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22 août 2019, 22:05
Chamboulement  Solo 
Le clapotis de ses pas sur le pavé humide résonnait jusqu'à se confondre avec le vent. Il faisait sombre. Si sombre qu'elle ne parvenait pas à voir au-delà d'un mètre. Comme entourée d'un halo de lumière pâle, elle errait dans le néant. Sans avoir conscience de sa direction, où du chemin à emprunter. Au loin, comme étouffés, elle distinguait des vrombissements.

Soudain une grande ombre passa tout près d'elle, la faisant se retourner violemment.

Rien.

Elle continua d'avancer et une seconde ombre surgit en coup de vent, dans un bruit de cape. La petite
se mit à courir, sans savoir vers où. Plusieurs ombres filèrent, l'effleurant, de plus en plus prêt, et de plus en plus nombreuses.

"Maggie ?" fit une voix de femme, effrayée.

"Maman ?

- Maggie !

- Maggie !!

- Maman ! Papa !"


La petite tenta de trouver l'origine des voix. Elle écarquillait les yeux jusqu'à en avoir mal afin de percer la noirceur de la nuit. Les larmes embrumèrent sa vision tandis que l'appel de ses parents devenait de plus en plus déchirant. Quelqu'un leur faisait du mal. Les cris étaient de plus en plus intenses et elle du plaquer ses mains sur ses oreilles pour les atténuer. Malgré cela, les voix résonnaient encore et encore, elles se muaient jusqu'à perdre toute humanité et se fondre peu à peu...


***


23 juin 2044
Un appartement à Paddington


Le klaxon agressif venant de la rue parvint jusqu'à ses oreilles, malgré la fenêtre bien fermée.
Les yeux humides, Maggie se tourna lentement dans ses draps. L' horloge au mur affichait cinq heure quinze.
Elle referma les yeux quelques instants histoire de se rendormir. Elle était en vacances, après tout.
Le rugissement des voitures semblait plus fort maintenant. Dans le noir de son esprit, c'était le brouillard. Les pensées se mélangaient, s'entrechoquaient, si bien qu'elle ne parvenait plus à les distinguer les unes des autres. Elle ouvrit les yeux : cinq heure dix-huit.

Vaincue par le bruit assourdissant des voitures et de ses pensées, la petite sorcière finit par se lever. Elle se dirigea doucement vers la porte de la pièce qui lui servait de chambre. Il s'agissait en réalité d'un bureau où l'on avait aménagé un lit. Quelques affaires avaient été poussées pour faire de la place. Parmi les quelques piles de vêtements, les livres et bricoles de Maggie, étaient rangés toutes sortes de dossiers, albums photos, quelques peluches aussi, bien qu'il n'y ai pas de bambin dans les parages.

Son pantalon de pyjama violet traînait lorsqu'elle marchait jusqu'au salon. Le foyer était encore endormi. Elle passa devant une des fenêtre, regardant passivement la file de voitures en contre-bas. Londres ne dormait jamais complètement. Elle quitta l'agitation du dehors pour aller se poser sur le canapé. Le salon était baigné dans la lumière pâle et douce du petit matin. Après quelques secondes à divaguer, Maggie replia ses jambes contre elle, les entoura de ses bras minces, et enfouit partiellement sa tête. Laissant apparaître ses yeux et son nez rougis.

***


20 juin 2044
Poudlard Express


Elle avait envoyé un dernier hibou avant de partir de Poudlard. Elle n'avait cessé d'écrire, même si elle n'avait pas eu de réponse depuis deux mois. Ses parents devaient être occupés dans leur travail, à régler tout plein de choses dues au nouveau Gouvernement. Ils étaient de bons sorciers, de bonnes personnes. Ils n'avaient jamais mis en danger le monde magique ou leurs pairs, ils étaient tous deux de bons élèves puis de bons travailleurs, passionnés par leur vocation. Alaïs était chroniqueuse pour la Gazette du Sorcier. Mais depuis quelques temps on ne trouvait plus d'article à son nom. Peut être était-elle sur quelque chose de plus important ? Elijah, lui, était au département de la Justice Magique, il ne lui racontait pas vraiment ce qu'il y faisait. Selon lui elle était un peu jeune pour entendre ce genre de choses. Et puis de toute façon elle était facilement distraite et les termes juridiques lui rebroussaient le poil.

Le train siffla, ils arrivaient bientôt à King's Cross. Toute cette attente allait prendre fin, elle allait pouvoir serrer ses parents dans ses bras et leur raconter tout sur cette première année à l'école de sorcellerie ! Elle allait revoir sa petite maison à la campagne, près de la forêt. S'isoler avec son père et sa mère allait lui faire le plus grand bien !
C'est le sourire jusqu'aux oreilles qu'elle arriva en gare. La vapeur blanche obstruait les fenêtres. La petite sorcière rassembla ses affaires et se dirigea d'un pas léger vers la sortie du train. De sa petite taille, elle ne voyait pas grand chose sur le quai. Autour d'elle, l'agitation, les étreintes et les hululements de chouettes. Elle se plaça à l'écart du train, pour dégager le passage. Elle se dit qu'elle attendrait ses parents ici, afin qu'ils ne se courent pas après pendant des heures.

La vapeur qui enveloppait la station s'était presque totalement évaporée. Les contrôleurs faisaient leur tour, vérifiaient que rien ne restait dans les cabines. Il restait encore quelques familles que l'on pouvait compter sur les doigts de la main. Souvent car une valise ou un familier avait été égaré.
Maggie attendait sagement, debout, le sourire aux lèvres. Ses parents avaient dû se retrouver dans la mauvaise cheminée ou cabine téléphonique, cela arrivait parfois. La fillette murmurait l'air d'une chanson présentée par la chorale de l'école. Elle se balançait d'un pied sur l'autre pour se débarrasser des fourmis. Un coup d’œil à l'horloge, elle déglutit. Était-ce possible qu'ils se soient trompés de jour ?

La dernière famille la regarda étrangement avant de quitter la voie. Celle-ci était silencieuse, les techniciens observaient l'état de l'Express. Le soleil rougissait derrière les immenses vitres de la gare. La sorcière aux cheveux violets regarda autour d'elle, son sourire disparu. Elle s'éloigna de sa valise et fit quelques pas vers le train, personne.
Elle entendit un bruit étrange derrière elle comme si quelque chose venait d'apparaître. Elle se retourna et fut à la fois heureuse et surprise. Son oncle Samuel et sa tante Emma venaient de passer le mur. Maggie se précipita vers eux pour les saluer.

Ils étaient maintenant en voiture, une petite voiture moldue qu'ils utilisaient pour passer inaperçu en ville. Passées les retrouvailles, les banalités, la joie, il fallu faire place à la vérité.

"Maggie, chérie, tu vas vivre chez nous à Londres quelques temps.

- Je ne retourne pas à Little Habton ? Il y a un problème avec la maison ?

- Non... Et oui, on a vu avec tes parents, il est préférable que tu restes ici... Le temps qu'ils arrangent tout ça, tu comprends ?"


Après un long silence :

"C'est à cause de Mrs. Parkinson ?"

Les deux sorciers se regardèrent immédiatement. Samuel croisa le regard de Maggie à travers le rétroviseur :

"Tu as entendu parler du Conseil des Sorciers, n'est-ce pas ?

- Ils ont tenté d'attaquer l'école, Sam...

- Loewy aurait pu atténuer cette histoire, au lieu de les terroriser.

- J'ai pas peur !"
mentit la petite sorcière.

Elle voulu dire qu'elle savait, même qu'elle faisait partie de M.E.R.L.I.N maintenant. Mais elle garda sa langue, personne ne devait savoir hormis les membres de cette petite société. Cela mettrait tout le monde en danger. Elle ajouta néanmoins :

"On nous a parlé du Conseil, et de ses idées. Et on a le droit de savoir. Alors, qu'est ce qu'il se passe avec papa et maman ?

Ils hésitèrent. Et Mr. Colins finit par expliquer :

"Ils ont du s'absenter quelques temps. Tu sais, de par leur métier ils sont très proches de la politique, et cela les mettait en position délicate alors ils ont décidé de prendre des vacances, avant d'avoir des soucis tu comprends ? Ils ne risquent rien, ne t'en fais pas.

- Et comme ton oncle et moi ne sommes pas sujets à se faire embêter par ces.. sordides Manteaux Noirs, tes parents nous ont demandé de nous occuper de toi. Ainsi nous pourront t'accompagner pour tes achats et ne pas louper ta rentrée ! Tout va bien ma puce. Tu vas voir on va bien s'amuser cet été !"


***

2ème année rp (2044-2045)
M.E.R.L.I.N - Chevêche