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10 août 2019, 14:55
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Suite du solo « Crever l’abcès »

PNJ : Flora Fleurdelys
[PV : Edward Penwyn]



Samedi 11 juin 2044 - 23h45

-Une rue de Londres-

L’unique réverbère qui éclairait la rue diffusait une lumière blafarde sur le trottoir détrempé par une pluie diluvienne. Les bouches d’égout débordaient de détritus flottants charriés par l’eau.
À l’abri sous l’avant-toit d’une vieille mercerie fermée à cette heure tardive, Flora Fleurdelys, emmitouflée dans un imperméable sombre,  une capuche couvrant à demi son visage, restait immobile, tenant à la main la théière de porcelaine utilisée comme portoloin pour se rendre ici même à cette heure précise. « Portus » avait parfaitement fonctionné.
Il allait passer par là, ses visions ne l’avaient jamais trahie. La sorcière maîtrisait autant l’art de la divination que celui de la légilimancie. Elle avait vu l’homme dans sa boule de cristal, rasant les murs comme une ombre, se courbant pour avancer sous ce déluge. C’était lui, aucun doute. Elle avait mis plusieurs jours à repérer sa position exacte. Il aurait pu se trouver ici à Londres, comme n’importe ou ailleurs dans le Monde. Mais la chance semblait être du côté de l’Écossaise, ainsi que son instinct qui lui avait grandement facilité la tâche.

Comment allait-il réagir en la voyant ? La reconnaîtrait-il au moins ? Près de douze années s’étaient écoulées depuis leur dernière rencontre, ce jour où elle lui annonçait qu’elle retournait avec Angel, l’amour de sa vie, et qu’il devait l’oublier à tout jamais.
Elle l’avait rencontré à Londres, durant ses vacances de Pâcques en septième année. Angel avant rejoint sa famille en Écosse, et bercé par les conseils de son père, avait décidé de rompre avec elle. Flora marchait le long des berges du Regent's Canal. Ce garçon l’avait trouvée en pleurs, ses larmes se mêlant à celles du fleuve. Il l’avait fait rire, lui avait redonné gout à la vie. Il venait de quitter Poudlard et étudiait à la faculté. Il avait tout de suite repéré qu’elle était une sorcière. Et puis tout s’était naturellement enchaîné...

Elle pensa soudainement à Angel... Il avait tout fait pour la dissuader de rejoindre l’Angleterre. Qu’avait-elle à vouloir participer à une fronde contre Ursula ? En quoi se sentait-elle concernée par tous ces événements au Ministère de la magie ?
Soit, leur fils Gabryel étudiait à Poudlard, comme eux plusieurs années auparavant. Mais il était en sécurité au Château. Qu’allait-elle se mêler de ses histoires politiques ?
Bien sûr qu’elle se sentait impliquée par tous ces bouleversements, elle était née de parents moldus et n’allait pas rester les bras croisés sans mener une bataille face à cette injustice.
L’homme qu’elle attendait était lui aussi né moldu. Elle savait que lui non plus ne resterait pas inactif  aux événements. Elle se doutait qu’elle le trouverait au cœur de l’action...

Il n’allait plus tarder. Les questions se bousculaient dans l’esprit de la pétillante rousse.
L’avait-elle aimé, lui avait demandé Angel... Ce jeune sorcier à peine plus âgé qu’elle l’avait réconfortée alors qu’elle en avait eu besoin, il s’était montré attentionné et attentif. Elle avait grâce à lui réussi à ne pas sombrer quand Angel s’en était allé.
L’avait-il aimée ?
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 17 sept. 2019, 13:29, modifié 3 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

10 août 2019, 19:35
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
À l'instar de la vie d'Edward depuis plusieurs semaines, la ville de Londres était en ce jour méconnaissable. Une pluie diluvienne s'était abattue toute la journée sur la cité, transformant les austères caniveaux rangés en rivières turbulentes, les rougeoyantes bouches d'incendie en austères bittes d'amarrage et les banales voitures garées le long des rues en insolite sous-marins. Depuis qu'il avait emménagé dans la capitale britannique il y a huit ans de cela, jamais Edward n'avait vu un pareil spectacle. Si ses habitudes n'avaient pas été aussi abruptement bousculées un mois plus tôt, le sorcier à la barbe aurait probablement passé la journée à l'abri de la pluie et en bonne compagnie dans son appartement, mais il avait de nouvelles responsabilités auxquelles il ne pouvait pas déroger et bien trop peu de temps en sa possession pour tout accomplir. On comptait dès à présent sur lui.

Dès l'aurore, l'ancien Poufsouffle était sur ses deux pieds – ce qui contraste particulièrement avec ses anciennes habitudes de lève-tard –, prêt à arpenter les ruelles londonienne pour se rendre à son premier rendez-vous de la journée. On pourrait aisément penser que le réveil avait été difficile pour lui, mais des semaines d'insomnies et de réveils en sueurs avaient cassé son ancienne routine : il n'était dès lors plus question de traîner sous les couvertures, mais d'agir.

Comme George Weasley lui l'avait clairement signifié, son organisation fraîchement créée n'était pas prête pour ce qui allait arriver ; ils étaient tous bien trop naïfs et idéaux. Il n'était cependant pas question de s'en vouloir, car c'était ces idéaux qui avaient rassemblés sous une seule et même bannière des sorciers venant de milieux si différents, peu habitués à se croiser, mais prêts à lutter côte à côte. Après avoir fait une mise au point sur les protocoles à instaurer au sein de l'organisation avec ses plus proches membres durant l'après-midi, Edward était ressorti à l'extérieur affronter les torrents d'eau pour se rendre à un dîner dans le centre avec un potentiel donateur. Certains sorciers étaient bien trop âgés pour lutter activement, mais voulaient tout de même participer à l'effort de guerre.

Une fois que le dîner fut fini et après qu'il ait usé de tous ses charmes pour convaincre son auditeur de participer au financement de son organisation – en faisant toutefois attention de ne lui divulguer aucune information sensible, préférant jouer sur une corde beaucoup plus sentimentale –, il affronta une dernière fois la pluie diluvienne qui n'avait cessé de s'abattre sur Londres toute la journée. Le sorcier ne voyait pas grand chose en courant dans les rues, l'eau frappant son visage comme un fouet. C'est en tournant à l'angle d'une rue, qu'il rentra dans le flanc d'une femme, et s'empressa de s'excuser.

- Oh, excusez-moi, difficile de voir quoi que ce soit ici, dit-il en criant pour se faire entendre.

Ne s'attendant à aucune réaction de la personne et n'ayant même pas pris la peine de la regarder dans les yeux, il continua son chemin.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

11 août 2019, 14:11
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
« Alors charmeur, on ne regarde pas où l’on marche ? »

Les mots étaient empreints d’un ton farceur.
« Charmeur », c’est ainsi qu’elle l’avait accusé avec humour de lui avoir lancé un charme lors de leur première rencontre. Elle espérait que ce petit mot titillerait un peu sa mémoire.

Charmant, il l’avait été lorsqu’il s’était approché d’elle au Regent's Canal, comme sur un malentendu, alors qu’il lui avait avoué plus tard l’avoir observée un bon moment avant de l’accoster. Les larmes aux yeux, elle regardait le fleuve, s’écoulant sans se soucier des vicissitudes des Londoniens. Assise sur le rebord d’une péniche, le doux soleil d’avril réchauffait un peu son cœur triste. Elle avait retiré ses chaussures pour faire glisser ses doigts de pieds sur l’eau.

- « Un si joli visage mérite bien plus un sourire que des larmes ! »

Elle ne l’avait pas vu venir. Grand, brun aux yeux sombres, son regard timide l’avait troublée. Il se dégageait de lui une maladroite décontraction. Flora n’était pas le genre de filles à se montrer dédaigneuse ou hautaine. Elle essuya ses joues d’un revers de la main et renifla avant de répondre avec un sourire désabusé :

- « Je vous préviens, je suis de très mauvaise compagnie aujourd’hui... »

Il n’avait pas répondu, s’était simplement installé près d’elle sans mot dire. Une bonne demi-heure s’était écoulée dans le silence. Elle ne s’expliquait pas pourquoi, mais la présence de ce garçon discret la réconfortait, l’apaisait un peu. Au bout d’un moment, elle se leva et remit ses chaussures.
 «  Si nous buvions un café ? », proposa-t-elle.

Durant une semaine, ils ne s’étaient plus quittés. Il venait la chercher chez sa tante chaque matin, ils se baladaient dans les rues en parlant de tout. Ils avaient Poudlard en commun, ce qui ne les surprit guère. Les sorciers se reconnaissent souvent instantanément.
Il s’appelait Edward Penwyn, il était gallois et comme elle, issu d’une famille moldue. Lui avait quitté le Château depuis plus d’un an à l’issue de sa septième année. Il était maintenant en magifac, et se destinait aux sciences politiques. Elle admirait sa détermination.
Elle se confia sur sa relation avec Angel, les parents Fleurdelys qui le poussaient à la quitter pour une Sang-Pur, et leurs projets avortés. Il l’écoutait aussi lui parler de ses dons de télépathie, et son intérêt pour la légilimancie, la divination et l’herbologie.
Parfois, l’esprit de la dynamique rousse vagabondait en rêveries. Gabryel avait hérité d’elle cette faculté à s’échapper du moment présent. Lorsqu’elle revenait à elle, elle le surprenait à l’observer le sourire aux lèvres, ce qui la faisait rougir.
Et puis, il y avait ses mains sur sa longue chevelure qu’il aimait caresser des heures durant, ses épaules puissantes auxquelles elle s’accrochait... Tout cela était si loin maintenant.

~

La pluie londonienne ruisselait sur son imperméable tandis que sa dernière phrase avait semblé faire ralentir le pas d’Edward.
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 26 août 2019, 18:29, modifié 4 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

15 août 2019, 13:59
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Alors qu'il était en train de s'éloigner à pas précipités sous une pluie torrentielle, ces quelques mots jetèrent un froid dans le dos d'Edward et il s'arrêta net dans son élan. Restant plusieurs secondes, dos tournée à la personne qu'il avait percuté, l'eau ruisselant abondamment le long de son visage et de ses habits, le barbu se demandait si cette phrase n'était pas que le produit de son esprit manquant cruellement de sommeil depuis plusieurs semaines. Un mot en particulier avait retenu son attention, mot remontant à plus d'une dizaine d'années en arrière dans son passé, mot qu'il pensait ne plus jamais réentendre en l'état actuel.

L'ancien Poufsouffle se retourna au ralenti vers la personne qui avait prononcé ces mots, comme si il s'attendait à ce qu'elle disparaisse en un instant si il lui faisait face bien trop rapidement. Elle était là, à quelques mètres de lui, protégée par un imperméable à capuche qui lui cachait une bonne partie du visage et les cheveux s'agitant sous la brise. Malgré les nombreuses années qui s'étaient écoulées depuis leur dernière rencontre, Edward l'aurait reconnu entre milles. Flora Chambon se tenait à quelques mètres de lui. Elle se présentait comme un lointain fantôme de son passé qui refaisait surface à un moment où sa vie était tant bouleversée. S'approchant à petites enjambées et ignorant complètement la pluie, il lui dit :

- Flora Chambon, c'est bien toi ? Mais que fais-tu sous cette pluie à une telle heure ?

Le sorcier mit sa main au-dessus de son front pour se protéger de la pluie qui continuait de s'abattre sur son visage et mieux voir la femme qui se tenait devant lui. Maintenant qu'il n'était plus qu'à quelques dizaines de centimètres d'elle, il pouvait l'observer plus en détails. Il se rappelait la semaine qu'ils avaient tous les deux passés ensemble, peu de temps après sa sortie de Poudlard, lorsqu'il finissait sa deuxième année à la Faculté de Magie au Pays de Galles et qu'il avait décidé de passer ses vacances de Pâques à Londres pour revoir d'anciens amis de Poudlard. Leur séparation s'était faite dans la plus grande des diplomaties, mais Edward n'avait plus jamais entendu parler de la femme depuis, hormis qu'elle s'était marié à un autre homme quelques temps après.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

17 août 2019, 15:54
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
La petite phrase avait eu son effet.
Flora releva les yeux vers le visage d’Edward qui semblait un peu abasourdi comme face à un mirage en plein milieu du désert.
Elle l’observa un instant. En dehors d’une barbe virile qu’elle ne lui connaissait pas, il avait le même regard attendrissant. Il semblait un peu fatigué et son visage était creusé. Il devait vivre des heures bien sombres comme nombre de sorciers moldus dont elle faisait partie. Elle aurait aimé lui toucher la main pour ressentir son état d’esprit mais elle savait d’instinct que l’homme face à elle n’était pas en grande forme, ce qui l’attrista quelque peu.
Le temps semblait un instant avoir fait escale dans ce coin de rue, alors que la pluie redoublait d’intensité. Flora finit par détourner son regard, un peu troublée malgré elle.

- « Je me promène (petit rire attendri puis silence) Tu es occupé là ? On pourrait peut-être discuter au sec ?

Elle sortit sa baguette de sa poche, se retourna et visa la serrure de l’entrée de la vieille mercerie abandonnée, juste derrière elle.

- « Alohomora... »

La porte grinça un peu en s’ouvrant. Flora rangea sa baguette et regarda à nouveau Edward.

- « Pas de piège, rassures toi... »

Elle se glissa à l’intérieur de la boutique. Un vieux comptoir recouvert de pièces de tissus et de boutons abandonnés trônait en son centre. D’anciens rideaux de démonstration pendaient encore contre les murs. Une lumière tamisée éclairait la moitié de la pièce, absorbée par une petite lucarne au plafond. De vieux registres traînaient au sol, jonché d’autres tissus et de pièces d’une vielle machine à coudre moldue éventrée, laissée dans un coin. Ce n’était pas le Hilton mais elle était au sec. Elle se retourna et vit qu’Edward était resté sur le trottoir, planté devant la porte.

- « Viens Charmeur (dit en français) je ne suis pas un fantôme... »

Elle lui fit un clin d’oeil et baissa sa capuche. Elle rejeta en arrière ses longs cheveux roux ondulés humides. Quelques gouttes s’égarèrent sur le nez du sorcier. Elle s’en excusa en riant.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

18 août 2019, 21:03
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Elle disait qu'elle ne faisait que se promener. Quelle drôle de coïncidence. Edward n'y croyait pas une seule seconde, et la stupéfaction de la découvrir ici alors qu'il ne s'y attendait pas laissa place à la méfiance. Après tout ce qu'il avait vécu dernièrement, il préférait rester sur ses gardes afin de ne pas tomber dans un piège de l'ennemi. Jamais Flora ne se serait trouvé sur son chemin par hasard, cela ne se passait que dans les films moldus que le sorcier avait l'habitude de regarder lors de rendez-vous galants.

- Non, j'étais justement en train de rester là sous la pluie sans savoir quoi faire, lui répondit Edward la voix plein de dédain.

Ce genre de remarque ne lui correspondait pas, mais pourtant, la fatigue avait pris le dessus, et cette rencontre forcée ne l'avait pas mis de bonne humeur. Que pouvait-elle lui vouloir après autant de temps ? Était-elle au courant pour le Réveil ? Ursula elle-même l'envoyait-elle ? Non, ce n'était pas possible. Une Née-Moldue ne ferait jamais ça. Quoi que, Edward ne la connaissait pas suffisamment pour en être sûr. S'apprêtant à transplaner au moindre signe de danger, l'homme à la barbe suivit Flora à l'intérieur d'une vieille mercerie. Il n'appréciait pas le jeu qu'elle faisait avec lui, comme si elle pouvait l'avoir pour elle toute seule et que ses occupations à lui étaient secondaires. Une fois rentré à l'intérieur, il ferma la porte derrière lui, croisa les bras et regarda la femme d'un air sévère.

- Je n'ai pas de temps à perdre avec des jeux, lui répondit Edward dans un bon français, de quoi voulais-tu parler ?

L'homme s'adossa contre un mur et attendit en silence que Flora veuille bien arrêter son cinéma et décide de lui avouer la raison de sa visite.

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20 août 2019, 01:16
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Le ton d’Edward n’était ni amical, ni ironique. L’usage du français appuyait fortement son agacement.
Flora regretta soudainement son attitude. Elle qui voulait amener à cette rencontre un peu de légèreté prit conscience que le sorcier face à elle souffrait plus qu’elle ne l’avait imaginé de la situation politique. Elle s’en voulut d’avoir provoqué cette rencontre, d’avoir espéré retrouver l’homme qu’elle avait quitté douze années auparavant.
Elle était restée dans son souvenir, l’insouciance de cette semaine passée ensemble ne l’avait jamais quittée. Les choses avaient changé. Ils n’avaient plus dix-huit ans, et il n’était plus le prévenant jeune homme qui avait séché ses larmes. Elle n’avait pas oublié mais aujourd’hui, tout avait changé.
Elle vivait confortablement dans une bulle avec Angel au Château de Dunfermline, bien loin des turpitudes de la magie et de son monde. Comment avait-elle pu penser arriver comme une fleur, dans un contexte aussi dramatique, et espérer qu’il l’accueillerait ravi et enjoué ?

Elle rougit et baissa les yeux. Il la regardait, et elle avait presque honte maintenant.

- « Je te prie de m’excuser... Vraiment, je ne voulais pas paraître légère ou me moquer de toi. »

Elle se rendit compte qu’elle tenait toujours à la main la théière en porcelaine. Elle devait avoir l’air étrange avec cet objet entre les doigts, une nuit de pluie, douze années plus tard.

- « Tu dois me prendre pour une folle... (le regarde) Je suis quand même bien contente de te revoir. (silence) Par quoi commencer... J’ai bien conscience que tu dois être surpris de ma présence et que tu te demandes ce que je fiche ici. Je m’excuse aussi pour ça, tu as raison bien-sûr, j’ai provoqué cette rencontre, ce n’est pas le fruit du hasard. Je t’ai cherché longtemps... »

Elle marqua une pause en frissonnant un peu du froid. La sorcière était maintenant décontenancée. Elle tenta de ne plus penser aux mille souvenirs qui lui revenaient en mémoire.

- « Voilà... Je ne veux pas rester passive face aux évènements. Comment ne pas s’inquiéter ? (l’air grave) Je suis née moldue, tu le sais. C’était plus fort que moi, j’ai tout plaqué pour venir apporter mon aide à qui en veut... Et je ne savais pas par où commencer. Et puis j’ai pensé à toi... »

Elle posa sa théière sur le comptoir.

- « J’ai un fils. (silence) Il étudie à Poudlard. Je ne peux pas rester sans rien faire. Tu es né moldu aussi. Je ne connais que toi ici, je me suis dit... peut-être... que tu saurais m’aiguiller ? »

Elle se gratta le bout du nez, comme le faisait Gabryel lorsqu’il se sentait ridicule. Edward ne savait rien d’elle finalement. Elle sourit, l’air un peu désabusée.

- « J’ai l’air conne là, non... »

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

22 août 2019, 22:42
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Douze ans. Douze ans qu'il n'avait pas recroisé Flora, et voilà qu'elle se présentait à lui, avec la même insouciance qu'à l'époque en s'imaginant que rien n'avait changé et qu'elle pouvait se comporter avec lui comme avant, comme si rien ne s'était passé, comme si elle ne l'avait pas quitté du jour au lendemain pour repartir avec son amour de toujours. À dix-huit ans, Edward avait été naïf ; lorsqu'il avait rencontré cette fille tout juste majeure, il pensait avoir trouvé quelqu'un avec qui partager un bout de son existence, mais la réalité l'avait très vite rattrapée. Il avait prétendu lors de son départ qu'il la comprenait, comprenait son choix, mais ce n'était pas vrai. Elle lui avait juste ouvert les yeux sur sa propre naïveté, et dès lors, il n'avait pu s'engager dans des relations sérieuses, préférant les afflictions de la liberté plutôt qu'aux affres de l'engagement.

- Tu m'as cherché longtemps ? C'était pas compliqué de me trouver avant mai, je travaillais au Ministère de la Magie.

Toujours plaqué le dos contre le mur de la mercerie, Edward l'écoutait dire vouloir apporter son aide suite aux récents événements. Où avait-elle bien pu être depuis tout ce temps ? Il se retint de lui faire une remarque supplémentaire pour ne pas la froisser, la fatigue ne l'aidant pas à rester courtois. Flora continuait de parler et vint à aborder le sujet d'un fils.

- Si ton fils est à Poudlard, il n'a qu'à y rester. C'est le meilleur endroit pour lui en ce moment, commença le barbu avant d'ajouter : Ton mari n'est pas un moldu, ton fils n'a donc rien à craindre de ce gouvernement.

Il se gratta la barbe en se demandant si Flora avait vraiment fait tout ses efforts pour lui parler de choses aussi futiles. Cette femme semblait toujours aussi lunatique, et Edward se dit qu'il était en train de perdre son temps avec elle.

- Je suis désolé, mais j'ai passé une journée affreuse. Je n'ai pas envie de parler de ton fils ou de ton mari. Si tu ne vois pas d'inconvénients, je vais rentrer chez moi pour dormir.

S'arrachant au mur contre lequel il était adossé, Edward n'attendit même pas l'autorisation de son ancienne amante pour partir en direction de la porte.

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24 août 2019, 00:45
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
- « Gabryel a douze ans, il ne connaît pas son père... »

Les mots s’étaient échappés de ses lèvres comme un oiseau sort de sa cage après avoir tant rêvé de liberté et d’espace.
Elle le voyait partir. Elle sentait qu’il n’y aurait pas d’autre moment. Flora ne le reverrait plus si elle ne saisissait pas cet instant offert par la vie. Sa démarche initiale et sa venue ici n’étaient pas de lui en parler, elle voulait intégrer un réseau de résistance. Mais une voix s’exclamait en son fort intérieur « C’est maintenant ou jamais... ».

Cette nuit pluvieuse ressemblait à celle de leurs précédents adieux.
Il était venu la chercher chez sa tante à dix-neuf heures pour leur dernière soirée à Londres. Le lendemain, elle regagnait Poudlard et lui la faculté de Magie. Ils avaient pic-niqués à St Jame’s Park, puis passé leur journée à Portobello Road, se baladant parmi les étals des antiquaires. Ils avaient ri en observant tout ce bric-à-brac, cherchant à deviner l’utilité de certains objets dans la multitude hétéroclite que les moldus vendaient pour quelques sous.
Il lui tenait tout le temps la main, comme s’il sentait qu’elle pouvait partir à tout moment. C’est pourtant bien ce qui se produisit.

À dix-sept heures, Edward l’avait déposée chez Tante Mary, ce qui lui laissait deux heures afin de se préparer. Ce laps de temps avait scellé leur relation. Elle cherchait dans la vieille armoire en chêne sa robe bleue, qu’elle portait le jour de leur rencontre une semaine auparavant. Elle savait qu’il la trouvait jolie dans cette tenue.
Tandis qu’elle boutonnait son gilet, un petit bruit raisonna dans la pièce. Un hibou tapait du bout de son bec contre la vitre. Flora ouvrit la fenêtre. Elle reconnut instantanément Mangouste, la hulotte d’Angel. Son coeur fit un bond dans sa poitrine. L’oiseau tenait un petit parchemin. Elle s’en saisit, glissa quelques graines sur le rebord du garde-fou puis regarda le morceau de papier.
Elle restait sans bouger, n’osant pas le dérouler. Les mains tremblantes, la jeune sorcière finit par lire les quelques lignes écrites de la main de son amour d’enfance :

« Rien ne compte plus sans toi... je n’ai plus goût à quoi que ce soit. Je te vois partout où tu n’es pas. Je suis vide et sans vie. Je rentre demain à Poudlard. Pardonne-moi, je t’en supplie. Je t’aime. Angel »

Flora se laissa tomber sur le bord du lit. Elle ne ressentait soudainement plus que colère et injustice. Elle avait presque oublié Angel ces derniers jours. Les baisers d’Edward effaçaient toute trace de son passé, comme les premières pages arrachées sur un livre, laissant libre cours à une nouvelle histoire. Et maintenant, celui qu’elle adulait il y a dix jours encore réaparaissait.
Pouvait-on aimer deux hommes à la fois, différemment mais avec la même puissance ?
Saurait-elle choisir ?
En vérité, elle n’avait pas réellement le choix. Angel était son double. La rousse savait dès le départ qu’il reviendrait et qu’Edward ne serait qu’une parenthèse enchantée. Mais elle s’était laissée aller à ces doux moments de légèreté. Maintenant, il fallait affronter son destin et dire adieu à ce tendre rève.
L’aimait-elle ce mysterieux Irlandais au « coeur d’or », comme elle l’appelait en français dans ses songes ? Elle ne le savait pas encore mais cette question la tarauderait durant les douze années à venir.
Le carillon de la porte de tante Mary sonna. L’Écossaise reprit son souffle, enfila ses ballerines et descendit l’escalier. Chaque marche lui paraissait un obstacle insurmontable...

~

Edward, de dos, se figea sur place pour la seconde fois de la soirée après une petite phrase lâchée par la sorcière. Elle devina sa silouhette élancée dans l’obscurité de cette vieille mercerie. Ses épaules...
Les secondes s’égrainèrent...
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 26 août 2019, 11:52, modifié 1 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

25 août 2019, 20:36
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Sa main venait tout juste de se saisir de la poignée de la porte lorsque les paroles de Flora vinrent le heurter comme un coup de massue sur la tête. Son fils ne connaissait pas son père ? Que voulait-elle entendre par là ? Bien-sûr que si, il avait grandi avec son mari en Ecosse. Douze ans. Son fils était né il y a douze ans. Même si il n'avait jamais été très bon en mathématiques, Edward sut que la conception de son fils correspondait au moment où elle l'avait laissé, lui qui avait été si prévenant avec elle, pour retourner avec l'autre.

Lâchant lentement le loquet de la porte, - il prenait tout son temps pour réfléchir à ce qu'elle venait de lui dire, ses pensées se bousculant dans sa tête, l'ancien Poufsouffle se retourna avec un air complètement médusé vers son ancienne amante. L'air de son visage était grave et elle ne semblait pas être en train de lui faire une mauvaise blague.

- Ne me dis pas que ... non, ce n'est pas possible. Tu me sors des âneries pour que je vienne en aide à ton fils.

Le choc laissa rapidement place au déni. Non. Elle lui mentait, ça ne pouvait pas en être autrement. Si elle avait réellement été enceinte de lui à l'époque, il aurait forcément reçu des hiboux, au moins pour le mettre au courant de la situation. Il était inconcevable, tel qu'il la connaissait à l'époque, qu'elle ne lui ait pas annoncé la nouvelle, au moins par courtoisie. Edward s'approcha de Flora avec de petits pas peu rassuré et le regard fuyant. Si elle avait voulu retenir son attention, c'était gagné car il avait oublié tout le reste de ses problèmes.

- Tu .. tu m'aurais prévenu plus tôt si c'était mon fils.

Mais le regard de la sorcière en disait long. Il ne s'agissait plus de jouer ou de tourner autour du pot. Elle en avait fini avec son humeur joyeuse et ses boutades. Écarquillant des yeux sans pouvoir contrôler le mouvement de ses paupières, Edward demeura longtemps en silence. C'était inconcevable que ce qu'elle lui dise ne fusse vrai une seule seconde, et pourtant, le regard qu'elle lui soutenait disait le contraire.

Phase 1 - Le déni

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