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26 août 2019, 02:28
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
2031 :
Le carillon sonnait pour la quatrième fois. Flora restait là, sa main sur la poignée de la porte d’entrée, sans bouger. Elle n’avait pas la force d’affronter ce qui suivrait. Pourtant, comme une somnambule, elle ouvrit, porta ses lèvres sur celles d’Edward, lui sourit et s’excusa pour l’attente. Ils passèrent la soirée au bord du Regent’s Canal, où tout avait commencé. Elle parlait peu. Il essayait de la faire rire, l’embrassait souvent, caressait son cou avec douceur et serrait sa main, plus fort qu’à l’accoutumée, comme s’il sentait quelque chose.

Finalement, le temps changea, la pluie s’invita. Sous un arbre, il la regardait sans parler. Elle finit par lui avouer presque inaudiblement « Angel est revenu...». Il ne répondit rien, continua à l’observer intensément tandis qu’elle pleurait doucement. Il passa ses doigts sur sa joue pour essuyer ses larmes avant de lui glisser à l’oreille « Je sais, j’avais compris ».
À la fin de la soirée, il la déposa sur le seuil de la maison de Tante Mary. Ils se regardèrent longuement. Il lui tenait encore la main. Elle pleurait encore. Il finit par lui faciliter les choses :

- « Je sais que ton choix est difficile. Je le respecte. Peut-être dans une autre vie... »

Elle lui sauta au cou, se tint à ses épaules. Il mit ses mains autour de sa taille et la serra contre lui un long moment, elle aurait voulu l’éternité. Elle lui glissa à l’oreille un dernier « Adieu Charmeur », en français, puis entra dans la maison.


Dos a la porte refermée, elle glissa sur ses jambes jusqu’au sol, vide de toute force.
Dehors, sur le perron, Edward resta un instant sans partir, la main dans ses cheveux, le regard humide, puis s’en alla. Finalement, le son de ses pas qui descendaient l’escalier jusqu’à la rue brisa un peu plus le coeur de la sorcière.
Elle savait que si elle le rejoignait une dernière fois, si leurs lèvres frôlaient une fois encore leurs peaux, aucun des deux ne survivraient à cette rupture.

~

La sorcière caressait nerveusement la théière de porcelaine du bout des doigts.
Flora, à elle même, sans le formuler oralement :
« J’ai voulu mille fois te rejoindre, tout abandonner, te retrouver... »

À Edward, avec douceur :
- « Je ne voulais rien t’imposer... Et Angel l’a accepté, l’a aimé... »

Il semblait désarmé, perdu de tout repère, le regard hagard, sous le choc.
À elle-même, dans son coeur :
« J’ai tant pleuré pour toi, j’ai tant pleuré... »

À Edward :
- « Je souhaitais avant tout apporter de la stabilité à Gabryel, je ne voulais pas qu’il souffre de cette situation. »

La pluie tambourinait sur les vitres sales de la mercerie, comme au rythme de son coeur palpitant.
À elle-même, sans le dire :
« Je regrette tant de t’avoir tenu à l’écart. »

À Edward :
- « J’ai fait un choix de mère... et d’épouse. »

Elle sentait tout ce qui passait dans l’esprit d’Edward, sa stupeur, sa colère qui montait, son angoisse... La légilimens, à cet instant, détesta son don d’empathe.
À elle-même, dans son esprit :
« Je t’ai sacrifié. Tu aurais raison de me détester... »

À Edward :
- Si je t’en parle aujourd’hui, c’est que j’ai maintenant la force pour cela. »

L’Écossaise se gratta le bout du nez, signe de son malaise. Elle grelottait, glacée, mais se tenait droite afin de n’en rien montrer.
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 09 oct. 2019, 23:09, modifié 3 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

26 août 2019, 19:40
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Les explications de Flora ne tardèrent pas à venir, et ce n'était pas du tout ce à quoi Edward s'attendait. Elles auraient dû l'enfoncer encore plus dans le déni - apprendre qu'il avait un fils depuis plus de douze ans sans avoir été mis au courant était choquant -, mais les justifications de la sorcière le poignardaient dans le cœur à chacune des phrases qu'elle rajoutait. Elle avait choisi son Angel, plutôt que lui, pour élever leur propre enfant. Ils ne s'étaient certes connus que peu longtemps, mais il aurait dû avoir le choix. Avoir le choix de choisir si oui ou non il voulait élever l'enfant à naître. Avoir le choix de faire partie de leurs vies. Mais ce choix - celui d'avoir la chance de voir grandir la chair de sa chair - lui avait été retiré sans qu'il n'en ait été au courant.

À chacune des phrases que rajoutait Flora, les poings d'Edward se serraient de plus en plus, ses dents mordaient de plus belle sa lèvre inférieure et son corps se raidissait davantage. Angel avait élevé son enfant. Elle lui avait soustrait son enfant pour le donner à un autre homme et rien qu'elle ne pourrait lui dire n'arriverait à l'apaiser. Son cœur déchiré, le Gallois perdait contenance et était sur le point de craquer. Que serait-il devenu si son ancienne amante lui avait tout avoué à l'époque ? Aurait-il vécu la vie de débauche qu'il avait eu durant les douze dernières années ? Probablement pas. En son fort intérieur, il savait qu'il aurait, avec quelques réticences au début, élever ce garçon. 

- Tu as fais un choix de mère et d'épouse, vraiment ? pestiféra Edward entre ses dents. Tu n'as pensé à personne d'autres qu'à toi ! Tu t'es choisie une vie de château bien rangée plutôt que de faire ce qui était juste.

L'homme était bien incapable de retenir la moindre des paroles qui sortait de sa bouche. Comme un flot ininterrompu, les sons fusaient sans qu'il ne puisse les maîtriser. Cette femme lui avait volé sa vie, et ceci, même si il n'avait été mis au courant que maintenant. Sa vie aurait été différente si elle lui avait tout avoué.

- Tu es sérieuse quand tu dis que tu as fait ça pour ton fils ... pour sa stabilité ? Tu crois qu'il va réagir comment quand il saura la vérité ? Quand il saura que sa mère l'a arraché à son vrai père !

C'était trop. Il ne pouvait plus se retenir tellement la colère le faisait bouillir de l'intérieur. Sans réfléchir et sous l'impulsion de son courroux, Edward abattit son poing droit contre la colonne qui se trouvait à côté de lui et fit décoller une bonne partie de la peinture à l'endroit où il avait cogné. La douleur qu'il ressentait sur son poing n'était rien comparée à celle que Flora venait de lui infliger. Du sang coulait le long de ses phalanges, mais il ne s'en intéressa pas. Les yeux toujours rivés sur la femme, il la regardait avec une lueur de haine dans les yeux.

- Tu n'avais pas le droit de faire ce choix à ma place. C'est autant mon enfant que le tien. Je méritais d'être mis au courant, de savoir que j'avais un enfant. Mais tu ne t'es guère soucier de ce que je pouvais penser, tu n'as pensé qu'à toi. souffla-t-il avec un air courroucé. Tu... tu m'as volé mon droit de connaître, tu m'as volé ma vie...

Son poing ensanglanté se relâcha après qu'il eut fini de s'en prendre à Flora. Naturellement, sa tête se baissa vers le bas, il ne pouvait plus la regarder en face. Le trop plein de colère qu'il venait de ressentir se transformait peu à peu en tristesse et Edward sentait déjà les premières larmes arriver sur le coin de ses yeux.

Phase 2 - La colère

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

27 août 2019, 01:07
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Le corps de la sorcière se tendit. Les mots d’Edward ne la surprirent guère. Elle savait parfaitement comment cette rencontre se déroulerait si elle lui avouait que Gabryel était son fils. Elle devait maintenant justifier ses choix. En avait elle réellement eut ?
Pouvait-elle lui dire ce qu’elle avait ressenti à ce moment ?

La colère soudaine de son ancien amant était l’expression de sa révolte, elle le comprenait parfaitement. Égoïste, injuste, cruelle... Ces mots retentissaient en elle comme des brulures au fer rouge. Elle s’était déja fait ces mêmes reproches tant de fois.
Le regard d’Edward était noir comme le charbon. Flora se resaisit.

- « Je n’avais pas la force de te revoir. Je n’aurai pas supporté... Te quitter a été pour moi... (silence) Edward, je pourrai te dire que oui, j’aurai du t’en parler, que je t’ai privé d’un fils, que tous tes malheurs sont de mon fait... J’aurai quitté Angel, débarqué chez toi sans un sou, à peine sortie de l’école. Tu aurais surement tout fait pour nous, je le sais. Je t’aurai contraint à arrêter tes études ? Tu te serais privé d’un avenir prometteur en prenant un boulot alimentaire et en ayant à vingt ans en charge deux personnes... »

Elle s’arrêta. Elle savait que ses paroles l’énervaient davantage. Elle regardait le sang couler de son poing.
La pluie avait doublé d’intensité, les vitres de la vieille mercerie semblaient lutter pour ne pas se briser. Elle aussi luttait pour ne pas s’écrouler sous les yeux sombres de l’Irlandais.

- « Angel a renié sa famille, son propre sang, pour moi. Les Fleurdelys me rejetaient. Il est revenu malgré la pression familiale. Il a tout largué pour moi. Il a accepté Gabryel comme son enfant... C’est aussi son enfant. Ce n’est pas... Je ne pouvais pas... »

Cette fois, elle ne cachait plus les tremblements de son corps gelé. Elle ne sentait plus l’extrémité de ses doigts.

- « Si je t’avais revu, ne serait-ce qu’une fois, je n’y aurai pas survécu. À travers Gabryel, je t’avais encore un peu à moi... »

La théière glissa tandis qu’elle se tenait au comptoir car ses jambes commençaient à la lâcher. Elle se brisa en mille morceaux bruyamment sur le sol. Flora se pencha instinctivement pour ramasser les morceaux, et finit par tomber à genoux, à bout de forces, au milieu des éclats de porcelaine.

- « Oui... C’est autant ton fils que le mien... »

L’image de son enfant remplit soudainement son esprit. Elle sourit avec mélancolie et tendresse en repensant au jour de son départ pour Poudlard, sur le quai 9-3/4

- « Il avait peur de ne pas se faire d’amis à l’école... »

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

28 août 2019, 23:19
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient et que Flora tentait de justifier cet impardonnable secret, la respiration du sorcier se faisait de plus en plus irrégulière. Les mots défilaient dans sa tête mais ne s'y accrochaient guère. Seule une profonde angoisse, une affreuse boule qui lui tiraillait le ventre demeurait. La vie qu'il avait construite durant ces douze dernières années n'était qu'un tissu de mensonges et son univers s'écroulait. Il ne pouvait s'empêcher de se demander ce que serait devenue sa vie si cette redoutable menteuse n'en avait pas été une. Ses mains tremblaient sans pouvoir s'arrêter - il était bien incapable de dire si la cause en était la colère ou le choc - et il dut se mordiller l'index ensanglanté pour réduire ces mouvements. Du sang s'était éparpillé sur sa barbe, mais sa conscience était uniquement dirigée que sur Flora.

Edward avait envie de crier, de hurler, de déverser sa colère et tristesse sur son ancienne amante, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Sa gorge nouée, il se contentait d'écouter muet les maigres justifications de Flora. De ce qu'elle lui avoua au début, il aurait certainement acquiescé si il n'était pas submergé par les émotions - après tout, il aurait été capable d'abandonner ses études pour élever son enfant. Mais il aurait tout plaqué avec plaisir et sans la moindre rancœur, car rien n'était plus important pour le Gallois que la famille. Le schisme qu'il y avait eu entre ses parents et lui lorsque ses pouvoirs avaient fait leur apparition avait profondément blessé l'homme et retrouver de nouveau un environnement familial stable aurait été merveilleux.

- Stop, arrive-t-il finalement à souffler en la voyant tomber à genoux, levant sa main ensanglantée vers elle. C'est ... toi qui a foiré.

Flora s'apitoyait sur son sort, alors qu'elle avait eu le bonheur de pouvoir élever leur enfant. Ce bonheur lui avait été retiré par elle, il n'avait pas eu son mot à dire. Jamais son fils ne l'appellerait Papa, cet honneur était réservé à un autre homme que lui. Un homme qui avait pu voir son fils naître, faire ses premiers pas et prononcer ses premiers mots, qui avait pu le serrer dans ses bras pour le réconforter et rire avec lui tous les jours, et l'avait regardé partir dans le Poudlard Express lors de sa Première Année à Poudlard. À ces simples pensées, les larmes qui chatouillaient les yeux d'Edward finirent par glisser le long de ses joues.

- Tu... tu ... n'avais pas le droit de me faire ça. T'as pensé à moi ... ne serait-ce qu'une seconde ? Tu as préféré l'argent d'Angel à ...

Ne pouvant pas finir sa phrase à cause des émotions qui le submergeaient, il baissa de nouveau la tête. Edward avait l'impression que l'air se raréfiait autour de lui et avait du mal à respirer. En un mouvement brusque du poignet, il déboutonna les deux boutons de son polo gris et passa ses deux mains sur des joues pour s'aider à souffler.

- Je l'aurais élevé ce gamin ... putain. Peu importe les sacrifices qu'il m'aurait fallu faire, on aurait été tous les trois ensemble ... comme une famille. Ce n'était pas son enfant, c'était le mien, souffle-t-il en essuyant une larme qui ruisselait le long de sa joue droite. Tu aurais au moins pu me mettre au courant, que tu veuilles l'élever ou pas avec moi. J'aurais dû être impliqué dans sa vie.

Même si Flora avait préféré un autre homme pour passer sa vie, Edward aurait dû être présent dans la vie de ... Gabryel. Lui donner son biberon et lui changer ses couches, lui apprendre à parler ou encore jouer au rugby ou au frisbee avec lui dans un parc. Tout ça, il ne le ferait jamais avec lui. Elle avait attendu que l'enfant soit suffisamment grand pour le priver de sa paternité. Cette sorcière revenait, dès lors que leur fils était grand, était à Poudlard, pour lui annoncer la nouvelle.

- Ça t'apporte quoi de me le dire douze ans après ? Tu ... voulais me faire souffrir ? Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu te comportes ainsi ?

La situation était bien trop pesante pour Edward et il n'en pouvait plus de partager la même pièce avec Flora. Il savait que si il restait plus longtemps dans la même pièce qu'elle, il finirait par craquer encore plus que ce qu'il n'avait déjà fait. Sans dire un mot, et ses yeux continuant de secréter leur fluide lacrymal, le sorcier ouvrit la porte de la mercerie et se laissa inonder par la pluie qui continuait de battre. Impossible désormais de pouvoir distinguer ses larmes des gouttes d'eau qui déferlaient sur son visage.

Phase 3 - La tristesse

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

29 août 2019, 22:26
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Tandis qu’Edward restait immobile sur le seuil, Flora ne parvenait pas à faire un seul mouvement, assise sur ses genoux au sol. Son corps ne la soutenait plus. Elle savait que les choses se dérouleraient ainsi dans la mesure où la conversation viendrait à aborder Gabryel. Pourtant, elle ne l’avait pas rencontré pour ça...
Si, en réalité, mais elle s’était refusé à se l’avouer. Toute puissante sorcière divinatrice qu’elle était, elle avait gardé l’espoir que les choses s’enchainent autrement. Elle réunit les morceaux de porcelaine éparpillés autour d’elle, lui renvoyant l’image de cette rencontre.

Avec un effort presque surhumain, l’Écossaise s’agrippa au comptoir et se redressa. Elle observait le dos de son ancien amour, qui maintenant la détestait autant qu’elle l’avait aimé. Elle fit quelques pas vers lui. Le plancher craqua. Le vent s’était engouffré dans la vieille mercerie. Ses cheveux encore humides s’entremêlaient sur son visage blanc et froid. Elle s’arrêta à mis chemin. Le corps d’Edward vibrait au rythme de sa respiration haletante. Ses épaules étaient basses, comme écrasées par un poids invisible.
L’empathe ressentait plus que jamais le désarroi et la tristesse de l’homme. Elle savait comment garder suffisamment de distance pour ne pas elle-même se sentir submergée, mais ce fut un combat douloureux.

Il lui restait encore une chose à faire. Les mots n’avaient plus leur place. Elle finit par rejoindre Edward jusqu’à ce que son souffle soit perceptible du sorcier.
Avec une infinie douceur et une extrême délicatesse, sans savoir quelle réaction cela engendrerait chez son ancien amant, elle posa la paume de sa main sur son épaule droite. Elle ferma les yeux et concentra toute son attention sur son fils.

Elle visualisa Gabryel lorsqu’il avait onze ans, un dimanche ensoleillé en forêt, affairé à observer à genoux une sauterelle. Il était tout obnubilé par ce qu’il voyait, tandis que l’insecte se grattait les pattes avant. Puis ce dernier bondit en avant pout atterrir et se poser sur la tête de l’enfant. Gabryel releva le visage et éclata d’un rire limpide et désarmant, ses yeux bleus se mêlant à la couleur du ciel. L’image était pleine de tendresse et de douceur.

La vision suivante plaçait le jeune futur Gryffon dans le Poudlard Express. Assis dans son wagon, il observait sa maman, les yeux inquiets :
- Gabryel : « Et si jamais j’échoue... »
- Flora : « Il faut toujours viser la lune, car dans le pire des cas, on atterrit dans les étoiles... »
L’enfant inonda le compartiment d’un sourire lunaire et se gratta le bout du nez.

Tandis que l’eau coulait le long de son dos, Flora ôta sa main de l’épaule d’Edward, qui n’avait pas bougé. Elle ne voyait pas son visage et ne se permit pas de sonder son état d’esprit.
Ce qu’elle venait de lui donner lui appartenait maintenant.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

15 sept. 2019, 19:28
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Un frisson parcourut le corps d'Edward lorsqu'une pression vint se faire sur son épaule droite. Il ne s'attendait pas à ce que la femme le rejoigne à l'extérieur après tout ce qu'il lui avait dit et tout le mal qu'elle lui avait causé, mais elle ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire. Sans qu'il l'autorise à faire quoi que ce soit, des images viennent se former parmi le fil de ses pensées et tout en restant sur ses deux pieds dans la ruelle pluvieuse, son esprit est transporté ailleurs. Des images floues défilaient devant ses yeux, comme si il s'agissait de souvenirs, mais ce n'était pas les siens. Ils étaient d'autant plus flous qu'ils ne lui appartenaient pas. C'étaient ceux de Flora.

Il était dans une forêt - était-ce vraiment lui ? - à regarder un enfant à genoux regardant en direction l'herbe haute. Il lui fallut que trop peu de secondes pour se rendre compte de l'identité du garçon qui se dressait devant lui. Nul doute ne faisait en voyant le gamin qu'il était son fils. Ses cheveux n'étaient pas ceux de Flora mais bel et bien les siens, et des airs d'Edward beaucoup plus jeune traînaient sur son visage. Le Gallois voulait pouvoir bouger, ne pas seulement se contenter d'observer Gabryel, mais tout comme le souvenir n'était pas sien, les yeux au travers desquels il le regardait n'étaient pas les siens. Impossible non plus pour lui de crier pour attirer son attention ; aucun son n'arrivait à sortir par sa bouche.

Le dos recourbé, Edward assistait impuissant aux scènes que la sorcière lui montrait. Des moments intimes avec son fils qu'il n'avait jamais eu l'occasion de partager et qu'il n'aurait probablement jamais. Tout son être était divisé entre deux sentiments : l'incommensurable bonheur de voir pour la première fois de sa vie son enfant unique et la profonde tristesse que tout cela ne lui appartenait pas, que ce privilège lui avait été retiré. Car même si après tout, le sang qui coulait dans les veines de Gabryel était le sien, il ne saurait jamais son père. Angel avait eu le droit à ce privilège et pas lui. Si l'homme qui avait élevé son fils se tenait dès à présent devant lui, Edward ne savait pas si il pourrait se contenir et ne pas le frapper. Reprenant peu à peu conscience du monde qui l'entourait, le sorcier s'aperçut que les larmes qui ruisselaient sur son visage étaient de plus en plus nombreux. Sorti de cette stupeur, il finit par prendre les quelques forces qui lui restaient pour souffler à son ancienne amante :

- Pourquoi tu fais ça ? Tu ne trouves pas que tu m'as assez fait souffrir pour ce soir ?

Le poing droit refermé sur lui-même, Edward ne pouvait empêcher de trembler de tout son être. Les images que Flora avait concédé à lui montrer défilaient encore et encore dans sa tête et il n'arrivait pas à s'en décrocher. Il était perdu, se noyait sous le flot des émotions. De la haine, de la détresse, de la colère, de la peine. Pouvait-il vraiment dire qui il était au fond ? Une bonne partie de sa vie lui avait été enlevée, et il serait sans doute un homme différent si le sort en avait été autrement.

- Ça t'amuses de me torturer, n'est-ce pas ? Tu m'as caché son existence pendant plus de douze ans et tu reviens à l'improviste pour me dévoiler tout ça ? pestiféra-t-il entre ses dents. Par la barbe de Merlin, qu'est-ce que j'ai bien pu te faire pour que tu te comportes ainsi ?

Il ne faisait même plus attention aux larmes qui tombaient de ses yeux, elles se mêlaient à la pluie qui lui battait le visage. En cet instant, Edward n'avait plus qu'une seule envie. Celle de fuir le plus loin possible de cette scène, mais cette douloureuse nouvelle lui avait retiré toute force et il n'envisageait pas un transplanage dans cet état.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

16 sept. 2019, 19:02
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
La pluie coulait sur les deux sorciers, debout sur le palier de la vieille mercerie. Les paroles d’Edward ne pouvaient être autres. Pourtant, il était impossible, maintenant que le secret était avoué, de ne pas lui montrer le visage de son fils.
L’Écossaise s’assit sur le bord du trottoir, tandis que les gouttes cinglaient son visage blême. Elle finit par prendre la parole.

« Le jour où tu m’as raccompagnée chez ma tante, celui de nos adieux, lorsque j’ai refermé la porte derrière toi, j’ai entendu tes pas dans l’escalier. J’entends encore chaque pas descendre le seuil... ils résonnent encore aujourd’hui. Tu t’es arrêté en bas des marches un instant. Je savais à ce moment précis, durant ces quelques secondes flottantes, que je pouvais changer ma vie, sortir de la maison, te rejoindre sur le trottoir, te retenir dans mes bras, sentir encore une fois la chaleur de tes lèvres... Je savais ce que la vie m’offrait si je prenais la décision de me relever et d’ouvrir cette porte. Je suis restée figée, tétanisée par mes larmes. Je ne parvenais pas à bouger. Devais-je faire une croix sur Angel qui m’avait aimée, protégée, avec lequel j’avais envisagé ma vie, mon avenir et qui me connaissait mieux que personne ? Devais-je te suivre, toi qui avais raccommodé mon cœur, m’avait donné sans rien demander en échange, qui emplissait tout mon être d’un « je ne sais quoi » impossible à définir ? Et puis tes chaussures ont à nouveau frappées le bitume, comme des coups de poignard. J’ai attendu là, longtemps, vide de tout... »

(silence)

« La semaine qui a suivi, j’ai réintégré Poudlard. Je n’avais pas répondu à Angel, je ne pouvais pas. Il a bien cherché à me revoir, à me parler, mais je le fuyais. Je pensais à toi, tout le temps, chaque seconde... Je me rendais chaque jour à la volière, espérant un hibou qui ne viendrai jamais. Je te savais trop respectueux pour cela. »

(silence)

« En juin, j’ai commencé à ressentir quelques sensations étranges dans mon corps. J’ai rapidement pris conscience que j’étais enceinte. Angel et moi ne nous fréquentions plus depuis deux mois avant que je ne te rencontre, il avait fait le choix de suivre les directives de ses parents qui ne m’acceptaient pas, une née moldue. J’ai compris qu’il ne pouvait être le père. Je ne savais pas quoi faire. Il me restait quelques semaines avant de sortir diplômée de Poudlard. Devais-je quitter le château, tenter de te retrouver ? Je n’avais pas d’argent, j’avais un bébé dans mon ventre, j’étais effrayée et perdue. J’ai gardé le silence et caché mon état. Le jour de la remise des diplômes, pendant la soirée, Angel voulait à nouveau me parler. Il m’a demandé de lui pardonner, il avait décidé de ne plus écouter son père, il voulait que je l’épouse. Angel... il était encore présent pour moi. Je lui ai tout avoué, il a tout accepté. »

(silence)

« Quelques jours après, nous avons quitté Poudlard pour Dunbar. Finalement, les parents d’Angel ont su pour le bébé et les choses se sont arrangées. Nous nous sommes installés au château familial. J’ai passé tous les mois suivants alitée. Ma grossesse a été difficile. Le médecin avait peu d’espoir que j’arrive vivante à terme. Angel m’a veillé durant six mois. »

(silence)

« Gabryel est né est janvier. Il m’a fallu plusieurs mois avant de me remettre totalement sur pieds. J’étais comme dans un cocon, comme anesthésiée. Seul mon bébé comptait. Quand Gabryel a eu un an, les Fleurdelys ont légué à Angel la propriété et il a repris l’exploitation familiale. Angel a tout fait pour garder les affaires sur les rails et que nous ne manquions de rien. Il ne me posait aucune question te concernant, tandis que je me remettais doucement en regardant grandir notre fils. »

(silence)

« Le temps est passé, je ne pouvais plus me résoudre à revenir en arrière. Gabryel avait tout ce qu’il lui fallait, et toi... tu suivais de hautes études, et tu m’avais surement oubliée. Les années se sont écoulées. Je ne pouvais arracher mon fils à cet équilibre et bouleverser sa vie. »

La legilimens passa ses doigts sur son visage pour le sécher de la pluie qui s’était enfin arrêtée. Mais ses joues furent à nouveau mouillées par les larmes qui coulaient à présent.

« Si je te raconte tout cela, c’est parce que les choses ne sont pas blanches ou noires. La vie vous offre des cadeaux, vous en reprend, vous en octroie d’autres, parfois tardivement. J’avais dix-sept ans, je n’avais aucune expérience, et j’ai fait des choix. Des mauvais, oui sans doute… Je ne peux juger la gamine que j’étais… »

Flora se releva.

« Oui, au fond de moi j’espérai surement, en venant ici pour défendre ce qu’il reste à défendre face à Ursula et sa politique, aborder le sujet avec toi. Pas pour te faire souffrir Edward, je préfèrerai prendre encore sur moi ta peine. J’ai tellement trainé ma tristesse qu’elle est devenue une compagne. Je veux que tu saches, et après je ne t’embêterai plus, que si tu veux voir Gabryel, je n’ai rien à redire… Et Angel non plus. »

(silence)

« Je voulais seulement te le montrer, pour que tu vois quel ange nous avons fait… »

Flora baissa les yeux vers le sol. Une feuille morte flottait dans le caniveau. Elle la suivit du regard avant de la voir disparaître dans la bouche d’égout.

« Pardon… »

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

28 sept. 2019, 22:17
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Jamais Edward n'aurait cru en se levant ce matin que cette journée serait aussi bouleversante pour lui. Il n'avait fallut qu'un instant pour que l'univers bien confortable qu'il s'était crée au fur et à mesure des années ne s'effondre. Une seule soirée avait suffit à transformer son expérience passée en un tissu de mensonge, totalement décousu de la réalité. En cet instant, seule la pluie lui semblait réelle, tout le reste ne semblait être qu'illusion. À quoi pouvait-il se raccrocher pour continuer d'avancer ? Son ancre venait d'être détruite et désormais son esprit dérivait sur des flots inconnus.

Son ancienne amante semblait vouloir le réconforter en lui déclarant comment elle avait vécu leur séparation et tous les regrets qui avaient pu en découler, mais ces mots n'eurent pas la portée escomptée. Au lieu d'apaiser Edward, chacune de ses phrases le heurtait comme un coup de poing dans l'estomac. Ses phrases ne servaient qu'à rassurer Flora. Se rassurer qu'elle avait selon elle pris la bonne décision en choisissant de faire élever le fils d'Edward par un autre homme. Pour lui, ses phrases ne faisaient qu'accentuer la douleur qui s'était formée au creux de son ventre et il n'en pouvait plus. Bien incapable de lui dire de s'arrêter et de lui faire comprendre sa douleur, le Gallois écouta en silence et le regard vide la rousse. À chacun des moments contés, il s'imaginait avoir été avec elle et leur enfant. Sa gorge se nouait tandis que Flora continuait dans un flot ininterrompu de paroles de tenter de s'excuser. 

Une fois sa longue tirade achevée, le barbu ne dit rien mais les larmes s'étaient arrêtées de couler le long de ses joues. Il s'essuya les yeux à l'aide de ses doigts épais - il ne voulait pas se retrouver face à un miroir et voir la tête qu'il avait. Pourtant, son corps était toujours autant tendu et lorsque ses bras retombèrent le long de son torse après avoir essuyé son visage, ses poings étaient encore crispés.

- Je ne te pardonnerai jamais de ce que tu as fais, dit Edward sur un ton qu'il voulait le plus froid possible. Jamais. Tu m'as privé de mon fils, tu as pris la pire décision que tu pouvais prendre.

La tristesse disparue, ce n'était pas la colère qui surgissait de nouveau. Même si le choc était loin d'être encaissé, il comprenait que rien ne ressortirait de bon de cette conversation. Après s'être énervé, avoir pleuré, enfin il acceptait la situation. Flora l'avait privé de son enfant. Jamais elle ne pourrait revenir en arrière pour défaire tout le mal qu'elle lui avait causé en cette soirée.

- C'est impardonnable. Et ton fils ne te le pardonnera pas non plus lorsqu'il l'apprendra.

Ne voulant pas donner à la femme l'occasion de le blesser une fois de plus, Edward choisit de partir le plus loin possible. Loin d'elle et de tout le malheur qu'elle lui apportait. Sans même lui dire au revoir ou la prévenir, et sans même vérifier l'absence de moldu dans la rue, le père qui venait d'apprendre l'existence de son fils de douze ans transplana.

Fin du RP ! Je te remercie pour cette écriture et à bientôt !

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

29 sept. 2019, 20:47
Douze ans plus tard...  PV : Edward Penwyn 
Flora avait tenté de justifier ses choix, non pour obtenir un pardon ou une absolution, mais afin qu’Edward entende la vérité, aussi difficile et injuste soit-elle. Elle n’attendait pas qu’il allège sa conscience, elle avait fait la paix avec elle-même depuis quelque temps. On ne pouvait vivre avec des regrets, il fallait accepter. Peut-être que Gabryel apprendrait à connaître son père, et qu’une jolie relation pourrait se nouer entre eux.

Son fils lui pardonnerait-il ? Edward assurait que non, mais elle savait que la colère et la tristesse parlaient pour lui. Gabryel était un enfant intelligent et comprendrait surement. Il avait une grande force d’empathie qui lui conférait la capacité de ne pas juger ou condamner. L’amour qu’ils se portaient saurait résister à tout cela. Et puis Edward n’était pas capable de lui faire du mal en lui avouant ainsi les choses abruptement.
La legilimens savait que son ancien amant chercherait à tout prix à faire sa connaissance. Elle lui avait autorisé. Un jour viendrait où il faudrait qu’Angel se joigne à elle pour expliquer tout cela au jeune sorcier. Il leur restait encore un peu de temps avant cette révélation. Autant que Gabryel connaisse déjà Edward, et l’apprécie.

Après le départ du Gallois, dont les dernières paroles avaient définitivement anéanti ses espoirs de réconciliation, Flora retourna dans la vieille mercerie. Elle se sentait comme déchargée d’un poids, mais une douleur nouvelle venait de s’installer dans son coeur.
Elle se pencha pour ramasser les derniers morceaux de théière jonchant le sol. Mais au bout de quelques minutes, elle décida de les laisser là. Elle transplana à son tour.

Tous ces petits éclats de porcelaine éparpillés représentaient bien ce rendez-vous, « douze ans plus tard »...

Fin du RP
Merci à toi...

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »