Elwing était revenue à Poudlard après être partie seule pendant les vacances de Noël.  Elle était allée à l'appartement de son père, dans le centre de Londres.  Elle était allée chez un coiffeur et s'était fait coupé et teint les cheveux, une manière assez moldue mais qui était restée dans les habitudes de la Poufsouffle.  La jeune fille était assise à l'ombre d'un arbre, elle était dans ses pensées et regardaient la couleur rose qui ornait maintenant sa chevelure. 
  La Poufsouffle repensa à la relation qu'elle avait eu précédemment, elle se demandait toujours ce qui clochait chez elle.  Elle se sentait incomplète, elle n'était pas elle-même. 
  Elwing observa les autres qui semblaient si heureux, qui semblaient ne pas se poser de questions.  Elle se demanda si cela valait vraiment la peine de chercher qui elle était au lieu de se laisser surprendre.
  Le prochain cours de la jeune fille était dans quelques heures, elle n'avait personne avec qui passer le temps.  Elle fit donc ce qu'elle faisait lorsqu'elle était seule et que personne ne pouvait l'entendre.  Elle chanta en y mettant une part d'elle-même, on ressentait dans sa voix tous ses sentiments.  Elle ne chantait de cette façon devant personne, c'était trop personnel.
  Elwing vit alors un jeune garçon s'approcher d'elle, elle espéra qu'il ne l'avait pas entendue et se contenta de lui adresser un sourire, attendant qu'il parle.

Tu peux évidemment m'avoir entendue, c'est comme tu veux

Toujours les cours, les élèves ne pensaient qu’à ça ! Détendez-vous merde !la vie n’est pas faite pour que l’on subisse un boulot, mais c’est le boulot qui doit nous subir. Si on bosse c’est parce qu’on aime ça ! Par à contre cœur !

Ces pensée très joyeuses me suivent depuis un bon bout de temps, tout le monde autour de moi en pense qu’à ça, la Coupe, la Coupe, la Coupe ! Presque plus résonne ne pense à se divertir, j’ai l’impression que les gens autour de moi sont totalement blasés !

Seul le parc me permet d’être libre de cette armée d’élèves zombies.

C’est donc là que je suis actuellement, marchant sans but, comme à chaque fois.

Mais, malgré le fait qu’il y ait très peu d’élèves dehors par ce froid, j’entends un chant aigu. C’est une fille. Et en plus c’est très beau, le chant. C’est humain et je crois reconnaître l’air. Même si c’est un peut modifié par la chanteuse.

Triste.
Perdue.
Incomprise.

Voilà ce qui ressort de cette fille, c’est étrange. Je n’ai connu que peu de chansons comme ça, envoûtante avec une pointe énorme d’émotion interne.

Je me rapproche petit à petit de la source de ce son magique. Je ne vois rien, sûrement aveuglé par l’étrangeté du chant.

Et la mélodie s’arrête presque au moment où j’aperçois un tignasse rose. C’est bien, une fille, je n’ai pas d’erreur. Mais cette fille l’air gêne malgré le sourire qu’elle affiche.

Je prends un air interrogateur et me permet une, enfin, deux remarques :

« Tu chante très bien. Et tes cheveux roses sont bizarres. »

*Oh, mince il m'a entendue*, pensa Elwing.

  Le garçon souligna qu'elle avait une belle voix, elle voulut parler quand il parla de ses cheveux.  La Poufsouffle éclata de rire.  Elle parla, se remettant à peine de la remarque du jeune homme.  Elle l'observa un peu, il avait les cheveux d'une couleur assez similaire à celle qu'avait la jeune fille avant ce grand changement.  Il était assez beau, avait les yeux marrons et...  La jeune fille s'arrêta sur sa main gauche, il lui manquait deux doigts, l'index et le majeur.  C'était assez particulier.

- Je te remercie du compliment, je m'appelle Elwing, deuxième année à Poufsouffle.  Je suis ravie que mes cheveux fassent de l'effet, on peut dire que tu es franc en tout cas !  Il te manque deux doigts, ça aussi c'est bizarre !  On dirait qu'on a chacun un truc de bizarre !  Si tu veux tout savoir, j'avais besoin d'avoir cette couleur de cheveux, c'est très important pour moi.

  Elwing s'était tout de suite senti à l'aise, elle ne connaissait même pas le nom de son interlocuteur.

- Tu ne m'as pas dit ton nom en fait !  Je me demande aussi ce qui a bien pu arriver à tes doigts...  Ca ressemble à un accident pas très sympathique...  Viens t'asseoir !

  Le regard du garçon était profond, Elwing sentait qu'il avait vécu des choses sûrement assez difficiles.  Elle aimait beaucoup se plonger dans le regard des gens, ça lui en apprenait énormément.  Elle ne fit pas d'exception avec le garçon, qui était à Serpentard d'après sa tenue, et attendit sa réponse.

1er point. Ah ! C’est l’une des premières fois que l’on remarque mes doigts, enfin, qu’on remarque qu’ils ne sont plus là. D’habitude, c’est moi qui en parle. Pour une fois ça diffère.

2ème point. La fille est très observatrice à ce que je vois. Ça promet d’être intéressant !

3ème point. Et si j’arrêtais de parler par « points » ?

Bon, je lui réponds, à cette fille aux cheveux roses.

« En effet, tes cheveux sont remarquables ! »

Je souris, évidemment, des cheveux comme ça on en croise pas tout les jours, la personne qui se cache derrière doit être assez spéciale. (Avoir des cheveux roses ? Important ? Au risque de me répéter, cette rencontre est prometteuse !). Je le lance dans une « chasse au trésor de l’esprit ». Non ! Ce nom n’est pas bizarre, c’est juste que j’adore donner des noms comme ça dans le désordre (et l’incompréhension des autres !).

« Mes doigts, ... C’est une longue histoire. Accident en potion, Serpentard et pas doué en potion, c’est mon seul pas de travers en vers cette maison. Enfin, si on compte pas le fait que plus grand, je ne serais pas un puissant mage noir ! Pour en revenir aux doigts, l’infirmière n’avait rien qui permette de les faire repousser, ... »

Bon, passons au nom. Alors je suis Hugo, un sdf recueillit par une maison de fous, communément appelée Poudlard ! Je rigole, si je sors ça comme ça, la fille vas partir en courant ! Vas falloir que je sois plus soft, mes cauchemars ne sont pas les siens.

« Je suis Hugo Rolanbri, en deuxième année comme toi. Et à Serpentard en plus ! »

Je réfléchis un instant (qui dure à peine quelques secondes, non, micro-secondes). Et du coup, je reparle :

« Tu t’appelles comment ? Et tes cheveux roses, ils sont importants pour quoi ? »

Peut-être que je trouverais le « trésor » de son esprit...

  Elwing aimait beaucoup la franchise d'Hugo.  Elle décida d'en faire de même avec lui, l'honnêteté était quelque chose d'important aux yeux de la Poufsouffle.

- Comme je te l'ai déjà dit, je m'appelle Elwing mais si tu veux plus de détails, je suis Elwing Silvewand, pour vous servir !  Tu peux très bien être à Serpentard sans être doué pour ce que les rumeurs à propos de la maison disent.  Je ne crois pas ces rumeurs, sois toi-même, c'est tout !

  Le garçon donnait à Elwing une occasion de parler différemment.  Elle ne tenait jamais un discours tel que celui-ci avec les autres.  Elle était franche et cela lui faisait du bien, cela ouvrait certaines possibilités...  La jeune fille découvrait une autre facette d'elle-même grâce au Serpentard.

- Je me suis teint les cheveux en rose parce que plusieurs choses ont bousculé ma vie...  Tout d'abord, j'ai perdu mon père en mars, j'avais besoin de le digérer.   C'est pour cela que je les ai teints "à la moldue", chez un coiffeur de Londres.  Ah, j'ai oublié de préciser que mon père était moldu, je suis sang mêlé.  La deuxième raison de cette petite folie est que je me suis séparée de quelqu'un juste avant les vacances de Noël.  D'une fille.  J'arrive toujours pas à croire que je sois tombée amoureuse d'une fille...  Enfin soit, elle avait les cheveux roses et c'était aussi en son souvenir puisqu'elle a bousculé ma vie.

  Elwing reprit son souffle.  La voilà de nouveau en train de faire un discours interminable.  Celui ne lui arrivait que lorsqu'elle était stressée, excitée ou... amoureuse ? 

- Voilà, tu sais tout de moi alors il y a intérêt à ce que tu me racontes autant de toi !

Je sais... Serpentard... les rumeurs ne sont que des rumeurs, mais c’est avec des rumeurs que des meurtres ont été commis, c’est des rumeurs que des gens se sont fait arrêter. Et je suis moi-même, je ne cherche pas à montrer quelqu’un d’autre que moi, enfin, ... ça dépend. Le « Moi » complet est justement très voir trop complexe, je m’y perd encore. Autant y aller franchement, j’ai pas été épargné par la vie !

Bon, Elwing, tu sortais avec une fille ? C’est drôle, moi aussi, mais moi c’est au présent et moi je suis un garçon. Je souris. Elle a le droit de faire ce qu’elle veut, surtout que les sentiments ne se commandent pas, ils interviennent comme bon leur semble !

« Ma vie est une vie assez compliquée, je n’ai aucun souvenir de ce qui aurait pu se passer avant mes 6 ans, après mes 6 ans, c’est encore pire, vagabondage à travers l’Europe, rencontre de bonne comme de mauvaises personnes. Joie et malheur. Pleurs aussi. Surtout. »

Eh ben en voilà un de résumé court et rapide de ma vie. Simple par contre, je sais pas. Maintenant, la suite, un peu plus joyeuse, mais moins envers les adultes, je n’arrive pas à les voir comme des gens accueillants, sauf une très petite minorité que je ne citerais pas.

« Puis j’ai reçu la lettre, un futur inconcevable pour moi, j’y suis tout de même allé, à Poudlard. Après je suis tombé à Serpentard, j’ai rencontré pas mal de gens de toutes les maisons et on peut dire que je n’ai pas d’ennemi que des amis ou amies évidemment. J’ai aussi rattrapé mon retard en histoire de la magie ! »

- Et…  Tu n'as pas de famille ?  Aucune ???  

  Elwing n'en revenait pas, elle qui avait vécu difficilement les moments où elle n'avait plus de famille !  Comment Hugo avait-il pu survivre seul, sans personne, et en ne sachant pas d'où il vient.

- Enfin bref, je ne vais pas te sortir tout le discours que tout le monde doit te sortir du genre "Oh, vraiment désolée pour toi", je trouve que ça ne fait que ressasser des choses passées.  Ce qui compte c'est le présent, ce que tu es maintenant !  Tu veux un conseil ?  N'essaye pas d'être comme les autres, comme tous les Serpentards ou comme tous les élèves !  En tout cas, c'est ce que je préfère, c'est voir les autres, ceux qui n'ont pas de masque…

  La jeune fille parlait et parlait, comme elle ne le faisait jamais.  Ce garçon était différent, et elle aimait la différence. 

- Je parle vraiment beaucoup...  Ce qui est le mieux pour voir le fond des gens, c'est leurs yeux…

  Sur ce, Elwing plongea son regard dans les yeux d'Hugo.  Elle sentit une petite étincelle, un peu comme avec Juliette.  Cela n'avait rien à voir avec ce qu'elle ressentait maintenant, mais c'était une étincelle.  La jeune fille savait très bien comment pouvait aboutir cette rencontre.  La Poufsouffle réfléchit, elle ne comprenait pas comment ses sentiments pouvaient autant l'étonner...

En tombant sur cette Voix, j’avais imaginé la « personne ». Je crois que je me suis trompé, en fait, non, je suis sûr que je me suis trompé. Elwing n’est pas le genre de personne à s’étendre sur pleins de sujets, ou alors à alimenter des débats sans queues ni têtes. Elle est franche, très bon point pour elle.

Elle me fait penser à ... non, c’est différent.
Quand même, je ne peux pas ?
Le doute s’installe en moi, et si c’était pareil ?
Si différent, mais tellement pareil.

Je confirme dans ma tête, non, je ne serais pas comme les Serpentard qui ont mal finis, cela dit, à ce que je sache, Merlin n’a pas mal fini, c’est le plus grand sorcier de tous les temps, enfin, même si Dumbledore est peut-être à la première place lui aussi.

Et elle me parle de la voir les personnes comme elles sont. Je comprends parfaitement, peut-être que je « vois » parfaitement ce qu’elle dit.

Et donc, Elwing me regarda, ou plutôt, elle observa cette partie de moi qui changeait à chaque fois, mes yeux. Et je fis de même, yeux dans les yeux. Et il se lassa quelque chose d’étrange, ... Je ne me comprendrai jamais. Et son nom me revenait en tête à chaque fois...


Hélène, ...
Hélène, ...
Hélène, ...
Hélène, ...


Et je prends une tête sûrement effrayée, incompréhensible...

  Hugo se taisait, il semblait très perplexe, comme s'il craignait quelque chose.

- Ca va ?  Je t'ai fait perdre l'envie de parler, peut-être.  Je n'arrête pas de parler aujourd'hui.  Ca ne m'arrive pas souvent, seulement dans des cas bien particuliers.  Ca m'aide à savoir ce que je ressens, j'ai des repères pour m'y retrouver.

  La jeune fille lui fit un petit sourire comme on le faisait à des personnes avec qui on a une grande complicité, comme un très bon ami ou bien la personne dont on est amoureuse.  La Poufsouffle s'envoyait inconsciemment tous les signaux qui lui permettaient de confirmer ses sentiments.  Elle en était consciente mais cette fois-ci, c'était différent.  Son ressenti était différent, Hugo était différent.  Elwing recherchait de la différence, mais sa relation précédente la bloquait, elle ne comprenait pas comment elle pouvait encore aimer un garçon alors qu'elle avait déjà assumé ses sentiments envers les filles. Peut-être ne prenait-elle pas en compte le genre ?  La Poufsouffle se fichait de ce qu'étaient les autres à leur naissance, seul ce qu'ils devenaient l'intéressait.  Le passé est le passé, c'est tout.
  C'est pour cela qu'elle n'avait aucun frein avec Hugo.  Il n'avait pas de passé, rien à quoi se raccrocher, il n'y avait que lui, une personnalité brute, sans filtre.  Décidément, Elwing l'aimait de plus en plus.

Ou alors, je me suis trompé sur toute la ligne, l’instant présent fait faire des choses particulièrement étranges. Je suis boulversé, je crois que je e suis pas bien. Je ne suis pas malade du ventre, il s’agit d’une maladie du cœur, incurable, et je ne sais pas comment m’en démettre.

Elle reparle, Elle sourit, Elle me regarde, Elle a l’air gênée, Elle a l’air, ... sûre.

Je crois que je me perds, encore une fois.

Tourbillons de sens, de sensations, de « sang-timents ».

Trop vite, trop rapide.

Et pour la première fois, je sais exactement où est le château, je sais exactement où je dois être, et où je ne devrais pas être.

Et pour la première fois, je fuis. En lançant un regard désespéré à Elle.

Une jambe, puis l’autre. Un pied au sol, l’autre en l’aire, et inversement. Je cours, loin, loin de cette rencontré de ce moment, fuyant l’impossible. La laissant Seule.

Foulée après foulée, souffle après souffle, pulsations, ...

Le cri se bloque, ravageant tout dans mon organisme. Il ne peut sortir. Il veut mais il ne peut pas.

.
.
.


Peut-être qu’un jour, un nuit, un moment ou même un instant, je ferais le point. Je démêlerai ce qu’il s’est passé avant, après, pendant. Le pourquoi, le comment, et surtout qui ?

Cette nuit peut-être, je me fouillerai, à la recherche d’un point sombre de mon existence. Un de plus.

Demain peut-être, je ferai le compte, de ce mélange de sentiments.