Septembre 2043, Le Parc

Cela faisait moins d’un mois qu’une nouvelle rentrée à Poudlard marquait les mémoires de centaines de jeunes sorciers et sorcières. La célèbre école britannique de magie n’avait pas perdu de sa superbe en cette année 2043. Le château en imposait toujours autant par sa grandeur et son atmosphère chargée d’Histoire. Maggie Colins était l’une des heureux élus à intégrer cette prestigieuse académie. Et même avec toutes les histoires et éloges que ses parents lui avaient faites, elle ne pouvait qu’être émerveillée de tout ce monde qui s’offrait à elle. A la maison, bien qu’éloigner des grandes villes moldues, la famille Colins restaient très prudents en matière de magie. Leurs grands parents (Maggie ne se souvenait pas les avoir connu) auraient vécu au temps du célèbre Harry Potter et furent fortement marqués par de sombres événements qui impactèrent également le monde moldu. Maggie n’en savait pas beaucoup plus, ses parents la disait trop jeune pour entendre ces histoires.

En ce bel après-midi, Maggie profita d’une pause pour découvrir un peu l’immense domaine. Après les dédales de couloirs et d’escaliers, elle arriva en extérieur. L’Automne pointait timidement le bout de son nez, il faisait un peu frais et la jeune sorcière portait son uniforme avec chemise, pull et cape. Quelle agréable sensation que votre cape flottant au rythme de vos pas !
Elle traversa la cour aux voûtes puis le long pont de bois qui menait au parc de l’école. Un vaste étendu d’herbe, parsemée d’arbres et parcourue par quelques petits chemins de terre. Elle passa devant le cromlech au charme atypique, puis se dirigea à l’écart du chemin où trois où quatre arbres se tenaient proches les uns des autres.

Maggie s’adossa à l’un d’entre eux et, après avoir pris le temps de respirer l’air boisé de ce havre de paix, elle chercha dans ses poches et en sortit un paquet de Chocogrenouille. Elle ne l’avait pas encore ouvert, elle avait une autre idée en tête. Elle tira également de l’intérieur de sa cape, sa baguette. « Vingt-cinq centimètres, bois de saule et crin de licorne ! » les mots d’Ollivander résonnaient encore dans sa tête, ce fut un des plus beaux jours de sa vie après tout.
D’un coup de poignet, elle dégagea sa manche infiniment grande pour sa petite main, et pointa la petite boîte avec sa baguette. Elle la leva alors au-dessus de sa tête, ouvrit la bouche prête à prononcer les mots quand elle entendit soudain des pas se rapprocher, faisant craquer les brindilles et quelques feuilles qui gisaient au sol…

Malia leva le nez de son bouquin lorsqu'elle décida qu'il était temps pour elle de prendre l'air. Elle enfila rapidement une tenue de sport et chaussa ses basket pour aller faire un tour au Parc. Elle sortit de son dortoir discrètement afin de ne pas déranger ses camarades qui travaillaient silencieusement, et passa dans le salon de sa maison en saluant poliment quelques élèves qui lui souriaient.
Elle avait échangé quelques mots avec certains Poufsouffles mais n'avait jamais partagé de très grandes conversations. Bien sûr, elle avait rencontré Adrien et Ludwic mais ils étaient des garçons, et avoir des amies filles lui manquait quelque peu..

Perdue dans ses pensées elle se retrouva finalement en train de trottiner dans l'immense cour verte. Les arbres commençaient à jaunir et d'autres tiraient même sur le orange, l'automne s'installant doucement. Malia frissonna et se félicita d'avoir pris une veste cette fois-ci. Elle avait hésitait à prendre sa baguette pour sa sortie car elle savait qu'elle pouvait l'attacher à sa jambe afin d'avoir les bras libres mais elle avait trop peur de tomber et de l’abîmer dans une chute.

Les cours étaient bien entamés désormais et une fois le cap passé de l'angoisse de ne rien comprendre, Malia avait fini par apprécier certaines matières. Elle avait cependant beaucoup de mal à statuer sur la Métamorphose. Bien qu'elle adorait Miss Bowers comme Directrice de Maison, elle demeurait indécise sur ses cours. En revanche, il lui tardait d'assister aux cours de vol où elle prenait un réel plaisir à aller.
Elle avait presque fini son deuxième tour du Parc lorsqu'elle vit au loin une élève adossée à un arbre. Malia plissa les yeux et il lui sembla la reconnaître, il s'agissait de Maggie une fille de sa maison.
Elle avait un peu discuté avec elle lors de la répartition du Choixpeau.
Alors qu'elle se rapprochait, Malia vit Maggie sortir une boite de sa poche et pointer sa baguette magique dessus. Curieuse de voir la suite, Malia accéléra afin d'y voir un peu plus clair. Arrivée à quelques mètres et ne voulant pas effrayer la poufsouffle, Malia ralentit et se mit à marcher. Elle fit craquer des petits bouts de bois qui jonchaient le sol et Maggie leva la tête.

- Salut Maggie, je suis Malia. On a mangé ensemble à la table des Poufsouffle lors de la répartition du Choixpeau.

Sa respiration était un peu saccadée et son souffle court mais elle parvint à finir sa phrase sans trop de difficulté. Elle avait les joues rosies par l'effort et sa frange ne ressemblait plus à rien.
Elle souriait à Maggie tandis qu'elle s'asseyait à côté d'elle.

- Ça t'ennuie si je reste vers toi un moment? Tu allais faire de la magie?

Charlie avait tout pour sourire, adossée à un arbre, à l'abri du froid d'automne sous sa cape et de surcroît, à Poudlard. Malgré tout ça, elle se sentait seule. Depuis qu'elle était arrivée, elle comprenait ce que c'était la solitude. Jamais sa sœur lui avait autant manqué. A son école de Moldus, elle avait une bande à elle mais quand elle a appris qu'elle n'irait pas au même collège qu'eux...
Charlie commençait à avoir mal aux jambes et décida d'aller faire le tour du parc. Perdu dans ses pensées, elle sursauta en entendant le mot Poufsouffle et magie. Mettant de côté sa timidité elle alla voir. Deux filles parlaient. Elles avaient l'air d'avoir le même âge qu'elle.
"Coucou, j'ai entendu le mot magie ou j'ai rêvé ? Moi c'est Charlie, je suis en première année à Poufsouffle., dit-elle, espérant ne pas avoir cassé la discussion des deux inconnues"
Voilà, elle avait commencé une conversation, il fallait la terminer. Repoussant les idées farfelues sur les origines de ces personnes, elle essaya de faire un sourire qui montrait sa personnalité, comme savait si bien le faire sa mère.
"Mon dieu, je vais leur faire peur"
Sa capacité à réfléchir très vite faisait que les gens la trouvaient bizarre. Que vous trouvez qu'elle a tort ou non, elle se posez énormément de questions.
"Est-ce que la fille a les cheveux violets parce qu'elle descend d'un dragon ? Peut-être qu'elle veut me dévorer. J'ai lu un jour que les dragons préférées les blondes aux yeux bleus alors je suis protégée. Mais attend, je suis blonde aux yeux bleus ! Non c'est pas possible, ça ne peut pas être un dragon, elle me regarderai bizarre sinon..."

La baguette s'abaissa vivement vers la boîte de chocogrenouille quand Maggie leva la tête en direction du bruit. Des étincelles jaillirent dans un bruit de pétard laissant derrières elles de petits tourbillons de fumée. La petite boîte lui échappa des mains et se retrouva par terre. En contre plongée, elle découvrit une élève pas très grande avec de grands yeux noisettes et des cheveux chocolat lui tombant en frange sur le front. Elle était en tenue de sport, haletant et rouge comme après l'effort. Avait-elle couru jusqu'ici ? Elle se présenta et Maggie sourit :

"Oui je me rappelle ! Quelle soirée d'ailleurs, je me suis régalée ahah !"

Maggie se rappelait que Malia était arrivée juste avant elle à la table de Poufsouffle et n'avait pas trop apprécié la balade en bateau le jour de la rentrée. Elle était une des premières personnes qu'elle avait rencontré à Poudlard et le courant était plutôt bien passé. Elle l'avait retrouvé ensuite dans le dortoir Soleil Terre, elle semblait être quelqu'un de très travailleur, toujours le nez dans ses livres !
L'autre première année reprit peu à peu son souffle et vint prendre place à ses côtés. Lui demandant si elle pouvait passer un peu de temps avec elle, puis l'interrogea au sujet du sort qu'elle avait tenter de lancer. Maggie acquiesça dans un premier temps, toujours un grand sourire aux lèvres, puis se pencha pour récupérer la boîte violette. Elle la montra à Malia :

"Je voulais essayer un sort vu dans le manuel de Sortilèges. Ça s'appelle Amplificatum, il permet de grossir des objets, enfin, je ne sais pas si ça marche avec des êtres vivants... Bref, je voulais le tester sur cette boîte de chocogrenouille pour avoir une grenouille en chocolat géante ! "

Maggie ne s'inquiétait que rarement de l'image qu'elle renvoyait, la plupart du temps elle agissait totalement comme elle le pensait, aussi elle ne faisait pas vraiment attention à ceux qui pouvaient la trouver gloutonne ou naïve, ce qui avait dû arriver plus d'une fois.

Avant que Malia n'eut le temps de répondre, une troisième voix rejoignit le duo. Il s'agissait d'une élève de Poufsouffle à en juger de son uniforme, elle était grande et filiforme, de longs cheveux blonds lui tombaient sur les épaules, et sa stature trahissait quelque peu sa nature timide. Elle se prénommait Charlie et semblait curieuse quant à la magie. Maggie lui fit un petit signe de main :

"Salut ! Moi c'est Maggie, et oui tu risques d'entendre souvent parler de magie par ici, dit-elle d'un ton amusé mais bienveillant, j'expliquais à Malia que je voulais grossir cette boîte de chocogrenouilles. Vous collectionnez les cartes vous aussi ?"

Son regard allait de l'une à l'autre avec intérêt, peut être aurait-elle l'occasion de faire des échanges de cartes !

Tandis que Malia reprenait son souffle tel un louveteau revenant de sa première chasse, une autre fille se présenta:

"[...] Moi c'est Charlie, je suis en première année à Poufsouffle."

Malia tourna la tête et regarda la grande blonde qui se tenait devant elle. Elle ne l'avait jamais vu auparavant et était surprise de ne lui avoir jamais prêté attention. Pourtant, son sens de l'orientation la faisant se perdre régulièrement dans le château, elle aurait dû la croiser non?

Maggie interrompit les pensées de Malia:

"[...] j'expliquais à Malia que je voulais grossir cette boîte de chocogrenouilles. Vous collectionnez les cartes vous aussi?"

Grossir un bonbon au chocolat, c'était l'idée la plus chouette que Malia avait entendu jusqu'à présent! Elle n'y aurait jamais pensé toute seule. Ceci dit, elle n'aurait jamais pensé à utiliser sa baguette en dehors des cours pour faire ce genre d'expériences. Elle se connaissait bien trop maladroite et toute utilisation pour une quelconque démonstration finirait en catastrophe, Malia le savait. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'elle l'avait soigneusement rangée avant sa course, dans son armoire entre sa salopette en jean et son cardigan moutarde.

- Non, répondit Malia, mais à l'avenir je te les garderai si tu les collectionne. Je fais une sacré consommation de chocolat, tu devrais pouvoir récolter rapidement une tonne de cartes.

Elle arracha une marguerite qui se trouvait aux pieds de Charlie, qu'elle invita à s'asseoir.

- Comment se fait-il que je ne t'ai jamais vu auparavant? Je traine pourtant souvent dans les couloirs du château... lui demanda t-elle. Ou peut-être...vers la volière en allant déposer mon courrier? pensa t-elle.

Elle ne laissa pas le temps à Charlie de répondre qu'elle tourna son regard à nouveau sur Maggie.

- Alors vas-y Maggie! On te regarde! Mais je te préviens, si tu fais exploser cette chocogrenouille et que je me retrouve couverte et collante de chocolat, ma vengeance sera terrible! Dit-elle en riant avec une voix qu'elle voulait effrayante. Oh d'ailleurs! Vous avez vu toutes les animations qu'il y a de prévues pour halloween!?

Malia ne laissait personne en placer une, c'était des choses qui arrivaient lorsqu'elle était excitée de rencontrer de nouvelles têtes. Ou alors elle se renfermait totalement sur elle et devenait mutique. Mais les cheveux violets de Maggie avait quelque chose de réconfortant, et les yeux bleus de Charlie étaient rassurant. Elles avaient l'air sympathique et cela suffisait à faire rayonner Malia. Elle resserra ses bras autour d'elle, l'air frais de l'automne la faisant frissonner.

Charlie se sentait à l'aise à présent. Elle était avec deux jeunes filles de son âge, Maggie et Malia et elles avaient l'air bienveillantes. En se présentant Maggie ajouta :
"J'expliquais à Malia que je voulais grossir cette boîte de chocogrenouilles. Vous collectionnez les cartes vous aussi ?"
Grossir une boîte de chocogrenouilles ? La pauvre apprentie-sorcière se sentait bien bête. Elle ne savait pas ce que c'était une boîte de chocogrenouilles. A première vu c'était du chocolat mais sa nouvelle connaissance avait parlé de cartes à collectionner. C'est peut-être comme au supermarché, avec telle somme dépensée tu as tel nombre de cartes. Elle fut rassurés quand à la possibilité de ne pas collectionner les cartes car Malia lui répondit :
"Non, mais à l'avenir je te les garderai si tu les collectionne. Je fais une sacré consommation de chocolat, tu devrais pouvoir récolter rapidement une tonne de cartes."
Donc la poufsouffle avait raison, c'était du chocolat. Malia l'invita à s'asseoir.
"Comment se fait-il que je ne t'ai jamais vu auparavant? Je traîne pourtant souvent dans les couloirs du château..."
Charlie ouvrit la bouche pour répondre mais elle recommença très vite :
"Alors vas-y Maggie! On te regarde! Mais je te préviens, si tu fais exploser cette chocogrenouille et que je me retrouve couverte et collante de chocolat, ma vengeance sera terrible! Oh d'ailleurs! Vous avez vu toutes les animations qu'il y a de prévues pour halloween!?"
Elle faisait un peu penser à un... moulin à paroles. Et cette timide qu'elle était qui avait eu peur de commencé une conversation...
"Non je n'ai pas vu mais j'espère qu'elles seront... effrayantes, elle agrémenta cette phrase d'un sourire, même si je flippe un peu pour rien."
Elle sursauta, quelque chose s'était posée sur son épaule. Elle éclata de rire (et espéra que les filles avaient rit aussi, c'est très gênant de rigoler toute seule quand c'est des nouvelles connaissances, de son avis) car c'était un feuille qui avait compris comment lui faire peur.

Lorsque Maggie évoqua les Chocogrenouilles, elle pu lire l'expression de suricate éberlué qu'affichait Charlie. Malia elle, regardait la nouvelle venue avec un air pensif. Le hululement d'un hibou sûrement perché dans un des arbres qui s'élevaient autour d'elles, tira la petite brune de ses pensées.
Elle leur apprit qu'elle ne collectionnait pas les cartes mais qu'elle pourrait les lui garder étant donné qu'elle adorait le chocolat. Maggie rougit un peu, elle devait passer pour une espèce de niffleur avide de cartes !

Tandis que Malia s'adressait à Charlie, Maggie fut surprise par un bruissement irrégulier à quelques mètres de là. Facilement distraite, ses yeux aussi verts qu'un botruc dans la fleur de l'âge se perdirent en direction du bruit. Au début, elle ne vit rien. Elle se demanda si cela pouvait être une créature invisible. Elle avait lu dans un des ouvrages de la bibliothèque, que certaines créatures magiques n'étaient pas visibles par tous, comme par exemple les sombrals. Des animaux au triste sort de n'être vus que par ceux ayant déjà vu la mort. Maggie aimait beaucoup les créatures et voulait savoir à quoi ils ressemblaient, mais le prix à payer pour un tel spectacle lui faisait froid dans le dos. Finalement, ce fut un tout petit animal myope qui sortit de sous le buisson. La taupe continua son chemin entre les feuilles mortes comme si de rien était.

Maggie revint à la discussion quand Malia l'incita à réessayer son tour, la menaçant avec l'agressivité d'un bébé panda qu'elle se vengerait si jamais elle se retrouvait tout en chocolat. L'idée fit sourire Maggie. Elle se racla la gorge et commençait à relever sa baguette quand Malia reprit, toujours débordante d’enthousiasme. Elle parlait vraiment beaucoup ! Charlie qui au contraire semblait plus timide, regardait la pipelette avec de grands yeux aux couleurs du plumage des occamys, sans oser arrêter leur interlocutrice. Maggie n'en était pas gênée et trouvait même cela amusant.

Elle s'interrogea soudain, elle n'était pas sûre de savoir de quoi l'autre première année parlait. Elle avait certes vu de nombreuses décorations fleurir dans tout le château. Il y avait des citrouilles allumées un peu partout, des guirlandes fantômes ou chauves souris, et de nombreuses douceurs rien que pour l'occasion, comme les fameux vivets doré au caramel, étaient disposées sur les tables de la Grande Salle et dans la salle commune de Poufsouffle. Tout cela pour son plus grand bonheur, mais elle avait dû passer à côté des animations.

Charlie non plus ne semblait pas au courant. Elle avoua être un peu peureuse. Et comme par magie, à ce moment précis une feuille dansa jusqu'à l'épaule de la blonde ce qui la fit bondir comme une salamandre sur un sol brûlant, et afficher une grimace furtive. Elle se mit à éclater de rire au même titre que Maggie.

"Oui, Charlie, je crois que tu t'es bien définie ! dit-elle entre deux rires avant de souffler un bon coup.
Moi non plus je ne suis pas au courant, quelles sont les différentes animation ?"

Elle se tourna vers Malia, curieuse. Celle-ci semblait ressentir la brise automnale, s'enlaçant pour trouver un peu de chaleur. Avant qu'elle ne puisse répondre, Maggie dégrafa sa cape noire et la retira, puis la tendit à la jeune fille brune, accompagnant son geste d'un sourire avenant.

"Tu en as sûrement plus besoin que moi !"

Charlie avait sursauté lorsqu'une feuille de l'arbre auprès duquel elles étaient, se posa sur son épaule ce qui fit rire en chœur les trois fillettes. Le ciel s'assombrissait doucement comme si le soleil baissait sa garde. Le coeur de Malia tapait fort dans sa poitrine, elle était heureuse de discuter avec les filles de sa maison.

"Tu en as sûrement plus besoin que moi !"

Le bras tendu et un sourire aux lèvres, Maggie tendait chaleureusement sa cape pour réchauffer Malia. Le visage de cette dernière s'éclaira, les joues légèrement rosies, ce genre de choses arrivaient également lorsqu'on se montrait gentil avec Malia.
Elle accepta volontiers et s'emmitoufla dans la cape de Maggie.

- Oh merci Maggie, je la ferai laver avant de te la rendre.

Elle raconta ensuite les animations prévues pour Halloween, mais ne pouvait finalement pas tellement en dire car tout était assez secret jusqu'à l'arrivée de la date prévue. Elle fut un peu déçue de voir que ses deux nouvelles connaissances ne participaient mais avait hâte de leur raconter ce qu'elle vivrait.

Une fois son récit fini, Malia se retourna à nouveau vers Maggie :

- Je suis désolée, je n'arrête pas de parler. Et si tu nous montrais ton essai de sortilège sur ta chocogrenouille? Parce que si je continue de parler, à ce rythme-là il fera bientôt nuit. Et si je me remets à parler avant que tu aies lancé ton sort, Charlie je t'autorise à me coudre la bouche pour me faire taire!

Les trois jeunes filles s’amusaient bien. Leur conversation se résumé à une Malia qui parle, une Maggie attentionnée et... une Charlie qui analyse la conversation de façon peu naturel.
"Purée, fait un effort Charlie ! Ces filles pourrait tes meilleures amies jusqu'à ta mort ! Montre-leur qui tu es vraiment, montre-leur la vraie Charlie. Ce serai leur mentir sinon."
Encore cette petite voix. Mais là, la jeune fille ne pouvait nier qu'elle avait raison. Dans le fond elle n'était pas timide. La blondinette pris un air plus décontracté qui lui allait vraiment mieux que son dos tout raide et tout crispé.
Malia s’excusa :
" Je suis désolée, je n'arrête pas de parler. Et si tu nous montrais ton essai de sortilège sur ta chocogrenouille? Parce que si je continue de parler, à ce rythme-là il fera bientôt nuit. Et si je me remets à parler avant que tu aies lancé ton sort, Charlie je t'autorise à me coudre la bouche pour me faire taire!
- A vos ordres chef !, lui répondit Charlie, Mais je fais comment si je suis couverte de chocolat ?, ajouta-t-elle avec un sourire énigmatique, Je....,elle laissa planer le suspense,te barbouille de chocolat ?"

A cette pensée, elle éclata de rire. Imaginez une bataille de chocolat sur l'herbe verte du parc et les trois Pouffy's couvertes de la tête aux pieds de la chocogrenouille éclatée avait quelque chose de comique. Finalement, ce n'était pas si dur d'être soi-même. Si ? La vraie-Charlie était souriante jusqu'aux oreilles. Elle pris la parole :
"Bon allez Maggie ! On te regarde. Sans vouloir te mettre la pression, je tiens à garder ma robe de sorcière intacte. Et puis au pire, on pourra se refaire une beauté en chocolat. J'ai pris ma baguette si il faut nettoyer ces arbres. Ca serai dommage de tout gâcher ce joli paysage juste en s'amusant."

Malia la remercia pour la cape tout en promettant de la laver avant de la lui rendre, ce à quoi Maggie répondit simplement par un haussement d'épaules et un mouvement de tête pour lui montrer qu'elle n'avait pas à s'en faire. Malia et Charlie avaient l'air d'être deux filles polies et correctes, pas comme certaines brutes qu'elle apercevait parfois en classe. Mais elles n'étaient pas pour autant ennuyeuses ! Maggie les trouvait marrantes, elle ne voyait même pas le temps passer et le ciel qui commençait à s'assombrir. La petite brune leur raconta les différentes animations de prévues, ça avait l'air vraiment intéressant ! Maggie avait hâte, Halloween était sa fête préférée, et bien qu'on était encore en Septembre, elle travaillait déjà sur son costume, une sorte de grosse citrouille. Elle faisait rarement dans la discrétion...

La première année regarda sa camarade avec des yeux ronds lorsque celle-ci annonça qu'il fallait qu'elle se taise sinon elles passeraient la nuit dehors, elle invita même Charlie à lui coudre la bouche en cas de moulin incontrôlable ! Maggie pouffa de rire tandis que la blonde acquiesçait solennellement. Celle-ci semblait bien plus détendue que tout à l'heure et cela rendait l'atmosphère plus joviale, il semblait qu'elle commençait à se sentir à l'aise avec ses deux camarades de maison et cela faisait plaisir à voir !

Les deux filles regardaient maintenant Maggie avec attention, cette dernière déglutit :

"Donc, si je fais exploser ce truc, je risque de me faire tuer par vous deux... Bon, j'ai pas la pression !" Dit-elle en rigolant. Ce n'était pas sans un fond de vérité, elle espérait que cela n'allait pas tourner mal au point de perdre toute amitié naissante entre les trois fillettes.
Elle se racla la gorge et retroussa les manches de son pull gris. La baguette tenue fermement au dessus de sa tête, elle l'abaissa trois fois doucement sur la petite boîte avant de prononcer :

"Anblificatum !"

Spouuuch! La boîte s'échappa dans un rebond des mains de sa propriétaire pour retomber un pas plus loin. La fille aux cheveux violets se redressa sur ses pieds et alla se pencher au dessus de son cobaye.

"Euh... les filles..?" appela-t-elle d'une voix tremblotante.

La chocogrenouille se mit à vibrer. Bientôt, la boîte en carton céda, explosée par ce qui grandissait à l'intérieur. Mais ce n'était pas du chocolat, enfin, ça n'en était plus. A la place, une espèce de matière visqueuse verte et violacée, se tordait, se mouvait de façon répugnante, comme autonome. Elle ne se déplaçait pas, c'était comme un champignon.. un champignon en forme vague de grenouille qui gonflait, gonflait, gonflait...

"Elle va exploser !!!"

Maggie se précipita derrière l'arbre au pied duquel elle s'était assise et regarda avec précaution, en espérant que ces amies s'étaient abritées elles aussi.
Seulement, après avoir attendu quelques secondes, elles n'avaient toujours pas entendu d'explosion. La chose avait arrêté de grossir, temporairement en tout cas. Elle remua nonchalamment -enfin, aussi nonchalamment qu'une chose sans vie peut faire. Et se mit à bouger, à se déplacer ! Et elle semblait aller de plus en plus vite... en direction du parc, à découvert !