Le soleil cuisant indiquait les coups de midi.
Baigné de par sa chaleur, le parc semblait agoniser autant que les élèves qui s'y prélassaient.
Nausicaä s'assit à l'ombre d'un arbre, à moitié caché sous des fougères qui s'agitaient au gré du vent.
Fille d'une artiste, la jeune Gryffondor avait toujours vécu guidée de par sa créativité, et sa curiosité. Déjà toute petite, elle regardait Eyla passer des heures à peindre des toiles, à l'huile, à l'aquarelle, au fusain. Et pourtant, Nausicaä n'avait jamais pris le temps d'apprendre à dessiner. Sûrement à cause de la peur de rester dans l'ombre du talent de sa mère.
Aujourd'hui, elle et Koridwen s'étaient données rendez-vous. Les deux jeunes filles étaient arrivées la même année, et ne s'étaient pourtant rencontrées qu'à la toute fin de celle-ci. Élève de Serpentard, il s'était rapidement avéré que Koridwen était passionnée de dessin.
Alors, un week-end, les deux jeunes filles avaient décidé de se retrouver, armées de matériel de dessin en tout genre, afin que l'une puisse apprendre à l'autre ce qu'elle sait. 
À l'occasion, Nausicaä avait demandé à son père de lui envoyer quelques crayons, et autres babioles nécessaires à tout bon artiste -bien sûr, elle n'en était pas une-. Elle aurait voulu lui demander les fusains de sa mère, mais n'avais pas osé demander à son père de fouiller dans les affaires de celle-ci, de peur que de trop douloureux souvenirs n'en soient ravivés.
Elle attendait donc, cachée sous sa fougère, sifflotant et agitant ses jambes, tout en roulant entre ses doigts son paquet de crayons de couleur. 

Cette nuit, Koridwen avait mal dormi, en vérité, elle stressait à l'idée de retrouver son amie Nausicaä. Non pas qu'elle était timide ; le dessin avait toujours été pour elle quelque chose d'intime, vu que ses parents ne s'y intéressaient pas du tout,  -ils étaient trop occupés par leurs travaux respectif -, et sa soeur encore moins, elle trouvait même les dessins de Koridwen affreux. Un jour, Koridwen avait décidé de dessiner un immense arbre familial, sur de grandes feuilles en papiers qu'elle avait emprunté à sa meilleure amie Lucie, car le prête de cette dernière était professeur d'arts plastiques dans une école pour moldus. 
Elle avait donc passé deux journées entières à dessiner, en espérant que sa famille saurait apprécier son oeuvre à sa juste valeur. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Ses parents se moquerent d'elle en disant qu'elle perdait son temps avec ses "dessins pour enfants", et sa soeur se contenta de lui rire au nez. Depuis, Koridwen n'a plus jamais montré ses dessins à personne, de peur de revivre la même scène. 
Alors en ce début d'après midi ensoleillé, la jeune Serpentard, armée de ses plus beaux crayons et de son aquarelle (qui lui venait tout droit de sa grand mère maternelle), elle se dirigeait presque à reculons vers l'endroit du rendez vous. 
Ses cheveux roux étaient attachés en une longue tresse, sur laquelle elle avait ajouté quelques pétales de fleurs. Elle aperçut enfin son amie Nausicaä, et la rejoint en essayant d'affirmer un sourire. Elle se détendit un petit peu.  

"- Salut Nausicaä ! Alors prête à apprendre à dessiner ?"