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22 juil. 2018, 02:04
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
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Ce Rp fait suite à celui-ci.


Samedi 27 juin.
Londres, appartement des Hitward.



*   *   *   *


 Depuis qu'il était rentré à Londres, Audric ne cessait de repenser à ce qu'il s'était passé chez son grand-père. Il avait très peu reparlé de tout cela avec Andrew, voir même pas du tout pour être honnête. Le brun fuyait la conversation dès qu'elle semblait pointer le bout de son nez. Il n'avait plus non plus appelé le roux "papa" depuis qu'il lui avait dit la vérité. Ce n'était même pas quelque chose qu'il faisait consciemment, mais chaque fois qu'il devait s'adresser à son père il lui disait juste "tu" ou "toi", ou le nommait "il" lorsqu'il parlait avec ses cousines. Andrew n'en montrait rien, comme à son habitude, mais il était particulièrement touché par la nouvelle attitude de son fils. 
 Jessica avait essayé de parler de tout cela au brun, persuadée qu'il avait avant tout besoin de mettre les choses au point sur le problème avant de reprendre sa vie plus ou moins comme avant. Seulement son cousin refusait de le faire avec elle, préférant parler à quelqu'un d'extérieur.   

 Le lendemain de leur arrivée à Londres, il avait alors prit une feuille et écrit une lettre. Il voulait parler de tout cela à ses amis, mais quelque chose le bloquait quand il pensait envoyer cette lettre à Jonathan. C'était idiot, parce que Jo' l'écouterait à coup sûr et tenterait certainement de le conseiller au mieux. Mais étrangement ses pensées le tournèrent immédiatement vers un autre membre de leur trio : Esmée. Il n'aurait su expliquer pourquoi, mais il savait qu'elle trouverait les mots justes. Elle trouvait toujours, il fallait juste qu'elle arrive à parler. 
Ma chère Esmée,

 C'est assez étrange de t'écrire une lettre maintenant, alors que l'on était encore à Poudlard il y a quelques jours. Je ne pensais pas t'écrire si vite, c'est drôle non? J'ai pourtant l'impression que c'était il y a plus d'un mois la dernière fois que je t'ai parlé, ici il s'est passé plein de choses depuis que je suis rentré de l'école. Enfin non pas tant mais c'est trop compliqué pour en parler dans une lettre.

Est-ce que tu penses que l'on pourrait se voir cette semaine? Mon père est d'accord pour que tu viennes quelques jours à la maison, pourquoi pas le week-end prochain? Je te laisses notre numéro de fixe pour que l'on puisses organiser tout ça plus facilement au dos de cette feuille. 

 Mes cousines (tu sais : Jessica et Emma) seront là jusqu'à dimanche matin, mais ne t'en fait pas je ferais en sorte qu'elles ne t'embête pas. Enfin après si Emma te cherche trop, n'hésites pas à le lui faire comprendre. Ah et on pourra venir te chercher à la gare ou même directement chez toi s'il le faut.

 J'espère que l'on pourra se voir se week-end,
Audois. 
  Suite à cette lettre tout c'était organisé rapidement. Andrew avait prit un moment le téléphone pour rassurer les parents de la jeune fille, et une fois qu'ils étaient certains qu'elle venait, tout fût réorganisé dans la maison. Audric rangea sa chambre parfaitement, car elle devait pouvoir accueillir Esmée et Emma pour une nuit. Le canapé était réservé à Jessica, et Audric lui dormirait sur un matelas dans le bureau de sa mère.
 
  C'était la première fois qu'une personne qu'il connaissait de Poudlard venait chez lui, et le brun avait mille projets en tête. Il en avait oublié la raison principale de son invitation pendant un moment, jusqu'à ce que tout lui retombe dessus lorsqu'il rangeait sa chambre. Ou plutôt son bureau plus précisément, sur lequel était posé une photo de lui et de ses deux parents, souriants à l'objectif. Le cadre était à présent retourné, le verre face contre le bois. 
 Chaque fois qu'il repensait à toute cette histoire, un mal de ventre quasi quotidien le tiraillait accompagné d'une folle envie de crier ou de pleurer. Parfois les deux en même temps, mais il se retenait. 

 Enfin le jour tant attendu arriva, et il était difficile pour Andrew de dire lequel des deux entre son fils et sa nièce était le plus heureux. C'est toujours avec l'angoisse au ventre mais un grand sourire sur son visage que le brun ouvrit la porte d'entrée sur sa meilleure amie.

 «
Entrez, entrez! » fit-il doucement. Pour la première fois depuis longtemps, il avait le visage entièrement dégagé. Emma avait insisté pour lui attacher les cheveux en une queue de cheval et après s'être débattu pendant un moment il avait fini par accepter. Aussi parce que Jessica en avait eu marre et avait menacé de leur raser la tête à tous les deux s'ils n'arrêtaient pas leurs idioties. 
 Audric commença les présentations après que les deux pères présents se soient échangés quelques banalités. 
  
 «
Esmée, je te présentes Emma et Jessica, mes cousines. Et Andrew... mon père. » Il avait hésité un moment avant de le présenter de cette manière, mais préféra ne pas s'éterniser pour le moment et passa rapidement à la suite. « Et voici Esmée, ma meilleure amie. Tiens, viens je vais te faire visiter l'appartement. »

 Et avant qu'elle n'ai pu contester il la tira par le bras dans l'appartement. Il n'y avait pas grand chose à voir : deux chambres dont la sienne, un bureau (celui de sa mère), la salle de bain et la cuisine. Sans oublier le salon dont la grande table croulait sous les jeux de sociétés. 
«
Alors c'est toi la fameuse Esmée! Audric nous a beaucoup parlé de toi tu sais. » fit Emma en français. La brunette aux cheveux court parlait très mal anglais, et choisissait toujours de communiquer uniquement en français. En bonne grande sœur qu'elle était, Jessica traduisait tout patiemment lorsque ce n'était pas leur cousin qui le faisait.

« La route n'a pas été trop longue? » demanda poliment l'aînée après avoir traduit la phrase de sa cadette. Elle dardait son regard acier sur la nouvelle venue avec un petit sourire en coin. Peut-être qu'elle pourrait lui poser innocemment quelques questions sur son cousin, à l'occasion...

 Audric les repoussa doucement, sachant que son amie n'était pas très à l'aise à être ainsi le centre de l'attention.
« Laissez-là tranquille un peu! Ignore-les va. Si tu veux on peut aller discuter dans ma chambre? On sera plus tranquille loin de ces vipères. » fit-il avec un petit rire narquois. S'il ne vit pas le regard noir de Jessica, il sentit bien ses ongles s'enfoncer dans la peau de son bras alors qu'elle le pinçait pour se venger. 
Dernière modification par Audric Hitward le 02 oct. 2018, 11:12, modifié 1 fois.

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."

25 juil. 2018, 18:30
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
23 juillet 4043 à Bristol.


Assise sur les escaliers, devant la porte de sa maison, elle attendait son père en gardant son frère de huit ans, Kenzo. Le petit n'était sage qu'avec sa sœur, surtout depuis trois ans. Il faut dire, qu'il ne la voyait plus beaucoup à cause de son école de sorcellerie. Debout, auprès d'elle il lui demanda: «Il arrive bientôt?». Décidément, il était trop mignon. Esmée le prit dans ses bras en lui répondant «oui».  Elle lui sentit son coup, il sentait encore l'enfance et le serra davantage. Ils aperçurent enfin la voiture d'Heny et lui firent un coucou de la main. Souriants tous les deux, ils se levèrent puis partirent faire la bise à leur père.

- Esmée tu pouvais m'attendre à l'intérieur. Dit-il après l'avoir pris dans ses bras.
- On arrivait plus à attendre. S'empressa de répondre son frère.
- Viens-là toi. Il s'agenouilla et l'embrassa bien fort.

Ils rigolèrent en rentrant ainsi à la maison. Esmée mit un coussin sur le siège pour que Kenzo puisse manger convenablement, puis ils déjeunèrent ensemble. On pouvait penser que tout allait bien, mais une chose manquait sa sœur. Hilda était partie chez sa mère pour ne plus voire Esmée. Elle finit son assiette et le rangea, en n'oubliant pas ses couverts, dans l'évier. Elle prit les fruits dans le frigo et les posa sur la table en prenant une belle pêche. Son père fit de même en partant prendre le courrier, il ne lui restait plus beaucoup de temps. Il devait partir au boulot dans un un quart d'heure. Il revint avec trois lettres, une facture d’électricité, une publicité sur les jouets et une autre pour...

- Esmée? l'appela-t-il en se dirigeant vers elle. Sa fille était en train de faire la vaisselle.
- Oui? Lui répondit-elle en finissant de nettoyer un verre.
- T'as reçu une lettre. Il était derrière elle et lui tendit un torchant pour s'essuyer les mains.

Elle le remercia, posa le torchant et prit l'objet en question. Son père finit de nettoyer le reste pendant qu'elle regardait le nom inscrit au dos de l'enveloppe et vit le nom d'Audric. «Non!» Elle souriait. Henry tourna la tête, il était curieux et voulait savoir qui écrivait à sa fille . Cependant il resta silencieux. Esmée partit vers le canapé et ouvrit la lettre. Quand elle eut fini, elle la posa. Elle n'était plus heureuse mais soucieuse. Elle savait, pressentait qu'une chose lui était arrivée. Inquiète, elle se leva et partit vite voir son père. Il était en train de laver la casserole tout en ayant un œil sur sa fille.

- Papa?
- Hmm?

Elle cherchait ses mots. Son père se sécha les mains et se retourna vers Esmée. Le dos appuyait sur l'évier il l'observa. Il avait déjà remarqué un changement chez sa petite. Quelque chose avait changé. Il pouvait le certifier car étant son père, il la surveillait en permanence, même quand elle ne s'en doutait pas. Il veillait au grain, comme pour tous ses enfants. Enfin, presque, il était plus vigilant avec Esmée quand même. Henry s'inquiétait souvent pour elle. En effet sa fille était insomniaque, instable et malheureusement muette. Elle ne parlait jamais de ses problèmes et c'était le plus grand souci d'Henry. Cependant, de petit à petit sa fille paraissait moins tendue. Et, il appréciait de la voir comme ça.

- Mon ami, il ne va pas bien et ... Il aimerait me voit -elle le zieuta une seconde- samedi.
- Il habite où?
- A Londres... C'est possible?

Il continua de l'observer, elle semblait anxieuse. Détournant son regard sur sa montre et constatant qu'il était en retard, il lui répondit:

- D'accord, mais je veux parler à ses parents d'abord.
- Tiens, elle lui tendit la lettre joyeuse.
- Bien, répondit-il surpris.

◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈ ◈

27 juillet 4043 à Londres.

Son père l'accompagna en voiture chez son ami. Sans montrer le moindre signe d’inquiétude, bien qu'il était dans un état de panique, il toqua à la porte. Tenant son petit frère par la main, elle était à coté de lui. Ils ouvrèrent. Esmée lâcha sans faire exprès Kenzo, qui la rattrapa par sa robe en boudant. Elle lui caressa la tête et entra dans la maison. Les pères parlèrent ensemble et Audric était en face d'elle les cheveux attachés. Esmée lui fit un sourire timide et baissa le regard. Il était beau et elle n'était pas préparée. Relevant difficilement son regard, elle fit la connaissance de ses deux cousines. Il lui présenta son père, mais elle sentit qu'elle chose d'étrange dans sa voix. Elle tourna alors le regard vers ce dernier et l'examina silencieusement. Andrew parlait à Henry, mais vit le regard perçant de cette dernière et lui fit un sourire.  Esmée attendait, par la suite, le retour de son père. Ce dernier arriva rapidement, embrassa sa fille en lui disant:

- Tu m'appelles quand tu veux et à n'importe quelle heure.
- Oui je sais papa.

Elle lui dit au revoir et embrassa son frère sur le front. Kenzo râlait, il voulait rester. Mais son père l'éloigna d'elle. Il criait en pleurant: «mais je la vois jamais!». Esmée ferma la porte en les regardant partir. Elle s'en voulait pour Kenzo, mais elle se rattraperait.

Esmée se retourna vers Audric en lui souriant. Elle était contente de le voir yeux dans les yeux, sans une mèche rebelle. Ce dernier lui fit la visite de son appartement, elle était bien attentive, c'était là où il habitait quand même. Puis elle entendit une de ses cousines parlait en français. Esmée comprit quelques mots, mais n'étant pas bilingue comme ses grands-parents, sa mère et sa sœur, elle ne pouvait tout déchiffrer. Elle grimaça donc et fut soulagée d'entendre la traduction de Jessica.

- Désolée, je ne parle pas bien le français. Répondit-elle difficilement en français à Emma. Puis elle enchaîna en regardant l'aîné: non ça va, justes deux heures de route. J'habite à Bristol, tu connais ?

Audric n'attendit pas la réponse de Jessica, il les repoussa oralement. Esmée préférait seule avec lui. En effet, elle n'aimait pas être le centre d'attention, cette ambiance la mettait mal à l'aise. Ainsi quand ils furent dans la chambre, elle ferma la porte et le fixa. Elle n'avait pas oublié sa lettre. Ainsi elle l'observa, de la même manière que son père faisait avec cette dernière. Elle s'avança ainsi vers lui en ne détournant pas le regard et lui demanda doucement:

- Ça va? C'était une question bête, mais elle devait lui poser. Tu veux en parler? Oui, elle savait directement qu'il n'allait pas bien et elle ne voulait pas ignorer son appel.

Tenue d'Esmée. Esmée s'habille chic comparé à Poudlard. Sa mère lui choisit personnellement ses habits.

30 juil. 2018, 17:38
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
 Emma sourit en entendant les quelques mots de la nouvelle venue dans sa langue maternelle. Elle se tourna vers sa sœur avec un énorme sourire satisfait. Elle avait toujours de la chance quand il s'agissait de communiquer avec des anglais, ces derniers -pour un raison inconnue- faisaient toujours l'effort de lui parler en français. Du moins jusque-là, et même si cela ne durait pas elle ne serait jamais celle qui ferait l'effort. 
 Jessica haussa les épaules sans rien dire. Elle préférait observer l'amie de son cousin, il y avait quelque chose qu'elle n'arrivait pas à saisir dans la façon que la brune avait de regarder le garçon. Elle souffla de frustration en voyant ses deux cadets s'éloigner vers la chambre du brun. 

 Audric conduisit Esmée jusqu'à sa chambre et la laissa refermer la porte sur une Emma curieuse qui avait tenté des les suivre. Sans en voir plus, le garçon devina que Jessica était en train de traîner sa sœur loin d'eux. Elle serait capable de l'attacher à l'une des chaises du salon si besoin...

 Le garçon aux yeux vairons détailla rapidement son amie. C'était rare pour lui de la voir les cheveux détachés, mais encore plus de la voir sans son uniforme. Étrangement il l'aurait plus vue vêtue d'un pantalon et d'un haut simple, mais il devait avouer que la robe lui allait vraiment bien. Une pensée passa furtivement dans son esprit, souhaitant qu'elle s'habille plus souvent ainsi sans comprendre pourquoi. Dire que lui avait revêtu un simple jean et un débardeur aux couleurs d'un vieux groupe de rock....
 Audric voulu tout d'abord l'inviter à s'asseoir. Il y avait le lit au fond de la pièce, ou bien la chaise du bureau rangée sous celui-ci juste à droite en entrant, mais le coin préféré du garçon restait le pouf orangé placé entre les pieds de son lit et son placard, au fond à gauche. Mais fidèle à elle-même, Esmée entra directement dans le vif du sujet, ne lui laissant même pas le temps de chercher un autre sujet avant de commencer celui qui le titillait. 

   « J'suis pas sûr. » souffla-t-il en détournant le regard. « Mais Jess' n'arrêtait pas d'insister et je ne voulais en parler qu'avec toi. » Il haussa les épaules en faisant la moue. Il ne comprenait pas pourquoi il lui avait semblé plus simple de parler à la jeune fille, alors que les mots refusaient de sortir de sa bouche. Aussi il était perdu entre la colère et le chagrin, ses sentiments s'entre-mêlaient en lui sans qu'il n'arrive à s'en dépatouiller. Il serrait et desserrait son poing gauche à intervalle régulier. Il regarda furtivement sa meilleure amie, ses yeux vairons laissaient voir la colère qu'il ressentait mais qui n'était pas dirigée contre elle. Il désigna la porte du regard et grommela rapidement : « J'ai appris que mes parents... bah c'était même pas mes parents. »

 Il s'éloigna doucement de la porte et se laissa tomber lourdement sur son oreiller après avoir fait un geste vers la brune, l'invitant à faire de même. Le petit lit grinça sous le mouvement brusque tandis que l'adolescent se plongeait dans la contemplation de son papier peint au dégradé de bleu. C'était peut-être bête de réagir ainsi, mais plus que le fait de découvrir qu'il ne savait pas qui il était, c'était le fait que ses parents lui aient mentis qui le peinait le plus. Surtout Andrew qui avait toujours été son confident, et ce depuis l'école primaire. 
 Il s'était sentit idiot, trahit, et n'arrivait pas à passer au delà de ces sentiments envers son père adoptif. C'est pour cela qu'inconsciemment il ne l'appelait ni ne le regardait plus comme avant. L'homme qu'il pensait connaître mieux que personne depuis toutes ces années avait prit pour lui l'apparence d'un inconnu. 

 « Je... je les déteste de m'avoir menti. Pourquoi faut toujours que les adultes mentent, alors que nous on se fait gronder quand on dit un tout petit mensonge de rien du tout? » Détester, le mot était peut-être un peu fort... mais c'est tout ce qu'il arrivait à exprimer pour le moment. 
 Il leva la tête vers son amie, cherchant à connaître ses pensées à travers son regard. Est-ce qu'elle allait râler avec lui, ou bien tenter de le calmer comme elle savait le faire? C'était plus souvent lui qui tenait ce rôle au sein de leur groupe, du moins il l'avait endossé dès le début de leur trio lorsqu'ils étaient rentrés en train avec Jonathan l'an dernier. Mais Esmée savait aussi trouver les mots, il le savait, elle l'avait déjà apaisé. Quelques fois même sans le savoir. 

 « Ils ont menti sur absolument tout. » Insista-t-il en détournant à nouveau le regard. Il commença à tout énuméré en levant un doigt à chaque fois. « Je suis pas né à Paris. Mam... Jeanne ne pourra jamais avoir d'enfants. Et même mon prénom ne vient pas de mon grand-père. »
 Que des mensonges. Et tout ça pour quoi? Pour rien, absolument rien. Mais il n'était pas le seul qui ignorait tout. La propre sœur d'Andrew avait été tenue dans l'ignorance pendant tout ce temps.

 Il n'aborda pas tout de suite le reste du sujet, à savoir sa rencontre avec sa mère biologique et la possibilité que son père biologique soit également un sorcier. Il lui laissa un peu de temps, cherchant ses mots pour annoncer la suite. Il voulu se passer une main dans les cheveux comme à son habitude, mais sa main rencontra l'élastique qu'Emma y avait mit et n'insista pas de peur de tout défaire. 

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01 août 2018, 12:47
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
La question était posée. Calmes, ils s'observèrent un court moment dans le silence. Mais quand il dut répondre, il coupa l'échange, fuyant ainsi le regard de son amie. Il était débosselé. Ses parents n'étaient pas les siens. Esmée fixa alors la porte comme ce dernier.



Audric tomba sur son lit. Elle était toujours face à sa porte. C'était une nouvelle assez difficile à digérer. Ne voulant pas être inutile, elle se tourna vers lui. D'un signe de main, il lui désigna un bout de son lit où elle pouvait s’assoir. Elle le rejoignit donc. Le garçon fulminait et commençait à se plaindre des adultes. Ne voulant pas l'arrêter, elle préféra le laisser sortir tout ce qu'il avait. D'après Esmée, il était furieux par tous leurs mensonges. Le reste... l'attristait. Audric avait fini, il était maintenant en train d'énumérer leurs bobards. Esmée lui prit alors la main.

- Ton prénom ne vient pas de ton grand-père. Jeanne ne pourra jamais avoir d'enfant. Tu n'es pas né à Paris. Mais ils sont tes parents. Elle s'arrêta, lui sourit et continua. Ils t'ont élevé et aimé. Il vaut mieux ça qu'avoir des liens de sang.

Esmée n'avait jamais vécu ça mais, elle savait qu'Audric les adorait. Elle lui lâcha les mains. Il semblait n'avoir pas tout dit. Cependant, elle ne lui laissa pas le temps cette fois-ci.

- Je n'y connais rien après mais, tu les aimes donc ils t'aiment Audric.

Esmée lui dit ses mots entre quatre yeux. Elle ne savait pas qui étaient ses vrais parents, mais s'ils l'avaient abandonné, ils étaient pourris. A sa place, elle n'aurait même jamais voulu les voir elle en était sûre. Qu'importe leur raison, car les gens quand ils t'aiment ils restent. A cette pensée, une image de sa mère fit écho dans sa tête. Les sourcils froncés, elle détourna le regard, préférant se concentrer sur son pouf orange. Elle fit en sorte de gommer cette femme dans son esprit.

- Parfois, il vaut mieux ignorer la raison de ceux qui partent.

Cette phrase était plutôt destinée à Esmée qu'à Audric. Esmée n'avait plus eu de nouvelle de sa mère depuis que sa sœur avait préféré vivre chez elle. Janvier fut un mois assez désastreux pour les Peterson. Hilda avait mis leur famille en l'air. Depuis sa crise, Diane ne prit la peine de prendre des nouvelles de ses autres enfants. Esmée était blessée et préféra ne plus entendre parler d'elles. Son père et son frère lui suffisaient. Eux, ils étaient là. Pour elle, ce sont les gens qui aiment qui restent. Le divorce, Esmée l'avait accepté mais ça... Non. Elle ne comptait plus les jours maintenant. Depuis ce sixième mois, quand elle rentra à Bristol, Esmée prit la décision de faire comme sa mère, lui tourner le dos. Diane pouvait avoir tous les raisons et les excuses de la terre, c'était fini. On pouvait croire que c'était une décision puérile, mais Esmée bouillonnait. Elle haïssait sa sœur et ne voulait plus entendre parler de sa mère. Elles l'avaient rejeté. Ce rejet avait fait grandir sa peur d'être seule et sa répulsion envers elle-même. Elle ravala difficilement sa colère. Audric était plus important. Ils n'avaient pas de liens de sang, mais il était sa famille. Elle s'en voulait de s'être concentrée une seconde sur ces dernières quand il avait besoin d'elle.

- Désolée. Je m’égare.

Elle l'observa une nouvelle fois voulant connaître la suite de son mal. Elle enleva ses chaussures puis s’installa plus confortablement sur son lit. N'étant pas à l'aise avec ses cheveux, elle lui demanda en souriant maladroitement:

- Tu n'aurais pas un élastique?

Esmée n'avait pas l'habitude de s'attacher les cheveux chez elle, dû à son éducation des Mortimer. Mais étrangement, elle n'était pas à l'aise et ne put s'empêcher d'en lui demander un. Elle enchaîna rapidement:

- Il y a encore quelque chose non?

Ne voulant pas qu'il se dérobe, elle ne lui laissa pas le choix avec cette question. Esmée était venue pour lui et elle ferait de son mieux pour le soulager. C'était peut-être présomptueux mais, Audric arrivait toujours à la calmer, rien qu'avec sa présence. Elle espérait donc pouvoir être la même force pour lui.
Dernière modification par Esmée Peterson le 03 oct. 2018, 10:37, modifié 1 fois.

05 août 2018, 17:14
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
 Esmée prit place à côté de lui sur le lit.Patiemment, elle l'écouta se plaindre jusqu'au bout puis, lorsqu'il se tût, elle prit enfin la parole. Elle avait glissé sa petite main dans la sienne, un geste qui était presque devenu naturel entre eux et ce depuis leur première rencontre. Ce geste d'ailleurs le réconforta bien plus que ses mots, parce que ce n'était pas ce qu'il voulait entendre. Il s'attendait à ce qu'elle prenne sa défense à lui, pas la leur. C'était comme si elle n'avait pas comprit la situation, pourtant c'était lui la victime là dedans, non? Se refusant à la regarder, il observait le mur à sa gauche avec colère.
 Sa meilleure amie ôta sa main et le brun reprit la sienne un peu trop vivement, la replaçant sur ses genoux. 

 Il lui fallut un petit moment pour se calmer, mais la brunette ne lui en laissa pas le temps. Sentant qu'elle allait à nouveau parler, il tourna la tête vers elle et se retrouva plongé dans ses yeux. S'il réfléchissait un peu, il avouerait qu'elle avait raison sur tous les points, mais à cet instant il n'arrivait plus à savoir s'il les aimait toujours ou pas. Plus tard, peut-être, comprendrait-il que la jeune fille avait touché juste avec ses mots, donnant ceux qu'il avait besoin d'entendre et non ceux qu'il voulait entendre...
 Il se calma presque instantanément et souffla un coup en se passant une main sur le visage. Après tout ce qu'il voulait entendre l'aurait soulagé sur le moment, mais ce n'était pas suffisant. Il avait bien eût raison d'appeler sa meilleure amie, elle trouvait toujours les bons mots.

- Parfois, il vaut mieux ignorer la raison de ceux qui partent.

 Audric observa sa meilleure amie un moment. Plongé dans son propre problème, il avait égoïstement oublié ou mit de côté la situation familiale de l'adolescente. Sa mère, sa sœur,... Elle s'était retrouvée seule avec son frère et son père pendant que sa mère partait pour une raison qu'il avait du mal à comprendre. Encore un problème que les adultes imposaient aux enfants en leur donnant des explications bancales voir incohérentes. Des actions que le garçon jugeait comme égoïstes et ne l'aidait pas à faire remonter l'estime qu'il avait pour les adultes. Ne sachant pas quoi faire, il lui prit la main à son tour un petit moment avant de l'ôter. 
 Avant qu'il ai pu réagir ou répondre, elle s'excusa mais le brun secoua la tête pour lui dire que ce n'était rien. Après tout si elle avait besoin de parler aussi, il était mal placé pour l'en empêcher, et il préférait que l'échange se fasse à double sens plutôt qu'à sens unique. 

 Alors qu'elle se mettait plus à l'aise sur le lit, elle lui demanda s'il avait un élastique. Il se tourna d'abord à sa gauche, regardant vers son bureau, puis à sa droite vers son placard. Il effectua ce mouvement plusieurs fois, n'ayant aucune idée d'où il pourrait trouver l'objet qu'elle désirait. Il ne possédait pas encore ce genre de choses, juste quelques barrettes pour pouvoir dégager son visage lorsqu'il lisait. C'était Emma qui lui avait passé celui qu'il avait dans les cheveux, après lui avoir promit toute une boite pour plus de commodités. « Tu verras ce sera plus pratique. Et puis ça te va bien. » avait-elle même ajouté.
 Se rappelant de sa cousine, le brun se tourna vers son amie tout en défaisant sa propre coiffure. Il mit l'objet tant convoité au creux de sa main puis secoua ses cheveux. Tout cela lui tirait le crâne et lui arracha une grimace. « Tiens, je n'ai que ça. Est-ce que ça ira? »

 Esmée ne semblait pas vouloir lui laisser de répit et l'invita à enchaîner. Décidément elle n'allait pas y aller par quatre chemins...Le brun sourit doucement et se pencha en avant. Il déchanta vite en se souvenant de quoi il voulait parler. Devait-il commencer par Gabrielle, qui était un peu étrange? A force de réfléchir, il avait finit par comprendre qu'il n'arrivait pas à saisir le personnage et cela l'agaçait d'autant plus. Pourquoi était-elle revenue? Pourquoi maintenant? Que voulait-elle exactement? Il avait eût Jeanne une fois au téléphone depuis, et elle avait suggéré l'idée qu'il aille passer quelques jours chez sa mère biologique. Après son refus elle n'avait pas insisté mais le garçon savait qu'elle ne le lâcherait pas avec ça.
 Il se laissa glisser au sol, repliant une jambe contre lui et rejetant sa tête sur le matelas. Ainsi il pouvait voir le plafond et observer les gestes de son amie. 

« Ma... mère biologique. Je pensais que c'était ma tante, alors que ma tante était ma mère. C'est la sœur de Jeanne et elle est... bizarre. » Il n'arrivait pas à la décrire autrement. Peut-être était ce ton mielleux qu'elle prenait avec lui, comme si elle savait tout du garçon. Comme si juste parce qu'elle le décidait ils allaient former une belle et grande famille...

« Tu disais tout-à-l'heure qu'il ne faut pas s'occuper de la raison de ceux qui partent, mais pour elle je crois que je la connais : elle avait peur de celui qui serait mon père. Moi ce que je veux savoir, c'est pourquoi elle est revenue. On était bien avant, sans elle...  »
 Était-ce méchant pour la jeune femme? Surement, mais il s'en moquait. Tout comme elle semblait se moquer de ce qu'il pouvait bien ressentir. Elle avait dit qu'elle lui laisserait du temps, qu'elle voulait faire partie de sa vie mais et lui? S'il n'en avait pas envie?

 « Ah et d'après ce que j'ai compris, cet homme serait un sorcier. Elle a refusé de m'en dire plus, elle avait l'air d'en avoir vraiment peur. Je... je n'ai pas osé lui dire que j'en étais un aussi. » Ou plutôt Andrew ne lui avait pas laissé le temps de réfléchir à s'il devait le faire ou non. Il l'avait embarqué presque de force dans la petite voiture et ils étaient partis. Esmée avait raison sur ce point : le roux l'aimait beaucoup. Pour preuve, il avait essayé de le préserver de la réaction de sa belle-sœur face à ce qu'il était. 

 « Mais je le trouverais quand même. Je veux savoir qui il est. Je veux savoir qui je suis. » Ces derniers mots étaient plutôt pour lui, mais il les avait tout de même prononcés à haute voix.
 Il se redressa finalement et se mit dos au mut afin de se retrouver de nouveau face à son amie. Il lui demanda au passage si elle voulait boire ou manger quelque chose. Andrew avait préparé quelques cookies avec Jessica, peut-être que Emma n'avait pas encore tout engloutit...

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."

17 sept. 2018, 13:42
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
La question d'Esmée perturba Audric. Il tourna la tête, à la recherche de l'objet voulu. Esmée se sentit alors bête de lui avoir demandé ça à ce moment. Audric était en train de se confier et elle n'avait rien trouvé de mieux que de lui prendre un fichu élastique. Honteuse, elle s'apprêta à annuler sa demande.

- Laisse tom...

Mais Audric ne l'écouta pas et détacha ses cheveux. Il s'ébouriffa, Esmée rigola. Ce n'était pas la peine d'enlever son élastique. Elle pouvait très bien rester les cheveux détachés. Rieuse, elle essaya de se retenir. Elle leva les yeux en l'air pour se contenir et les baissa quand elle fut calme. Elle observa alors Audric. Qui était redevenu son Audric avec sa tignasse habituelle. Elle voulut, comme les autrefois, lui mettre ses mèches rebelles derrières ses oreilles, mais elle se retint. Son ami lui tendit alors son élastique en étant désolée de n'avoir que ça à lui offrir. Elle prit alors l'objet sans le remercier et l'observa au creux de ses mains. Il était simple, noir et fin. Esmée lui sourit, un peu trop d'ailleurs.

- Merci.

Ce n'était rien, mais elle avait maintenant un objet lui appartenant. Elle s'attacha alors les cheveux, en pensant à changer aussi sa garde-robe. Quand elle rentrerait chez elle, elle rangerait toutes les affaires offertes par sa mère dans un carton. Cette discussion lui avait fait comprendre qu'elle n'était plus obligée de rien. Oui maintenant, sa mère elle s'en moquait. Ce n'était pas réellement vrai, mais elle ne s'en rendit pas encore compte. Esmée tira ses cheveux après avoir fait sa couette et se sentit mieux. Elle n'aimait pas avoir des mèches gênantes sur son visage. Pendant ce temps son ami lui racontait ses problèmes et même si elle pensait à autre chose, elle n'en manqua pas une miette.

Elle apprit ainsi qui était la mère d'Audric, sa soi-disant tante. Elle l'avait laissé parce qu'elle avait peur de son amant, ou ancien si elle avait tenté de fuir... Les sourcils froncés, Esmée écouta la suite. Elle n'aimait pas beaucoup cette femme. Elle trouvait ça étrange qu'une personne abandonne son enfant par peur. Elle aurait pu comprendre si c'était pour défendre Audric mais, il semblait, avec les propos de son ami, que c'était plutôt pour se protéger elle. Esmée vit rouge et n'avait guère envie qu'il contacte une fois de plus cette dame. Elle n'était pas digne d'être sa mère, ça non.

- Je vois... Non je n'ai pas faim. Mais je pourrais avoir un verre d'eau s'il te plait?

Le problème dans cette histoire c'est son père. Audric voulait le connaître pour se connaître. Ainsi il était obligé de revoir l'autre femme. Esmée ne voulait pas employer le mot mère pour cette dernière... Elle ne voulait même pas la voir. Le regard plongé sur l'oreiller, elle chercha ses mots. Il y avait beaucoup d'informations. Le père d'Audric, un homme mystérieusement dangereux était peut-être un sorcier. Elle n'aimait pas l'idée qu'ils se retrouvent. Mais elle préféra ne pas lui en témoigner directement. Audric était parti dans la cuisine pour rapporter des choses à boire et à manger. Ainsi, elle s'allongea sur le lit. Elle n'avait pas prononcé un mot sur toutes ces choses, mais à l'arrivée de son ami, elle le devrait. Pourtant, elle n'avait guère envie... Elle ne pouvait pas aller dans son sens. Son ventre lui fit mal à l'idée qu'Audric lui en veuille. Mais, elle ne pouvait pas le laisser partir dans cette histoire sans lui donner son avis. Quand Audric fut arrivé, Esmée s'assit correctement, les jambes en dehors du lit et ses mains sur ses cuisses. Elle était prête. Les yeux rivés au sol, elle s'empressa de dire:

- Je ne comprends pas.

Esmée releva son regard. Son visage affichait une mine triste mais résolue.

- Je ne comprends pas pourquoi tu veuilles le voir. D'après ta mèr... Cette femme- elle mordit sa lèvre- il est dangereux. Et si on plus il est sorcier, tes parents ne pourront pas t'aider.

Son visage était bien crispé. Coléreuse, elle voulait qu'il se rende compte de son imprudence mais, elle savait. Elle le connaissait et il ne l'écoutera pas. Oui il ira voir son père et ça, ça l'énervait.

02 oct. 2018, 11:05
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
 Après lui avoir tendu l'élastique, Esmée lui fit un large sourire. Loin des pensées de son amie, le brun songea qu'elle devait être soulagée de pouvoir attacher ses cheveux. Alors qu'elle se coiffait il l'observa un instant. Quand elle était entrée il l'avait trouvée différente avec sa chevelure détachée, contrairement à son habitude, mais ce changement ne le dérangeait pas du tout. Ce qui l'embêtait seulement, c'était que ses propres cheveux venaient à présent lui masquer le visage. Il avait rapidement prit goût au fait de ne pas à avoir les repousser toutes les cinq minutes. 
 Il fallait vraiment qu'il emprunte plus de ces objets miraculeux à Emma.

 Délaissant enfin toute cette histoire de cheveux, Audric détourna le regard et se colla davantage contre le mur en reluquant le sol, les yeux perdus dans le vague. Sa meilleure amie semblait elle-même perdue dans ses pensées, jusqu'à ce qu'elle réponde à sa proposition de cookie. Le garçon acquiesça en souriant à sa demande et se leva. Il franchit la porte de sa chambre et se rendit dans la cuisine. Là il sortit de l’un des tiroirs un petit plateau aux différentes teintes orangées et y posa deux verres ainsi que l’assiette de cookies qui était sur la table, toujours pleine miraculeusement. Alors qu’il allait prendre la bouteille d’eau dans le frigidaire, ainsi qu’une de jus de pomme posée à côté, il entendit des pas se rapprocher de lui.

 « Alors? Vous parlez de quoi?» Demanda immédiatement Emma en français. « Je m'ennuie. C'est pas drôle de rester toute seule. »

 Le garçon ouvrit la bouche pour lui répondre qu’il ne lui dirait rien du tout, mais elle reprit aussitôt : « Eh mais! Ma belle coiffure? Pourquoi tu as tout défait ? »

 Avant qu'il ne puisse lui répondre Jessica s'interposa en s'excusant auprès du garçon. Elle était partie seulement cinq minutes répondre à son téléphone, et sa sœur en avait profité pour filer à l'anglaise d'après ses propres paroles. Le brun sourit mais ne répondit rien. De toute façon personne, pas même son aînée pouvait s'interposer entre Emma et ce qu'elle voulait. Et puis elle ne dérangeait pas vraiment. L’adolescente aux cheveux courts piqua un cookie et mordit dedans avec avidité avant de reprendre encore la parole. Comme elle parla la bouche pleine Audric n’était pas sûr de tout comprendre mais l’idée principale devait être que Andrew était partit pour un instant chercher quelque chose à l’épicerie du coin.
 Le garçon se renfrogna et haussa les épaules. Néanmoins les paroles d’Esmée résonnaient dans sa tête, et il s’en voulu un peu pour certaines choses qu’il avait pu dire à son père. Malgré tout il ne lui pardonnait pas de lui avoir mentit.

 « Et sinon, ça va? » demanda Jessica en pointant du menton la porte de la chambre du garçon. Sous-entendu : « Vous discutez bien? On peux discuter aussi? »
 Audric lâcha un bref « Tout va bien. » en haussant les épaules avant de prendre son plateau. Il fusilla du regard Emma en grommelant lorsqu'elle reprit deux cookies avant de s'enfuir dans le salon. Sa sœur la suivit de prêt et tout en regagnant sa chambre, le brun vit la plus âgée de ses cousines affalée sur le canapé, un livre à la main. Il poussa la porte de sa chambre avec son épaule, la repoussa du pied et la ferma en collant son dos contre. Esmée était allongée sur son lit et se rassit en l’apercevant.
 L'adolescent posa le plateau à côté d'elle sur le lit, et fit glisser les bouteilles au sol. Avant qu'il n'ait pu lui demander quelle boisson elle souhaitait, et sans lui adresser le moindre regard, elle reprit la conversation.

 Debout devant le lit, Audric la regarda surprit. Elle leva alors les yeux vers lui et alla jusqu'au bout de sa pensée. Sans faire attention, il serra les dents lorsqu'elle nomma Gabrielle comme étant sa mère, mais au final c'est ce qu'elle était non? C'était juste lui qui ne pouvait pas la nommer ainsi, mais il n'en voulait pas à son amie : il fallait bien appeler un chat un chat. 
 Il avait l'impression que quelque chose dérangeait Esmée, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Elle devait essayer de lui faire comprendre quelque chose, mais il n'arrivait pas à savoir quoi.

 « On ne sait pas s'il est vraiment dangereux, si ça se trouve elle a même tout inventé. » trancha-t-il finalement. « De toute façon même si c'est vrai, je veux quand même savoir qui il est, juste savoir. »
 Une part de lui voulait aussi rencontrer cet homme, mais le brun savait bien avant de pouvoir lui parler il faudrait déjà le trouver. Le nombre d'informations qu'il avait sur lui à cet instant était de zéro tout rond, et avec cela il n'allait pas aller bien loin. Il marmonna finalement : « Avant il faut que j'arrives à faire parler Gabrielle. C'est pas gagné... »
 Il s'assit au pied du lit, comme tout-à-l'heure et posa un cookie sur ses genoux. Il prit la bouteille de jus de pomme et en proposa à son amie en reprenant la parole. « De toute façon sorcier ou pas sorcier, Andrew ne laissera personne me faire du mal. »

Il avait dit ces mots naturellement, sans y penser. Surprit, il releva la tête et regarda le vide en rougissant. Certes son père lui avait mentit, mais comme l'avait si bien souligné Esmée au début de la conversation, il l'aimait beaucoup. Et il en était de même pour Jeanne bien qu'elle ne le montrait pas de la même manière.
 Gêné, Audric insista soudainement avec le jus de pomme, montrant de sa main libre la bouteille d'eau et laissant le choix à son amie. Puis il mordit sauvagement dans son cookie en regardant le mur à sa gauche, à l'opposé d'Esmée. Ne sachant pas trop quoi dire pour changer la conversation, il se décida à parler du programme du soir.

 « Tout-à-l'heure est-ce que... est-ce que tu voudras regarder un film ou faire un jeu de société avant de manger? Je crois que Jess voulait regarder un truc à la télé, et Emma elle voulait faire une partie de... je ne sais plus trop quoi mais ça avait l'air sympa. »
 Il tourna doucement la tête vers sa meilleure amie et, dégageant une mèche de cheveux sur l'arrière de sa nuque, lui adressa un petit sourire gratifiant. « Merci. » Il n'était pas très doué pour s'exprimer, mais s'il avait pu, il lui aurait dit combien cela lui avait fait du bien. Combien il l'a remerciait pour lui avoir ouvert les yeux sur Jeanne et Andrew. Le reste était encore beaucoup trop flou, c'était encore trop tôt pour mettre des mots dessus.
Dernière modification par Audric Hitward le 07 oct. 2018, 23:02, modifié 1 fois.

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."

07 oct. 2018, 12:50
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
Audric ne fit, comme elle le pensait, pas attention à ses avertissements. Pour lui, les propos de cette femme n'étaient pas sûrs et surtout il voulait "savoir". Sa réponse l'énervait et elle fronça les sourcils. Elle voulait l'engueuler et lui dire qu'il était bête. Il avait des chances de se fasse tuer mais lui restait niais, et c'était insupportable. Si elle n'avait pas agrippé ses mains à ses jambes, elle l'aurait secoué sans aucune hésitation.  Personne, ni même lui, n'avait le droit de le mettre en danger. Non, elle ne l'autoriserait pas! Pourtant, il avait pris cette stupide décision. Elle ravala difficilement toutes ses mauvaises paroles et expira un bon coup. Ne voulant pas qu'il la voie dans cet état, elle se leva pour prendre un verre d'eau. Esmée restait debout, dos à lui, pour se cacher au mieux. Audric lui continuait de parler et elle eut du mal à l'écouter à cause de cette colère qui montait en elle. Il lui proposa de se resservir, en lui montrant la bouteille d'eau. Esmée esquissa juste un sourire forcé et prit un nouveau verre. Après l'avoir fini, elle le posa. Elle se sentit mieux. Ne voulant pas le fâcher,  elle lui demanda, enfin exigea:

- Tu m'écriras avant et après de les avoir vus.

Elle parlait de ses véritables et minables parents. Sa voix était sèche, n'importe qui aurait pu sentir son irritation. Elle racla sa gorge et expira. Esmée n'était pas bien, d'habitude dans ce genre de situation elle tapait, elle criait, elle courrait, elle défoulait un bon coup. Mais devant Audric elle essayait de ne pas s'emporter. Elle ne voulait pas qu'il la voie comme ça. Elle rangea ses mains sous ses aisselles, en croisant ses bras, pour ne pas éclater. Audric ne semblait avoir rien remarqué et lui proposa de voir un film ou de jouer à un jeu de société. Elle respira et lui répondit d'un simple «oui». Puis il la remercia et là, elle flancha. Audric jouait décidément avec ses sentiments, montant et descendant comme les montagnes russes, elle craqua. Les joues rouges, elle lui sortit un «de rien» presque inaudible. Libérant l'une de ses mains, elle cacha son visage. Mais voulant voir ce dernier, elle ouvrit ses doigts et de son œil droit, elle le vit sourire. Mécaniquement, elle se mit à sourire comme une idiote.

Ils sortirent donc ensemble, de la chambre, pour jouer avec Emma au Monopoly. Esmée avait perdu la première, et s'était bien énervée. Elle se disputait avec la petite française et lui avait même sorti les peu de gros mots français qu'elle connaissait. Heureusement, Audric arriva à la calmer et lui demanda même de continuer la partie avec lui. Esmée eut honte et s'excusa rapidement envers Emma. Audric gagna et, cette victoire, qui fut aussi la sienne, la rendit joyeuse. Ils voulaient recommencer une partie et elle était décidée à la remporter mais, Andrew les appela pour manger.

Ils rangèrent alors le jeu et Jessica lui glissa quelques mots à son oreille:  «alors ça se passe comment avec mon cousin?» Esmée ne comprit pas ou, ne voulut pas comprendre ses paroles et préféra faire la sourde d'oreille. Mais, Jessica n'en resta pas là et continua: «il n'est pas très futé, tu vas avoir du mal». Elle lui fit un petit clin d’œil et partit dans la cuisine. Esmée ouvrit grand ses yeux, Jessica était au courant de son secret. Son cœur battait, elle voulait empêcher cette dernière d'aller à la cuisine et lui administrer le sortilège de Langue de Plomb. Automatiquement, elle chercha sa baguette dans sa poche. Mais elle n'avait ni de poche ni de baguette. Elle voulait l'arrêter, mais aucune voix ne sortit de sa bouche. Puis, que pouvait-elle lui dire? Qu'elle adorait Audric, qu'il était spécial, qu'il était à elle, et qu'elle voulait être à lui... NON! C'était décidément trop étrange... Personne ne pouvait ressentir ça pour un ami. Esmée était toujours plantée dans le salon, seule, pensant à Audric. Comment pouvait-elle nommer ce sentiment complexe envers ce dernier?  Perdue dans ses pensées, elle se fit interrompre par une Emma impatiente:

- Esmée? Tu viens? ¹



¹: Emma parle en français.
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Dernière modification par Esmée Peterson le 14 oct. 2018, 14:16, modifié 1 fois.

08 oct. 2018, 13:13
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
 Une nouvelle fois, Audric était loin des pensées de son amie. Ce n'était pas qu'il ne s'en préoccupait pas ou qu'il les ignorait volontairement, c'était juste que le garçon têtu était perdu dans ses pensées et qu'il était difficile -voir impossible- de le faire changer d'avis sur ce point, du moins pour l'instant. Peut-être que s'il s'était tourné, s'il avait fait face à Esmée, qu'il l'avait regardée -vraiment regardée- il aurait pu voir l'inquiétude qu'elle ressentait. Mais même cela, il ne l'aurait pas comprit. C'était quelque chose qui le rongeait doucement depuis une semaine : savoir qui il était, puisque que tout ce qu'on lui avait dit depuis sa naissance était faux. 
La réplique de sa meilleure amie l'interpella néanmoins légèrement. C'était clairement un ordre, et Audric le prit assez mal dans un premier temps. Mais au fond, c'était ce qu'il comptait faire. Enfin, pas forcément lui écrire avant, mais après oui pour sûr il l'aurait fait naturellement. Parce qu'à ce jour c'était la seule qui en savait autant que lui sur ce qu'il ressentait et sur ses intentions. Et il n'en serait pas autrement tant qu'il n'aurait pas réussit à communiquer avec Jonathan avec qui il voulait partager ces informations également. Parce qu'il n'y avait aucun secret entre eux-deux, et le garçon aux yeux vairons voulait que cela continue ainsi. 

 Avant de sortir de sa chambre, Esmée cacha son visage entre ses mains, ce qui fit rire Audric. La brunette avait cette étrange manie parfois, aussi il n'y prêta pas plus attention que d'habitude et se leva pour rejoindre ses cousines. Malgré les apparences, le reste de l'après-midi se déroula dans la bonne ambiance, du moins de l'avis du garçon. Il savait qu'Esmée n'était pas une très bonne perdante, ce qui était également le cas d'Emma qui trichait en douce. Lorsque la sorcière sortit tout un florilège de jurons en français, le brun éclata de rire sous le regard étonné d'Emma et celui presque indéchiffrable de Jessica. Habitué aux colères de son amie il préféra détourner son attention et lui proposa de terminer la partie avec lui. Sans se vanter il avait toujours eu de la chance face à ses cousines, malgré les tricheries récurrentes de la cadette. 
 Quand il gagna -et Esmée aussi par procuration- il se tourna vers son amie, ravit de la voir sourire ainsi. Au moins, la bagarre semblait avoir été évitée. Il songea un instant que ce n'était peut-être pas une bonne idée d'avoir mit ces deux-là -Esmée et Emma- ensemble dans la même chambre pour la nuit. Il se demanda un instant dans quel état il trouverait sa chambre le lendemain. Et comment en ressortirait les deux jeunes filles? 

 Il chassa cette idée d'un geste de la main. Alors qu'Emma demandait de relancer une partie, soutenue par Esmée, Andrew fit irruption dans la pièce pour leur demander de ranger : le repas était prêt. Automatiquement, Audric se glissa dans la cuisine pour mettre la table. Il repéra tout de même du coin de l’œil Jessica qui avait arrêté sa meilleure amie pour lui parler. Il était incapable d'entendre le moindre mot et étrangement il n'aimait pas cela. Qu'est-ce que Jess pouvait bien lui dire? Il prit cinq assiettes dans le placard et les déposa sur la table pendant qu'Emma mettait les couverts en chantonnant une vieille chanson française. Même pour les musiques elle ne faisait aucun effort en anglais... 
 Dès que l’aînée des adolescents entra dans la pièce, le garçon l'interpella. « De quoi vous parliez avec Esmée? » demanda-t-il avec un air qui se voulait désintéressé. Mais Jessica n'était pas dupe et lui sourit malicieusement. A cet instant il aurait été facile de la confondre avec sa sœur. 

 « Oh pas grand chose. Je lui ai juste dit que tu étais un idiot. » Audric se renfrogna et lui jeta un regard interrogateur, souhaitant en savoir plus.  « En plus elle doit te supporter tous les jours... La pauvre.» ajouta-t-elle en tirant la langue avant de reprendre son masque habituel de fille indifférente. Elle se tourna face à la porte pour reprendre Emma qui venait à nouveau de parler en français. Le seul adulte de la maisonnée soupira doucement en attendant que tout le monde prenne place. Andrew se plaça face aux deux sorciers, tandis qu'Emma se trouvait à sa droite, à côté d'Esmée et Jessica à sa gauche, prenant place au côté de son cousin qui l'ignora un moment. Comme la sorcière n'avait que de vagues connaissances en français et qu'Emma refusait toujours aussi obstinément de faire le moindre effort en anglais, la conversation se faisait tantôt dans une langue, tantôt dans l'autre ce qui donnait de drôles de mélanges parfois surtout du côté des garçons. Andrew comme Audric se perdaient parfois dans les mots lorsque la conversation changeait brusquement de langue.

 A la fin du repas, les deux sœurs traînèrent Esmée jusqu'à la salle de bain pour faire un "convoi brossage de dents" comme disait Emma. Audric aida son père à débarrasser et à faire la vaisselle. Naturellement, comme si de rien n'était, Andrew demanda à son fils comment s'était passée son après-midi. Le brun haussa les épaules en marmonnant vaguement qu'il n'avait pas grand chose à dire. Le roux vit malgré tout qu'il était heureux d'avoir son amie à la maison, et il ne douta pas un instant qu'il demanderait à inviter des amis à nouveau. Il pourrait ainsi mettre des visages sur certains noms qui revenaient souvent dans la bouche du garçon. 
 L'homme comprit également à quel point la venue d'Esmée avait fait du bien à son fils quand ce dernier cria, juste au moment où il poussait du coude un verre par inadvertance. Dans un réflexe incontrôlé, le brun hurla presque : « Attention papa! » tout en lâchant son torchon et en attrapant de justesse le malheureux verre, lui évitant une fin tragique. Le rouquin sourit en entendant son fils l'appeler "Papa" pour la première fois depuis leur retour de France. L'adolescent ne s'en rendit même pas compte et finit d'essuyer la vaisselle. Il commença à vouloir la ranger lorsque Andrew le congédia, lui disant qu'il allait le faire, permettant ainsi au plus jeune d'aller à son tour se préparer pour dormir. 

 Ce dernier n'avait pas fait trois pas dans le salon qu'il se fit harponner par Emma qui le força à s’asseoir sur le canapé, entre elle et Esmée. Jessica était agenouillée par terre et attendit que le garçon soit installé pour lancer le film que les deux frangines avaient choisit. *Adieu liberté d'expression.* songea Audric goguenard. Il se tourna vers son amie pour voir si elle appréciait le film, ou si elle était à deux doigts de s'enfuir dans la chambre pour échapper à tout cela. Andrew rejoignit le petit groupe quelques minutes plus tard et, après avoir adressé un bref sourire au groupe d'adolescents, se recroquevilla sur le fauteuil. 
 Quand le film se termina, le père de famille se tourna vers les autres : « Aller la jeunesse... au lit! » accompagnant ses paroles d'un mouvement circulaire du bras, les invitants chacun à rejoindre leur chambre attitrée. Seule Jessica resta dans la pièce, puisqu'elle dormait sur le canapé. Audric pour sa part accompagna les deux autres jusqu'à sa chambre. Il était un peu inquiet à l'idée que sa meilleure amie et sa cousine se tapent dessus, connaissant le caractère de chacune.
 « Il y a un dictionnaire Anglais/Français dans le tiroir de mon bureau si besoin. » fit-il en désignant le meuble du doigt depuis le seuil de sa chambre. Il faillit ajouter qu'il n'était pas mit à disposition pour qu'elles se battent avec, mais Emma le repoussa dans le couloir. « Mais oui mais oui. Aller bonne nuit! » Puis elle lui claqua la porte au nez. Le brun baissa la tête, souhaita bonne nuit à son amie à travers la porte, compta jusqu'à dix et entendit la voix de sa cousine s'élever dans la pièce, demandant à Esmée la permission de laisser la porte entre-ouverte. Malgré ses quatorze années, la française avait toujours peur de restée enfermée dans une pièce, supportant difficilement les endroits clos. Il n'attendit pas pour autant la réponse et partit s'enfermer dans la bureau de sa mère. Il n'avait pas vraiment envie d'être au lendemain, le week-end était décidément trop court à son goût. Il s'endormit sur cette idée, restant tout de même attentif au moindre bruit dans l'appartement.

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16 déc. 2018, 15:53
 Rpg++  Mes larmes à ton oreille  Pv 
La voix de la petite française fit sursauter Esmée. Emma rigola. Mais Esmée ne put faire de même, car, même si elle ne paniquait plus, la question sur ses sentiments envers son ami l'inquiétait de plus belle. Cependant Emma s'en fichait de son désarroi, oui, elle voulait juste manger. Et l'invitée d'Audric retardait le diner en restant plantée au salon. Ne pouvant plus se retenir, elle s'empressa de lui prendre la main pour tirer cette dernière vers la cuisine. Les jambes d'Esmée étaient lourdes, aussi mastoc que des pierres. Cette tâche fut laborieuse pour la cadette. La malheureuse dût bien se pencher tout en secouant Esmée pour arriver à ses fins. Quand elles entrèrent dans la pièce, Emma cria: «Enfin!»¹, en n'oubliant pas de jeter un regard mécontent à la retardataire.

Esmée, elle, fixait Audric. Et aussi étrange que ça puisse être, elle sut à ce moment. Elle l'aimait.  À cette pensée, le syndrome d'Audric s’enclencha. Ses mains devinrent moites et ses joues, rouges. Un rouge à faire pâlir ses autres rouges! Mais habituée à cette réaction, elle sut se cacher rapidement grâce à ses mains protectrices.

- Esmée?

Andrew l’interrompit. Esmée enleva donc sa protection. Heureusement pour elle, ses joues étaient seulement rosies à ce moment. Elle observa, en essayant de se calmer, le père d'Audric qui semblait inquiet. Esmée lui fit un sourire gêné en allant s'assoir calmement.

- T'es vraiment trop bizarre toi!¹ s’esclaffa Emma en prenant sa fourchette.

Esmée comprit, même sans comprendre le français qu'elle se moquait d'elle. Mais ce n'était pas grave. Non, ce qui fut le plus alarmant c'est qu'elle était amoureuse de son ami! Et pas n'importe lequel! Son meilleur ami... Quand le père d'Audric s'assit, Esmée prit, à son tour, ses couverts et piqua dans l'assiette en remerciant Andrew pour le repas. Une discussion tantôt française anglaise s'installa à table mais Esmée ne fit guère attention. Elle faisait juste en sorte d'éviter de trop longs regards avec Audric.

Après avoir fini de manger, Esmée partit avec les deux soeurs se brosser les dents. Encore une fois, elle était plongée dans sa bulle. Mais Jessica piqua sa bulle: «Tu veux en parler?» . Encore une fois, elle savait. Pouvait-on lire facilement en elle, et si oui, Audric connaissait-il ses sentiments? Faisait-il exprès de ne rien voir? Pourquoi ferait-il ça? Pour se moquer d'elle?

- Esmée! Calme toi!

Esmée pleurait, pas de tristesse, mais une fois encore, elle craquait. Inquiète, Jessica passa une main sur son dos. Esmée essuya ses larmes nerveusement. Elle en avait marre de toujours réagir comme ça.

- Tu sais, tu n'as pas à t'en faire pour mon cousin. Elle souriait.

Une télépathe! Difficilement, Esmée lui retourna son sourire en ajoutant un simple: «oui». Emma ne comprenait rien et ne sut rajouter autre chose au propos de sa sœur.

La fin de la soirée fut presque abominable pour Esmée. Elle dut regarder un film à côté d'Audric à cause d'Emma. N'ayant pas suivi le film, Esmée fut soulagée d'entendre le «au lit» d'Andrew . Ne se faisant pas prier, Esmée partit, en faisant un bref salut de main à Audric, se coucher. Emma fut bien sage, elle devait sans doute comprendre qu'Esmée n'était pas bien. Ou bien même, elle pouvait être au courant de l'histoire, ce n'était pas difficile à comprendre aussi. Esmée ne put dormir. Elle ressemblait à un zombi, depuis cette fameuse révélation. D'apprendre ça, maintenant, lui fit le même effet qu'un gros coup de marteau. Mais bon, le jour venait de se lever et elle ne pouvait pas se cacher infiniment sous les couettes. Elle sortit donc du lit après avoir entendu Emma parlait du petit déjeuner. Esmée tenta vainement d'agir normalement. Elle arriva même à échanger quelques mots avec Audric! Cependant, elle fut bien contente de voir sa famille arriver en avance. Il avait sonné à onze heures pile. Quand la porte s'ouvrit, Esmée fut soulagée de voir son père et son frère. 

Les deux pères discutèrent chaleureusement ensemble et Andrew proposa un café à Henry. Ce dernier accepta en laissant Kenzo à Esmée. Kenzo se jeta sur la main de sa grande soeur en ignorant les autres personnes. Impatient il lui demanda:

- On part bientôt? 
- Oui. Elle sourirait en voyant son petit frère tout boudeur. Elle allait devoir se faire pardonner. 

Assise sur l'un des canapés, ils regardèrent, Audric, les cousines, Kenzo et Esmée, les dessins animés. Personne ne parlait. Esmée avait sans doute dû déclencher un gros mutisme avec son comportement. Henry sortit, en rigolant avec Andrew, de la cuisine et appela ses deux enfants.

Esmée se leva donc en entraînant Kenzo. Devant la porte d'entrée, elle remercia Andrew . Puis elle dit au revoir aux deux françaises. Jessica lui donna son numéro de téléphone discrètement accompagné d'un petit clin d’œil. Esmée était soulagée. Elle l'appréciait vraiment et avait réellement envie de lui parler de ses problèmes. Mais un autre jour, c'était encore trop tôt. Puis elle vit Audric, et automatiquement elle baissa le regard. Elle leva juste la main pour le saluer, en lui disant juste: «écris-moi». Elle ferma la porte d'entrée rapidement. Henry l'observa attentivement, il voulait lui demander ce qu'elle avait mais il sut que ce n'était pas le moment. Ainsi ils partirent silencieusement. Dans la voiture, seul Kenzo parlait, Esmée souriait juste à son frère et, son père se contentait de les regarder songeur.

¹: Emma parle en français.
Les actions d'Audric sont approuvées.