Juliette était dépitée : les grands - entre troisième et sixième année - l’avaient encore rabrouée sur sa petite taille. 

Bien sûr, ils ne s’en prenaient pas qu’à elle, mais ça l’énervait. Pas que ça la vexe, car elle se fichait de l’avis de grandes échalotes commes eux, mais ça commençait à faire trop. 

Oui, car depuis un mois ou deux, ils ont commencé à s’en prendre particulièrement à elle, car, depuis le début de l’année scolaire, elle n’avait pas grandi. 

Du haut de son mètre quarante-cinq, c’est vrai qu’elle ne faisait pas le poids fasse aux plus grands, qui faisaient deux mètres ou plus...

Elle se dirigeait donc vers le parc, pour se changer les idées grâce au vent et à l’air pur. Elle voulut d’abord s’installer prêt du lac, mais se ravisa bien vite : la bande de garçons qui l’embêtait était en train de se baigner.

Alors, elle alla s’installer sur un banc, seul, entre un bosquet, une petite allée déserte et un grand arbre. 

« C’est exactement ce qu’il me faut ! Être seule ! », se dit Juliette.

Une fois confortablement installée sur le banc, la jeune Gryffonne sortit de son sac un roman et commença à le lire. 

Après quelques pages, étant si bien installé, elle s’endormit, et rêva - enfin, cauchemarda - que les garçons qui l’embêtaient venaient pour la noyer...

La brunette se reveilla en sursaut, couverte de sueurs froides, et regarda autour d’elle : le groupe de garçons jouait toujours près du lac : rien à signaler. 

Juliette replongea dans son livre mais s’arrêta : quelqu’un était assis à côté d’elle, et la petite - c’est le cas de le dire - Gryffondor ne l’avait pas remarqué...

Ces premiers jours à Poudlard furent assez rudes. Je devais m'adapter à ma nouvelle maison qu'est le château sans trop essayer de me perdre pour arriver à l'heure en cours (ce qui n'a pas toujours été le cas). Les cours et devoirs sont aussi nouveaux pour moi et m'adapter à ce rythme peut me prendre un peu de temps.
Et comme si ce n'étais pas suffisamment assez, les autres premières années toutes maisons confondues s'en prenaient à moi. C'est vrai que pour mon âge je ne suis pas non plus la plus grande et les moqueries de mes camarades fusent dans tous les sens que ce soit en cours, dans les couloirs et même dans la Grande Salle. Les moqueries ne sont pas très méchantes je suis persuadée que me vexer n'est pas le but des autres élèves mais à force d'entendre les mêmes moqueries tous les jours cela devient pesant et peut être même que je commence à mal prendre ces critiques.

Aujourd'hui je finis tôt et j'ai pris de l'avance sur mes devoirs je décides donc de me balader aux alentours du château. Je vais en direction du lac que je n'ai encore jamais vu de jour même si ma chambre donne sur les profondeurs de celui-ci.
J'aperçois une fille, Gryffondor à en juger par sa cravate rouge et dorée, et je décides de m'approcher d'elle. Peut être que je réussirais à me faire une alliée parmi les premières années. C'est en arrivant à sa hauteur que je remarque qu'elle dort. Recroquevillée, son sac posé au pied du banc je l'observe.
Elle a les cheveux clairs et n'est pas très grande. Son nœud sur ses cheveux lui donne un air mignon.
Je m'approche doucement pour éviter de la réveiller et décides de m'asseoir à côté d'elle.
C'est à ce moment que je l'a voit trembler et s'agiter pendant son sommeil. Je n'ai même pas le temps d'agir qu'elle se réveille en sursaut, paniquée et couverte de sueurs. Elle reprends son livre qui était tombé par terre et en levant le visage elle remarque ma présence ce qui l'a surprends.
Je demande alors :
"Eh tout va bien ? Tu as l'air paniquée ça va ?"
La jeune Gryffondor regarda autour d'elle l'air un peu perdue.
J'espère au moins ne pas lui avoir fait peur...

Toujours étonnée que quelqu’un se soit assis à côté d’elle, d’autant plus qu’elle ne s’en est pas rendue compte, Juliette a le souffle court à cause de la surprise.

Chaque respiration se fait plus lente, plus longue. Elle n’est plus apeurée, seulement gênée et énervée de s’être ainsi endormie.

La fille en face d’elle avait l’air tout aussi étonnée de la voir dans cette état : cheveux ébouriffés, nœud mal mis, pleine de sueur...

Elle était plutôt jolie, avec des yeux clairs et les cheveux foncés, la peau pâle avec des tâches de rousseurs. Elle faisait à peu près la même taille que Juliette, et était sûrement en première année. C’était une Serpentard, comme le montrait son écharpe. 

La fillette prononça quelques mots gentils, où elle demandait à Juliette ce qui se passait. Alors qu’elle souriait intérieurement, la fillette tourna la têre vers le lac. Ses harceleurs n’y étaient plus.

« Sa... Salut. Je... Oui ça va. En fait, je faisais un cauchemar. Mais maintenant, ça va, merci. Bon... Heu... Comment t’appelles-tu ? Et pourquoi es-tu dans le parc, toi ? », demanda Juliette pour changer de sujet.

Bien sûr, elle n’avait pas envie de revenir sur les causes de son cauchemar. Elle le vivait déjà assez pour se le rappeler lorsqu’ils n’étaient pas là. 

Elle voulait partir loin d’eux, loin de ceux qui se moquaient. Bien sûr, ce n’était « que » de petites moqueries, il y avait pire comme méchancetés mais ça blessait déjà Juliette bien assez comme ça. 

Elle se sacait petite et l’assumait, mais qu’on la rabaisse sur ça lui faisait perdre le peu de confiance en elle qu’elle avait, et c’était pourtant important pour elle.