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16 juil. 2018, 21:26
 OS  Se changer les idées  RP++ 
Mars 2043


La journée ne s'était pas du tout passée comme l'aîné de la famille Downing l'avait prévue. Après le dernier cours de Potions tout juste avant les vacances de Pâques, il avait été voir son professeur, Miss Xarinez, afin de lui demander son autorisation pour aller récupérer dans la Réserve de la Bibliothèque de Poudlard des grimoires restreints d'accès sur les Potions de grands pouvoirs. Il voulait parfaire ses connaissances dans le domaine des potions, et pour cela, avait déjà en seulement six mois à Poudlard englouti une trentaine de recueils de potions, d'innombrables traités sur leurs confections, et avait déjà pu réaliser quelques expériences dans des toilettes abandonnées du deuxième étage. Clément voulait donc maintenant passer l'étape au-dessus et désirait avoir accès aux livres de la Réserve. Cependant, sa professeure de Potions n'était pas du même avis et trouvait que son âge, trop jeune, ne pouvait lui permettre de consulter de tels livres.

Il était parti en colère des cachots et avait décidé de sortir dans le Parc de Poudlard ruminer sa colère tout seul dans son coin. Après avoir passé le pont en bois qui menait à Cromlech, un assemblage de pierres datant du pré-néolithique, il jeta son sac de cours non loin d'un immense rocher. Clément avait travaillé durant des semaines et des semaines seulement sur le cours de potions afin de pouvoir faire remarquer son appétence pour les breuvages magiques à son professeur, mais tout cela avait été en vain. Le jeune garçon s'assit le dos contre la pierre, les genoux repliés contre son ventre. Ses mains se baladèrent frénétiquement contre le sol, comme si il cherchait à transmettre sa colère à la terre. C'est alors qu'il aperçut un groupe d'une vingtaine de fourmis passant entre ses jambes et portant sur leur dos un papillon mort, qui pourtant faisait bien dix fois le poids de toutes les fourmis réunies.

- Qu'est-ce que j'aimerais être comme vous, vous n'avez pas le moindre soucis, s'adressa Clément aux fourmis. Votre vie est simple, vous n'avez qu'à vous soucier de ce que vous allez manger, de votre communauté. C'est très loin de ce que nous, les humains, et plus particulièrement les sorciers devons faire.

Il s'arrêta quelques instants pour soupirer de tristesse. Il aurait bien aimé que sa vie ne fusse pas aussi compliquée, qu'il puisse juste profiter de la vie sans avoir à se soucier d'autres choses que de lui. Mais l'espèce à laquelle il appartenait s'était construite et développée par rapport aux autres espèces animales par le commérage. Tout le monde épiait puis critiquait les moindres faits et gestes de tout le monde. *Tu n'es pas assez aimable Clément. Tu pourrais sortir un peu plus de tes bouquins, Clément. Vous êtes bien trop jeune, Monsieur Downing, pour vous intéresser à de tels sujets*. Qu'est-ce qu'ils en savaient, tous, de ce qui était bien pour lui? Aucun d'eux ne le connaissait vraiment, mais pourtant, ils le jugeaient tous par rapport à des normes et critères communs à toute la communauté. L'attention de Clément se reporta alors sur le troupeau de fourmis qui cette fois-ci, rencontrait quelques difficultés à transporter leur trophée par-dessus une branche en bois. En retirant doucement ce bâton de sa main, il libéra ainsi le passage pour les fourmis.

- Tenez, allez-y passer mes braves. Vous au moins, vous êtes un vrai collectif. Vous ne vous permettez pas de juger une autre fourmi parce qu'elle est plus foncée que la plupart des autres ou bien parce qu'elle aime s'isoler de temps en temps de la fourmilière. Vous êtes simples, vous oui, continua de dire Clément aux fourmis.

Il ne savait pas exactement pourquoi il était en train de discuter avec ces fourmis, mais une chose était sûre, ça lui permettait d'oublier son dernier échange et de se changer les idées. Elles ne l'écoutaient surement pas, ou même se demandait pourquoi ce géant les regardait d'un air à la fois triste et contrarié, mais le jeune Downing s'en fichait. Les fourmis, elles, ne le jugeraient pas, contrairement à ce que ses camarades de classe pouvaient faire.

- Pourquoi je parle à des fourmis moi? Si on me voyait, on me prendrait surement pour un fou, on m'enverrait à St Mangouste, ça c'est sûr.

Clément contempla une dernière fois le groupe de fourmi qui avançait de plus en plus et commençait à être hors de sa portée. Le garçon était si grand, et les fourmis étaient si petites. Il n'avait qu'à faire un petit effort pour mettre un terme à leurs existences. Le Gryffondor leva doucement son pied et le plaça au-dessus de l'attroupement de fourmis. Elles n'auraient guère le temps de réagir si il se décidait à les écraser d'un coup de semelle. Ainsi, sans la moindre hésitation, l'enfant abattit son pied comme la hache d'un bourreau s'abat sur un condamné et frappa de la pointe du pied l'endroit où les fourmis s'étaient trouvées quelques secondes auparavant.

Clément Downing | 3ème année
"Le succès ne s'explique pas, l'échec ne s'excuse pas." N. Bonaparte