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05 avr. 2018, 12:18
 Histoire du Chaudron - Avril  Moira Burke
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Point de vue de Moira Burke

Le Chaudron Baveur était un endroit puant, sale, mal famé et dangereux. Voilà quelle était l'opinion de Moira à propos du pub des sorciers londoniens. C'était une honte que l'entrée vers le Chemin de Traverse soit située, de base, dans un pub qui faisait la jonction entre le monde moldu et le monde sorcier. Et les contrôles à la frontière ? C'était ce fossile de tenancier de Sturrlock, condamné pour crime contre êtres vivants, avec sa superbe baguette confisquée, qui allait les faire ? Moira avait une opinion très forte sur les scissions entre les deux mondes. Pour elle, la communauté magique faisait preuve de bien trop d'imprudence sur ce genre de sujets capitaux. Et c'était ce genre d'imprudence qui déclenchait des drames.

Elle arriva devant la porte noire et poussiéreuse de l'établissement. Pourquoi était-elle là déjà ? Sa mémoire lui faisait trop souvent défaut, ces derniers temps. Elle avait besoin de vacances. De longues vacances, loin de tout. Perdue dans le Connemara. Avec pour seule compagnie les poneys. Qui seraient toujours moins idiots que ses crétins de collègues.

Elle poussa la porte grinçante et entra. L'endroit sentait le renfermé. Et, surtout, il était bondé. Trois serveurs jonglaient entre les tables et servaient boissons chaudes et sodas, soupes et morceaux de viande, moutardes et additions. Elle alla s'asseoir à une table vide, pour deux, et contempla la joyeuse, mais désolante, ambiance qui régnait. 

Alors qu'elle était sur le point de se rappeler la raison de sa présence ici, une scène attira son attention. Deux adolescents, approchant sûrement de la fin de leur scolarité, s'amusaient à titiller une personne bien plus âgée qu'eux, à coup de baguette sur les hanches et de petites tapes sur la tête. Au vu de leur uniforme, il n'y avait aucun doute sur leur provenance. Gamins de Poudlard, de Gryffondor et Serdaigle, si l'on en croyait les couleurs. Naturellement. Il était étrange qu'ils soient ici en cette période - Moira n'avait pas eu connaissance de vacances de printemps - même si nous étions en plein weekend. Et, encore plus, dérangeant qu'ils se permettent d'importuner une de leur aînées. 

Alors que l'un des serveurs s'approchait d'elle pour prendre sa commande, elle le laissa en plan, et, d'un pas décidé, elle s'approcha des deux harceleurs. Ils n'eurent pas le temps de lever la tête : elle agrippa les cheveux du Serdaigle, et le tira vers elle avec cette poigne si reconnaissable. De son autre main, Moira attrapa le col de la robe de sorcier du Gryffondor et approcha sa tête de son visage. 

« Allez-vous amuser ailleurs, les mioches. » dit-elle en grinçant des dents. 

Le Gryffondor s'apprêta à répliquer, mais lorsqu'elle le vit ouvrir la bouche, Moira serra un peu plus fort les cheveux de son coéquipier, qui lâcha un cri étouffé. Cela dissuada le premier qui, se dégageant d'un mouvement brusque, tourna le dos à Moira et se dirigea vers la sortie. L'autre eut plus de mal à se libérer, et il laissa entre les doigts de l'Auror une touffe de cheveux blonds. 

Moira Burke regarda ensuite l'ancienne, qui, depuis tout ce temps, restait tranquille sans bouger. Elle se pencha au-dessus d'elle.

« Tout va bien ? »

Pas de réponse. Elle répéta sa question. Nouveau silence. Elle agita alors les doigts devant le visage de la grand-mère. A nouveau, aucune réaction.

« Mais elle est morte ou...? » dit Moira pour elle-même en secouant la vieille comme s'il s'agissait d'une essoreuse à salade. Un crachat de bave, tel un missile, sortit de la bouche de la grand-mère et atterrit sur ses doigts. Elle lâcha un ronflement sonore qui fit lever les yeux de l'Auror au ciel. Elle relâcha la vieille dame qui retomba mollement sur la table et retourna vers sa table, où le serveur l'attendait toujours, l'air extrêmement gêné par ce qu'il venait de voir.

C'est alors qu'elle remarqua la fillette qui s'était mise là également. 
06 avr. 2018, 12:06
 Histoire du Chaudron - Avril  Moira Burke
Les vacances de printemps étaient arrivées. Une petite semaine pour préparer bien trop de choses. Maintenant que Mei Ling l'avait choisi comme partenaire, la Troisième Année devait jongler entre ses cours, ses devoirs, ses longues périodes de préparations avec la Chinoise mais également les recrutements de l'équipe de Quidditch et les entraînements. Autant dire que les journées de la petite étaient bien remplies. Il était bien rare qu'elle trouve un moment pour elle. Par chance, sa récente nomination et son retour à la tête de l'équipe lui valait une certaine réputation. Privilège dont elle ne cessait de s'amuser et avec lequel elle aimait jouer. La Serdaigle n'était devenue que plus prétentieuse depuis qu'elle était devenue le binôme convoité de Mei et elle en tirait une telle fierté qu'elle ne cessait de rappeler à qui voulait bien l'entendre à quelle point elle était supérieure. Et, parfois, quelques jeunes gens béâts se prêtaient à l'écouter. C'est ainsi qu'elle se retrouvait régulièrement avec des sorciers plus âgés qu'elle et dont elle se plaisait à les mener par le bout du nez.

Ces deux là étaient en sixième année. L'un chez Gryffondor, l'autre dans sa propre maison. Tally ne se souvenait même plus comment elle les avait réellement rencontré. Sûrement deux qu'elle avait regardé de haut et qui s'étaient soumis sans plus de cérémonie. Voilà qu'ils avaient décidé de l'emmener au Chaudron Baveur, un endroit apprécié pour les journalistes en herbe qu'ils étaient. Apparemment, ils n'avaient rien de mieux à faire de leur vacances et Tally avait besoin de voir du pays. Le nez dans ses parchemins raturés commençait à l'exaspérer.

Ils étaient donc arrivés dans l'établissement poussiéreux en début de matinée et s'étaient attablés dans une joyeuse cacophonie. Ils avaient commandé divers breuvages et Tally avait même trempé ses lèvres dans la Bièraubeurre de son voisin, expérience qu'elle n'était pas prête de réitérer. Les conversations allaient bon train et les suppositions sur la première épreuve qui attendait Tally se multipliaient. La Serdaigle explosa alors, n'ayant aucune envie de supporter plus longtemps un sujet de conversation qui la hantait déjà jour et nuit.

« _ Allez voir ailleurs ! S'exclama-t-elle au milieu de Chaudron. »

Un silence suivit ses paroles mais les deux sixième année obtempérèrent en s'écartant de la jeune fille. Ils ne la connaissaient que mal mais ses coups d'éclat étaient fréquents. La pression, la volonté de bien faire, l'angoisse de perdre. Des montagnes d'attentes semblaient peser sur ses épaules durcit par la batte. Évidemment, les deux gros malins ne trouvèrent rien de mieux à faire que d'importuner une vieille dame qui passait par là. Parfois, Tally se demandait sincèrement ce que les mecs avaient dans la tête... Elle roula des yeux et décida de changer de table. Elle n'avait plus rien à faire avec ces deux idiots.

La Serdaigle en trouva une qui semblait inoccupée un peu plus loin -malgré un serveur planté comme un piquet- et perdit son regard dans la foule qui s'amassait dans l'établissement. Son attention fut à nouveau attirée par les deux jeunes hommes qui venaient d'être interrompus par une femme sèche et droite. D'ici, il n'était pas possible d'entendre ses paroles mais il était aisé de deviner ce qu'il se disait. Les deux mecs battirent aussitôt en retraite, la queue entre les jambes. Cela arracha un sourire à Tally, décidément, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. La femme à l'air dur sembla s'inquiéter de l'état de la mamie mais abandonna tout aussi vivement sa tâche en se retournant brusquement. Elle n'avait pas l'air très contente...

Contre tout attente, la brune se dirigea à grandes enjambées vers la table où Tally s'était installée. Le serveur semblait l'attendre. Merde... il semblait qu'elle n'avait pas choisi le meilleur endroit et, maintenant, aucun échappatoire, la femme était déjà revenue à son point de départ. Tally s'écarta d'une fesse pour lui laisser de la place. Choisissant de ne pas se démonter, elle prit la parole.

« _ Tous des idiots, ces mecs. Je leur avait bien dit qu'importuner les mémés leur rapporterait des ennuis. Tally Jenkins. Et elle tendit une main le plus naturellement du monde comme si elle était parfaitement à sa place. Plus le temps passait, plus la fillette devenait outrageusement pédante. »

La Serdaigle espérait simplement que l'autre femme n'avait pas entendu parlé de ce qu'il se tramait à Poudlard. Elle n'était pas certaine de vouloir expliquer une fois de plus comment la petite Mei Ling l'avait choisi elle et personne d'autre. En attendant, le serveur paraissait commencer à s'impatienter.

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Tallaze et Blally le couple naze en carton
11 avr. 2018, 00:02
 Histoire du Chaudron - Avril  Moira Burke
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Point de vue de Moira Burke

Qui était cette gosse qui attendait patiemment à sa table ? Et, d'ailleurs, pourquoi l'attendait-elle ? Elle passa devant le serveur à qui elle commanda un café tout en accompagnant sa demande d'un claquement de doigt. Sans demander son reste, celui-ci prit la fuite vers les cuisines pour se hâter dans la préparation du breuvage. Il ferait bien de se dépêcher : s'il était suffisamment chanceux, il pourrait revenir juste à temps pour voir Moira lancer la petite squatteuse à travers le Chaudron.

Avant que l'Auror ne puisse la saluer, la jeune fille accueillit Moira avec une jovialité pas réellement partagée par son interlocutrice. Les mecs, des idiots ? Oui, dans une certaine mesure... les ado' dans leur genre, plus particulièrement. En fait, tout ce qui était en-dessous d'elle en âge était idiot, fin du débat. C'était un jugement très simple à retenir, et encore plus simple à appliquer. Faire des généralités n'était pas ce dont elle était le plus fier, mais, comme elle gardait ses réflexions pour elle...

« Hmpf. Enchantée, jeune fille. Moira Burke, Auror actuellement en mission pour le ministère. » répondit-elle en serrant la main tendue avec raideur.

Ce n'était pas très malin de la part de Moira de donner une telle information à une gamine : mais elle comptait bien l'impressionner pour la faire décamper et avoir sa petite table tranquille. Et si cela ne marchait pas... Hé bien la rumeur disait que le ministère tolérait environ trois pour cent de pertes civiles, ce serait l'occasion de voir si elle s'avérait véridique. 

Cela étant fait, la technique de l'Auror n'avait pas l'air de fonctionner, ce qui l'irritait profondément. Elle n'avait pas l'habitude que ses plans ne se déroulent pas comme elle le prévoyait. Et encore plus quand le grain de sable qui faisait grincer la machine parfaitement huilée avait pris l'apparence... d'une gamine de treize ans ?

Elle attendit son café patiemment, sans piper mot. Un espèce de silence, un peu gêné, s'était installé entre elles. D'un côté, nous avions la jeune Jenkins qui semblait attendre avec impatience un signe de vie de Moira ; Moira qui, fière et fidèle à ce qu'elle avait en tête, avait décidé de ne pas répondre. Qui sait, peut-être que parler compromettrait toute l'opération ? C'était un risque qu'il était inutile de prendre. Et pourtant... d'un autre côté, discuter avec la petite permettrait de faire disparaître un peu plus Burke dans la foule du Chaudron, qui n'était pas sans avoir remarqué la petite altercation avec les deux vieux élèves. 

Un autre petit moment de silence... elle ferma les yeux, pour les rouvrir au bruit de la tasse posée sur la table. Elle remercia le jeune homme à lunettes qui n'eut pas besoin de se faire congédier pour disparaître au plus vite. Elle se tourna vers Tally Jenkins, qui la regardait avec des yeux avides.

Moira craqua. Et se maudit intérieurement.

«
Même après avoir quitté Poudlard, j'ai continué d'en croiser, des sacrés crétins qui importunaient les grands-mères... Seulement maintenant, j'ai plus de moyens pour leur attirer des ennuis. Dire qu'on est Auror, par exemple. Ça met tout de suite les choses au clair. »
13 avr. 2018, 11:30
 Histoire du Chaudron - Avril  Moira Burke
La prestance naturelle de la femme était véritablement déstabilisante. Tally fut soudaine prise d'un doute. Cette main tendue allait-elle mettre le feu aux poudres ? Après tout, elle s’était installée à SA table, sans autorisation, ni même sans lui demander la permission. Certes, c’était une erreur, une bourde qu’elle aurait préféré éviter mais elle s’était plantée et ne pouvait plus espérer revenir en arrière. Il fallait assumer et face à ce caractère déterminé, ne surtout pas s’écraser. C’était une méthode qu’elle appliquait de plus en plus régulièrement, même si l’ensemble de ses ressentis voulaient la faire plier, Tally forçait son cerveau à réagir de la manière opposée. Face à cette Moira Burke qui lui faisait froid dans le dos, elle avait redressé les épaules et tendue une main qu’elle tentait de ne pas faire trembler.
Contre toute attente, la femme lui répondit. Et la Serdaigle obtint des informations qu’elle n’aurait jamais songé effleurer. Cette Moira était Auror. Et en mission ! La main de Tally resta suspendue quelques secondes de trop dans les airs, de quoi laisser son trouble apparent. Sa mission était-elle de surveiller cette vieille ? Était-ce pour cela qu’elle avait fait fuir ces deux couards d’apprentis journalistes ? Non… C’était pas possible… ? Si ?

Le visage de la rouge resta interloqué un petit moment. Elle n’avait pas peur, même si la prestance de l’Auror lui en mettait plein les yeux. Elle sentait juste poindre une admiration immense pour cette femme. Auror, n’était-ce pas un métier hors-du-commun ? Un métier de tous les dangers ? Un job restreint à l’élite de l’élite ? Et Tally venait de lui serrer la main ?! Son regard se reporta sur sa poigne… Waouh ! C’était trop la classe ! Décidément, elle avait bien fait de ne pas se laisser faire, Moira l’avait jugé assez intéressante pour lui répondre et même lui accorder des informations confidentielles. Tally redressa la tête et détailla l’Auror. Vêtue de sombre, un foulard au noeud complexe autour du cou et une coupe de cheveux courte, Moira dégageait une autorité naturelle. La commissure de ses lèvres était sèche, preuve qu’elle n’était que rarement encline à sourire. Cette femme était un bloc de marbre brute. Peu friable, elle ne devait pas s’émouvoir de grand chose. La troisième année n’avait jamais eu l’occasion de croiser quelqu’un de sa stature et de son statut dans sa courte vie de Sorcière. Elle ne pouvait qu’être admirative face à cette force de la nature.

Combien de temps passa ? Difficile à dire mais le serveur revint avec précipitation et avec le breuvage pour l’employée du Ministère. Il n’adressa même pas un regard à Tally, petite fille aussi inintéressante qu’un insecte face à une Auror. Celle-ci ne porta même pas la tasse à ses lèvres et se tourna vers Tally qui se sentie décontenancée. Instinctivement, elle porta une main sur sa baguette. Elle savait qu’elle n’avait aucune chance face à elle, mais elle ne voulait pas mourir. Non, surtout pas maintenant. Elle ne voulait surtout pas mourir sans avoir cherché à se défendre. Puis, elle se rendit bien vite compte que son geste était futile… Moira ne fit que lui adresser la parole sur un ton légèrement supérieur. C’était donc monnaie courante que de sauver des grands-mères en étant Auror ? Tally en prit soigneusement note. Même un boulot aussi décalé lui allait, tant qu’elle pouvait s’imaginer quelques instants à la place de cette femme de caractère. Le silence revint à nouveau. Tally se fichait pas mal de la mission pour laquelle elle était là. Tally était avide de questions.

« _ Si vous êtes Auror, faisiez-vous partie de l’escouade qui est allée délivrer Beauxbâtons ? Avez-vous… avez-vous contribué au… sauvetage de Poudlard… ? »

Tally avait lâché ces questions d’un seul coup. Elle se sentait encore plus insignifiante… Elle qui était sagement restée dans la tour des Serdaigle. Elle qui était restée passive alors que le danger n’avait jamais été aussi proche… Elle qui admirait tant les personnes de la stature de Moira. Voilà qu’elle se trouvait confrontée à ses propres faiblesses. C’était aussi douloureux que frustrant.

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Tallaze et Blally le couple naze en carton
17 avr. 2018, 16:42
 Histoire du Chaudron - Avril  Moira Burke
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Point de vue de Moira Burke

Deux choses occupaient à présent l'esprit de Moira. La première : elle avait réussi son coup et fait son petit effet auprès de la jeune Jenkins qui, au vu de son expression, avait bien compris qu'elle était en présence d'un personnage de grande envergure, à l'aura intimidante. La deuxième ? Cela n'avait pas du tout eu l'effet escompté et à présent, la jeune fille était aussi excitée qu'une puce, plutôt que d'être happée par la peur comme l'Auror l'avait initialement prévu. Elle soupira discrètement : au final, il semblait qu'elle allait devoir se coltiner l'élève à sa table pour une durée indéterminée... Elle espérait juste que cela ne compromettrait nullement son objectif initial, à savoir, quelque chose de plus important que de jouer à la baby-sitter.

Et en effet, c'était peut-être une erreur d'avoir pris le risque de l'exciter encore plus. Les questions de la jeune fille étaient réellement inconvenantes. Non seulement indiscrètes, elles rappelaient à Moira de mauvais souvenirs qu'elle avait eu beaucoup de mal à enterrer. 

Les affrontements à Poudlard avaient été perçus par Moira comme les premières épreuves réellement difficiles de son travail d'Auror fraîchement acquis, affrontements qui revenaient de temps à autre la hanter en rêves. Elle n'y avait pas fait grand chose, malheureusement : alors qu'elle venait d'arriver sur le champ de bataille et qu'elle affrontait un adversaire en duel, elle avait été soudainement aveuglée par une soudaine vague d'éclairs - dont elle appris plus tard qu'elle avait été déclenchée lors de l'affrontement entre une créature magique et le propriétaire du Chaudron Baveur -  et son ennemi en avait alors profité pour lancer un sort retors, la mettant hors-service pour le reste des combats. Fort heureusement, le bon côté avait gagné... elle ne voulait pas imaginer ce qu'il serait advenu d'elle si on l'avait retrouvée encore en vie après qu'une défaite ait été infligée au Ministère... Et elle ne pensait pas non plus aux enfants, à l'intérieur de l'école...  Elle ne voulait pas y penser.

Qu'allait-elle pouvoir dire à cette jeune fille débordante d'entrain ? Elle avait sa petite idée en tête. Dans son esprit se mélangeaient à la fois les blessures infligées par sa défaite personnelle, la peur de l'attaque, les risques pris pour aller sauver les enfants... mais aussi le soulagement de la réussite, la joie de revoir des visages connus encore animés, et cette douce sensation lorsqu'on l'avait remise sur pied, sensation pour laquelle elle serait capable de volontairement se blesser afin d'y regoûter... 


« J'ai peur de ne pas pouvoir t'en dire trop, jeune fille, et j'en suis désolée. Tu auras plus de chance si tu essaies avec tes professeurs. Mais je suis restée à Poudlard, je ne suis pas allé à Beauxbâtons. La bataille s'est terminée pour moi quand j'ai été touchée par mon ennemi. La bataille de Poudlard n'était pas mon expérience la plus glorieuse. Cela étant... le combat d'un Auror ne s'arrête jamais vraiment, non ? »

C'était plutôt satisfaisant. Ce fut ce moment que choisit le serveur pour lui apporter le café tant attendu.

« Je me demande... jeune fille... que vous-a-t-on dit à propos de l'attaque de Poudlard et la défense de Beauxbâtons ? Peut-être que je pourrais compléter ton savoir avec deux ou trois petites anecdotes. »