Ada avait été obligé de sortir du château qui l'étouffait. Elle avait déambulé dans les tours, les escaliers, pressé, à la recherche d'un endroit couvert mais éloigné de tout public. Après plusieurs minutes à courir telle une enfant perdue, elle prit la dernière option qui lui restait, le parc. L'Aiglonne n'avait jamais aimé se rendre dans cet endroit, généralement du monde dès que le soleil était là, en plein-air avec de la terre qui salit les chaussures... Bref, Ada n'aimait pas les endroit en plein-air alors le parc était généralement un endroit qu'elle évitait. 

Cet après-midi était pluvieux, des nuages sombres survolait Poudlard et la pluie tombait depuis midi. Aujourd'hui la pluie était un atout, car les élèves fuyaient généralement le parc dès que des gouttelettes tombait pendant trop de temps. Malgré tout la pluie était plutôt fine ce qui permit à la première année de pouvoir s'abriter sous un arbre sans être trop trempée. Depuis toute petite Ada adorait la pluie, être mouillée ne l'avait jamais gênée. Alors pourquoi vouloir à tout pris s'abriter alors que la pluie était fine? A cause de cette lettre. Cette lettre qui bouleversa sa vie. De simples mots écrit sur un vieux parchemin, ça peut tout changer. Les mots frappent, touchent en plein coeur sans se soucier des dégâts qui causent. En cet après-midi la victime des mots c'était Ada. 

Sa mère qu'elle haïssait, qu'elle méprisait profondément lui avait envoyé une lettre. Une lettre avec des vrais mots dessus, avec sa fine écriture, sa signature et une tâche d'encre à la fin. Elle n'avait pas l'air de s'être très appliquée. Mais rien que le faite d'avoir vu le nom Maggie Valley acheva Ada. Elle était arrivée posément à la volière quand elle avait vu cette lettre, ses jambes s'était mise à trembler et elle avait courut dans tout Poudlard avant de se réfugier sous cette arbre et sous la pluie dans le parc désert. 

Après des longues minutes où le seule bruit était celui gouttes de pluie qui s'écrasait sur le sol, Ada ouvrit finalement cette lettre.

Bonjour Ada,

C'est Maggie, ta mère biologique. Je ne sais pas si tu as une maman qui me remplace maintenant. Je pense que non, ton père m'en aurait informé. Et oui j'ai discuté avec ton père, j'avais envie de savoir ce que tu étais devenu mon ange. Tu as 10 ans maintenant c'est ça? Tu es à Poudlard, une école de magie. J'ai réussi à mieux accepter le rapport à la magie.

Je me demande comment ton père m'a décrit, et même est-ce qu'il à pris le temps de te parler de moi? Raconte moi tout. Mais ne crois pas tout ce que te dit ton père, il a une tendance impulsive et on a mis beaucoup de temps à reprendre contact. Je crois qu'il ne m'apprécie guère. On parle que de moi n'est-ce-pas? J'aimerais savoir à quoi tu ressembles, qu'elle est ton caractère, ta personnalité si tu te sens bien à Poudlard. Tu auras préférés vivre à me côté? Tu aurais préférés être une humaine sans pouvoir? On dit moldu non? Rickon te laisse trop libre j'en suis convaincu... 

Bref, je suis sûre que tu as une tonne d'amis, qui tu es une petite fille adorable, que tu excelles dans chaque matière et que tu me ressemble ma fille. Si l'envie t'en dis on pourrait reprendre contact! Je suis assez occupée mais pour toi je trouverais du temps ma puce.
Tu t'entend bien avec ton frère, Hélios? Il fume m'a dit ton père, c'est un humain sans... un moldu. Il doit beaucoup me ressembler, je lui ai envoyé une lettre j'ai hâte d'avoir sa réponse.

Je suis très heureuse d'avoir pu t'écrire,
Ta maman qui t'aime.

Maggie Valley

PS: Un jour tu viendras peut-être découvrir mon chez moi!

Ada relâcha la lettre. C'était qui, cette soi-disant mère, qui repointa le bout de son nez 12 ans plus tard avec plein de bonnes attentions! De quel droit elle l'appelait "ma puce" ou même "mon ange"? Pourquoi avoir envoyé cette lettre mielleuse, elle dégoulinait le mensonge et la fausse gentillesse. Peut-être que sa mère croyait pouvoir dissiper la haine qu'avait Ada pour elle, mais c'était raté. La colère d'Ada n'en était maintenant que plus forte. Elle tapa violemment dans l'arbre et roula en boule la lettre. Elle hurla intérieurement : 
*J'AI 12 ANS MERDE! ET JE NE VOUDRAIS JAMAIS HABITER AVEC TOI! JAMAIS!
Les pleurs, les gémissents, tout ressortit juste après la colère. Ses yeux s'embuèrent de larmes de tristesse et de rage. Elle se laissa tomber contre le tronc de l'arbre et enfouit sa tête dans ses bras, seule parmi les arbres.

L'esprit embrumé de nuages noirs, Ada ne sentit que bien après la petite main posée sur son épaule humide. Ce geste doux était accompagné d'une question basique mais posée avec une réelle sincérité. Brusquement Ada levait la tête, les yeux humides de larmes salées, et fronça les sourcils. Qui était cette inconnue venant entrer dans son espace personnel? Ada allait-elle une fois de plus user de sa froideur qui la caractérise? Bien parti pour répliquer une phrase dénudée de sentiments Ada lança : 

- Mais tu veux quoi? Je... je...

L'Aiglonne sentit ses yeux la piquer et son nez se remit à couler. Elle se mit brusquement à laisser couler ses larmes devant l'inconnue aux cheveux ébènes. La pluie berça ses larmes et pour la première fois, la douceur d'une inconnue l'avait touché. Les mots glacial ne voulait plus sortir. Le bloc de glace fondait sous le feu, peut-être que ce fameux feu c'était la fille prostrée devant Ada? Le maigre feu consumer à l'intérieur de la blonde avait été nourrit par une simple jeune fille. Il se consumait. Il prenait enfin le dessus sur la froideur. Un iceberg à l'unique couleur avait été pris par surprise.

Même si le moment n'était pas le meilleur pour songer à ça, Ada se mit brusquement à penser au thème de Titanic, et au film lui-même. Même si son père était un sorcier, son frère moldu lui avait fait découvrir ce film l'année dernière. Elle l'avait trouvé ennuyeux et niais. Comme une pâtisserie au goût trop parfait. Mais aujourd'hui, le trop plein d'émotions et les yeux doux de la brune, fit Ada se souvenir de la musique qui suit les scènes du film. C'était peut-être passager, mais la première année se mit à aimer ce film. 

Dès qu'elle regardait les yeux gris en face d'elle, la bande son du film tournait, tournait et repassait dans sa tête. Le bateau se fracassant contre l'iceberg et l'effroi des passagers. L'iceberg si fort, que même un bateau ne pouvait passer sans se détruire et laisser des morts mais aussi des vivants marqué à vie. Le film d'Ada n'était pas exactement le même. Au revoir Jack et Rose, plus qu'elle et une brune dont elle ne connaissait même pas le prénom. Les rôles était inversés, le bateau fracassa l'iceberg. Il l'éclata en quelques morceaux, l'iceberg était toujours présent mais plus aussi fort et puissant qu'avant. Les yeux plongés dans ceux de la brune elle songea :
*J'ai trouvé mon bateau. 

Puis demanda en fronçant les sourcils, n'ayant toujours pas répondu à la question qu'elle avait finalement oublié : 

- Mais qui est-tu?

Elle s'essuya les yeux et laissa la musique de Titanic l'englober entièrement, emportée dans un autre univers où elle n'était plus Ada au coeur de glace, mais une autre dont rien n'avait été défini.

Ada avait obtenu une réponse à cette question qu'elle avait prononcé spontanément. Le nom de la brune enfin révélé ne lui disait rien. Peut-être avait-elle entendu un professeur prononcer son nom dans un cours quelconque. Mais pour le moment, rien. Juste un blanc dans la tête de la blonde, ce visage et ce nom lui étaient inconnus. Après avoir révélé son identité, Noor lui demanda de faire de même. Les yeux bouffis et légèrement tremblotante, Ada se décida à lui répondre sans conviction, d'un air détaché :

- Moi, c'est Ada Valley. Je dois rien te dire n'est-ce pas? Je suis aussi à Serdaigle... on s'est peut-être croisées dans la salle commune...

Maintenant Noor savait qui elle était, le coeur serré, elle savait que la première année en face d'elle ne la verrait à présent plus de la même manière. Elle connaissait  sûrement  les rumeurs, certes véridiques, de la blonde Ada au coeur de glace, au comportement sibérien et renfermé. Son bateau allait probablement être gêné au mieux, ou encore prétexté un rendez-vous pour quitter cette étrange fille qu'était Ada. Au fond, elle s'en voulait un peu d'avoir si peu confiance en la brune, mais elle essayait juste de ne pas se faire d'illusion et de rester pragmatique. 
Reprenant peu-à-peu conscience du monde qu'il l'entourait, elle essuya ses yeux, et observa Noor assise en tailleur devant elle. Un léger sourire ce dessina sur le visage d'Ada, attendant peut-être que la brune finisse par partir. Il eu un court silence et Noor posa finalement la question que l'Aiglonne redoutait depuis le début. Si elle voulait retenir son interlocutrice elle allait devoir répondre à cette question. Mais même si le bateau avait réussit à fissurer le bloc de glace entourant Ada, cette dernière, qui avait repris conscience de tout, était toujours un peu méfiante voire froide. Elle décida de lui répondre vaguement, elle peinait à raconter sa vie privée et c'était déjà un miracle que Noor aie obtenue une réponse :

- J'ai... non je vais pas bien... c'est une question d'histoire de famille, en quelque sorte. 

Une partie d'elle-même disait: "Cours, va-t'en! Ou du moins ne lui révèle rien!"
Et une autre hurlait: "Dis-lui tout! Regarde quelqu'un se soucis de toi! Quelqu'un qui n'est pas ta foutue mère hypocrite!"

Tiraillée entre ses deux pensées opposées, Ada décida, après un silence plus long que le précédemment, de lancer, avec la boule au ventre :

- Tu... veux en savoir plus? Je te jure que c'est pas très intéressant.

Elle ria, d'un rire nerveux et sans aucune once de joie ou de rigolade. Mais, au moins depuis le début, les paroles qu'elle avait dite à la brune n'était pas froide ou dure. De base, c'était positif, mais elle avait peur, terriblement peur, car elle n'avait plus entièrement sa carapace froide pour la protéger, mais aussi car elle ne se reconnaissait plus.
Bizarrement, elle n'avait même pas l'impression de jouer un rôle ou de mentir. Elle se sentait juste changée pour un temps. A l'intérieur de ce parc, elle était une autre, mais dès qu'elle reverrait les autres élèves sa carapace se reconstituerait progressivement. 

Attendant une réponse de Noor, la boule au ventre, se demandant si sa réputation aurait raison d'elle ou si la brune déciderait de rester auprès d'elle. Et Ada, elle préférait quoi? Remplie de questionnements, elle regarda dans les yeux ce bateau fougueux, priant pour qu'il résiste aux vagues.