Ce rp se passe à Kew Garden, à l'ouest de Londres, en compagnie de William Chattox.



En ce début de juillet, beau et chaud, Olympe mourrait d'envie, de sortir, voir les plantes et les arbres, courir dans la forêt, se dépenser. Malheureusement, lorsque l'on habite en centre-ville, et que cette ville se trouve être la capital, aller se reconnecter avec la nature devient tout de suite plus compliqué. Pendant les grandes vacances, la jeune Aiglonne arrivait parfois à négocier avec son père pour qu'il l'emmène avec lui jusqu'à sa serre, mais cette année cela, c'était avéré impossible. C'est en se morfondant sur son triste sort, que la fillette apprit que finalement, ces problèmes avaient peut-être des solutions. Son père, botaniste réputé, se rendait souvent à la rencontre de ses collègues moldus, pour échanger et parfois découvrir de nouveaux spécimens.

Main dans la main, les deux Watson se rendirent aux serres de Kew Garden, dans l'ouest de Londres. Le parc était superbe, quoi qu'un peu trop bien taillé à leur goût. L'herbe verdoyante luisait sous un soleil d'été, et cette même lumière rendait l'éclat des couleurs des fleurs encore plus éclatant. Un doux parfum sucré se dégageait de chacune d'elles et embaumait l'atmosphère. Le père et la fille avançaient lentement sur le chemin tout en savourant le paysage. Bientôt, il arrivèrent à l'entrée d'un immense bâtiment en verre, qui se fondait parfaitement dans le décor. M. Watson embrassa sa fille, lui fit promettre de rester sage et s'en alla.

La petite blonde vénitienne partit en exploration dans la serre. Elle préférait dix fois l’intérieur à l’extérieur. Les plantes aquatiques s'épanouissaient dans toute leur splendeur, aucunement restreintes par un filet ou taillées au millimètre près. Elle resta un moment à observer les nénuphars géants. Des serres, elle en avait visité, mais c'était la première moldu. *Dis donc, pensa-t-elle. C'est calme quand même, ça manque d'une ou deux tentacula vénéneuse, ou crassulacée pudique.*

William était tout excité. Du haut de ses onze ans, il ne tenait pas en place, cherchant à tout prix à regarder partout à la fois. Ses yeux pâles étaient perdus dans un monde coloré tandis que, émerveillé, il observait les plantes et les fleurs qui se dévoilaient.
A ses côtés, sa tante Alice pinçait le nez, lançant des regards de profond dégoût aux individus qu'ils croisaient. Lorsqu'un énième couple de parents passa, tenant entre eux une petite fille, la femme ne put retenir un claquement sec de langue, ni un reniflement dédaigneux.

-Déjà que les Moldus sont insignifiants, ils pourraient au moins faire l'effort de bien s'habiller!

A ses mots, William se tourna vers celle qui l'accompagnait, puis jeta un coup d'oeil aux trois personnes qu'ils venaient de dépasser. A son tour, il ne put réprimer un frisson d'effroi.

-Je...J'ignorais qu'on pouvait manquer d'élégance à ce point, ma tante.

-Et bien, retiens-le bien. Et que jamais je ne te vois trainer avec ce genre d'individu, sinon tu gouteras à mes sortilèges. Sommes-nous bientôt arriver ?

A cette remarque, le jeune Chattox se redressa et hocha rapidement la tête, manquant pratiquement à tous ses devoirs d'aristocratie. Mais la jeune femme se contenta de lui sourire doucement. L'événement était suffisamment important pour son neveu, sinon jamais il ne l'aurait trainé du côté moldu de Londres.
S'il y avait bien quelqu'un dans cette famille qui pourrait leur faire renier la pureté du Sang, il s'agissait bien de son Billy.
Ce dernier lui répondit enfin, pointant de son petit doigt maigre un grand bâtiment tout en verre.

-Oui ma tante ! Il est juste là ! Le Kew Garden ! C'est là que Maman a travaillé...

Surprise, Alice s'arrêta et haussa un de ses impeccables sourcils noirs avant de serrer ses lèvres pleines, rehaussées par une pointe de rouge à lèvre pâle. Ce simple geste calma définitivement William, qui pâlit en se rendant compte de ce qu'il avait dit.
Jamais encore, il n'avait avoué que sa mère, sorcière de son état, avait fréquenté des Moldus, et les considérait beaucoup. En découvrant ses informations dans un petit carnet en cuir, héritage de Rose Isley, sa défunte maman, il n'arrivait pas à y croire au début. Toute son éducation, disposée par sa grand-mère paternelle, tournait autour de l'infériorité des insectes sans magie. Alors lire que son idéale mère appréciait la compagnie de sans-pouvoirs, que sa maternelle était ce que sa mère appelait une Traitre-au-Sang, l'avait secoué. Aussi avait-il survolé cette partie, ne se concentrant que sur les recherches, et les nombreuses notes qu'il pouvait trouver. Et l'une d'elle mentionnait à plusieurs reprises le Kew Garden.
Voilà la raison de la présence de deux sorciers résolumment anti-moldus en plein coeur de leur territorie: William voulait tout simplement trouver des traces de sa mère prouvant qu'elle n'avait côtoyé les inférieurs que pour ses recherches.
Mais aussi pour retrouer des mots de sa mère...Et ainsi se rapprocher d'elle d'une certaine manière.
Mais jamais il n'avait osé imaginer avoué à haute voix ce qu'il venait de dire. De crainte, il lâcha la main de sa tante, et la supplia du regard de ne pas partir. De continuer à avancer et de ne rien dire à leur grand-mère.
Devant ce regard, Alice Chattox ne put rien faire, et se contenta de soupirer avant de se diriger vers l'entrée du grand jardin.

-Tu as de la chance que j'ai cet argent moldu sur moi. Je ne dirais rien si toi tu ne dis rien.

Lui faisant un clin d'oeil, la femme lui reprit la main et ensemble ils pénétrèrent dans l'établissement botanique.
...
Un quart d'heure après, William avait perdu sa tante alors qu'il déambulait entre les différentes allées du jardin. Il était bien trop impressionné pour s'alarmer de l'absence d'Alice, et prenait le temps de lire chaque panneau informatif, chaque petit mot qui pouvait mentionner le passage de Rose Isley ici.
Il tourna dans un nouvel espace, celui dédié aux plantes aquatiques. Autour de lui fleurissait des exotismes si particuliers qu'il ne savait où regarder en premier. Mais quand il vit les nénuphars géants, il accourut jusqu'à eux, reconnaissant un des nombreux dessins de sa mère.
Oubliant toute dignité, il glissa sur le sol mouillé et ne put s'empêcher de tomber qu'en s'agrippant à une jeune fille, elle aussi observant les grandes plantes plates, d'un vert soutenu.