elwing avait un appartement où elles pourraient aller... Gros coup de chance quand en y repensant !

  Elwing était rassurée, enfin plus ou moins.  Hélène avait dit *Je dirais même une meilleure amie si je ne pensais pas que...*  et s'était interrompue, comme si quelque chose la dérangeait sans qu'elle le dise.  La jeune Poufsouffle pouvait maintenant la considérer comme une amie, elle voulut lui demander ce qui la tourmentait mais Hélène l'interrompit dans son élan.  Elle lui proposa des chocogrenouilles qu'Elwing accepta volontiers.

- J'ai passé peu de temps ici mais je me souviens de tous les détails !  Même si je ne voulais pas le faire exprès, je m'en souviendrais.  C'est toujours comme ça !  Pas moyen d'oublier !

  Hélène semblait avoir fini, Elwing en profita pour lui poser sa question.

- Tu n'as pas fini ta phrase tout à l'heure, tu as dit que tu pensais quelque chose.  C'était quoi ?

  Elwing se sentit maladroite d'avoir formulé cela comme ça.  Elle ne voulait surtout pas froisser son amie, elle tenait maintenant à elle.  Elle voulut réparer son erreur.

- Tu peux me faire confiance, je veux juste savoir.  Je ne serais pas vexée si c'est ce que tu crains, tu peux me le dire.

  Elwing se leva et ramena deux verres et une bouteille de jus de citrouille.  Elle se servit avant d'en proposer à sa camarade.  Toujours pas de réponse, cela inquiétait la jeune Poufsouffle.  Elle recommençait à douter mais le cacha, elle voulait qu'Hélène se sente en sécurité avec elle et passe de bons moments.

- Tu peux vraiment me le dire, on trouvera une solution s'il le faut, crois-moi.  Je suis prête à tout pour qu'on passe des vacances inoubliables sans nos soucis, sans nos parents.  J'avais peur mais vu que je suis avec toi, je n'ai plus peur.

  Elwing ressentit tout d'un coup la fatigue, tout ce qu'elle avait fait aujourd'hui retomba et lui donna l'impression qu'elle ne pouvait plus bouger.  Le trajet avait été épuisant, elles avaient ensuite couru et encore couru comme si c'était la dernière chose qui comptait.  Elwing prit son verre et but son contenu, cela lui redonna un peu d'énergie.
  Pendant qu'Hélène parlait, Elwing prit du papier et commença une lettre pour sa mère tout en écoutant attentivement sa camarade.

Chère maman,

Je ne rentrerai pas à la maison pour ces vacances, je les passe avec une amie, chez elle. 
Toi qui voulait que je sois autonome et que je me détache de toi, tu dois être contente, j'applique tes conseils.

Je ne sais pas quand on se reverra,

Elwing.

  Il y avait un petit ton sarcastique dans cette lettre, mais Elwing ne s'en préoccupait pas.  Elle ne voulait plus voir sa mère et se fichait de ce qu'elle en pensait.  Tout ce qui l'intéressait pour le moment, c'était d'écouter Hélène.

La jeune fille avait l'air de s'inquiéter de cette phrase qu'Hélène avait coupé. Pourtant, ce n'était rien de grave, la Pouffsouffle avait juste coupé ses explications avant de partir dans un monologue qui agacerait sûrement son interlocutrice. Amusée de ce quiproquo, Hélène lui répondit pour dissiper le malentendu : "Ne t'inquiète pas, ce n'est pas contre toi ! C'est juste que je trouve l'idée de classer ces amies et de devoir en préférer une absurde... Je ne sais pas si tu as compris." Pendant que la blondinette s'expliquait, Elwing commença à écrire une lettre pour expliquer comment se déroulaient les vacances à sa mère. La jeune fille se pencha par dessus elle pour lire. Le papier était jauni de sorte que la couleur de l'encre s'y distinguait difficilement et l'écriture de la sorcière était dure à lire mais Hélène réussit quand même. Elle décela dans les phrases un certain sens... ironique qui amua la petite Stevan.

Alors que son amie finissait sa lettre, la jeune magicienne chercha celle qu'elle avait écrit dans le train. Après avoir fouillé sa valise et les poches du pantalon Moldu qu'elle portait, elle finit par se souvenir qu'elle l'avait mis dans son manteau.
Papa,
Un professeur nous a parlé d'une colonie de vacances pour sorciers. Je sais que tu tenait à ses vacances en famille mais tu sais que c'est compliqué pour moi j'aimerais passer ces deux mois avec mes amies de Poudlard. J'espère que tu n'y verra pas le mal. Répond moi vite, je te dirais tous les détails dans un autre hibou,
Hélène Je t'embrasse,
Hélène
Bon, elle allait clairement devoir la réécrire au propre... Elle était sûre que son père accepterait, ça lui permettait de passer des vacances avec sa "vraie" famille sans avoir sa fille dans les pâtes. Il ferait semblant d'être déçu puis il l'oublierait pour le reste des vacances.

Perdue dans ses pensées, elle finit par sortir une plume et un parchemin pour réécrire sa missive. Une fois qu'elle fut contente, elle s'adressa à son amie. "TuJe pourrait me prêter un hibou s'il te plaît, je n'en ai pas et mon père va s'inquiéter si il ne reçoit pas mon hibou aujourd'hui..."
Elle avait l'impression de ne pas être très cordiale avec Elwing mais se disait qu'elle se rattraperait tout à l'heure, pour le moment, c'était les choses plus... Comment dire ? L'appartement, leurs familles, les courses ect... qui la préoccupait plus que le reste. De toute façon, une fois que ça serait fait, elle aurait tout son temps avec la jeune fille et se rattraperait ! Elle espérait nouer une relation hors du commun avec elle... Plus que ça si elle pouvait !

- Je n'ai pas de hibou ici mais il y a une animalerie moldue pas loin.  Le patron est un sorcier et l'arrière du magasin est une espèce de "poste sorcière" .  C'est un endroit discret, là où l'on allait à chaque fois avec mes parents.  Ce n'est pas loin du parc !  Je suis désolée pour mes petits doutes et inquiétudes, je n'ai jamais vraiment eu d'amie...  Je ne voudrais pas te perdre.  Je n'aime pas non plus ces termes qui préfèrent quelqu'un à un autre mais je le considère maintenant comme une jauge de la relation et pas un "tri" par rapport à tous ses amis.  Oh, je parle encore pendant trois heures, pardon...  Je faisais souvent ça avant mais maintenant ça va mieux, ça ne revient que quand je suis stressée, comme maintenant...

  Elwing se sentait bête, elle s'inquiétait parce qu'elle appréciait vraiment Hélène.  Elle était prête à la suivre n'importe où.

- Si on y allait ?  Je ne supporte plus d'être enfermée !  On pourra passer l'après-midi au parc et aller à la supérette à côté pour ce soir.

  Elwing ouvrit le coffre dans lequel était leur argent et en prit un petit peu pour les courses.  Elle le referma ensuite et invita Hélène à sortir.  Les deux filles descendirent les deux étages et Elwing dit à Hélène de la suivre.  Après une dizaine de minutes, elles arrivèrent devant l'animalerie.

- C'est ici, il faut dire au vendeur "Hedwige" pour lui signaler que nous sommes des sorciers, en référence au hibou de Harry Potter.

  Elles entrèrent dans la boutique.

- Hedwige.

- Suivez-moi mesdemoiselles.

  Les Poufsouffles pénétrèrent dans l'arrière boutique.  Il y avait une vingtaine de hiboux près à partir.

- Allez-y, je ne vous ferai pas payer, vous n'êtes que deux jeunes filles après tout !

- Merci beaucoup monsieur, c'est très gentil de votre part !

  Les deux amies s'exécutèrent, remercièrent une nouvelle fois le vendeur et sortirent.

- Allons au parc !  Je suis sûre qu'on va bien s'amuser, on pourra faire ce que tu veux mais il y a des tables de ping-pong et j'ai pris des raquettes !  Je ne jouais pas beaucoup en Irlande mais je me suis souvent entrainée dans ce parc quand j'étais ici.  Je te laisserai commencer si tu me rattrapes !

  Elwing se mit à courir alors qu'elle riait, elle était heureuse d'avoir une partenaire pour s'amuser mais aussi pour confier ses problèmes et être comprise.  La jeune Poufsouffle avait lancé un défi et espérait qu'Hélène allait l'accepter.  Les deux filles ne se connaissaient pas encore énormément, elles avaient pleins de choses à apprendre l'une de l'autre.

Les deux jeunes filles durent aller jusqu'à l'animalerie la plus proche pour pouvoir envoyer leurs lettres. Heureusement, le vendeur fut gentil et ne les fit pas payer parce que "vous n'êtes que deux jeunes filles après tout !" Une fois que ce fut fait, Elwing proposa une partie de ping pong. Hélène, ne sachant pas très bien jouer, ne sut quoi répondre.

"Bah... Je sais pas... Ce n'est pas un sport que j'aime vraiment, ça ne me gêne pas de jouer mais je risque de ne pas être à ton niveau. Si ça ne t'embête pas de jouer avec une débutante, je veux bien tenter !" Elle n'avait pas vraiment regardé son amie pendant qu'elle parlait et, quand elle eut fini, elle la chercha des yeux mais ne la trouva pas. Elle finit par la vit courir autour d'elle. Étonnée, elle se demanda ce que fesait la Poufsouffle. Elle se remémora ce qu'elle avait dit mais elle n'y trouva aucune indication. Ah, si ! Pendant qu'elle réfléchissait à si elle acceptait la partie !

Riant, la blondinette se lança à la poursuite de son amie. Elles coururent pendant plusieurs minutes avant qu'Hélène réussisse à l'attraper et à la plaquer par terre. " Gagné ! On se met en place ?" lança t elle, le souffle court à cause de la poursuite.

  Elwing courait jusqu'au parc, Hélène sur ses talons.  Lorsque la jeune Poufsouffle foula l'herbe qui lui était si familière, elle sentit quelqu'un dans son dos la pousser au sol.  La jeune fille se retrouva plaquée au sol par son amie qui semblait assez contente d'avoir réussi le défi qu'Elwing lui avait lancé.  La Pouffy's éclata de rire.

- Bon OK, je crois que tu peux me lâcher, t'as gagné !

  Elwing se leva, secoua un peu ses vêtements et invita Hélène à se rendre à la table de ping-pong la plus proche.  Elles commencèrent leur partie et la Poufsouffle fut surprise de quelques balles qu'Hélène envoya et qu'elle laissa passer.  Elles étaient maintenant à égalité, c'était le point décisif.  Avec une grande détermination, Elwing envoya la plus belle balle qu'elle avait jamais envoyé.  Elle félicita tout de même Hélène qui avait brillament joué.  S'en suivirent plusieurs parties et bientôt le soir arriva.

- On devrait peut-être rentrer !  Il y a un chinois pas loin, c'est assez bon et on peut prendre à emporter.  Je ne sais pas si c'est ton truc la nourriture chinois en fait...  Tu aimes quoi ?

  Elwing se rendit compte qu'elle faisait preuve d'une grande maturité, elle prévoyait tout comme une mère.

- Je suis désolée, je devrais me lâcher un peu plus, je suis encore un peu stressée mais ça va s'arranger !

Elwing rit puis demanda à Hélène de la lâcher. Celle ci sentit des joues rosir car elle n'avait pas vu qu'elle tenait son amie avec autant de force. "Je... Oui, bien sûr." Elles se relèverent et se dirigèrent vers une table de Ping Pong. La partie ne se déroula pas trop mal, Hélène réussit quelques bons coups et Elwing était gentille avec elle ce qui permit à la blondinette de maintenir l'égalité. Ce fut bien sûr son amie qui réussit le point décisif. Elle enchénèrent ainsi plusieurs parties et, même si ça commençait à lasser Hélène, celle ci ne dit rien de peur de blesser la jeune fille.

Quand la nuit commença à tomber, la Pouffy's proposa d'aller acheter du chinois à emporter, proposition qu'Hélène accepta avec joie. "Oui, j'adore ça ! Je ne savais pas qu'il y ena avait un dans le coin, il va falloir que tu me guide." Sans qu'Hélène comprenne pourquoi, Elwing prit une expression gênée. Elle s'expliqua tout de suite et fit rire la blondinette. "Ne t'inquiète pas, c'est normal ! Moi aussi je suis un peu stressée... Bon, c'est pas où ?" Rigolant toujours, Hélène ferma les yeux et commença à tourner sur elle même. Elle s'arrêta lorsqu'elle rentra dans un lampadaire. Se frottant le front mais gardant ses paupières fermées, elle tendit une main à son amie.

Hélène semblait s'être ennuyée pendant ces parties, la proposition d'Elwing semblait lui avoir redonné le sourire.  Elle tendit la main à la Poufsouffle qui se sentit soudain très proche d'elle.  La jeune fille n'avait jamais cru qu'elle se ferait une amie comme Hélène.  Elle prit sa main et l'emmena.  
  Lorsqu'elles furent arrivées devant le restaurant, Elwing invita son amie à entrer.  Elles s'installèrent et Elwing en profita pour faire plus ample connaissance avec Hélène.

- Raconte-moi quelque chose sur toi !  On s'est lancées là dedans et je ne connais rien de toi à part le fait que tu n'avais aucune envie de rentrer chez toi et tes matières préférées.  Et puis, tout ce que tu sais de moi, c'est que mon père est mort...

  Elwing vit à la tête d'Hélène que celle-ci n'avait pas compris lorsqu'elle avait dit que son père était parti.

- Oh, ne t'inquiète pas, je me suis mal exprimée c'est tout, ne t'en veux pas !  J'ai eu le temps de l'accepter maintenant.  Enfin plus ou moins.
  
  La jeune fille avait toujours les armes aux yeux lorsqu'elle parlait de son père.  

- Je suis désolée de reparler de choses tristes, à toi de me raconter quelque chose.  Je ne veux pas t'ennuyer avec mes histoires.  Je veux qu'on s'amuse !

* Quoi ?! Mais... Je... Elle n'a jamais mentionné la mort de son père, enfin... Comment... * Le cerveau d'Hélène était en ébullition, comme à chaque fois que le mot mort était prononcé. Mais là...comme la petite Stevan, Elwing avait perdu un proche, un membre de sa famille. Un être qu'elle aimait, sûrement.

De tous les mots qui se bousculaient sur la langue de la blondinette, aucun ne réussit à sortir. Les lèvres demeuraient soudées. Pourtant, dans ses yeux devaient se lire toutes les condoléances, toute la compréhension, toute la tristesse possible.

La jeune fille n'écouta que d'une oreille distraite les paroles de son amie. Elle avait bien entendu quelle voulait changer de sujet... Mais quel sujet pourait changer les idées d'Hélène Stevan maintenant qu'on avait parlé de... De la... De la mort. Elwing demanda à Hélène de reconter quelques choses. * Joyeux, joyeux... Quelque chose de...* Non. Tant pis, c'est raté d'avance.

"Moi aussi j'ai perdu un proche... Mon frère. Enfin, demi frère mais je l'aimait plus encore que s'il n'avait eu le même sang que moi. Je ne vais pas t'ennuyer avec mes histoires de famille... Je voulait juste dire... Je te comprend. " La petite sorcière avait les larmes aux yeux. Maladroitement, elle tenta un retour vers un sujet moins sinistre. "Sinon, qu'est ce que tu veux savoir ? Je suis un livre ouvert !"