Geneva voulait plus, voulait apprendre, voulait tout savoir. C'était, bien évidemment, impossible, mais la jeune fille voulait connaître le plus de choses possibles sur les runes, et tous les secrets qu'elles pouvaient cacher. Elle voulait en apprendre le plus possible, tout de suite. C'était trop tôt, cette matière n'aurait pas intéressé une grande majorité des élèves de son âge, et ne l'intéressait pas tant que ça, finalement. Mais, elle avait l'opportunité de l'apprendre, avec une femme qui avait l'air de s'y connaître, alors pourquoi laisserait-elle s'échapper cette chance ? 

Après que Geneva eut dit ce qu'elle pensait de cette matière, Joanne Taylor reprit la parole. Les mots employés étaient justes, mais ils décevaient énormément la jeune fille. Elle releva les yeux, et plongea ses yeux bleus clairs dans ceux, foncés, de l'adulte. Elle répondit :

« Si cela ne vous dérange pas, je suis prête à apprendre. Je vous remercie énormément de cette proposition. Ma mère ne devrait pas tarder à arriver, si vous avez le temps de l'attendre, elle pourra ainsi vous donner son avis - positif ou non, bien que je pense qu'elle soit d'accord - sur les... cours, si je puis dire, que vous pourriez me donner. »

Soudain impatiente de la venue de sa mère, la jeune King tourna son regard vers l'entrée du Chaudron. Elle ne devrait pas tarder, une dizaine de minutes, au grand maximum... Mais, cela faisait moins d'une minute que la rouquine attendait, et les grains de sable dans le sablier continuel du temps s'écoulaient, à son goût, bien trop lentement... La future professeure aurait sûrement d'autres choses à faire, et devrait, à un moment ou à un autre, partir. Impatiente, Geneva dit :

« Si vous avez un instant... C'est l'histoire de quelques minutes, et ma mère arrivera. Mais, si vous êtes vraiment pressée... Je ne peux vous retenir. Mais, s'il vous plaît, attendez sa venue. »

Geneva lança un regard presque implorant à Joanne, sans s'en rendre compte. Elle voulait réellement apprendre cette matière. 

La jeune fille la suppliait presque de rester. Malheureusement, Joanne n’avait guère le temps d’étoffer la discussion, que ce soit avec la jeune fille qu’avec la mère de cette dernière. Elle laissa donc un soupir s’extirpait de son pâle visage, suivi d’un hochement de tête négatif. « Je suis désolée Miss, mais il faut vraiment que j’y aille ». Elle s’était levée, avait rangé son ouvrage là où il devait être rangé et elle s’apprêtait à repartir.

« Si vous voulez que votre mère échange avec moi à ce sujet, dites-lui de m’adresser une lettre, l’adresse n’est pas difficile, votre hibou trouvera sans peine le manoir des Taylor à Ilfracombe ». Sur ces mots, et après avoir adressé un énième regard à la jeune fille – comme pour graver son visage dans son esprit – elle repartit.

Aimait-elle qu’on s’intéresse à sa passion ? Elle ne savait pas trop. Après tout, depuis toute petite elle avait pris l’habitude d’être seule. Toujours seule. Bâtarde de sa famille, il était pour elle hors de question d’accorder confiance à quiconque. Si même votre famille vous traîne dans la boue, comment pourrait-il en être autrement pour le reste du monde ? C’était une constatation qu’elle avait du mal à dépasser. Elle ne supportait pas le regard des gens sur elle, peut-être était-ce pour cela qu’elle avait choisi une matière secondaire comme les runes ? Durant ses études, ainsi, personne ne l’avait regardé ou remarqué. Et cela lui convenait très bien. Peut-être que, finalement, vivre le long des murs la satisfaisait plutôt convenablement.

Fin du RP pour moi, merci !

Suite aux supplications de Geneva, Joanne soupira, et, avec une mine désolée, elle dit à la jeune fille qu'elle n'allait pas pouvoir attendre la mère de cette dernière pour discuter de quoi que se soit. La Serdaigle baissé tristement la tête, mais acquiesce poliment. Quand la future professeure lui donna une adresse à laquelle la contacter, la fillette reprit du poil de la bête et, avec un semblant de sourire, elle releva la tête. 

« C'est noté, miss Taylor ! Je vous contacterai - enfin, ma mère - dès que possible. »

Alors que la femme s'éloignait, Geneva la regarda. Elle partait, le pas régulier, son livre sous le bras, et elle restait assise, devant son verre se jus de citrouille vide, en attendant que sa mère arrive. Elle avait d'ailleurs hâte que celle-ci arrive, car l'enfant s'ennuyait. Elle voulait rentrer chez elle, lire un livre, avancer ses devoirs... Distraitement, l'enfant commanda une nouvelle boisson, chaude cette fois-ci, auprès d'un serveur et attendit qu'on le lui serve. Pendant qu'il était préparé, la Serdaigle nota dans un coin de sa tête, se répéta plusieurs fois, l'adresse que lui avait fourni la Taylor. À peine eut-elle fait cela que son chocolat lui fut apporté. 

Alors qu'elle sirotait distraitement le contenu de sa tasse, Anisse King franchit la porte du Chaudron Baveur, un paquet sous le bras, et un sourire aux lèvres. Elle s'approcha se sa fille et lui demanda d'une voix douce si tout s'était bien passé. Sans attendre, Geneva expliqua à sa mère qui elle avait rencontré, l'échange qu'elles avaient eu et la proposition de la professeur. Après quelques courtes secondes d'hésitation, la femme répondit qu'elle devait y réfléchir et voir avec le père de la rouquine ce qu'il en était. 

Fin du RP pour moi aussi !