Suite direct de cet OS.

Laissant les quatre corps derrière elle, Murphy sortit de la maison avec une seule idée en tête: retrouver sa famille. Elle était déterminée et ne laissait paraître aucunes émotions. Elle ne pouvait pas rester ici après avoir tuer Vasil.

Une fois dehors, elle souffla jusqu'à ce qu'elle n'est plus d'air dans ses poumons et apprécia l'air frais qui soufflait sur son visage. Elle regarda les étoiles et ne bougea plus pendant un instant jusqu'à ce qu'elle pousse un cri à s'en faire éteindre la lune. Elle tomba à genoux et fut prise de sanglots incontrôlables, elle tapait du poing sur le sol. C'est seulement lorsqu'elle sentit un os se briser qu'elle se stoppa. De sa main valide elle soigna sa blessure.
Elle se releva et regarda à nouveau les étoiles. Plus rien ne paraissait sur son visage. C'était comme s'il ne s'était absolument rien passé.

Elle transplana.

Elle arriva dans un lieu sombre remplit d'hommes et de femmes à des occupations diverses. Elle n'avait pas une seconde à perdre. Elle se dirigea vers une armoire à quelques mètres de là.
Quelqu'un l'interpella.

"А Мърфи? Значи тази мисия?"


Murphy arriva à l’armoire et l'ouvrit. Elle ne prit même pas la peine de regarder son interlocuteur pour lui répondre.

"завършен."
     Terminée.

Elle sentit la personne interloquée que Murphy n'en dise pas plus. Celle-ci sortit de l'armoire un sac léger duquel elle sortit une bague qu'elle enfila sur son annulaire droit.

"А Васил?"
   Et Vasil?

Le cœur de Murphy loupa un battement.

Случва се, той се забавлява с детето
       Il arrive. Il s'amuse avec le gamin.

L'autre ricana et ça rassura Murphy qui ajusta son sac et se prépara à partir.

Къде отиваш?
     Tu vas où?

Вкъщи се надявам.
   Chez moi je l'espère.

Murphy transplana à l'office des portoloin de Sofia. Durant quelques heures elle attendit le matin pour que le premier poroloin pour l'Angleterre soit prêt à partir, craignant qu'à tout moment un membre de son groupuscule n'apparaisse pour la tuer. Personne ne vînt et Murphy arriva à Londres.
Elle marcha beaucoup plus que nécessaire pour arriver chez ses beaux-parents où devait se trouver ses enfants. Elle toqua comme une bête sauvage. Sa belle-mère vînt ouvrir.

-Murphy?

La brune bouscula la grisonnante se tenant sur son chemin et courut à l'étage. Entendant des pleurs d'enfants dans une pièce voisine, elle ouvrit la porte et y trouva William et Michael en train de se battre. Charles était dans son landau.
Les enfants s’interrompirent et tous se regardèrent sans piper mot. Murphy laissa échapper un rire de bonheur, ou était-ce un nouveau sanglot? Elle tomba à genoux et ouvrit ses bras.

Les enfants qui avaient très peu connu leurs mère se demandèrent un instant qui était cette femme devant eux puis Michael fut le premier à comprendre.

-Maman! s'écria t'il de sa voix de bambin.

Michael alla se blottir dans les bras de sa mère. William l'imita sans tarder même s'il n'était pas sûr de tout comprendre. Murphy était consciente qu'elle n'était pas encore tout à fait la mère de ces enfants, mais ça n'avait aucune importance, elle avait maintenant tout le temps de le devenir.

Alors qu'il y a vingt-quatre heures ces bambins n'étaient presque rien pour Murphy, ils étaient désormais la chose la plus précieuse à ses yeux. Hier matin, jamais elle n'aurait penser revenir définitivement en Angleterre le lendemain, et maintenant, elle se demanda comment elle avait pu partir tout ce temps.
Mais l'heure n'était plus au regret, et après presque dix ans d'enseignement de magie noire, Murphy avait emmagasiné beaucoup de connaissances et de technique qu'elle comptait bien entretenir de temps en temps. Elle s'avait que le jour viendrait où elle devrait mettre à nouveau ses compétences sur le terrain.

Mais en cet instant, en sentant leurs mains dans son dos, leur odeur si juvénile, en entendant leurs rires cristallins et en voyant ces visages éclatant d'innocence, elle se posa une question sans réponse.

Comment peut-on faire du mal à un enfant?

Personne ne ferait du mal aux siens.

3 ans plus tard… Décembre 2037, quelques jours après les premiers signes de magie de William qui a 6 ans. Il n’en a parlé à personne.

William et Murphy sortent de l’église. C’est bien le seul moment où ils se mêlent aux moldus de leur village. Être sorcier et anglican n’est pas très courant, être sorcier et croyant en général, ce n’est pas très courant. Mais Murphy vient d’une famille très croyante et il ne lui est jamais venu à l’esprit de ne plus l’être. Le petit garçon fait la tête.

- « C’est nul l’église ! »

Murphy sourit, elle est un peu gênée car d’autres personnes se trouvent autour d’eux. Elle regarde au ciel et marmonne quelque chose.

- « Tu n’est pas encore assez grand pour comprendre pourquoi c’est important, mais ça viendra. Nous sommes venus aujourd’hui comme ça nous ne serons pas obligé d’aller à la messe de Noël.»

-  « N’importe quoi, j’suis super grand d’abord, et c’est nul ! »

Un simple regard sévère de Murphy suffit à rappeler William à l’ordre. Il baisse les yeux et marmonne :

-  « Pardon dieu... »

Murphy se retient de rire et ils continuent leur chemin pour rentrer chez eux. Will saute dans la neige  et s’amuse de voir ses traces. Il fait froid et quelques flocons éparses tombent si lentement qu’on dirait presque qu’ils sont figés dans les airs.  A plusieurs reprisent, la mère et son fils tournent dans des ruelles de plus en plus petites. Les décorations de Noël éclairent la ruelle et même si cela lui fait mal de se l’avouer, elle trouve ça plutôt joli, le cadre est très pittoresque.

Alors que Will saute et saute encore pour avancer au lieu de marcher, un sifflement devient audible. Il est impossible de voir d’où il provient car l’obscurité est trop forte. Murphy barre le chemin à son fils de son bras et lui fait signe de se taire en posant un doigt sur sa bouche.
Le sifflement se rapproche. C’est un air de Noël, « Douce nuit » pour être exact. Ce pourrait être un simple sifflement mais quelque chose de très malsain s’en dégage.

Un silhouette apparaît. Murohy plisse les yeux et son sang se glaçe.

- « Vasil ? »

La silhouette rigole.

-« невъзможно е…  Ти си мъртъв! »
    C’est impossible… Tu es mort !

William fronce les sourcils.

« C’est qui Maman ? »

Elle ne répond pas et fait reculer son fils de son bras. Elle ne veut pas le montrer mais elle panique complètement. Que doit elle faire pour protéger son fils ? Elle est sidéré mais l’obscurité s’allume quand un éclat rouge surgit de la silhouette. Il attaque.
Murphy qui avait déjà sa baguette dans la main réagit immédiatement et contre aisément. Elle rage si fort que s’en est audible. Il ne la visait pas, il visait son fils. William commence à pleurer.
Dans un cri, Murphy fait trois tours avec sa baguette, la neige au sol se soulève et déferle sur le Roumain avec une violence folle. On entend l’homme crier. Soudain la neige s’arrête et est repoussée dans une déflagration qui fait tomber Murphy et William. La femme se relève tout de suite tandis que Will reste au sol en sanglotant.

Murphy vise un lampadaire de sa baguette puis pointe le l’homme comme si elle avait attaché une corde au poteau et qu’elle le tirait. Le lampadaire se fracasse par terre manquant de peu l’homme. Celui-ci lance un sortilège en direction de l'enfant reconnaissable par sa couleur verte.
Dans un cri, Murphy pare mais se retrouve une nouvelle fois à terre. Elle s'essouffle.
Will tend ses bras vers elle.

-« Mamaaan »

Murphy le regarde et serre les dents avant de se relever.

-« Protego Diabolica »

Un cercle de flammes bleus aveuglantes entourent alors la mère et son fils. Murphy attend. Un fouet doré transperce les flammes et manque de la toucher. Contre toute attente, elle rigole .

« Ти си мъртъв! »
Tu n’es pas Vasil !

Murphy regarde son fils.

« Je reviens »

Après avoir repoussé une énième fois le fouet, elle traverse les flammes et se jette sur son assaillant.  Un craquement, elle transplane. Les flammes disparaissent.
William est seul dans la nuit. Le silence est assourdissant et lourd. Seul le lampadaire au sol qui grésille est encore audible. 

Il respire fort mais ne pleurs plus. Il se relève en reniflant. Il titube sur quelques mètres en faisant se  tourner ses méninges. Il essaye de comprendre ce qu’il s’est passé. Il est toujours terrorisé.
Est-ce que c’est parce qu’il a dit que c’était nul l’église ? Peut-être que c’est dieu qui a voulu se venger.

Une larme coule sur sa joue. Il veut sa maman. Il se met à genoux et joint les paumes de sa main.

« Je suis désolé de vous avoir offensé dieu, tu pourrais faire revenir ma maman s’il te plaît? »

Murphy apparaît à côté de son fils. Ses vêtements sont déchirés, une épaule est dénudée le haut du dos visible également. Elle saigne de l’arcade gauche.

« Oh Will ! »

Murphy enlace son fils ; Celui ci est persuadé que dieu l’a entendu. En enlaçant sa mère, il aperçoit trois ronds blancs en bas de sa nuque, il passe le doigt dessus. Ils sont comme tatoués.
Murphy se met à pleurer bruyamment, et par mimétisme, William l’accompagne.

William ne se moquera plus jamais de dieu.  

fin