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10 avr. 2018, 15:24
Un anniversaire révélateur
C’était un 19 Juin, le soir. On avait fêté mon anniversaire avec mon père, qui, pour une fois, avait quitté son travail une heure plus tôt pour rentrer à la maison avec un gâteau d’anniversaire et un cadeau. Il m’avait offert un livre sur la médecine et ses progrès au fil des années qui m’inspirait beaucoup moins que d’autres thèmes moins ennuyants. Ce soir-là, j’étais alors occupée comme à mon habitude à lire un livre sur la légende arthurienne et mon père, quant à lui, était installé dans son fauteuil à lire le journal qui relatait les nouvelles découvertes de son équipe. Il faisait chaud et la baie vitrée était entrouverte.

Soudain, un hululement me ramena à la réalité. Je relevais la tête pour en savoir plus et c’est alors que je vis un hibou grand-duc qui se glissa à l’intérieur du salon avec quelque chose sur lui. Je me levais, étonnée par ce que je venais de voir. Mon père également s’est levé de son fauteuil, le visage à la fois interloqué et grave. Il semblait comprendre quelque chose, sans que je sache pour autant de quoi il s’agissait. Je fus alors la première à me rendre vers le hibou et je tendais ma main pour prendre la lettre qu’il tenait dans son bec. Puis, la créature partit d’un coup de battement d’ailes qui me fit sursauter. Je commençai à ouvrir la lettre quand mon père s’est brusquement approché de moi en l’arrachant de ma main.

« Donne-moi ça, ce n’est pas à toi. »

Je ne comprenais pas ce geste, il était effrayé rien qu’en regardant le sceau rouge derrière la lettre. Pourtant, l’adresse était exacte, elle m’était destinée, alors pourquoi me l’enlever. J’étais bien décidée à la reprendre, quitte à mettre mon père en colère, il fallait que je sache.

« Papa, j’ai vu mon nom, elle est bien à moi, s’il-te-plaît, rends-la-moi ! »

Mais il ne voulut pas me la donner, il répétait sans cesse les mêmes mots.

« Ce n’est pas possible, c’est même impossible… »
Furieuse de ne rien savoir, je lui arrachai des mains l’enveloppe et me dirigeai vers la cuisine.

« Bon sang, Anita, je suis ton père enfin, c’est moi qui commande à la maison ! »

Et ce que je vis me rendit perplexe.

*Comment ça j’étais « inscrite à l’école de Poudlard » ? *

D’ailleurs, je n’avais jamais entendu parler de cette école. Mon père ne voulait rien me dire sur celle-ci, il se laissa emporter, il se parla à lui-même, comme quoi « ils » s’étaient trompés sur sa fille, qu’il ne « les » laisserait pas faire… J’étais abasourdie pas ce que je venais d’entendre. Alors comme ça il me cachait réellement quelque chose ! Mais ce n’était pas le temps de riposter puisqu’au moment où j’ouvrai la bouche, quelqu’un frappa à la porte. Je me dirigeai vers la porte en laissant tomber la lettre que mon père ramassa comme un objet précieux, en sachant que tôt ou tard, j’apprendrai la vérité. Lorsque j’ouvrai la porte, j’aperçu une dame et ce sont ses yeux verts qui m’ont interpellé. « Les mêmes que les miens », pensais-je. Puis, elle me dit :

« Ma petite fille, ma tendre Anita, je suis tellement contente de te revoir. Puis-je entrer ? »

Ce n’était vraiment pas le moment, surtout que mon père était dans une rage folle. Je n’avais pas vraiment le choix, la politesse était essentielle à mes yeux et je laissai rentrer ma mère.

*Ma mère !! Mon dieu, est-ce qu’elle dit vrai !?*

Mon père avait la bouche grande ouverte en la voyant et c’est ma soit disant mère qui engagea la « conversation » :

« William, cela faisait longtemps. M’as-tu oublié depuis tout ce temps ? Parce que pour moi, tu auras toujours une place dans mon cœur, même s’il a été quelque peu blessé. Mais la question n’est pas là, je suis revenue pour notre enfant, comme je te l'avais dit, notre merveilleuse fille qui ira faire ses études dans la formidable école de Poudlard. »

Mon père était furieux parce qu’il venait d’entendre, et à cet instant, je me fis une petite place dans un coin en buvant leurs paroles avec stupéfaction.

« Comment oses-tu rentrer chez moi ! Je t’avais pourtant bien dit de ne plus jamais revenir dans ma vie ! Et je ne te laisserai jamais lui parler de Poudlard, JAMAIS ! »

« Décidemment, tu resteras toujours la personne que j’ai connue il y a des années de cela. Mais je ne reste pas, pour ton plus grand plaisir. Anita, ma chérie, tu es une sorcière, comme moi, et je suis fière de ce que tu vas accomplir pendant tes années d’études. »

A ces mots, elle prit dans ses mains sa baguette et fit prononça une sorte d’incantation qui fit apparaître un bouquet de fleurs dans son autre main. Puis, elle les fit disparaître à mon plus grand étonnement. Bizarrement, je comprenais quelque chose, je découvrais au fond de moi une partie qui me rapprochait d’elle, je savais quelque part qu’elle disait vrai.

« Ton père n’a jamais compris mes dons, dont tu as hérité, et ne les comprendra peut-être jamais à mon plus grand regret. Je l’ai connu alors que je n'avais que 20 ans, j’étais amoureuse de lui, lui l’était sûrement à l’époque car tu es notre plus grande réussite, et le seul lien qui reste entre nous malheureusement. Dommage qu’il soit aussi restreint dans ses réflexions et ses opinions, tu aurais dû vivre une enfance bien meilleure que celle-ci. »

A ces mots, elle détourna son regard du mien pour le reporter sur mon père, qui devina quelque chose sans y croire pour autant.

« Alors comme ça, tu nous espionne depuis tout ce temps ? »

« Il le fallait William, je ne pouvais revenir par crainte de ne pas être comprise par notre fille. J’ai alors pris la décision de vous surveiller pour déceler ne serait-ce une part de sorcière en elle. Le moment était venu de vous rendre visite quand j’ai aperçu un hibou qui se dirigeai vers votre maison, notre maison William. »

« Déjà c’est ma maison, et ensuite je refuse que ma fille soit une sorcière. Enfin, c’est insensé cette histoire, comment tu peux être sûre, comment « ils » peuvent être sûr ? »

Il n’était plus aussi en colère, il semblait plus sur le point de s’évanouir, de se détacher de la réalité, pour mon plus grand désarroi.

« Tu ne t’es pas rendu compte qu’Anita avait jeté un sort sans le faire exprès sur sa camarade de classe ? Toutes les petites choses qui semblaient être de la pure coïncidence selon toi relevaient de la magie. Et cette magie, notre chère fille l’a en elle ! »

« Je ne te crois pas, va-t’en Mary, sinon j’appelle la police ! »

« Très bien, comme tu voudras, mais je te préviens, Anita va sûrement choisir son camp et décider qui elle va croire, je te l’assure ! Au fait, je suis contente que tu t’ais souvenue de mon prénom, le passé revient toujours William, tu ne peux le nier éternellement. »

A ces paroles, elle s’enfuit dans un tourbillon. J’étais impressionnée, mon père, par contre, avait peur. C’était la première fois que je le voyais aussi craintif, et les questions auxquelles je me posais refirent surface dans mon esprit.
Dernière modification par Anita Enor le 19 août 2018, 07:51, modifié 3 fois.

Il ne suffit pas seulement de croire en ses rêves, mais de croire aussi en soi.

10 avr. 2018, 15:27
Un anniversaire révélateur
Tout se chamboulait dans ma tête, j’étais sûre d’avoir entendue toute la vérité, les réponses qui me manquaient. J’avais envie d’y croire, de croire les révélations de ma mère. Tout concordait, surtout quand j’ai vu la tête que faisais mon père. Il était vraiment tendu, cela montrait bien à quel point le passé lui refaisait surface. Soudain, à cette pensée, je laissai échapper quelques paroles qui me mit encore plus en colère.

« Alors, comme ça, tu m’as menti ! Moi qui t’ai cru, qui a abandonné tout espoir de connaître maman. »

Mon père ne savait pas trop quoi dire, seuls quelques mots sortaient de sa bouche.

« Comprends-moi, je n’avais pas le choix ! »

« Tu te trompes, dans la vie, on a toujours le choix ! J’en ai assez de vivre dans mon coin, de te voir si occupé par ton travail ! »

Je voulais partir d’ici, retrouver ma mère, m’enfuir avec elle. Et une pensée vint en moi.

*Marcher vers le droit chemin.*

Une révélation qui me fit prendre une décision. Mon père, quant à lui, murmurait quelques mots pour essayer de me convaincre.

« C’était pour ton bien… »

Je ne voulais plus l’entendre, l’entendre dire qu’il ne fallait pas se fier à des paroles étranges, à des apparences trompeuses. Je savais ce qu’il allait me dire, et j’en avait assez. J’ouvrai donc la porte précipitamment et courrai, loin de cette maison, loin de mon père. La solitude ne me déplaisait pas, mais à ce moment, j’avais besoin de ma mère. Des larmes coulaient sur mes joues, j’espérai voir ma mère, voir ses yeux verts devant moi. Je voulais qu’elle me serre dans ses bras en me disant que tout va bien, qu’elle va s’occuper de moi à présent. Et ce fut lorsque je tournai la tête que je la vis, déambulant de l’autre côté de la rue.

*Elle savait que je viendrais.*

Je couru à toute vitesse pour la rejoindre, je n’avais d’yeux que pour elle. Et ce fut à ce moment qu’une voiture arriva sur ma gauche et me percuta. Je ne savais pas ce qui se passa par la suite, j’étais comme dans un trou noir, un profond sommeil. Cela dura sûrement plusieurs heures, car à mon réveil, je me suis rendue compte que j’étais dans un lit d’hôpital. Là, je tournai légèrement ma tête et je vis sur ma droite mon père et ma mère, tous les deux les larmes aux yeux.  Ils discutaient sérieusement, chaque mot était pesé, malgré le fait que mon père regardait par la fenêtre. Je n’arrivai pas à comprendre toute la conversation, seuls les mots « idiot » et « désolé » résonnaient dans mon esprit. Au bout d’un moment, je pris la parole lorsque tout revint en moi, la dispute, la silhouette de ma mère au loin.

« Tu es venu papa ? Pourquoi tu discutes avec maman ? »

Ces mots ont alors déclenché comme une décharge électrique sur mes parents, qui se précipitèrent sur moi. Mon père me prit même la main, elle était gelée. Il s’excusa, était sincèrement désolé, mes paroles l’avaient touchées et depuis mon accident, il ne cessa de se remettre en question. Il a eu une grosse frayeur lorsque ma mère l’a appelé. D’ailleurs, si je ne ressens aucune douleur, et si je ne garde aucune séquelle de la collision avec le véhicule, c’est grâce à elle et à sa magie. Elle m’a expliquée que j’étais touchée à la jambe et au bras gauche très gravement. Mon père voulait appeler une ambulance pour m’amener à l’hôpital et ainsi voir ce qu’il pouvait faire mais ma mère voulut s’en occuper. Il hésita à la laisser faire mais elle ne lui donna pas le choix, étant guérisseuse, elle savait ce qu’elle faisait, ce serait plus rapide et plus efficace. De plus, elle lui promettait que je ne garderai aucune conséquence de tout ceci. Malgré sa retirance, il accepta à contre cœur.

Depuis, voyant que le résultat était encore mieux que la médecine moldue (ma mère m’a expliqué ce terme plus tard), il la remercie de m’avoir guéri, très sincèrement, et c’est cela qui le poussa à changer, changer ses opinions d’avant. Cependant, il préféra m’amener à l’hôpital pour voir ce qu’on pouvait faire d’autre, et pour que je puisse me reposer. Il m’a dit qu’il tenait beaucoup à moi, même s’il reconnait que son travail lui prend un temps énorme. Il admet qu’il n’a pu passer que très peu de temps avec moi et fera des efforts pour être plus présent.

Par la suite, mes parents se sont entretenus et se sont expliqués à l’hôpital. Ma mère lui a pardonné ses faits et ses paroles d’autrefois et mon père, quant à lui, promit de ne plus renier les dons de ma mère. Cela m’avait grandement soulagé et je leur fis part de mon intention de rentrer à Poudlard, si cette école existait bel et bien. A ces mots, ma mère me dit que je ferai de grandes et belles études là-bas puisque c’était la meilleure école de sorcellerie. Quant à mon père, il m’a dit qu’il m’encouragera dans mon avenir, et que ce qu’il voulait, c’était que je puisse me sentir heureuse avec lui, mais aussi avec ma mère. Il ajouta d’ailleurs que celle-ci pouvait venir de temps en temps à la maison, mais pas trop souvent pour qu’il puisse petit à petit s’y faire. J’étais vraiment contente et en même temps abasourdie par ce que je venais d’entendre. J’avais la vérité devant moi, mes parents se sont réconciliés, bien que mon père est resté au début quelque peu frileux à l’idée de laisser rentrer une sorcière dans sa maison. Tout s’arrangeait enfin !

Il ne suffit pas seulement de croire en ses rêves, mais de croire aussi en soi.